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Re: Mission: Impossible - Dead et Final Reckoning (Christopher McQuarrie - 2023/2025)
Publié : 23 mai 25, 11:28
par hansolo
Bien vu!
Jamais pu aller jusqu'au bout d'un opus de cette franchise.
Re: Mission: Impossible - Dead et Final Reckoning (Christopher McQuarrie - 2023/2025)
Publié : 23 mai 25, 15:50
par shubby
Moore et Connery, chacun 7 JB.
John Wayne campant tjrs le même cow-boy, ça compte ?
Pareil pour Terence Hill et Bud Spencer, tiens.
De Funès, 6 gendarmes, hop.
Sachant tout de même que pour les MI tout part d'une escroquerie, à savoir la cassure de l'adn de la série tv au profit du tout ego Cruise. L'intro du 1 résume la note d'intention de tout ce qui suivra. Idée de génie de De Palma lui-même de mémoire, sur une de ses itw. Ça tient jusqu'au 3, après ca simule une "équipe" composée comme dans beaucoup d'entreprises de yes-man et de faire-valoirs. Ça se laisse voir.
La meilleure adaptation restant pour ma pomme Les experts avec Robert Tedford. On n'a pas de sujet Caper Movie d'ailleurs, il y aurait à dire sur le sujet. Je causais Ustinov plus haut, faut que je revois Topkapi à l'occasion.
Re: Mission: Impossible - Dead et Final Reckoning (Christopher McQuarrie - 2023/2025)
Publié : 23 mai 25, 16:07
par tenia
bruce randylan a écrit : ↑22 mai 25, 20:17
nunu a écrit : ↑22 mai 25, 18:52
Question que je me pose : a t'on deja vu une franchise aussi longue en film et en années et avec le même acteur avoir autant de succès que celle-là ?
Zatoichi ?
Tora-San ?
Les Tora-San : 25 ans de films (plus la série TV, et le film de 2019 la porte à 50 ans de longévité), tous scénarisés par la même personne (Yoji Yamada), 48 réalisés par le même réal' (Yamada) et avec le même interprète principal (Kiyoshi Atsumi). Le succès est très local cependant, mais en terme de production, c'est du lourd (et dans le Guiness des records comme plus grosse franchise avec le même acteur principal).
Re: Mission: Impossible - Dead et Final Reckoning (Christopher McQuarrie - 2023/2025)
Publié : 24 mai 25, 23:50
par Alexandre Angel
Ce film est un objet fascinant. Au lu des critiques, j'y allais en mode "sûr" de ce que j'allais trouver, c'est-à-dire quelque chose de largement colporté en amont, y compris en mon for intérieur : une baudruche dilatée jusqu'à plus soif, solennelle à l'envi, avec un ou deux morceaux de bravoure ébouriffants, comme pouvait l'être le pas désagréable pour autant premier opus.
Certes, les potards de l'improbable, de la solennité et de la surenchère hyperbolique tournant autour du énième profilement de la fin du monde sont poussés jusqu'à l'absurde mais c'est que, justement, ce déferlement d'affects provoqués par l'Entité, qui, de MacGuffin, devient personnage à part entière, m'est très vite apparu comme le terrain formel d'un blockbuster se nourrissant de sa propre énergie, en totale autonomie par rapport à ce qu'on a connu, dans cette franchise même comme du tout venant des productions US à 200 millions de dollars.
Autrement dit, au bout de 5 minutes de projection, j'ai senti à l'écran quelque chose d'inhabituel, comme un parti-pris, une feuille de route formelle posée dès le départ, à l'homogénéité que j'ai eu l'assez bonne surprise de constater qu'elle tenait pendant 2h40.
Le film semble être sous l'emprise de lui-même, déployant une sorte d'auto prolifération qui, je trouve, et curieusement du reste, prend la forme d'un sur découpage étonnement lisible (comme pouvait l'être, dans un autre style, celui de Mad Max:Fury Road) qui provoque une manière d'hypnose. Les flash-backs, pas mal vilipendés ici ou là, sont en l'occurrence bien nommés car ils font justement office de "flashs" qui propulsent plus le narratif qu'ils ne le plombent, assez bien agencés, y compris dans leur fonction "forward". C'est pourquoi je récuse le reproche d'ennuyeux tunnels entre deux morceaux de bravoure tellement le film nous maintient dans une sorte de stimuli constant qui a le bon goût de se laisser lire, à défaut d'être reposant (il faut s'accrocher pour piger les manipulations crypto algorithmiques destinées à piéger l'Entité). Et tout cela n'a guère d'importance tant cet opus s'auto consume en faisant feu, en une manière de parade finale, de tout de ce qui s'est déposé depuis des décennies de blockbusters en dur : les autres MI forcément mais aussi les James Bond, le James Cameron de The Abyss surtout et même Indiana Jones (c'est bien le Diable si la scène du chalet n'évoque pas celle de la baston au Népal des Aventuriers de l'Arche perdue).
Quant aux deux morceaux de bravoure si publicisés, ils ont été pour moi au delà de toute éloge. La scène du sous-marin est d'une beauté exceptionnelle, d'une surprenante plasticité et enfonce tout ce qu'on a pu voir dans le genre. Et je dirais la même chose des acrobaties aériennes de la dernière partie : incroyablement bluffantes et magnifiquement découpées, pour se terminer sur un sensationnel dégommage du méchant.
Re: Mission: Impossible - Dead et Final Reckoning (Christopher McQuarrie - 2023/2025)
Publié : 25 mai 25, 07:49
par Spongebob
Tu me redonnerais presque espoir après la déception que fut l'épisode précédent. Réponse en fin d'après-midi.
Re: Mission: Impossible - Dead et Final Reckoning (Christopher McQuarrie - 2023/2025)
Publié : 25 mai 25, 09:12
par Alexandre Angel
Spongebob a écrit : ↑25 mai 25, 07:49
Tu me redonnerais presque espoir après la déception que fut l'épisode précédent. Réponse en fin d'après-midi.
J'ai exprimé une bonne disposition par rapport à un certain plaisir ressenti et assumé : je peux comprendre qu'on rejette un parti-pris jusqu'au-boutiste au scénario qui dit adieu à toute vraisemblance. La franchise n'a jamais autant assumé son côté serial.
le mec qui prend ses précautions
Mais je n'ai pas compris, définitivement, ceux qui ont trouvé ça ennuyeux.
Re: Mission: Impossible - Dead et Final Reckoning (Christopher McQuarrie - 2023/2025)
Publié : 25 mai 25, 13:33
par Demi-Lune
Les mauvaises critiques avaient donc raison, l'obèse (2h50, 400 millions de dollars de budget) Final Reckoning est bien le ratage évoqué çà et là.
Un ratage prévisible, rétrospectivement, tellement cet épisode entérine et maximalise les orientations prises par le control freak Cruise et son pantin McQuarrie ces dernières années pour la saga : sérialisation des épisodes comme dans un Marvel ou un Star Wars (avec cette fois une révélation filiale absolument grotesque digne d'une Rey Palpathine), inflation de la durée, anonymisation du style pour que le public ne retienne que les prouesses physiques de la star, emberloficotements artificiels du script dont les enjeux se veulent chaque fois plus crépusculaires et millénaristes. Puisqu'il faut conclure précipitamment une saga fragilisée au box-office par l'opus précédent, la pression d'offrir au public un spectacle roboratif libère les mauvais penchants de Cruise, qui doit passer à la vitesse supérieure et va donc faire de cette ultime installation une déclaration égotique d'intention, une profession de foi, un temple dédié à son invincibilité et à sa nature quasi divine.
Amusants au énième degré dans un épisode narcissique comme Mission: impossible 2, ces mauvais penchants deviennent ici franchement embarrassants, sinon inquiétants, tant ils en disent long sur un homme qui n'a jamais autant cherché, sur les derniers opus, à gommer la frontière personnage/personnalité publique dans l'imaginaire collectif du fait de leur course commune à l'action et à la cascade invraisemblable. Ethan n'est qu'un concept, c'est Tom qui vit tout ça, Tom qui met sa vie en jeu sous l'eau ou dans les airs. Et donc, nous y voici : dans ce sentencieux Final Reckoning, irrespirable baudruche où l'on voudrait nous donner à sentir l'inéluctabilité d'une apocalypse, le mec est désormais littéralement assimilé à l’Élu, à l'ultime espoir, à celui qui, seul, est capable de sauver le monde du Jugement dernier et guider les innocents. Celui qui bouleverse de manière insoupçonnée des destinées. Que l'on puisse nous balancer tout ça avec un tel sérieux papal, dans un tel trip d'égocentrisme en mode dernière ligne droite dans la béatitude (pour McQuarrie) et l'arrogance (pour Tom), est juste fascinant. D'un corps filmé de manière chorégraphique (Woo) ou cartoonesque (Bird), voire comme un prestidigitateur (De Palma), nous sommes parvenus à un corps explicitement sacrificiel ("souviens-toi, ce n'est que de la douleur") qui veut faire ressentir au public la supériorité spirituelle et humaine de Tom.
Honnêtement, j'ai peu d'exemples en tête d'une telle entreprise d'auto-indulgence, j'en aurais pouffé de rire en salle si je n'étais en réalité profondément attristé par tout cet aveuglement, cet enfermement, cette vanité à plusieurs centaines de millions de dollars. Je repense aux débats qu'on avait eus avec Major Tom à l'époque de Fallout, sur les véhicules pour la Scientologie que seraient les épisodes de Mission: impossible, et je dois bien dire que le rideau s'est levé pour moi avec Dead Reckoning et son prêchi-prêcha asséné à la masse. Impossible d'évacuer cette lecture, désormais. Tom Gourou, qui ne cesse dans le film à demander à ce qu'on lui fasse confiance, qu'on croie en lui, est le phare qui sauve et éclaire nos existences.
Alors bien sûr, il y a deux séquences vraiment réussies dans ce film, une séquence d'exploration et d'exfiltration du sous-marin russe coulé, hommage à Abyss, et une séquence de voltige en biplan où les cascades sont vraiment impressionnantes et stressantes, peut-être même inégalées. Quand le film cesse de vouloir raconter quoi que ce soit et que s'exprime alors pleinement le pouvoir visuel du cinéma et la mécanique du suspense, Dead Reckoning atteint son but et sidère par la lisibilité de son découpage et l'ultra-réalisme de son dispositif.
Mais ces deux séquences sont noyées dans un océan d'absurdité. J'aurais beaucoup de choses à dire sur l'inanité confondante du récit - rarement vu un film aussi cher aussi mal branlé au montage (non mais franchement, tous ces flash-back c'est juste un gag, et certains enchaînements sont tout bonnement incompréhensibles) et aussi mal écrit, l'impression de voir un film généré par IA -, mais à quoi bon tirer encore sur l'ambulance. Les esprits chagrins pourraient facilement faire des compilations parodiques. Les personnages ne sont que des robots qui débitent des répliques merdiques (la palme à Pom Klemantieff), ça prend la pose en permanence de manière ridicule, tout ça manque tellement de vie qu'on est pris d'une forme d'étourdissement lorsqu'on repense à la fougue et au style paroxysmique des débuts de la franchise. A force de cadenasser la saga, Cruise l'a rendue exsangue. En fonction des affinités, on pourra toujours revoir chez soi à loisir les quatre premiers opus, qui constituent presque une contre-saga maintenant tant le projet obéissait alors à un renouvellement permanent. Et verser quelques larmes amères sur le legs paradoxal des quatre opus suivants, pinacles du spectacle hollywoodien d'antan où triomphent les prouesses de tournage concret pour des produits, finalement, de plus grande consommation. Monsieur Hunt, votre saga s'autodétruira dans cinq secondes.
Re: Mission: Impossible - Dead et Final Reckoning (Christopher McQuarrie - 2023/2025)
Publié : 25 mai 25, 13:48
par tenia
Demi-Lune a écrit : ↑25 mai 25, 13:33En fonction des affinités, on pourra toujours revoir chez soi à loisir les quatre premiers opus, qui constituent presque une contre-saga maintenant tant le projet obéissait alors à un renouvellement permanent.
J'ai revu les 6 1ers films pendant le confinement de 2020, et revu récemment les 7 1ers (sauf le 2, donc 6 revisionnages) pour préparer madame à visionner ce 8ème film sans qu'elle demande toutes les 3 secondes qui est machin et que fait truc, et c'est amusant car pour moi, le meilleur bloc de la franchise n'est absolument pas dans les 4 1ers films, mais plutôt à trouver un peu plus tard. Le 1er film, je trouve, ne vieillit pas si bien que ça par aspect, le 2nd est juste un carnage industriel affolant comme si on avait demandé à un Yes Man d'imiter le style de Woo avant de se faire de toute manière raboter le montage par 18 exécutifs de studio, et c'est pour moi à partir du 3ème film que la franchise décolle (avec le 4ème film en apothéose, et le 6ème pas loin derrière).
Re: Mission: Impossible - Dead et Final Reckoning (Christopher McQuarrie - 2023/2025)
Publié : 25 mai 25, 13:57
par Demi-Lune
tenia a écrit : ↑25 mai 25, 13:48
Le 1er film, je trouve, ne vieillit pas si bien que ça par aspect
Le premier est un grand film de cinéma, et
sur le cinéma. En fait, il y a lui, et les autres épisodes.
Me voilà en train de remettre une pièce dans la machine pour le même débat qu'à chaque sortie d'un nouvel
M:I, alors tchao.

Re: Mission: Impossible - Dead et Final Reckoning (Christopher McQuarrie - 2023/2025)
Publié : 25 mai 25, 14:18
par Quentin Tarantino
Alexandre Angel a écrit : ↑24 mai 25, 23:50
Ce film est un objet fascinant. Au lu des critiques, j'y allais en mode "sûr" de ce que j'allais trouver, c'est-à-dire quelque chose de largement colporté en amont, y compris en mon for intérieur : une baudruche dilatée jusqu'à plus soif, solennelle à l'envi, avec un ou deux morceaux de bravoure ébouriffants, comme pouvait l'être le pas désagréable pour autant premier opus.
Certes, les potards de l'improbable, de la solennité et de la surenchère hyperbolique tournant autour du énième profilement de la fin du monde sont poussés jusqu'à l'absurde mais c'est que, justement, ce déferlement d'affects provoqués par l'Entité, qui, de MacGuffin, devient personnage à part entière, m'est très vite apparu comme le terrain formel d'un blockbuster se nourrissant de sa propre énergie, en totale autonomie par rapport à ce qu'on a connu, dans cette franchise même comme du tout venant des productions US à 200 millions de dollars.
Autrement dit, au bout de 5 minutes de projection, j'ai senti à l'écran quelque chose d'inhabituel, comme un parti-pris, une feuille de route formelle posée dès le départ, à l'homogénéité que j'ai eu l'assez bonne surprise de constater qu'elle tenait pendant 2h40.
Le film semble être sous l'emprise de lui-même, déployant une sorte d'auto prolifération qui, je trouve, et curieusement du reste, prend la forme d'un sur découpage étonnement lisible (comme pouvait l'être, dans un autre style, celui de
Mad Max:Fury Road) qui provoque une manière d'hypnose. Les flash-backs, pas mal vilipendés ici ou là, sont en l'occurrence bien nommés car ils font justement office de "flashs" qui propulsent plus le narratif qu'ils ne le plombent, assez bien agencés, y compris dans leur fonction "forward". C'est pourquoi je récuse le reproche d'ennuyeux tunnels entre deux morceaux de bravoure tellement le film nous maintient dans une sorte de stimuli constant qui a le bon goût de se laisser lire, à défaut d'être reposant (il faut s'accrocher pour piger les manipulations crypto algorithmiques destinées à piéger l'Entité). Et tout cela n'a guère d'importance tant cet opus s'auto consume en faisant feu, en une manière de parade finale, de tout de ce qui s'est déposé depuis des décennies de blockbusters en dur : les autres MI forcément mais aussi les James Bond, le James Cameron de
The Abyss surtout et même Indiana Jones (c'est bien le Diable si la scène du chalet n'évoque pas celle de la baston au Népal des
Aventuriers de l'Arche perdue).
Quant aux deux morceaux de bravoure si publicisés, ils ont été pour moi au delà de toute éloge. La scène du sous-marin est d'une beauté exceptionnelle, d'une surprenante plasticité et enfonce tout ce qu'on a pu voir dans le genre. Et je dirais la même chose des acrobaties aériennes de la dernière partie : incroyablement bluffantes et magnifiquement découpées, pour se terminer sur un sensationnel dégommage du méchant.
L'avis d'
Alexandre correspond au plus près de ce que j'en ai ressenti lors de ma séance d'hier en
IMAX, ce dernier point permettant de manière générale à augmenter son seuil de Tolérance avec ce genre de Films où les 2 monstrueuses scènes d'Action Ultimes sus-citées se transforment en hallucinantes Montagnes Russes. Complètement d'accord avec la beauté et la maîtrise en terme de lisibilité de mise en scène en direction du et dans le
Sebastopol.
Je rajouterais simplement à cela 2 scènes totalement burlesques à mes yeux (sans pour autant trop me déranger) :
1. La scène de "boucherie" hors champ (puisque cadrée sur le personnage de
Grace avec des effets sonores parlant d'eux-mêmes) et qui transforme le personnage de
Tom Cruise en quelque chose d'assez nouveau, on ne reconnait tout simplement pas sur cette courte scène
Ethan Hunt, plus proche d'un
Patrick Bateman.
2.
- Spoiler (cliquez pour afficher)
- La mort WTF de Gabriel qui le ridiculise au niveau de la merde qu'il a été durant plus de 5 heures à l'écran.
Sans trop vouloir aller plus loin dans l'analyse, le 8ème Opus est dans la parfaite continuité du précédent et aurait très bien pu s'intituler
Dead Reckoning - Part Two et fait, donc, bien le Job. C'est, en tout les cas, ce que perso j'attends de ce genre de Production.
Re: Mission: Impossible - Dead et Final Reckoning (Christopher McQuarrie - 2023/2025)
Publié : 25 mai 25, 14:20
par Quentin Tarantino
Alexandre Angel a écrit : ↑24 mai 25, 23:50
Ce film est un objet fascinant. Au lu des critiques, j'y allais en mode "sûr" de ce que j'allais trouver, c'est-à-dire quelque chose de largement colporté en amont, y compris en mon for intérieur : une baudruche dilatée jusqu'à plus soif, solennelle à l'envi, avec un ou deux morceaux de bravoure ébouriffants, comme pouvait l'être le pas désagréable pour autant premier opus.
Certes, les potards de l'improbable, de la solennité et de la surenchère hyperbolique tournant autour du énième profilement de la fin du monde sont poussés jusqu'à l'absurde mais c'est que, justement, ce déferlement d'affects provoqués par l'Entité, qui, de MacGuffin, devient personnage à part entière, m'est très vite apparu comme le terrain formel d'un blockbuster se nourrissant de sa propre énergie, en totale autonomie par rapport à ce qu'on a connu, dans cette franchise même comme du tout venant des productions US à 200 millions de dollars.
Autrement dit, au bout de 5 minutes de projection, j'ai senti à l'écran quelque chose d'inhabituel, comme un parti-pris, une feuille de route formelle posée dès le départ, à l'homogénéité que j'ai eu l'assez bonne surprise de constater qu'elle tenait pendant 2h40.
Le film semble être sous l'emprise de lui-même, déployant une sorte d'auto prolifération qui, je trouve, et curieusement du reste, prend la forme d'un sur découpage étonnement lisible (comme pouvait l'être, dans un autre style, celui de
Mad Max:Fury Road) qui provoque une manière d'hypnose. Les flash-backs, pas mal vilipendés ici ou là, sont en l'occurrence bien nommés car ils font justement office de "flashs" qui propulsent plus le narratif qu'ils ne le plombent, assez bien agencés, y compris dans leur fonction "forward". C'est pourquoi je récuse le reproche d'ennuyeux tunnels entre deux morceaux de bravoure tellement le film nous maintient dans une sorte de stimuli constant qui a le bon goût de se laisser lire, à défaut d'être reposant (il faut s'accrocher pour piger les manipulations crypto algorithmiques destinées à piéger l'Entité). Et tout cela n'a guère d'importance tant cet opus s'auto consume en faisant feu, en une manière de parade finale, de tout de ce qui s'est déposé depuis des décennies de blockbusters en dur : les autres MI forcément mais aussi les James Bond, le James Cameron de
The Abyss surtout et même Indiana Jones (c'est bien le Diable si la scène du chalet n'évoque pas celle de la baston au Népal des
Aventuriers de l'Arche perdue).
Quant aux deux morceaux de bravoure si publicisés, ils ont été pour moi au delà de toute éloge. La scène du sous-marin est d'une beauté exceptionnelle, d'une surprenante plasticité et enfonce tout ce qu'on a pu voir dans le genre. Et je dirais la même chose des acrobaties aériennes de la dernière partie : incroyablement bluffantes et magnifiquement découpées, pour se terminer sur un sensationnel dégommage du méchant.
L'avis d'
Alexandre correspond au plus près de ce que j'en ai ressenti lors de ma séance d'hier en
IMAX, ce dernier point permettant de manière générale à augmenter son seuil de Tolérance avec ce genre de Films où les 2 monstrueuses scènes d'Action Ultimes sus-citées se transforment en hallucinantes Montagnes Russes. Complètement d'accord avec la beauté et la maîtrise en terme de lisibilité de mise en scène en direction du et dans le
Sebastopol.
Je rajouterais simplement à cela 2 scènes totalement burlesques à mes yeux (sans pour autant trop me déranger) :
1. La scène de "boucherie" hors champ (puisque cadrée sur le personnage de
Grace avec des effets sonores parlant d'eux-mêmes) et qui transforme le personnage de
Tom Cruise en quelque chose d'assez nouveau, on ne reconnait tout simplement pas sur cette courte scène
Ethan Hunt, plus proche d'un
Patrick Bateman.
2.
- Spoiler (cliquez pour afficher)
- La mort WTF de Gabriel qui le ridiculise au niveau de la merde qu'il a été durant plus de 5 heures à l'écran.
Sans trop vouloir aller plus loin dans l'analyse, ce 8ème Opus est dans la parfaite continuité du précédent et aurait très bien pu s'intituler
Dead Reckoning - Part Two et fait, donc, bien le Job. C'est, en tout les cas, ce que perso j'attends de ce genre de Production, arrivant à éliminer les autres points de jugement affiliés à, par exemple, du Cinéma d'Auteur.
Re: Mission: Impossible - Dead et Final Reckoning (Christopher McQuarrie - 2023/2025)
Publié : 25 mai 25, 14:21
par tenia
J'aime beaucoup le premier film, que je trouve narrativement très bien conçu, et l'ouverture du film est peut-être une des meilleures séquences de l'ensemble de la franchise. Elle est dure, crue, brutale, mais menée de main de maître. Sauf qu'il n'y a pas que ça dans le film, que d'autres éléments sont un peu moins bien fichus (le rythme de certaines séquences, notamment), et que je continue de trouver certaines séquences d'action pas si folichonnes que ça (l'aquarium vieillit mal, mais de tous temps, le final dans le TGV me parait, je ne sais pas, à la fois trop long et trop expédié).
Du reste, j'ai surtout l'impression que le film est considéré comme tel avant tout par les fan(a)s de De Palma, et que ça manque de mesure à partir de là.

Du genre, avec ça :
Demi-Lune a écrit : ↑25 mai 25, 13:57sur le cinéma
Par contre, oui, le film est clairement à part de la franchise. Peut-être tout simplement parce que c'est le premier film, et non une suite, encore moins une "énième" suite.
Re: Mission: Impossible - Dead et Final Reckoning (Christopher McQuarrie - 2023/2025)
Publié : 25 mai 25, 15:56
par nunu
La scene de voltige a la fin n'est jamais stressante parce qu'on sait qu'il va s'en sortir. Donc on est jamais inquiet pour lui.
Re: Mission: Impossible - Dead et Final Reckoning (Christopher McQuarrie - 2023/2025)
Publié : 25 mai 25, 16:38
par Thesix
Alexandre Angel a écrit : ↑24 mai 25, 23:50
(...) pour se terminer sur un sensationnel dégommage du méchant.
Han !
Ah ben merci hein !

Re: Mission: Impossible - Dead et Final Reckoning (Christopher McQuarrie - 2023/2025)
Publié : 25 mai 25, 16:40
par Dunn
L'avis de Demi-lune est assez clair. Ce qui est inquiétant c'est le niveau d'écriture et de scénario qui, dans cet opus, fait tout pour nous prendre pour des imbéciles à force de nous montrer ceci (en flashback/forward) et dire et redire la même chose sur l'entité comme si on pouvait ne pas suivre et reprendre en route. Les autres épisodes gardaient un esprit dans la mission qui créait un suspense pour l'équipe /spectateur avec des ratés ou surprises inattendus mais là rien du tout. On a l'impression d'être face à un blockbuster type fast and furious / transformers etc voire MCU.
Qu'est ce qui s'est passé?