Les Westerns 1ère partie

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Link Jones
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Message par Link Jones »

Melmoth a écrit :Il a une véritable fascination pour la cavalerie et particulièrement ce bel uniforme bleu. Le fort est hors du térritoire des indiens (délimité par la rivière) et ils pourraient reprendre leur route en toute sécurité. C'est d'ailleurs ce que voudraient Gus et l'indien (qui est lui, surtout intéressé par le whisky). C'est bien Mature qui décide que c'est interessant de rester, il n'y a aucune necessité qu'ils le fassent. Quand ils vont au fort c'est pour se faire "rembourser" de ce que les indiens leur ont pris, pas pour chercher refuge, au contraire, le fort est une cible.
C'est exact. ... je reste quand même convaincu que Mature ne semble pas trop à sa place dans l'armée et ne fera pas un sergent très discipliné :lol:
Melmoth a écrit :
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En même temps, même de dos, impossbile de ne pas repérer son incroyable touffe de cheuveux :lol:
:lol:

J'ai bien envie de le revoir ...
Melmoth
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Message par Melmoth »

Jeremy Fox a écrit :
L'étranger... a écrit :Il est trés clair que cette fin fait tache tant elle ne parait pas en rapport avec ce qu'Anthony Mann nous raconte dans le film pendant les deux heures précédentes ! Je m'étonne que personne n'ai trouvé d'article ou d'interveiw racontant le pourquoi du comment...
Philip Yordan (scénariste) interrogé par Tavernier en 1962

A mon avis, c'était un des plus beaux sujets de western que l'histoire de ce trappeur qui ne voit la civilisation qu'à travers l'uniforme, qui s'imagine que la civilisation c'est la femme et l'uniforme alors qu'il n'est fait ni pour l'une ni pour l'autre. Il devait mourir, d'ailleurs à la fin, mais la Columbia imposa les derniers plans qui constituent un happy end stupide.

in Amis Américains (Institut Lumière / Actes Sud)
Cette fin aurait été effectivement bien meilleure. Mais, en l'état, aussi faiblarde qu'elle soit, la fin n'est pas complètement à l'ouest non plus.
Même si il n'est pas fait pour s'acclimater au monde civilisé, c'est bien idéalement vers cette fin que le personnage de Mature tend. Mais c'est vrai qu'appuyer cette incompabilité par une fin tragique aurait donné une autre envergure au récit !
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Kevin95
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Message par Kevin95 »

Objet de polémiques sur ce topic, je me suis décidé hier à découvrir Les Deux Cavaliers et mon avis pencherait à l'encontre de Ford et Fox ! :wink:

Alors disons le tout de suite, en effet le film ne fait pas partie des grandes réussites de Ford en matière de western, mais quand même...
Le film est un excellent western sur la quasi amitié de deux hommes que tout oppose et sur l'incompréhension et le racisme en entre les hommes (blancs/indiens; blancs/mexicains; indiens/blancs et indiens/indiens).
La Prisonnière du désert me direz vous ? Pas faux, tant les 2 films se ressemblent étrangement, mais ici, point de grande mise en scène lyrique de Ford, et point de scénario sous forme de requiem westernien, ce qui fait justement la faiblesse du film.
Un scénario qui n'investie pas totalement le style qu'il veut approcher, à la fois vision noire du western, comédie, romance, film d'aventure et film sur l'amitié. Tant de sujet que le scénario n'investi qu'en partie, ou pas du tout avec succès.
Les acteurs peuvent être aussi l'objet des critiques, tant ils parlent fort et en font des tonnes comme si Ford se foutait de la direction d'acteur. Quoique ! Le jeu assez particulier des comédiens peut aussi jouer pour le personnage : le jeu outré et cabotint de Stewart, rend sympatique un perso qui à la base ne l'est pas et montre une espece de démance de la part de celui-ci (lorsque Stewart menace Widmark de son arme, on peux voir dans son regard et son sourire une certaine folie); et le jeu réservé et gueulard de Widmark le rendant au passage imprévisible et fait du perso un quasi "anti-héros" mais esséyant à tout prix de l'etre.
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( Il ne pourra d'ailleurs pas sauvé le frère de sa fiancée)
Tout le film est une succession de bonnes et mauvaises idées :
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Par exemple, nous passons d'une scène terrible où Stewart dit les 4 vérités à une jeune femme sur l'existence de son frère (soit mort, soit indien), à une scène totalement ridicule de bagarre entre Widmark et 2 guignols sortie tout droit d'un film de Budd Spencer et Terence Hill (cf les coups de ventre).
Tout le film étant ainsi, je peux comprendre les avis septiques au sujet du film, mais comment résister aux 15 dernières minutes !
En un quart d'heure, Ford réalise une succession de scènes touchantes et sublimes qui rendent le film tout à fait passionnant.
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La scène du bal, le lynchage et le retour au village.

La scène du bal, montrant crûment (mais assez lourdement je l'avoue) le racisme lattant du corps armée US.
La scène du lynchage est peut être l'une des plus "belles" scène qu'ait tourné Ford (le plan qui suit est monstrueux ! :shock: ).
Le retour au village est une belle scène légère (quoique) mettant un point final au parcours des deux hommes.
Bref un western inégal, mais passionnant ! :D
Les deux fléaux qui menacent l'humanité sont le désordre et l'ordre. La corruption me dégoûte, la vertu me donne le frisson. (Michel Audiard)
Melmoth
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Message par Melmoth »

Kevin95 a écrit :Objet de polémiques sur ce topic, je me suis décidé hier à découvrir Les Deux Cavaliers et mon avis pencherait à l'encontre de Ford et Fox ! :wink:

Tout le film est une succession de bonnes et mauvaises idées :
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Par exemple, nous passons d'une scène terrible où Stewart dit les 4 vérités à une jeune femme sur l'existence de son frère (soit mort, soit indien), à une scène totalement ridicule de bagarre entre Widmark et 2 guignols sortie tout droit d'un film de Budd Spencer et Terence Hill (cf les coups de ventre).
C'est là qu'est le problème pour moi, les passages de comédie sont loin d'être à la hauteur des passages plus dramatiques autrement plus intenses.
Reste que le cabotinage de Stewart est, aussi outrancier qu'il soit, délicieux et donne effectivement au personnage une dimension tout particulière de "sympathique salaud". Widmark impeccable.

Pas un chef d'oeuvre mais j'ai suivi le film avec beaucoup de plaisir.
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Jeremy Fox
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Message par Jeremy Fox »

Rio Lobo de Howard Hawks

Et bien finalement, en VO et au bon format, le dernier film de Hawks se tient pas mal du tout. Seconde variation autour de Rio Bravo, il n'en retrouve pas la perfection mais se laisse regarder avec grand plaisir grâce à un scénario à la fois carré mais n'hésitant pas à prendre son temps pour nous rendre encore plus sympathique les personnages principaux. Si le casting ne brille pas autant que celui de ses deux illustres prédecesseurs, John Wayne est égal à lui même, Jack Elam est pittoresque à la Brennan et Jennifer O'Neil est vraiment charmante. Superbe première séquence d'action suivi par plus de nonchalance pas désagréable du tout même si on peut regretter un esthétisme parfois assez cheap (les nuits américaines sont assez laides et quelques zooms assez hideux mais c'est l'époque qui veut ça)
Agréable surprise.
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Message par Abronsius »

La Cible humaine (The Gunfighter) / Henry King

Court et efficace, sobre et tragique.
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Message par mynameisfedo »

Abronsius a écrit :La Cible humaine (The Gunfighter) / Henry King

Court et efficace, sobre et tragique.
et la fin est tout sauf une happy end! étonnant pour ce vieux film hollywoodien!
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Jeremy Fox
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Message par Jeremy Fox »

Visage Pale : Norman Z McLeod 1948 avec Bob Hope et Jane Russell

La meilleure parodie de western (et le western humoristique le plus drôle) que j'ai pu voir. Même si la lourdeur n'est pas absente dans certains gags, d'autres ne dépareilleraient pas dans un film des ZAZ grande période. Mais à côté de cet humour, le film est assez enlevé, somptueusement photographié, les décors et les costumes sont très réussis, les scènes d'actions bien menées et le scénario plutôt pas mauvais du tout. Une bonne surprise pour un bon divertissement. Le DVD est une très belle réussite lui aussi, la copie est magnifique.
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Message par takezo »

Abronsius a écrit :La Cible humaine (The Gunfighter) / Henry King

Court et efficace, sobre et tragique.
Un film magnifique. Simple et épuré au possible dans sa forme mais d'une grande richesse émotionelle et thématique.

Sinon, j'ai découvert Oxbow Incident, bof, bof. On en sort aussi assomé qu'après une longue et ennuyeuse prèche du curé de son patelin. C'est un bon gros film à thèse, avec le Fonda de rigueur comme guide moral.
Spoiler (cliquez pour afficher)
Et le coup de la lettre du cowboy condamné qui se transforme en philosophe-moraliste à la fin. Sans parler de ses lyncheurs alignés au comptoir qui semble tous crouler sous le poids du remord. La leçon est finie, rangez vos cahiers.
The gospel was told, some souls it swallowed whole
Mentally they fold, and they eventually sold
Their life and times, deadly like the virus design
But too, minute to dilute, the scientist mind.
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Message par Addis-Abeba »

Django le proscrit: (El proscrito del Rio Colorado)

Pour définir le western espagnol dans son ensemble (il a quand meme le mérite d'existé) il suffit d'imaginer un western qui n'a ni la classe du western américain, ni les exubérances du western italien, bref c'est chiant comme la mort...
Celui-ci fait parti des meilleurs: il est très court !

Une scéne sympa quand meme: oune bandido tombe de son cheval, avant que Django ne tire. Sympa.
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Jeremy Fox
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Message par Jeremy Fox »

Belle of the Yukon de William Seiter 1944

Pochade sans prétention, mi-western, mi-comédie, dans laquelle tout le monde est plus ou moins escroc cherchant à se duper les uns les autres, du shérif au banquier, en passant par le pianiste. Quelques morceaux musicaux pour justifier la présence de Dinah Shore, un beau technicolor pour un tout ne cassant pas trois pattes à un canard mais néanmoins très plaisant à regarder. Randolph Scott (on en parlait justement ailleurs) est très à l'aise dans le registre de la comédie.
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Message par Max Schreck »

3 Godfathers (Le Fils du désert), John Ford, 1948

Un western assez étonnant par sa dimension religieuse qui se révèle au fur et à mesure du film. Ça commence en effet de façon aussi classique qu'efficace avec un sympathique trio de braqueurs de banque pas vraiment méchants. Poursuivis par le sheriff et ses adjoints, ces trois copains vont se retrouver à errer dans le désert avant de recueillir un bébé. Ford nous propose alors une relecture assez gonflée de la Nativité, avec autant d'humour que de spiritualité. Le Duke entreprend alors un véritable chemin de croix, éprouvant et réellement fascinant. Superbes images de cette quête à travers le désert, dépeignant la lutte pour la moindre gorgée d'eau.

J'ai cependant trouvé la conclusion peu satisfaisante, s'attardant sur des questions pour le coup très terre à terre bien moins intéressantes que tout ce qui a précédé.

Bref, un film bien singulier, dont la trame a été adaptée de nombreuses fois au cinéma (dernier exemple en date : le Tokyo godfathers de Satoshi Kon). Ford lui-même en avait réalisé une version en 1919 avec Harry Carey Sr. Dans le film de 48, qui lui est dédié, le fils reprend le rôle du père.
« Vouloir le bonheur, c'est déjà un peu le bonheur. » (Roland Cassard)
Mes films du mois...
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Julien Léonard
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Message par Julien Léonard »

Jeremy Fox a écrit :Rio Lobo de Howard Hawks

Et bien finalement, en VO et au bon format, le dernier film de Hawks se tient pas mal du tout. Seconde variation autour de Rio Bravo, il n'en retrouve pas la perfection mais se laisse regarder avec grand plaisir grâce à un scénario à la fois carré mais n'hésitant pas à prendre son temps pour nous rendre encore plus sympathique les personnages principaux. Si le casting ne brille pas autant que celui de ses deux illustres prédecesseurs, John Wayne est égal à lui même, Jack Elam est pittoresque à la Brennan et Jennifer O'Neil est vraiment charmante. Superbe première séquence d'action suivi par plus de nonchalance pas désagréable du tout même si on peut regretter un esthétisme parfois assez cheap (les nuits américaines sont assez laides et quelques zooms assez hideux mais c'est l'époque qui veut ça)
Agréable surprise.
Oui mais je ne sais pas ce que tu en penses Jeremy... T'as pas trouvé que la VO fait décalé parfois à l'image : ça sent la post-synchronisation à plen nez parfois ! De même que l'omniprésence de zooms... Mais bon, j'aime beaucoup ce dernier Hawks avec un Wayne comme tu le dis, égal à lui même... :wink:
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Message par Jeremy Fox »

Sept hommes à abattre de Budd Boetticher

Western de haute volée. Budd Boetticher est passé maître dans l'épure : cadrages, paysages, mise en scène, scénario, musique, tout est travaillé dans cette optique et tout paraît couler de source, d'une belle évidence. Gail Russell apporte une touche de sensibilité dans ce monde dur, sec et tranchant, Lee Marvin compose un bad guy inoubliable et Randolph Scott est égal à lui même, le prototype pur et dur du westerner. De la très belle ouvrage, rapide, sèche et sans fioritures, comme je les aime.

Superbe DVD
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Message par Julien Léonard »

Jeremy Fox a écrit :Après tous les avis positifs lus sur Les deux cavaliers ici même, j'ai voulu quand même retenter le coup ce soir et j'avoue ne pas avoir tenu jusqu'au bout tellement j'ai trouvé une fois encore le film lourd et l'esthétique 'cheap'. Décidément, ce Ford n'est pas fait pour moi alors que dans sa fin de carrière, j'apprécie toujours autant Les Cavaliers, Les Cheyennes, Frontière chinoise et surtout Liberty Valance.
"Les cavaliers" et "L'homme qui tua Liberty Valance" font partie de mes Ford préférés !!

Par contre, ayant vu "Les deux cavaliers" récemment (avec le DVD que j'ai acheté), et bien je ne sais quoi en penser...

-Les éléments qui me gênent : Où est passée la magie de Ford ? Son sens de l'épique et du lyrique ? Pas de beaux paysages, pas de chevauchées filmées avec maestria... Pas d'action (c'est presque l'ennui parfois, pour un Ford...)... On sent Ford peu concerné pas son sujet : mais il parait qu'il a tourné le film pour faire plaisir à un pote et qu'il a essayé le plus possible d'optimiser un scénario qu'il trouvait ennuyeux à mourir !! :wink:


-Les éléments que j'aime : James Stewart en roue libre (ça fait du bien de temps en temps !!)... Beaucoup d'humour... Richard Widmark plus sensible qu'à l'accoutumé... Une fin sympa (pas géniale mais sympa)...

Bref, ce Ford, mettons que je le classe parmis les réussites mineures du cinéaste : avec "La patrouille perdue", "Le mouchard"...

:wink:
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Verrouillé