
NON, pas question de laisser de telles oeuvres sombrer dans l'oubli!

Donc rappel des faits: après le semi succès (ou semi-échec) de "Passage à l'acte", la dream team Gerard Miller/Francis Girod se reforme pour nous livrer ce film qui est un peu le moyen pour eux de se lacher niveau idéologie... Plus Miller que Girod d'ailleurs, contrairement au film précédent... Il s'agit ici d'un brave déballage de philo chère au comparse de Laurent Ruquier.

Donc Késako? Caroline couche avec son prof de philo (joué par Bruno Wolkowitch de "PJ"), un type qui se la pète bien devant des élèves qu'il subjugue à coups de théorie. Mais voilà, ladite Caroline va un beau matin se défenestrer devant tout ses camarades. Troma.
Les amis de caroline, en particulier son soupirant (sur lequel on nous apitoie bien à coups de flash back de rencontre tout gentil sur des bancs de squares avec bouquins de bac L à la main) sont révoltés... Terrible est le malaise de la jeunesse, et Miller et Girod le comprennent bien (tout comme les scènes d'intros du film dans le metro montrent leur talent sociologique hors pair).
Après la chute dans le vide, plan Troma 2: les élèves s'allongent tous dans la cour du lycée mimant la mort. Que c'est sombre et beau... la photo bleutée et déprimante est là pour le rappeler, plus que le metteur en scène qui filme ça comme un épisode de série ados parigaux sur M6 (il tente bien de faire diversion, en essayant de faire jouer ses acteurs comme si on était dans "Le Diable, probablement", de Bresson, mais ça marche pas vraiment....)

Puis le dit groupe d'élève en deuil va mener son enquète et découvrir que Wolkowitch est en vérité un ignoble néo-faschos. Et là le grand sujet du film devient "Faut-il tuer les salops"? Oui certains le méritent... Le problème, c'est de savoir pourquoi on tue Wolkowitch? Parce qu'il écrit des bouquins pour le festival de littérature d'Orange, ou pour venger leur camarade humiliée par un simple connard?
Le film s'en fiche un peu... Miller a du se cultiver à John Grisham, donc il sait bien qu'on peut noyer tout dans un salmigonis pour confondre le spectateur... D'ailleurs, comme si ça ne suffisait pas, il faut aussi noter la présence d'un personnage d'un autre prof, mentor du groupe de vendettiste qui comme par hasard est un ex-Maoiste... Nul doute que dérrière cet individu le sieur Miller se projette.
Alors non jeunes passent à l'action, dans de grand morceaux de bravoures comme la mise à sac d'une librairie bien brune... Puis va arriver le moment ou il va falloir se décider à savoir si Wolkowitch et son chien doivent passer à la casserolle.
Un monument de puanteur ridicule que ce film, tentative bizarre de réssuciter un ciné "dossier de l'écran" bien franchouiile ou l'ombre d'André cayatte se profile à tous les coins...
Et justement, on sort de là en se disant presque que c'est un sacré génie le Cayatte.
Pour l'anecdote, cette charmante demoiselle a fait ses débuts là dedans (on peut briser sa carrière pour moins que ça, donc chapeau):
