Roy Neary a écrit :Simone Choule a écrit :C'est juste et c'est la raison pour laquelle je n'apprécie que moyennement des films comme Femme Fatale ou Snake Eyes.
Ne subsiste ici que le côté théorique... C'est un peu triste.
Tout à fait d'accord. Un plaisir ludique pour l'amateur du cinéaste, mais très peu d'implication émotionnelle de la part du spectateur.
C'est dommage, j'étais d'accords avec toi jusque là...
Je trouve que "Snake Eyes" est très émouvant, loin de n'être qu'une démonstration théorique... Je vois surtout le film comme l'histoire d'un gars qui voit son univers s'effondrer en une soirée. Celà fonctionne un peu comme un tragédie antique, ou le héros abandonne sa pourriture qui régit pourtant très bien sa vie par la faute d'une image de pureté (représenté par Carla Gugino). C'est une chute baroque, mais avec une pointe de romantisme naïf qui malgré tout se retrouve souvent chez De Palma, fait partie intégrante de son fonctionnement. C'est un film qui en outre ouvre la voie aux films plus optimistes qui vont suivre du réalisateur, mème si c'est encore bien amère.
Dans les films "purement théorique", je mettrai plutôt le glacial "Mission:Impossible". C'est en outre l'un des rares films sans amour du réalisateur.
Bon, attention aux SPOILERS...
J'ai le sentiment que De Palma ne fera plus jamais de final comme "Blow Out", et que mème, ses héros sont depuis traumatisés par cette fin que je trouve aussi extrèmement tragique plus que tout. Un peu comme ce que raconte "Outrages": un homme qui assite impuissant au souillage et à la destruction de l'image pure qu'est Ohann, et qui va tout faire pour racheter ça.
Là plupart de ses films suivants sont mème pour racheter cette mort de Nancy Allen: Tony Montana, Carlito Brigante, Rick Santoro, Jim McConnel sont des héros qui se perdent ou se sacrifient, vont jusqu'au bout, pour cette image de pureté. Ils ne sont pas pret à vivre ce à quoi est condamné Travolta...
C'est pour ça que je trouve que M2M est un aboutissement et non pas du tout un final à l'eau de rose. Cette obsession de l'image pure qui angoisse désormais le cinéaste y va jusqu'au bout. Le final débile décrit serait d'une épouvantable absurdité et annulerait tout le film vu.
A la limite, que Sinise meurt après avoir "retrouvé " l'image de sa femme O.k (et dans un sens, c'est ce qui arrive, puisque ce qu'on voits'apparente à une NDA), mais qu'il tue au passage O'Connel, Cheadle et Nielsen, ça ne mène à rien. Ce serait une posture cynique d'un creux abyssale qui tendrait à vouloir dire que toute l'émotion vue précédemment n'était que du mensonge et de la simulation.
Ce qu'il y a de plus cynique est de départ dans M2M (la fausse fusée qui explose au début film, la mort du premier équipage aussi d'une certaine manière), il y a aussi un certain sadisme dans les épreuves que traversent les personnages. Mais je crois vraiment que De Palma ne les condamnent pas. Il faut aimer le couple de Robbins et Nielsen pour être déchiré par leurs séparations. Une bonne part de la personnalité de De Palma a aussi dut grandire avec un semblant de fusée de Flash gordon autour du cous.