Le projet avait pourtant de quoi en rebuter plus d’un : un huit clos dansant et sans paroles sur fond d’évocation des événements ayant marqués la France du 20ème siècle. Mais le cinéaste le réussit avec brio, les gestes et les regards se substituant aux paroles qui seraient ici complètement superflues. Utilisant un humour extrêmement présent, Scola nourrit ses tableaux de multiples références à une culture proprement française, à titre d’exemple le « faux-Gabin » est absolument drôllissime. Malgré tout, on se laisse facilement surprendre par l’émotion au détour d’une gravité latente, en ce sens l'épisode mettant en scène l’unijambiste compte certainement parmi mes préférés du film. Au service de ce brillant exercice de style, Scola impose une gestion de l’espace tout à fait impressionnante. Ce n’est pas lassant pour un sou et l’on se laisse aisément porter par ce florilège de danses et de musiques.
Décidément après mes découvertes respectives d’Affreux, sales et méchants et surtout Nous nous sommes tant aimés, le cinéma du monsieur ne cesse de me ravir.

Qui a vu ? Qui a aimé ?