La chose d'un autre monde (Christian Nyby - 1951)

[Tuck pendleton]

Légère deception au regard du remake de Carpenter.
Intrigue et créature différente, qui apparaissent un peu désuette aujourd'hui.
La présence d'un personnage féminin entretient un certain interet faisant basculer à plusieurs reprises le film dans la comédie romantique.
Des détails, des sous entendu amusant qui font parfois assimiler la créature à la seule femme du groupe.
De l'humour, du détachement qui font que j'ai trouvé l'ensemble assez anodin. ça met beaucoup de temps à démarrer, pas vraiment de tension...

[Martin Quatermass]

Je suis d'accord avec toi. Et puis la nature "vampire végétale" de la créature est un peu ridicule...

[George Kaplan]

D'accord aussi. En plus de cela le film est empreint d'une idéologie anti-communiste pesante ... Réaliser à la même époque que The day the earth stood still, le film de Niby a un côté trés bourrin ...

[Troma]

J'aime bien ce film, et Hawks aurait pu plus s'impliquer dans le projet, car cela aurait surement permis à la sauce de prendre mieux. En tout cas, le voir m'a fait mieux apprécier le film de Carpenter. Si au moins une semi-réussite permet d'aimer encore plus un bijou, c'est toujours ça de pris !

[George Kaplan]

J'aime bien ce film, et Hawks aurait pu plus s'impliquer dans le projet, car cela aurait surement permis à la sauce de prendre mieux. En tout cas, le voir m'a fait mieux apprécier le film de Carpenter. Si au moins une semi-réussite permet d'aimer encore plus un bijou, c'est toujours ça de pris !

Je crois en effet qu'il doit être vu comme cela

[John T. Chance]

Bon, mon avis est simple.
Les deux versions sont des chefs d'oeuvre. Je n'ai rien d'autre à dire.

[George Kaplan]

Je n'ai rien d'autre à dire.

Dommage ...

[Alex Blackwell]

Assez soporifique cette chose, dans mon souvenir.
Carpenter n'est pas plus inspiré mais au moins plus assumé dans ses prétentions (faire du spectaculaire).

[John Anderton]

La 1e version ne m'a pas laissé un grand souvenir non plus... mais elle a au moins le mérite d'avoir donné naissance à un immense film signé Carpenter...

[frédéric]

En Alaska des militaires se rendent en Antactique dans une station polaire où les savants qui se sont installés pensent qu'un objet extraordinaire s'est écrasé pas loin. Ils découvrent que c'est une soucoupe volante et la détruisent en voulant la dégager et recueille un occupant qui se réveille par inadvertance. Il s'avère que cet être est une plante qui se nourrit de sang pour se régénérer et se reproduire. Dès lors la population de la station est divisée en deux clans, les savants qui veulent protréger l'alien et les militaires qui veulent le détruire.

Grand classique du film de sf, LA CHOSE D'UN AUTRE MONDE bien que signé Christian Nyby est dû tout entier à Howard Hawks, producteur et omniprésent sur le tournage. A part James Arness qui a eu une carrière conséquente au ciné et à la télé, la majorité du casting est peu connu. Le duel que se livre les savants et les militaires, ainsi que le discours final du journaliste peut se voir comme une alerte aux communistes, McCarthy n'est pas bien loin et aussi une peur du nucléaire.

John Carpenter grand admirateur de Hawks, en fit un remake plus gore, mais semble-t-il plus proche du roman original THE THING en 82. une nouvelle version télé devait voir le jour, mais je n'en ai pas de nouvelles.

[Dave Garver]

Critique sur le site. Entre les deux, il faut pas chercher l'ongtemps, la version carpenter écrase le hawks.

[Jeremy Fox]

Oui la version Carpenter est bien plus réussie mais le film de Niby est vraiment très agréable aussi.

[Max Schreck]

Je l'ai justement découvert très récemment.

Véritablement un fleuron du genre mariant SF et fantastique. Très intéressant de voir les différences avec la version Carpenterienne (l'apparition du titre au générique est exactement la même, avec les lettres qui s'illuminent par derrière). Ici, nulle occupation des corps et usurpation d'identité, mais un monstre qui attire la curiosité d'un scientifique un peu trop passionné, et de militaires qui se rendent assez vite à l'évidence qu'une seule attitude est bonne : rêgler son compte à la créature.

Le tout dans une ambiance rendue parfaitement crédible par la science de la mise en scène, le lent déroulement des situations et l'attachement aux personnages qui changent un peu des benêts des séries Z. La camaraderie des militaires est particulièrement bien retranscrite, avec notamment le personnage du reporter, cynique en diable, dont chaque réplique est vraiment bourrée de drôlerie. On peut légitimement déceler là la patte de Hawks.

Le film réserve de plus d'authentiques petits moments de frayeurs dans sa façon de suggérer la créature (qui s'avèrera visuellement un peu décevante quand même) : son réveil hors-champ, son apparition derrière la porte de la serre, ainsi que son enflammement.

Mais alors le plus étonnant, c'est bien la relation complétement barrée entre le capitaine et la girl du film (Margaret Sheridan). Leurs dialogues sont vraiment pétillants et assez corsés, sexuellement plus qu'allusifs (on les surprend quand même en pleine scène bondage !), et c'est bonnard. Un des personnages cite à un moment explicitement Sergent York, ce qui montre bien la décontraction de l'entreprise.

Certaines longueurs ont un peu calmé mon enthousiasme au milieu du film, quand même assez bavard, mais ce fut une excellente découverte.


Watch the skies !

[francis moury]

Oui la version Carpenter est bien plus réussie mais le film de Niby est vraiment très agréable aussi.

"(...) Signé de son monteur habituel Christian Niby mais produit, écrit et supervisé par Hawks...."
Jean-Claude Missiaen, Howard Hawks, éd. universitaires Paris 1966, p. 68.

C'est un peu le même problème que pour THE ENFORCER [La femme à abattre] (USA 1950) de Raoul Walsh signé par Bretaigne Windust. "Signé" n'équivaut pas ici à "de" ou "réalisé entièrement par" même si le nom crédité au poste de réalisateur induit cette idée...

D'autre part, pendant longtemps, j'ai pensé absolument ce que Jeremy a écrit ci-dessus.

À présent, avec le recul (l'âge si on préfère ) je crois en fin de compte que ces deux "Choses" se valent en qualité toutes les deux - d'un point du vue purement esthétique -et qu'elles sont presque trop différentes pour pouvoir être réellement comparées, y compris par leur scénario dont seul l'argument est retenu dans le Carpenter. Ce sont deux univers cohérent, remarquables, beaux mais qui sont séparés par 30 ans d'histoire du cinéma américain.

Reste qu'il n'est pas indifférent que Carpenter ait tourné deux remakes inspirés de classiques du cinéma fantastique américain et anglais, un de 1951 et un de 1960. Il y a une dimension cinéphilique essentielle à son oeuvre (citations, remakes, stock-shots, visions d'extraits à la télévision, références de décors ou de situation) qui en est parcourue de part en part et qui exige une bonne connaissance de ce genre pour être comprise réellement.

Et on sait aussi que Carpenter entretient un rapport spécifique au cinéma de Howard Hawks...

Cela dit, comparer ces deux films en détail serait un très bel exercice qu'il faudrait un jour tenter car je ne suis pas certain que cela ait été déjà fait !

[Breezy]

La version de Carpenter sans hésiter un seul instant, j'ai toujours pensé que celle de Hawks était à milles lieux de ses plus franches réussites.