Dick Tracy aurait tendance à ressembler à Roger Rabbit par certains aspects mais s'en éloigne par sa volonté de coller au plus près du style comics. La réalisation de Warren Beatty tente de donner l'impression pour chaque séquence de voir s'animer la case d'une B.D par la simple composition d'un plan, la présence de cadres de fenêtres ou de portes, les surimpressions et un certain sens de la ligne clair dans la simplicité des plans qui évite toute surcharge décorative. Cette ambiance de studio mis en avant par Beatty donne une atmosphère irréaliste et unique qui fonctionne assez bien. La ville se révèle presque inexistante en ne se résumant qu'à deux ou trois endroits et quelques rues désertes. Les transitions d'un lieu à un autre se font souvent sur de grands tableaux peints servant pour les plans larges de la ville, renforçant la sensation de voir un cartoon live. De même, certaines situations mettant en scènes les exploits du Détective renvoient au slapstick et au cinéma burlesque lorsque par exemple d'un seul coup de poing, Beatty envoie valdinguer une dizaine de gangsters ou démolit un baraquement en bois. La stylisation touche également le maquillage puisque certains personnages, majoritairement les méchants, ont des visages outranciers voir carrément monstrueux.
La direction d'acteur suit également cette voie outrancière mais totalement assumée pour ce qui est du perso de Big Boy joué par un Pacino cabotin au possible ou celui de Mumbles (Dustin Hoffman ) dont les rares apparitions sont vraiment hilarantes...Les acteurs habitués aux films de gangster comme Paul Sorvino et James Caan font de courtes apparitions tout aussi jubilatoires. Du côté
des gentils le trait est un peu plus fin et la réussite du film tient en la sympathie que l'on peut éprouvé pour le personnage de Dick Tracy, sa compagne Tess Trueheart (Glenne Headly) et le perso du Kid (Charlie Korsmo, le gamin dans Hook).
Dans les scènes où Tracy tente desespérément de demander la main de Tess on sent que le film prend un peu de recul et arrive à être vraiment touchant comme lorsqu'il se centre sur les faiblesses de son héros principal (Jeu de Beaty assez réussi). Glenne Headly arrive avec peu de dialogue à composer par petites touches un perso très attachant et qui ne donne jamais l'impression de tomber dans la caricature.
Bien que le film ne se laisse jamais enfermé dans une trop grande rigidité et une direction artistique envahissante il souffre de quelques baisses de rythme et manque d'une réelle portée pour convaincre totalement. Je reste toujours un peu sur ma faim lors de certaines scènes d'action qui aurait pu avoir un peu plus de souffle. Beatty semble d'ailleurs beaucoup plus à l'aise lors des scènes de dialogues. L'histoire n'ayant pas d'ambition démesurée, le film semble au bout d'un moment tourner en rond et laisse un peu sur sa faim malgré quelques moments ça et là qui emportent l'adhésion par leur beauté et/ou leur sincérité. Des défauts qui n'empêche pas la grande sympathie que je peux éprouver pour ce film.
Il me semble qu'il y a quelques défenseurs ici (Manny et Max?)...
Sinon je rappelle que l'édition dvd zone 2 à l'image de bonne qualité est dénué de bonus



Les affiches étaient pas mal dans le genre


