Glen or Glenda d'Ed Wood :
Un OFNI !! (Objet Filmique Non Identifié)
Wood devait être sous l'emprise de l'alcool pendant le tournage de cette chose.
Je pense notamment à la 2ème moitié du film, qui affiche un surréalisme total, on a droit à une sorte d'abstraction du cinéma....à croire que Lynch s'en est inspiré pour son
Eraserhead !

Tous les intermèdes avec Lugosi sont incompréhensibles (que vient foutre là ce stock-shot d'un troupeau de bisons ??

), à base de monologue parlant d'un dragon mangeant des queues de chiots et des gros escargots (je n'invente rien).
Et tout ça pour quoi ? Pour nous narrer les aventures de Glen (interprété par un certain Daniel Davis...qui n'est autre qu'Ed Wood lui-même sous un de ses nombreux pseudos), homme somme toute normal mais qui aime s'habiller en femme (autobiographique donc).
On assiste donc béat à un spectacle s'apparentant souvent à l'un de ces documentaires éducatifs que l'on montrait dans les salles de classe : voix-off omniprésente nous expliquant
"comment ça marche, la vie ?", bourré de stock-shots qui ne servent à rien si ce n'est remplir un peu de pellicule pour pas cher, etc...
Et quand on rajoute à cela des personnages qui apparaissent subitement pour repartir aussi sec (que vient foutre ce démon là-dedans ??

), des acteurs tous plus mauvais les uns que les autres (mention spéciale à Lugosi ainsi qu'à Dolores Fuller), un montage complètement foireux, des plans incompréhensibles (pendant une scène de dialogue, déjà bien nanaresque en elle-même, on a droit à un sublime plan sur un radiateur...pourquoi ? Aucune idée).
Mais surtout SURTOUT !!! Ce film représente une véritable expérience à vivre pour une séquence en particulier : ça commence par Lugosi, assis peinard sur un fauteuil dans son salon, toujours en train de nous parler de son fameux dragon cannibale (texto)...et hop ! On passe subitement à une scène ayant pour cadre un unique canapé, et ayant pour seul décor un....bah ya rien comme décor, en fait.
Sur ce canapé, une femme se prélasse, d'une manière très suggestive et lascive....quand arrive un homme en slip (qui est-il ? Aucune idée) et qui se met à la fouetter (Pourquoi ? On ne le saura jamais).
Puis arrive une autre femme, sur ce même canapé : elle aussi prend des poses sexy, la caméra reste fixée sur elle (pendant environ 3mn...et je vous assure que 3mn quand il ne se passe RIEN, c'est très long).
Quand arrive le démon (oui oui, celui évoqué un peu plus haut) qui tente de la violer.
Tout cela entrecoupé de gros plans sur "Daniel Davis" face caméra, qui joue le mec qui doute...avant qu'il se fasse assaillir par des gens (qui sont-ils ? Bah comme d'hab'), le montrant du doigt avec en fond sonore une voix de petite fille hurlant "poppy dog tail ! Poppy dog tail ! Ah ah ah !!".
Bref je ne vais pas vous faire toute la scène (bien que j'étais parti pour !

) mais ce que je peux vous dire, c'est que ça dure 10mn...et c'est complètement hallucinant, j'avais du mal à en croire mes propres yeux.
Et je rajoute une dernière chose : ceux pensant que
Plan 9 From Outer Space est un sommet de surréalisme et de nullité...n'ont jamais vu ce
Glen or Glenda.
10/10