Edward D. Wood, Jr. (1924-1978)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Marcel
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Message par Marcel »

Kurtz a écrit :
Alex Blackwell a écrit :Tout de même, Plan 9 reste trop mauvais pour qu'on puisse y prendre du plaisir.
+ 1

passé les dix premières minutes, ce film a provoqué chez moi un ennui abyssal.
Je ne suis pas d'accord!

Certes ce n'est pas le Jour où la Terre s'arrêta mais il possède un certain... euh... "rythme" :roll: contrairement à d'autre films de SF que j'ai pu voir où des scientifiques parlent pendant 95% du métrage... Franchement je pensai voir un film bien pire quand je l'ai découvert.
Tony Montana
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Message par Tony Montana »

Alex Blackwell a écrit :Tout de même, Plan 9 reste trop mauvais pour qu'on puisse y prendre du plaisir.
ce film possède son charme...et ses moments d'humour involontaire!
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harry callahan
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Message par harry callahan »

Tony Montana a écrit :
Alex Blackwell a écrit :Tout de même, Plan 9 reste trop mauvais pour qu'on puisse y prendre du plaisir.
ce film possède son charme...et ses moments d'humour involontaire!
Des moments d'humour involontaire à peu près toutes les 30 secondes. C'est pas mal, quand même. Voilà qui suffit amplement à en faire un spectacle plaisant.
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Message par Alex Blackwell »

Tony Montana a écrit :
Alex Blackwell a écrit :Tout de même, Plan 9 reste trop mauvais pour qu'on puisse y prendre du plaisir.
ce film possède son charme...et ses moments d'humour involontaire!
Il y a un moment où l'humour involontaire n'arrive plus à cacher la nullité du réalisateur. Il y a une scène qui me restera toujours à l'esprit: la jeune femme qui est sur le point de se faire agresser par un vampire dans sa chambre hurle comme une démente, le vampire se rapproche toujours plus de manière extrêmement lente , elle tourne en rond jusqu'à trouver la porte et s'enfuit sans aucune difficulté et le vampire reste là comme un con. Elle est pas belle la vie :D
Image

Night of the hunter forever


Caramba, encore raté.
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harry callahan
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Message par harry callahan »

Alex Blackwell a écrit :
Tony Montana a écrit :
ce film possède son charme...et ses moments d'humour involontaire!
Il y a un moment où l'humour involontaire n'arrive plus à cacher la nullité du réalisateur.
C'est précisément cette nullité criante, couplée à bien d'autres aspects techniques bien ratés, qui rend le film drôle. Jamais la nullité n'est masquée, au contraire c'est elle LE ressort comique.
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Flol
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Message par Flol »

Glen or Glenda d'Ed Wood :
Un OFNI !! (Objet Filmique Non Identifié)
Wood devait être sous l'emprise de l'alcool pendant le tournage de cette chose.
Je pense notamment à la 2ème moitié du film, qui affiche un surréalisme total, on a droit à une sorte d'abstraction du cinéma....à croire que Lynch s'en est inspiré pour son Eraserhead ! :shock:
Tous les intermèdes avec Lugosi sont incompréhensibles (que vient foutre là ce stock-shot d'un troupeau de bisons ?? :shock:), à base de monologue parlant d'un dragon mangeant des queues de chiots et des gros escargots (je n'invente rien).
Et tout ça pour quoi ? Pour nous narrer les aventures de Glen (interprété par un certain Daniel Davis...qui n'est autre qu'Ed Wood lui-même sous un de ses nombreux pseudos), homme somme toute normal mais qui aime s'habiller en femme (autobiographique donc).

On assiste donc béat à un spectacle s'apparentant souvent à l'un de ces documentaires éducatifs que l'on montrait dans les salles de classe : voix-off omniprésente nous expliquant "comment ça marche, la vie ?", bourré de stock-shots qui ne servent à rien si ce n'est remplir un peu de pellicule pour pas cher, etc...
Et quand on rajoute à cela des personnages qui apparaissent subitement pour repartir aussi sec (que vient foutre ce démon là-dedans ?? :shock:), des acteurs tous plus mauvais les uns que les autres (mention spéciale à Lugosi ainsi qu'à Dolores Fuller), un montage complètement foireux, des plans incompréhensibles (pendant une scène de dialogue, déjà bien nanaresque en elle-même, on a droit à un sublime plan sur un radiateur...pourquoi ? Aucune idée).

Mais surtout SURTOUT !!! Ce film représente une véritable expérience à vivre pour une séquence en particulier : ça commence par Lugosi, assis peinard sur un fauteuil dans son salon, toujours en train de nous parler de son fameux dragon cannibale (texto)...et hop ! On passe subitement à une scène ayant pour cadre un unique canapé, et ayant pour seul décor un....bah ya rien comme décor, en fait.
Sur ce canapé, une femme se prélasse, d'une manière très suggestive et lascive....quand arrive un homme en slip (qui est-il ? Aucune idée) et qui se met à la fouetter (Pourquoi ? On ne le saura jamais).
Puis arrive une autre femme, sur ce même canapé : elle aussi prend des poses sexy, la caméra reste fixée sur elle (pendant environ 3mn...et je vous assure que 3mn quand il ne se passe RIEN, c'est très long).
Quand arrive le démon (oui oui, celui évoqué un peu plus haut) qui tente de la violer.
Tout cela entrecoupé de gros plans sur "Daniel Davis" face caméra, qui joue le mec qui doute...avant qu'il se fasse assaillir par des gens (qui sont-ils ? Bah comme d'hab'), le montrant du doigt avec en fond sonore une voix de petite fille hurlant "poppy dog tail ! Poppy dog tail ! Ah ah ah !!".

Bref je ne vais pas vous faire toute la scène (bien que j'étais parti pour ! :lol:) mais ce que je peux vous dire, c'est que ça dure 10mn...et c'est complètement hallucinant, j'avais du mal à en croire mes propres yeux.

Et je rajoute une dernière chose : ceux pensant que Plan 9 From Outer Space est un sommet de surréalisme et de nullité...n'ont jamais vu ce Glen or Glenda.

10/10
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Colqhoun
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Message par Colqhoun »

Je veux voir ce film !
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Flol
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Message par Flol »

Tout le monde s'en fout, de Glen or Glenda ?? :shock:
Eh bien vous ne savez pas ce que vous ratez...
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Message par vic »

ratatouille a écrit :Tout le monde s'en fout, de Glen or Glenda ?? :shock:
Eh bien vous ne savez pas ce que vous ratez...
Ah oui, sorry, j'ai pas vu.

J'adore également.
Je pense que Wood a mis les scènes "érotiques" juste pour rendre le truc un peu sulfureux et attirer un public d'amateur (c'était autant un businessman qu'un artiste.)
Mais pas la peine de chercher à comprendre, Ed Wood vivait vraiment dans la quatrième dimension.

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Bartlebooth
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Message par Bartlebooth »

ratatouille a écrit :Tout le monde s'en fout, de Glen or Glenda ?? :shock:
Meuh non ! Ton post est très gouleyant (surtout si Plan 9 est de la petite bière à côté :lol: )

Je suppose que beaucoup de gens font comme moi et lisent des tas de posts avec intérêt en ajoutant des titres sur leurs listes "à voir", sans nécessairement réagir quand ils n'ont rien de plus malin à ajouter que "wouah !", "super", "ça fait drôlement envie !" (ce qui fut à peu près ma réaction en lisant ton commentaire), de peur d'encombrer inutilement les topics. :wink:

Au fait, tu l'as vu au cinéma, sur une chaîne du satellite, ou ça existe en dvd ?
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Roy Neary
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Message par Roy Neary »

ratatouille a écrit :Tout le monde s'en fout, de Glen or Glenda ?? :shock:
Eh bien vous ne savez pas ce que vous ratez...
Je ne vois pas comment on peut s'en foutre après t'avoir lu ? :lol:
D'ailleurs je l'ai vu ce Glen or Glenda ! A l'époque, quand je cherchais vraiment à découvrir les raisons d'une narration éclatée et sans queue ni tête, je me disais qu'il s'agissait de fantasmes qui venaient judicieusement perturber le récit afin de nous faire entrer dans l'esprit torturé du personnage. Puis j'ai réfléchi et je me suis dit : euh... je suis en train d'analyser un film d'Ed Wood là ! :shock: :lol:
Et finalement, je suis revenu à la raison et il n'y avait qu'une seule explication possible : Ed Wood était simplement cinglé. 8) :mrgreen:
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Flol
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Message par Flol »

Bartlebooth a écrit :Je suppose que beaucoup de gens font comme moi et lisent des tas de posts avec intérêt en ajoutant des titres sur leurs listes "à voir",
Je le sais bien. ;)
En fait, j'avoue que ma réaction précédente n'avait pour but que de vous propvoquer, histoire d'aller à la pêche aux r"actions...et j'ai réussi ! :P
Vic a écrit :Mon préféré du Maître reste cependant Bride of the Monster.
Pour ma part, me suis ennuyé à mourir devant celui-là : il dure à peine 70mn mais il n'y passe rien. :?
Et je l'ai trouvé franchement moins drôle que ce Glen or Glenda (qui, je le répète, atteint selon moi un très haut degré de nawakerie hilarante).
Roy Neary a écrit :Et finalement, je suis revenu à la raison et il n'y avait qu'une seule explication possible : Ed Wood était simplement cinglé.
Ca c'est évident.
Mais malgré tout, il transprire de son cinéma un amour de la pelloch', on sent qu'il croyait assidûment en ce qu'il faisait.
Je ne pense vraiment pas que Burton avait extrapolé à ce sujet dans son film hommage.
Alors oui, c'est nul...mais ça a au moins le mérite d'être sincèr et d'avoir une véritable âme.
Et le moins que l'on puisse dire, c'est que l'on n'oublie pas prêt d'oublier la vision d'un de ces films tant ceux-ci marquent la rétine !? :lol:
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Message par phylute »

Super post Ratatouille pour une expérience hallucinante !
Les films sont à notre civilisation ce que les rêves sont à nos vies individuelles : ils en expriment le mystère et aident à définir la nature de ce que nous sommes et de ce que nous devenons. (Frank Pierson)
O'Malley
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Re: Edward D. Wood, Jr.

Message par O'Malley »

The bride of the monster (1955)

nobody smith a écrit:
Certes moins ultime que l’insurpassable plan 9 from outer space, cette fiancée du monstre n’en demeure pas moins attachante. Pas aussi fourre-tout que son chef d’œuvre, ce long-métrage exprime pourtant bien les ambitions de son auteur qui souhaite mêler divers éléments dont la cumulation apporte une certaine touche de jubilation. Intrigue à la Frankenstein teinté de film noir, bride of the monster se targue ainsi de vouloir se poser en réflexion sur les dérives de la science, l’exploitation des gouvernements et l’incompétence de la police. Evidemment tout ceci prête surtout à rire par rapport à l’ineptie de l’écriture (renforcée par le jeu effarant des acteurs, Bela Lugosi en tête) et de la mise en scène (les scènes avec la pieuvre, on peut le dire c'est du jamai vu ). J’en suis toujours à me demander si c’est de l’innocence puérile ou purement et simplement de l’incompétence. Dans tout les cas, la générosité de son auteur ne fait aucun doute.


je pencherai plutôt du côté de l'innocence et non de l'incompétence...il y a surtout en fait la maigreur du budget qui est en cause

Je trouve que cette fiancée du monstre est une honnête série Z qui prête, certes, à sourire mais bcp moins que Plan nine from outer space, du fait d'une plus grande rigueur scénaristique (à prendre le terme rigueur avec une certaine relativité içi) mais aussi d'un aspect technique un peu plus travaillé. Le film a une belle photographie qui n'a rien à envier à une série B Universal ou Columbia d'époque et les décors possèdent un certain charme (les vues d'extérieures sur la maison de Lugosi, les scènes dans les marécages...). De plus, Bela Lugosi n'est pas si ridicule que ça et son jeu dégage parfois une belle émotion, notamment la scène où il relate son exil. Un Ed Wood pas si mauvais finalement.
O'Malley
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Re: Edward D. Wood, Jr.

Message par O'Malley »

Glen or Glenda (1953)

nobody smith a écrit:
Enfonçons encore un peu le clou pour dire que Ed Wood ben finalement ce n’est pas si mal
Loin des structures de film de genre d’un bride of the monster et d’un plan 9 from outer space, Glen or Glenda s’oriente plus vers la chronique de mœurs. A travers la thématique du travestissement (thème aussi cher à Ed Wood que les putes et les Audi le sont à Luc Besson), notre gaillard s’embarque dans de grandes réflexions à propos de la condition humaine. C’est donc à grand coup de dialogues abscons qu’il nous parle de notre civilisation, des rapports homme/femme, de notre mode de pensée et plein d’autres petits trucs. Evidemment, le raisonnement est d’une naïveté confondante (voir comment il compare le changement de sexe à l’invention de l’avion et de la voiture ) mais cette sincérité est désarmante et terriblement touchante. Ça en serait presque rudement honorable si l’ami Bela Lugosi ne débarquait pas pour des séquences aussi nébuleuses qu’incompréhensibles (Beware !!! ) et qu’Ed Wood ne s’offrait pas une longue scène hallucinatoire à faire pâlir le David Lynch d’Eraserhead. Mais bon, c’est aussi pour ses moments de craquage de slip qu’on l’aime le petit Ed


bon ben je prends de nouveau la suite de nobody smith pour un petit avis sur ce Glen ou Glenda qui fait qd même retombé le petit enthousiasme que m'avait procuré Bride of the monster.
là, on tombe vraiment dans le n'importe quoi avec cette dimension fantastique introduite par Wood pour un film qui se voulait, à en croire la panneau de mise en garde de générique, d'un réalisme social scrupuleux ( ). De plus, c'est Bela Lugosi qui a le privilège de donner la tonalité cauchemardesque de l'ouvrage, et là on a droit à véritable festival Lugosi: roulement de yeux, regard féroce et machiavélique, roulement vocal des "r", intonation de voix d'un théâtralité excessive et involontairement comique...bref, on se demande ce qu'il vient faire là dedans si ce n'est peut-être la volonté de Wood de vouloir à tout prix faire tourner sa star favorite (faudrait que je revoie le film de Burton sur ce point) quitte à totalement dénaturer son film et même son propos. Et puis on a droit, aux 3/4 du métrage, à une lonque séquence onirique qui débarque comme un cheveu sur la soupe où l'on voit toutes les perversions sexuelles défilées devant nos yeux, sûrement pour satisfaire un public de circuit de salles de cinéma habitué aux nudies et auquel Glen or Glenda était destiné (c'est vrai par ailleurs que c'est assez précurseur des fantasmagories érotiques d'un David Lynch ).
Sinon, si on laisse de côté toutes ces déviances créatives, on a droit à un film drôlement courageux et audacieux pour l'époque, qui ose frontalement parler de travestissement, d'hermaphrodisme, non pour s'en moquer mais au contraire les légitimer, dans un contexte aussi conformiste que la société américaine fifties. De plus, Wood aborde un genre spécifique très rare à l'époque, le docu-fiction qu'il manie finalement pas si mal tant on a du mal à déméler le vrai du faux. Glen or Glenda aurait finalement été un tout autre film, et peut-être avec une postérité tout autre, si Wood s'était contenté de traiter strictement son sujet. mais bon, il est un peu vain de se poser un telle question puisque justement Glen or Glenda, de part ses disgressions hasardeuses et ridicules(et surtout grâce à cela), est un Edward Wood Jr tout craché...
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