Au-delà de la performance d'une telle mise en abyme des peurs individuelles et collectives ( qui peut donc savoir ce qui peut nous arriver en tombant en panne en rase campagne) le film est surtout une hallucinante gallerie de gueules qui resteront ancrés dans l'imaginaire et travailleront à bâtir un mythe jamais égalé jusqu'à présent dans le cinéma d'horreur. Plus qu'un simple film survival, The Texas Chainsaw Massacre est une démonstration de savoir-faire technique malgré un scénario des plus anodins. Tout est ici transfiguré par l'utilisation judicieuse et alors assez inédite d'une bande-son metallique rappellant les abattoirs, le bruit sourd de la tronçonneuse, le tout mêlé à une atmosphère de désolation physique ( chaleur, désert, etc..) et de putréfaction (odeur pestilantielle, crasse et univers glauque quis emblent si proches) .
Il est possible que parmi vous il y en ait qui n'ait jamais vu le film mais qui continue d'en entendre parler de façon régulière. Il est d'autant plus génial de le découvrir alors sans savoir vraiment de quoi il parle et de la manière avec laquelle l'histoire est narrée.
Soulignons seulement l'apport du rail de travelling, une des données les plus importantes du travail de Hooper qui atteint à une fluidité rare, et rend le film ultra stylisé dans ses mouvements de caméra, au lieu d'une bête mise en scène plan-plan, et le sourire d'abord angélique de la merveilleuse Marylin Burns qui virera bientôt au masque le plus désolé et terrifiant.
Le film supporte les visions successives.
