Fritz Lang : les muets

[Jeremy Fox]

Les Espions par Philippe Paul

[The Eye Of Doom]

Die Spinnen Les araignées (1919)
1ere partie : le lac d'or

Au fin fond du Perou survivraient des Incas sauvages et sanguinaires, assis sur des monceaux d'or. Un richissime yachtman part à leur recherche, mais une association criminelle redoutable convoite aussi le tresor.

Pas sur de voir dans chaque scene le genie du cineaste, encore ici en train de faire ses armes. C'est du pur serial (version germanique, mais ca se voit pas trop).
On est dans un curieux mix western/inca. En effet decors et costumes rappellent plus le far-west que les andes. Mais bon, peu importe.
Les points forts:
Les scènes actions , assez vives et violentes, notamment lorsque les protagonistes s'entretuent pour quelques babioles en or. Elles annoncent clairement celles des futurs films
Les décors soignés, certes d'une imagerie kitch d'époque mais on vient aussi/surtout pour ca.
L'interprétation de Carl de Vogt, qui en yachtman est un peu coincé mais en aventurier a plutôt de l'allure avec son chapeau style ranger. Clairement un ancêtre d'Indiana Jones.
La noirceur de la fin.
Une photographie soignée.
Et Liv Dagover en bikini, pas sur que ce soit si courant à l'époque.

Les moins :
Un peu tout le reste, mais c'est pas grave.

La copie Kino est tres correcte mais n'a pas/peu été nettoyée. On est loin du coté pristine des Feuillade de Gaumont.
Pas de suplements: dommage car une mise en situation du film aurait ete bien venue.

[The Eye Of Doom]

Die Spinnen Les araignées (1919)
2ieme partie : le bateau des diamants

On recherche un diamant légendaire, dont le retour en terre d'Asie doit assurer la liberation des peuples du joug des occidentaux.

Plus long et moins riche en fibres que le 1er volet.
Ca commence pourtant bien avec une curieuse attaque de banque. Puis on découvre une ville souterraine au coeur de Chinatown et enfin une descente de flics qui prefigure Mabuse et Spione. Il y a aussi une sequence de spiritisme avec yogi croquignolette.
Mais la seconde partie, la quete du diamant elle même est plus convenue. Avec de longs passages explicatifs et un periple maritime d'intérêt moyen.
Et un epilogue bien faiblard.
Le passage de la grotte au tresor, dernier moment un brin relevé, évoque clairement Indy.
On note deci dela un peu d'humour, absent du 1er volet.

La serie devait comprendre 4 parties mais seules les 2 premières furent réalisées.

Au final une decouverte inégale mais sympathique, réalisée par un jeune homme de 29 ans, qui allait dans la décennie suivante marquer à jamais l'histoire du cinéma.
On y trouve certaines quelques premises des grandes oeuvres à venir ainsi que nombres des bases de la multitude des films d'aventures exotiques qui suivront.