AVRIL 2025
FILM DU MOIS:
Black Dog /
Gouzhen, de Hu Guan (2024) 10/10 - Très belle surprise que ce film situé en plein désert de Gobbi, filmé avec inspiration et à l'intrigue complexe et dense. Le traitement des animaux est ici à la fois au coeur du film, mais aussi en toile de fond, comme l'illustre cette magnifique séquence sur Mother des Floyd. Immense coup de coeur.
FILMS DECOUVERTS:
Andaz, de Mehboob Khan (1949) 7/10 - Un classique du cinéma indien, mais aussi un mélodrame porté par un trio d'acteurs inspirés, qui, avec la musique, font un peu passer la naïveté de l'intrigue...
1920, de Vikram Bhatt (2008) 7/10 - Un film d'horreur indien qui invoque de façon maladroite l'exorciste et l'ambiance des maisons hantées, dans un syncrétisme propre à cette cinématographie... Tout n'est certes pas réussi, et la mode d'époque du numérique pas toujours réussi sévit, mais le récit est fluide, la photo superbe, et on peut se laisser charmer.
Mr. Six /
Lao pao er, de Hu Guan (2015) 9/10 - Un film qu'on ne saurait réduire à son élément policier, tant ce récit social est avant tout le portrait d'un homme, confronté à une société où tout file, où les nouvelles générations oublient valeurs et traditions, et où transmettre à un enfant se révèle bien difficile. Un très bon film, complexe, riche, et superbement filmé (notamment la dernière séquence sur un lac gelé, de toute beauté).
Deux soeurs /
Hard Truths, de Mike Leigh (2024) 7/10 - Très bien joué, mis en scène avec expertise, le film suit une famille dont l'ainée est en pic dépressif. Très bien fait, un peu plombant...
A Minecraft Movie, de Jared Hess (2025) 1/10 - A réserver aux très jeunes enfants ou aux inconditionnels de Jack Black. Ca faisait longtemps que je n'avais pas été aussi consterné en salle. Pour citer une réplique du film : "My butt ! My butt !"
Bramayugam, de Rahul Sadasivan (2024) 8,5/10 - Un film fantastique très sombre, à la photo noir & blanc magnifique et au récit qui se déploie comme un conte noir. Une remarquable surprise et un gros coup de coeur.
Tatouage /
Irezumi, de Yasujuro Masumura (1966) 7/10 - Mélange de deux nouvelles de Junichiro Tanizaki, Tatoutage et le meurtre d'Otsuya, le film se concentre sur le second. Très sensuel, le film suit le parcours d'une femme que rien n'arrête une fois découvert son pouvoir sur les hommes, marqué par, justement, un tatouage. Le film est fort beau, même si je n'y trouve pas beaucoup de tension.
Shiva, de Ram Gopal Varma (1990) 7,5/10 - Film qui en agrège 2 ou 3, commençant en teenage movie, puis en polar, pour finir en série B musclée. Le film est efficace, et si certains moments en paraissent naïfs ou datés, ce sont toujours des détails qui disparaissent derrière une action effrénée qui ne cesse jamais. Une jolie découverte.
Jenny and the Soldier /
Soldaten og Jenny, de Johan Jacobsen (1947) 8,5/10 - Grande audace du cinéma danois qui n'hésite pas à aborder des sujets lourds comme l'avortement, dans cette adaptation réussie d'une pièce de théâtre. Grosse surprise.
Drop, de Christopher Landon (2025) 5,5/10 - Invraisemblances en séries pour un thriller sans grande surprise, même si on tient par envie de savoir comment tout cela se résoud.
Death of a Unicorn, d'Alex Scharfman (2025) 6,5/10 - Ludique et rythmé, le film soufre d'une caractérisation à la truelle (méchants riches, braves pauvres) qui limite les enjeux. Le récit reste rythmé et fort distrayant. J'aime bien le traitement de ces licornes...
I, the Executioner /
Beterang 2, de Ryoo Seung-wan (2024) 8/10 - Un bon polar coréen, énergique, très bien filmé (le réal est connu des amateurs), bourré d'humour... L'intrigue est sans doute un peu alambiquée, mais il faut bien ça pour encore surprendre un public toujours plus rodé à l'exercice. Très fun.
Rabbit Trap, de Bryn Chainey (2025) 5/10 - Perdus dans la lande irlandaise, un duo d'artistes venus enregistrer de la musique expérimentale rencontrent un jeune garçon qui n'en finit pas de les surprendre. Un curieux mélange de folk horror et de psychédélisme qui ne m'a pas totalement embarqué, mais qui reste formellement réussi (qualité de la photo et son très travaillé).
It Feeds, de Chad Archibald (2025) 8/10 - Très sympa, des jumpscares qui ont fait bondir la salle, un duo d'héroïnes convainquant, et une intrigue classique et linéaire, mais bien ficelée. J'ai franchement apprécié.
California King, de Eli Stern (2025) 5/10 - Une comédie policière pas très maligne (le héros n'ose pas dire à une femme qu'il veut sortir avec elle, alors il organise un kidnapping...), qui semble écrite par un ado de 13 ans. Ca reste mignon, et on ne s'ennuie pas, mais ça ne vole pas bien haut...
Tummy Monster, de Ciaran Lyons (2024) 6.5/10 - Huis clos pour un film conceptuel, dans lequel un tatoueur professionnel se voit poussé dans ses retranchements par une star venue, de nuit se faire tatouer. Ca tourne un peu en rond, je trouve l'intrigue un peu saugrenue, mais les comédiens fonctionnent et on reste curieux de voir où tout cela va. Intéressant.
Touch me, de Addison Heimann (2025) 5/10 - Une espèce de comédie horrifique sur l'addiction, dans lequel deux amis deviennent dépendants du toucher "magique" d'un alien aux pouvoirs étrange. On oscille entre l'expérimental, le film de secte et la comédie potache. Je ne suis pas très convaincu...
A Girl with Closed Eyes, de Sun-Young Chun (2024) 7,5/10 - Réalisé par l'ancienne assistante réalisatrice de Hong Sang-Soo pendant plus de 15 ans. Le résultat est un polar lent, mais bien construit et à l'intrigue sophistiquée. Un film réussi.
Zénithal, de Jean-Baptiste Saurel (2024) 5,5/10 - potacherie assez délirante, très sympa à voir au BIFFF avec une salle qui réagit. Pas toujours très bien joué, le film est plein d'idées ludiques et sympathique, même si ça ne vole pas bien haut...
Tabula Rasa, de Juanfer Andrés & Esteban Roel (2025) 6/10 - Un thriller psychologique espagnol, dans lequel on se demande tout du long si Leo, l'héroine incarnée par Macarena Gomez, est folle ou bien victime d'un complot. Comme souvent dans ce type de films, on ne sait pas trop où ça va. Mais le film est bien produit, et se suit sans déplaisir...
Dead Lover, de Grace Glowicki (2025) 8,5/10 - une curiosité, et un sacré coup de coeur pour moi. Quelque part entre Kenneth Anger et Guy Maddin, mais aussi sous influence gothique et queer, cet étrange film gothique suit la quête frénétique d'une gardienne de cimetière déterminée à ramener à la vie son amant. Dans un style minimaliste qui évoque ne cinéma muet, le film multiplie les idées visuelles et déploie son atmosphère gothique et queer tout à la fois. Très inattendu et unique, le film ne plaira pas à tout le monde, mais c'est la force de ces films rares qui ne rentrent dans aucune case...
The Creeps, de Marko Mäkilaakso (2025) 7/10 - Comédie horrifique potache inspirée par les Gremlins (Joe Dante fait même une apparition dans le film). Mais le film reste bien léger, on ne s'inquiète jamais pour les héros, on va plutôt s'amuser à pointer les nombreuses références à la pop culture des années 80, à commencer par une apparition ludique de Christophe Lambert...
Zero, de Jean-Luc Herbulot (2024) 8/10 - Le nouveau film de Jean-Luc Herbulot a été tourné à Dakar, qui apparait ici comme un personnage supplémentaire du récit. Ce film d'action très prenant suit des américains kidnappés, qui, pour éviter qu'une bombe attachée sur eux n'explose, doivent accomplir plusieurs méfaits. Tendu, porté par une super BO et filmé dans une ville colorée et animée, le film se suit avec enthousiasme.
Pig That Survived Foot-and-Mouth Disease /
Gujeyeog-eseo sal-a dol-aon dwaeji, de Hur Bum-wook (2024) 5/10 - Ce rude film d'animation coréen manque à la fois de rythme et d'écriture. Après s'être ennuyé, on se demande bien ce que le réalisateur voulait raconter... "La dureté de la vie", répond-il, cryptique, au Q&A du festival. Je reste peu convaincu. Certaines séquences sont réussies, mais ça fait peu.
Un monde merveilleux, de Giulio Callegari (2024) 8/10 - Cette comédie dépressive se savoure avec plaisir, tant le duo Blanche Gardin-Théo le robot fonctionne superbement à l'écran. Le scénario est bien écrit, et l'on rit souvent devant ce film qui évoque les troubles habituels des utilisateurs de technologie (plus téléphone que robot, mais la métaphore fonctionne bien). Une excellente comédie et un film à l'humanité chaleureuse.
Rich Flu, de Galder Gaztelu-Urrutia (2024) 7,5/10 - Le nouveau film du réalisateur de
The Platform (et de sa suite) souffre des mêmes problèmes : un concept de départ un peu fou et intriguant, qui fait réfléchir, puis un traitement efficace et une conclusion un peu foutraque qui n'explique pas grand chose. On ne va pas bouder son plaisir, le film reste prenant et se suit bien.
Screamboat, de Steven LaMorte (2025) 4/10 - Maintenant que les premiers Mickey sont dans le domaine public, on peut les détourner en slasher idiot et sanglant. Le film est très paresseux, considérant qu'au delà de son "coup" de transformer Mickey, il n'a pas besoin d'intrigue ou de mise en scène... Bof...
Stream, de Michael Leavy (2024) 7/10 - Un hotel dont on ferme les issues pour une nuit, et dans lequel on introduit quelques tueurs et, bien sur, des caméras de streaming pour parier sur qui mourra en dernier. Un jeu de massacre cruel et drole, bourré d'apparitions de vieux acteurs du genre, à commencer par un Jeffrey Combs méconnaissable et, comme toujours, génial.
Respati /
Malam Pencabut Nyawa, de Sidharta Tata (2024) 7,5/10 - Ce film de fantôme indonésien est réussi, effrayant, et sa structure sophistiquée alternant flashbacks et rêves lucides est efficace. Dommage que le film ait été projeté pendant la nuit du BIFFF, j'avoue avoir parfois manqué de vigilance devant ce film un peu lent. J'essaierai de le revoir dans de meilleures conditions.
Hitman 2 /
Hiteumaen 2, de Won-sub Choi (2025) 4/10 - Comédie brouillonne et basse du front. Il faut imaginer le Christian Clavier d'aujourd'hui à la DGSE. Ca crie, ça gesticule, ça fait parfois sourire mais ce n'est jamais bien fin...
Hola Frida, d'André Kadi & Karine Vézina (2024) 7/10 - Charmant film d'animation axé sur la jeunesse de Frida Kahlo et sa maladie. Bien fait (restitution réussie de Coyacan et de la Casa Azul), même si le film a un coté didactique qui en limite la force par moments...
Lesbian Space Princess, d'Emma Hough Hobbs & Leela Varghese (2024) 4/10 - Un film militant ludique et revendicatif, avec pas mal de couleurs. Malheureusement, il n'a que ça pour lui. Comme si le simple fait de proposer un film animé lesbien dispensait de trouver une intrigue solide ou une mise en scène valable. Au final, un film plus sympathique pour ses intentions que pour ce qu'il est réellement...
Honey Bunch, de Dusty Mancinelli & Madeleine Sims-Fewer (2025) 8,5/10 - Gros coup de coeur pour ce film canadien qui épouse une forme très inspirée de années 70, et un fond assez machiavélique, dans un récit de thérapie trouble, au cours de laquelle l'héroïne a du mal à se repérer... Un beau film labyrinthique à la mise en scène élégante et au sujet bien sombre...
Customs Frontline /
Hoi gwaan zin sin, de Herman Yau (2024) 7,5/10 - Bonne pioche dans la copieuse filmographie de Herman Yau, avec ce polar très spectaculaire, pas toujours très crédible dans sa débauche de moyens, mais qui rythme son action avec des séquences d'anthologie. Un véritable plaisir de spectateur...
The Ugly Stepsister /
Den stygge stesøsteren, d'Emilie Blichtfeldt (2025) 9/10 - Variation sur le conte de Cendrillon, centré sur la demi-soeur de cette dernière, "méchante" et surtout laide. Le film est surtout un conte cruel, nourri de
body horror, sur l'injonction à la beauté et la façon dont cette injonction peut enfermer les femmes. Bien joué, mis en scène avec sensibilité et intelligence, magnifiquement photographié, ce film dur est à voir, c'est mon coup de coeur du BIFFF 2025 (et du public, puisqu'il a gagné le prix).
Don't Leave the Kids Alone /
No dejes a los niños solos, de Emilio Portes (2025) 2/10 - une espèce de descriptif de tout ce que des gamins laissés à eux-même peuvent faire de dangereux. Abandonnés pour la soirée par une mère débile, dans une maison neuve en chantier bourrée d'armes, d'objets fragiles et de lieux dangereux (un chien enragé hurle au dehors, une piscine vide menace quiconque passe à coté, l'accès au toit est en open bar, sans parler de la collection d'arbalètes du papa), deux enfants s'affrontent autour de médicaments à prendre (que la mère non seulement laisse à portée, mais demande à l'un d'administrer à l'autre, bref).
Rains over Babel /
Llueve sobre Babel, de Gala del Sol (2025) 5/10 - Film queer brouillon qui entrecroise plusieurs récit invidivuels d'intérêt inégux, dans un lieu interlope (sortes de limbes entre la vie et la mort). Plus sympthique pour ses intention que pour le résultat final...
Turn me on, de Michael Tyburski (2024) 7,5/10 - Une société dystopique sous camisole chimique... Sur ce cadre archiclassique, Michael Tyburski brode un récit fantasque bourré d'humour et moins naïf qu'il n'y parait, plutôt réussi au final. Très sympa.
The Son, de Ji-hyun Na (2025) 3/10 - Un film bancal. Son scénario est mal construit et rien ne colle. On garde l'idée d'un crime "revécu" virtuellement du point de vue de la victime, pour faire justice, mais une idée ne fait pas un film, et il manque beaucoup de chair autour de ce canevas. Ici le film est peu crédible, agaçant, et joue sur la confusion du spectateur.
Hallow Road, de Babak Anvari (2025) 7,5/10 - Une espèce de huis clos en voiture, sur un canevas assez minimaliste. Le film maintient la tension et sa résolution pose beaucoup de questions. Un bon divertissement.
Control Room, de Luiso Berdejo (2025) 4/10 - Film de science-fiction incohérent et parfois mal écrit, Control Room suit une invasion d'une "colonie minière" perdue par des aliens féroces. On nous demande de fermer les yeux sur beaucoup de choses un peu absurdes, pour un film au final peu distrayant. Très évitable.
After us, the flood /
Jälkeemme vedenpaisumus, de Arto Halonen (2024) 7/10 - Un petit film finlandais de voyage temporel, très humain. S'il faut fermer les yeux sur quelques sottises dans la mise en place, le film une fois posé se révèle attachant et sympathique, et tourné avec un certain savoir-faire.
Dead by dawn, de Dawid Torrone (2025) 3/10 - Slasher polonais aux influences mal digérées, tourné en mode hystérique et mal monté. Ca amusera peut-être les amateurs de sang facile...
Frankie Freako, de Steven Kostanski (2024) 6/10 - Le nouveau film du réalisateur de
Psycho Goreman est une potacherie ludique et cartoonesque, certes pas sérieuse et qui demande une certaine indulgence du spectateur, mais j'avoue m'être laissé entrainer dans le film, et plutôt amusé. Loufoque et rigolo.
The Unrighteous, de Kim Seon-kuk (2024) 6/10 - Une bonne illustration qu'un bon scénariste ne fait pas forcément un bon réalisateur. Partant d'un script malin et intrigant (dans un immeuble, une secte séduit progressivement les habitants pour les convaincre de céder leur appartement), le film devient vite brouillon, mal dirigé, mal monté, et l'intensité du sujet se dilue dans un enchainement téléphoné d'éléments mal coordonnés. Dommage, ça reste intéressant à découvrir...
Parvulos, d'Isac Esban (2024) 8/10 - S'éloignant un peu de ses films gadgets reposant sur une idée brillante, Ezban nous raconte ici une survie après l'apocalypse, de 3 frères qui font comme ils peuvent. Bien joué, joliment écrit et avec quelques excellentes idées qui relancent le récit, Parvulos est une chouette découverte, et mon film préféré de ce réalisateur.
Bureau 749 /
749 Ju, de Lu Chuan (2024) 1/10 - Quelle plantade !! Pour moi qui appréciais jusqu'ici le cinéma de Lu Chuan, ce
Bureau 749 est un terrible accident industriel. Intrigue foireuse, récit confus, effets spéciaux inégaux...
The Umbrella Fairy /
San shao nü, de Shen Jie (2024) 8/10 - un très beau film d'animation. Et si une influence Ghibli est sensible, le film n'en trouve pas moins sa voie pour autant, puisant son récit dans un imaginaire qui donnerait une âme (une fée plus précisément) aux objets. Le film souffre d'une bande originale un peu envahissante, mais reste visuellement de toute beauté.
Atoman, de Anouar Moatassim (2025) 2/10 - Premier film de super-héros marocain. Espérons que le genre s'enrichira de films plus réussis. Si ici on apprécie la démarche, la naïveté du propos, la nullité de la direction d'acteurs, du découpage, du rythme d'une façon générale, empêchent d'adhérer au film de façon plus large. Au final, on a un nanard rigolo, dans lequel le meilleur comédien est, ô surprise, Samy Nacéri.
Else, de Thibault Emin (2024) 6,5/10 - Film français inspiré par la pandémie du Covid. Sauf qu'ici, le mal qui impose le confinement est une espèce de tendance à fusionner avec les objets. Un SDF se mélange au trottoir, un autre à une planche. Si le couple du film fonctionne vraiment bien, l'intrigue, elle finit un peu comme les personnages du film, en gloubi-boulga un peu confus. Le film reste visuellement étonnant et une semi-réussite assez unique, dont je recommande la découverte.
The Thing with Feathers, Dylan Southern (2025) 6/10 - Film sur le deuil et la dépression, incarnée ici en mode fantastique par un gros corbeau qui envahit la vie d'un papa veuf de deux enfants. Le film est un peu ultracentré sur son personnage et son gros malheur, et pas toujours subtil dans sa métaphore. Ca reste bien joué et le sujet est bien abordé.
Vampire Zombies... From Space!, de Michael Stasko (2024) 7/10 - Une potacherie ludique et bien fichue, qui évoque autant Mel Brooks qu'Ed Wood. Les effets spéciaux faibles sont assumés avec humour, les personnages sont bien typés, les séquences, malgré un certain manque de moyens, restent expressives et cohérentes, bref le film est fun !
The Appointment, de Lindsey C. Vickers (1982) 8/10 - Cette production télévisuelle britannique se démarque par son atmosphère fantastique et angoissante. Petit à petit, on sent un drame approcher, et, comme dans un cauchemar, on ne peut rien y faire, c'est inexorable. La mise en scène est assez brillante, et le film vaut largement qu'on s'y attarde.
12th Fail, de Vidhu Vinod Chopra (2023) 7,5/10 - film indien qui évoque un concours national extrêmement sélectif, pour devenir haut fonctionnaire. Le héros monte à Delhi pour y travailler comme un fou et décrocher son diplôme. Le film est à la fois feel-good, émouvant, et assez prenant, avec ce savoir-faire émotif propre au cinéma indien.
Drone, de Simon Bouisson (2024) 6/10 - Film trop soft pour être réellement paranoïaque, trop brutal pour être émouvant. Le film contient de bonnes choses, mais manque d'aboutissement...
Ruby l'ado Kraken /
Ruby Gillman, Teenage Kraken, de Kirk DeMicco & Faryn Pearl (2023) 7,5/10 - Un film d'animation aux effets volumes assez originaux, ainsi qu'un graphisme marin surprenant. Le récit est plus classique, mais fort bien servi, par un casting inspiré et endiablé.
Le futur est femme /
Il futuro è donna, de Marco Ferreri (1984) 7/10 - Très marqué années 80, ce film de Marco Ferreri convoque de grosses pointures de son temps (Tonino Delli Colli à la photo, Dante Ferretti à la déco, et au casting, Hanna Schygulla, Ornella Mutti et Niels Arestrup dans un trouple sulfureux, qui interroge les moeurs de son temps... Le film ne marquera pas, mais ses interrogations restent d'une pertinence remarquable en 2025.
The Order, de Justin Kurzel (2024) 7,5/10 - Un polar classique, mais bien mené et bien joué, et surtout fort d'une chouette photographie. Bref, peu de surprises, mais un bon moment de spectateur (et puis je ne connaissais pas ce fait divers).
Complot de famille /
Family Plot, d'Alfred Hitchcock (1976) 5/10 - Déception. déçoit pas mal. Si l'on sent une envie de rester dans le coup, grâce notamment à un casting malin qui sélectionne de bons acteurs de l'époque, le film se prend les pieds dans le tapis en désamorçant toutes les scènes de tension par un humour pas toujours très heureux, beaucoup d'invraisemblances, et plusieurs coincidences qui achèvent de détacher le spectateur du film. On se contentera d'observer une mise en scène astucieuse et sophistiquée.
Au gré du courant /
Nagareru, de Mikio Naruse (1956) 8/10 - Une maison de geisha en fin de règne. Un casting féminin de haute volée nous décrit les coulisses, les difficultés économiques, les conflits familiaux, les dettes, de la maison, dans une mise en scène d'une fluidité exemplaire, qui donne au film un rythme soutenu, tout en transmettant une impression d'épuisement. Un très beau film.
No Other Land, de Yuval Abraham, Basel Adra, Hamdan Ballal (2024) 8/10 - Un témoignage assez unique, sur une situation vécue douloureusement. Les cinéastes résistent en documentant le traitement qui est infligé à leurs concitoyens, et le spectacle est atterrant.
Madame Hofmann, de Sébastien Lifshitz (2023) 6/10 - Portrait d'une infirmière en fin de carrière. Bien fichu, même si le cinéaste s'intéresse plus à son portrait qu'à la toile de fond, qui m'aurait moi intéressé plus... Superbe idée de filmer en scope...
Maya, de Raymond Bernard (1949) 7,5/10 - Histoire d'amour dans les bas-fonds d'un port marchand, mise en scène avec inspiration. L'idée d'inscrire tout ça dans un symbolisme mystique parait un peu artificielle, mais c'est fait avec suffisamment de subtilité pour ne jamais heurter le récit.
Le désordre et la nuit, de Gilles Grangier (1958) 6,5/10 - Du cinéma de papa sympathique, plus porté sur les acteurs charismatiques et les dialogues spirituels que sur le récit, mou et sans grand enjeu. Rien d'extraordinaire, mais la restitution du Paris nocturne et jazzy est sympa...
Skinamarink, de Kyle Edward Ball (2022) 5/10 - Quand le cinéma expérimental contamine le genre horrifique... Un film dérangeant, sans intrigue claire, comme un puzzle mental au formlisme inspiré de certaines videos trouvables sur internet (on distingue une silhouette derrière le rideau, ou pas), floues, grainées, mal cadrées. Mais le dispositif est conscient et plutôt abouti. Perplexe et conscient de ne pas avoir les codes du film, je reste un peu sur ma faim, mais aussi intrigué.
FILMS REVUS:
Dead Talents Society /
Gui cai zhi dao, de John Hsu (2024) 8,5/10 - Je revois avec plaisir cette hilarante comédie taiwanaise. La salle était hilare et emballée par ce film fort bien mis en scène, et j'avoue que je me suis bien amusé moi aussi. Très recommandé.
Films des mois précédent
- Spoiler (cliquez pour afficher)
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Decembre 2024 = Les Espions, de Henri-Georges Clouzot (1957)
Janvier 2025 = La mise à mort du cerf sacré, de Yorgos Lanthimos (2017)
Février 2025 = The Brutalist, de Brady Corbet (2024)
Mars 2025 = Adolescence, de Philip Barantini (2025)