
David Lynch (1946-2025)
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Re: David Lynch (1946-2025)
Sur le site de Potemkine, très belle photo


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Re: David Lynch (1946-2025)
C'est la reprise de la jaquette du blu ray "Art of Life" sorti chez eux.
L'élite de ce pays permet de faire et défaire les modes, suivant la maxime qui proclame : « Je pense, donc tu suis. » Pierre Desproges
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Re: David Lynch (1946-2025)
Je savais que je pouvais compter sur toi pour retranscrire les mêmes sentiments, les mêmes expériences, et le même parcours vis-à-vis de son œuvre. À la virgule près. Merci Thaddeus !Thaddeus a écrit : ↑17 janv. 25, 21:22 Quel étrange état que celui dans lequel je me trouve depuis hier soir. Car David Lynch a longtemps été pour moi un cinéaste-totem absolu, de ceux qui se comptaient sur les doigts d’une main lorsqu’il s’agissait de définir quels étaient les artistes les plus importants à mon cœur. Parce que je me suis longtemps senti en communion ultime avec sa sensibilité, son expression, son univers, sa poésie, son romantisme. Cette adoration se doublait la plupart du temps d’une perplexité radicale lorsque je me confrontais au ressenti des autres, y compris de ceux qui l’adulaient. On parlait alors "d’inquiétante étrangeté", de "films-puzzle", de "sensorialité", de "maître du bizarre et du déconcertant", voire – pire – de "cinéma du malaise, de la morbidité, du glauque". Certains défenseurs acharnés affirmaient qu’il n’y avait rien à y comprendre, et que c’est en cela que cet art était si grand. Ah bon ? Si ces films me touchaient, c’est précisément parce que je les comprenais : je comprenais très intimement ce qui les articulait, les enjeux qui les animaient, les états par lesquels passaient les protagonistes, la situation dans laquelle ils se trouvaient et pourquoi ils réagissaient ainsi. Ne s’abandonner qu’à la surface des sensations (si riches et intenses soient-elles) en se défaisant des profondeurs qui les motivent, c’est se trouver bien pauvre. À l’autre extrémité du spectre, d’autres admirateurs étudiaient ces œuvres comme de nouveaux petits Champollion, seulement guidés par leur goût du déchiffrement, des indices, des énigmes à résoudre. Les films de Lynch sont des puzzles, affirment ceux-là, et c’est bien cela qu’ils sont géniaux. Amusante mais bien maigre satisfaction que voilà. Autant de notions que je percevais mais qui me semblaient incroyablement réductrices, pour ne pas dire marginales. Le Lynch que j’aimais tant, ce n’était pas ce Lynch-là. C’était d’abord et avant tout le Lynch de l’humain, le grand plasmateur du sentiment. Sentiment au sens de sentimentalité (et non de sentimentalisme). Elephant Man, c’était cela puissance 1000. Victor Hugo au cinéma : la beauté de l’âme et la laideur physique, le peuple et la foule, la sensibilité et la virginité. Et l’éternité, les étoiles, la mémoire qui s’écoule dans l’infini du temps et de l’espace. John Merrick était le Gwynplaine de Lynch, s’échappant sur l’Adagio de Samuel Barber. Dès son second long-métrage, Lynch définissait ce qui rendait pour moi son art si précieux : une empathie à déplacer les montagnes, une compassion coulant en torrents, un amour inextinguible pour ses fabuleux personnages. Un grand cinéaste classique, au sens où il mobilisait tous les ressorts du pathos, de la catharsis, de l’identification. Devant ses films, je suis John, je suis Laura, je suis Alvin, je suis Betty-Diane. Fut une époque où j’écrivais des pages et des pages pour tenter de restituer ne serait-ce qu’une infime partie de ce que généraient en moi le romantisme de l’auteur, la splendeur esthétique de ses images, la puissance incantatoire de ses visions, le glamour et la séduction qui en émanaient. Et la pictorialité organique des plans (les jaunes, carmins et bleus profonds de Blue Velvet), l’abîme qui gisait au travers des sons (fermez les yeux, écoutez), les mélodies éthérées ou la gravité élégiaque que dispensait la musique (c’est un Ange qui la composait). J’étais ensorcelé, émerveillé, hypnotisé, émoustillé comme jamais (commentaire lu aujourd’hui : "devant Naomi Watts et Laura Harrring, je suis passé de petit garçon à homme" – on se comprend, mec). Et surtout, j’étais extraordinairement ému. Par ces histoires de détresse, de solitude, de désarroi, de hantises, de désillusions, par lesquelles transitaient toute la vulnérabilité de l’expérience humaine. L’Émotion, avec un grand E. J’ai énormément pleuré à la souffrance de l’homme-éléphant, figure ultime de la condition humaine ; à l’affliction de Laura, victime expiatoire du monde ; au chagrin de Diane, broyée par Hollywood et anéantie par la passion. Ce cinéma était pourtant aux antipodes du misérabilisme, de la sinistre macération ou des complaisances dont se nourrissent les tourmentés professionnels. Si certains de ces films étaient de bouleversants lamentos, l’humour, la chaleur, la légèreté nourrissaient l’inspiration lynchienne d’une inaltérable lumière. Ce sont des visions de paradis qui clôturent Fire walk with me et Mulholland Drive. Et c’est une ode merveilleuse à l’existence et à notre passage sur terre que Lynch a composé avec son film le plus incompris, le plus sous-estimé, le plus vaguement snobé (à commencé par les thuriféraires proclamés du cinéaste), j’oserais presque dire le plus beau : Une Histoire Vraie. À travers le voyage d’Alvin, lumineux cicérone de nos fraternités, c’est le Lynch que j’aimais tant qui triomphait : la bienveillance, la chaleur, la sensibilité pure. Il s’exprimait déjà dans le lyrisme débridé de ce qu’un Sailor et Lula offrait de plus fort, de plus beau. Sailor courant vers Lula, en un étourdissant travelling latéral, lors d’un mega happy end sur le Im Abendrot de Strauss. Chavirant. Puis est venu Inland Empire, qui s’est planté comme une mauvaise graine dans ma conscience et a commencé à tout saloper. Au point que son ombre s’est profilée derrière la plupart des films de Lynch lorsque je les ai revus depuis. Je ne vais pas réexpliquer une fois de plus comment mon rapport avec l’artiste s’est depuis lors sérieusement dégradé, comment la magie a fini par inéluctablement se gripper. Ce n’est pas/plus le moment pour cela. Mais je me devais de rendre un petit hommage à celui qui, pendant si longtemps, fut un astre central dans le panthéon de mon imaginaire et de subjectivité.
Je n'en peux plus de lire "Lynch l'abstraction", "Lynch le mystère", "Lynch la représentation du rêve"... Non seulement, ça ne représente pas ce que j'y vois/trouve de profondément idiosyncratique, mais c'est une démission critique et analytique d'autant plus gênante qu'on chante les louanges d'un des plus grands cinéastes ever. Pas très surprenant cela dit (et quand viendront les tours de Clint, Martin, Francis... on sait déjà comment les rubriques nécro seront rédigées), mais exaspérant, oui.
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Re: David Lynch (1946-2025)
Et toujours pas Twin Peaks The Return ? Je suis obligé de te poser la question parce que si il y a eu une réponse, soit elle est déjà datée (et dans ce cas, je repose la question), soit je ne l'ai pas réceptionnée.Thaddeus a écrit : ↑17 janv. 25, 21:22 Au point que son ombre s’est profilée derrière la plupart des films de Lynch lorsque je les ai revus depuis. Je ne vais pas réexpliquer une fois de plus comment mon rapport avec l’artiste s’est depuis lors sérieusement dégradé, comment la magie a fini par inéluctablement se gripper.
Et vu le fan plus qu'absolu que tu es, je ne parviens pas à concevoir que tu n'aies toujours pas vu cela.
En tout cas, voilà où moi, de façon très courte, j'en suis resté, c'est-à-dire depuis 2018 (donc une revisitation "de contrôle" s'impose) : métissage magistral entre l'esthétique de Mulholland Drive et la teneur ludique et feuilletonesque des deux premières saisons.
Dernière modification par Alexandre Angel le 18 janv. 25, 14:04, modifié 1 fois.
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Re: David Lynch (1946-2025)
A savoir ?
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Re: David Lynch (1946-2025)
CorrigéAlexandre Angel a écrit : ↑18 janv. 25, 14:00 métissage bancal entre l'esthétique atroce d'INLAND EMPIRE et la teneur ludique et feuilletonesque des deux premières saisons.

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Re: David Lynch (1946-2025)
Je cite :
« 1997. À 50 ans, alors qu'il s'apprête à révéler le chef-d'oeuvre qui porte son art à des sommets inouïs de noirceur et de déroute mentale (Lost Highway), David Lynch est considéré comme en perte de vitesse, limite tricard à Hollywood. Son prequel à Twin Peaks, Fire Walks With Me, a été fraîchement accueilli. Quentin Tarantino, qui pourtant ne lui arrive pas à la cheville, dira que "David Lynch avait disparu si loin dans son propre cul que je n'avais plus le moindre désir de voir un autre film de lui après ça". »
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Re: David Lynch (1946-2025)
Merci mais, du coup, c'est plutôt QT qui envoie un scud nan ?!
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Re: David Lynch (1946-2025)
Je suis obligé de reconnaître que je rejoins Thaddeus et El Dadal sur la 3e saison de Twin Peaks (The Return, 2017) qui m'a laissé un goût amer (c'est un euphémisme), étant pourtant fan inconditionnel des deux premières saisons et du film Fire Walks With Me.
Et que Inland Empire a également été une terrible déception, me laissant dans un état hybride entre la sidération, l'ennui profond et l'exaspération.
C'est comme ça, ce n'est pas grave. Ça ne m'empêche pas de considérer Lynch comme l'un des plus grands cinéastes du 20e siècle, sans l'ombre d'un doute.
Il est de toute façon très rare d'aimer toute la filmo d'un réalisateur, sans aucune réserve, y compris chez les plus grands.
Et que Inland Empire a également été une terrible déception, me laissant dans un état hybride entre la sidération, l'ennui profond et l'exaspération.
C'est comme ça, ce n'est pas grave. Ça ne m'empêche pas de considérer Lynch comme l'un des plus grands cinéastes du 20e siècle, sans l'ombre d'un doute.
Il est de toute façon très rare d'aimer toute la filmo d'un réalisateur, sans aucune réserve, y compris chez les plus grands.

Dernière modification par Zelda Zonk le 18 janv. 25, 16:48, modifié 1 fois.
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Re: David Lynch (1946-2025)
My pleasure.

J'ai bien compris depuis longtemps que nous partageons à la fois le même amour (plus ou moins écorné) pour l'oeuvre antérieure et le même diagnostic sur l'oeuvre la plus récente de Lynch.
Je me suis arrêté avant la fin du deuxième épisode, précisément lorsqu'un type discute avec sa femme en lui expliquant avoir vécu en rêve la scène qu'il vivait maintenant. A ce moment-là, je me suis dit que le type tournait définitivement en boucle, en refaire encore et toujours les mêmes scènes, quasiment les mêmes dialogues. Par ailleurs, j'ai trouvé cela froid comme la mort, esthétiquement d'une fadeur pas possible et dramatiquement totalement plat. Cela m'est sorti par les yeux et m'a confirmé que je ne nourrissais plus aucune connexion avec ce style et cet univers.Alexandre Angel a écrit : ↑18 janv. 25, 14:00 Et toujours pas Twin Peaks The Return ? Je suis obligé de te poser la question parce que si il y a eu une réponse, soit elle est déjà datée (et dans ce cas, je repose la question), soit je ne l'ai pas réceptionnée.
Et vu le fan plus qu'absolu que tu es, je ne parviens pas à concevoir que tu n'aies toujours pas vu cela.
Zelda t'a répondu. Disons qu'à force de balancer des conneries plus grosses que soi, on finit parfois par se les reprendre des années plus tard comme un boomerang.
Et le scud, il est dans le "qui pourtant ne lui arrive pas à la cheville" bien placé.
Dernière modification par Thaddeus le 18 janv. 25, 15:30, modifié 1 fois.
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Re: David Lynch (1946-2025)
Merci, je ne t'embêterai plus avec ça!Thaddeus a écrit : ↑18 janv. 25, 15:16 Je me suis arrêté avant la fin du deuxième épisode, précisément lorsqu'un type discute avec sa femme en lui expliquant avoir vécu en rêve la scène qu'il vivait maintenant. A ce moment-là, je me suis dit que le type tournait définitivement en boucle, en refaire encore et toujours les mêmes scènes, quasiment les mêmes dialogues. Par ailleurs, j'ai trouvé cela froid comme la mort, esthétiquement d'une fadeur pas possible et dramatiquement totalement plat. Cela m'est sorti par les yeux et m'a confirmé que je ne nourrissais plus aucune connexion avec ce style et cet univers.

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Re: David Lynch (1946-2025)
Peux pas dire mieux.Thaddeus a écrit :Et c’est une ode merveilleuse à l’existence et à notre passage sur terre que Lynch a composé avec son film le plus incompris, le plus sous-estimé, le plus vaguement snobé (à commencé par les thuriféraires proclamés du cinéaste), j’oserais presque dire le plus beau : Une Histoire Vraie. À travers le voyage d’Alvin, lumineux cicérone de nos fraternités, c’est le Lynch que j’aimais tant qui triomphait : la bienveillance, la chaleur, la sensibilité pure.
J'ai voulu voir ce film avec mon frère y a des années histoire de sceller un lien entre nous et ça a marché...
Jusqu'à ce que j'insiste pour qu'il regarde "Mulholland Drive"... Maintenant, quand je lui parle de Lynch, il ne dit plus qu'une chose, qu'il "est fou"... (était...)
Perso, je n'ai jamais oublié ce visionnage ensemble d'"Une histoire vraie".

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Re: David Lynch (1946-2025)
Jolie anecdote, Barry.
Voici les liens vers quelques articles des Inrockuptibles, que je conseille à ceux que ça intéresse de consulter (ou sauvegarder) au plus vite car je pense qu'ils ne seront pas accessibles bien longtemps pour les non abonnés :
Traversée d’une œuvre culte, mystérieuse et hallucinée, par le spécialiste Thierry Jousse
David Lynch et la musique, une passion au service de ses films
“Twin Peaks” de David Lynch, l’histoire d’une révolution
Qu’est-ce que le sexe chez David Lynch ?
Voici les liens vers quelques articles des Inrockuptibles, que je conseille à ceux que ça intéresse de consulter (ou sauvegarder) au plus vite car je pense qu'ils ne seront pas accessibles bien longtemps pour les non abonnés :
Traversée d’une œuvre culte, mystérieuse et hallucinée, par le spécialiste Thierry Jousse
David Lynch et la musique, une passion au service de ses films
“Twin Peaks” de David Lynch, l’histoire d’une révolution
Qu’est-ce que le sexe chez David Lynch ?
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Re: David Lynch (1946-2025)
Ce fut l'occasion pour moi de rattraper The Art Life, et c'était un beau prolongement au moment actuel. Le film se concentre sur ses tous tous débuts comme peintre, càd grosso modo de son enfance jusqu'au tournage d'Eraserhead, avec en pointillés Lynch dans son atelier en train de travailler : le bois, la peinture, les matières, moins en peintre qu'en plasticien poly-matières et poly-supports. En sous-texte, on y entend ses anecdotes, racontée par Lynch en voix-off, sur sa famille, son adolescence, ses parents, et c'est tout un ensemble de thématiques qui s'explique : dans ses films, dans ses tableaux.
Le film est assez court (1h28), et est un très intéressant complément à ce qu'on voit d'habitude sur le réalisateur, qui se centrait plutôt sur ses films. C'est aussi un film très paisible (sauf, bien sûr, certaines toiles plutôt agressives), très doux, où on voit d'ailleurs Lynch avec sa fille Lula (le film lui est dédié), qui avait 4 ans à l'époque, et qui s'amuse à dessiner ou à faire de la pâte à modeler à côté de lui.
Le film est assez court (1h28), et est un très intéressant complément à ce qu'on voit d'habitude sur le réalisateur, qui se centrait plutôt sur ses films. C'est aussi un film très paisible (sauf, bien sûr, certaines toiles plutôt agressives), très doux, où on voit d'ailleurs Lynch avec sa fille Lula (le film lui est dédié), qui avait 4 ans à l'époque, et qui s'amuse à dessiner ou à faire de la pâte à modeler à côté de lui.