Flol a écrit : ↑28 août 24, 08:09
Ah je le retrouve bien là, le Fede Álvarez que je connais : cet élève appliqué, créateur de jolies images et de moments purement horrifiques, qui aime un peu trop copier ses aînés (même s’il le fait avec un certain talent formel), mais qui est par contre incapable de générer le moindre effroi.
Il y a donc tout ça dans
Alien : Romulus : une certaine brillance formelle (bien que ça zieute quand même beaucoup trop sur les mises en scène propres à Scott et Cameron), au service d’un pas grand-chose qui ne propose rien de bien neuf (à une scène d’acide en apesanteur près), en plus de mettre des plombes à démarrer et à poser ses enjeux (qu’elle est loin l’efficacité du tout premier opus), tout ça pour nous refiler des personnages tous plus inintéressants les uns que les autres (et qu’on ne me fasse pas croire qu’ils sont ouvriers, avec leurs têtes d’influenceurs sur Tik-Tok).
Mais le pire, et c’est en soi un sacré exploit : Alvarez et ses équipes sont parvenus à faire du xénomorphe une créature pas menaçante. Il ne suffit pas de l’iconiser au détour de quelques jolis plans pour que ça fasse l’affaire ; il faudrait également en faire quelque chose, de cette créature mythologique.
Il se passe donc ici exactement la même chose que dans son remake de
Evil Dead : on baigne dans une atmosphère proche du film d’horreur, ça hurle, ça saigne, c’est très graphique (même si la fameuse scène du chestburster est finalement hyper décevante à ce niveau-là), le score est bien foutu (Benjamin Wallfisch est lui aussi un élève très appliqué, il a bien bien étudié la partition originale de Goldsmith et n’a pas oublié de réécouter celle de Goldenthal), ça fait de jolies images (certains plans sont franchement stupéfiants de beauté) ; mais globalement, on s’en fout un peu et ça ne fait jamais peur.
Et comme on est en plus face à un énième cas de vraie-fausse suite/vrai-faux remake, on a bien sûr droit à un cameo gênant (le personnage a beau être synthétique, on nage quand même en pleine
uncanny valley) et à une punchline mythique balancée n’importe comment (j’ai soufflé tellement fort à ce moment-là que je crois avoir réveillé toute la salle).
Bref, peu étonnant que Scott ait adoubé le film, puisque celui-ci ne fait que singer son chef-d’œuvre de 1979…mais en moins bien. Ça doit tellement lui faire plaisir, à ce vieux grigou.
PS : et avec tout ça, je me rends compte que j’ai complètement oublié de parler du dernier tiers et de sa créature (qui lorgne cette fois vers
Alien Resurrection et
Prometheus) sortie d’une série Z.