De la part du réalisateur de Copland et plus récemment du crépusculaire et brutal à souhait Logan (un des rares films de super-héros à transcender son matériau original), j’avoue honnêtement que comme d'autres je m’attendais à bien, bien mieux. En bon artisan chevronné, James Mangold fait certes le job mais on ne peut pas dire non plus que ce 5ème opus tardif fasse preuve de beaucoup d’originalité et encore moins d’éclat. À l’image de son prologue ferroviaire renvoyant notre aventurier préféré chez les nazis en 1945 (à noter que s’il fait illusion le temps de quelques plans à l’éclairage plus diffus, le rajeunissement numérique d’Harrison Ford est quand même assez perturbant), le film donne globalement l’impression d’être sur des rails et d’empiler sagement les courses-poursuites, à un rythme pas des plus soutenus. Hormis ainsi les trois derniers quarts d’heure où les mésaventures de notre fringant papi (il faut le voir à cheval foncer à brides rabattues dans les coursives du métro de New York ou se débarrasser d’adversaires bien plus coriaces que lui) m’ont davantage embarqué, notamment l’après traversée de la faille spatio-temporelle, j’ai eu un peu de mal et le mot est faible à me passionner pour ce qui se passait à l’écran tout au long de ces 2H35 de métrage dont la contribution la plus notable est d’introduire le personnage de la filleule d’Indy, interprété par une Phoebe Waller-Bridge pleine de fraîcheur, qui si suites il y a (le contraire serait étonnant) pourrait bien prendre la relève. Je n’ai d’ailleurs plus grand souvenir du 4 (ce n’est pas plus mal je crois), sinon que ses CGI étaient dans l’ensemble bien moches et que Cate Blanchett en vilaine de service qui en faisait des caisses ça avait malgré tout son intérêt (si-si), mais ce Cadran de la destinée me paraît naviguer dans des eaux finalement pas si éloignées que ça. En tous cas, on est loin du charme sans doute teinté d’une grosse dose de nostalgie qui opérait dans l’intemporelle trilogie originale.
The Flash : 6/10
Même si la nomination de James Gunn à la tête de l’écurie concurrente de Marvel il y a quelques mois rassure un peu sur les futurs projets du studio, pour l’instant force est de reconnaître que les dernières productions DC/Warner, Black Adam ou encore Shazam 2 en tête, n’ont pas été de franches réussites. Cette relative débandade à l’esprit, j'avais logiquement quelques inquiétudes vis-à-vis de cet avant-dernier maillon connecté à l’univers cinématographique initié par Zack Snyder il y a 10 ans (il reste encore Aquaman et le royaume perdu au titre prophétique prévu pour fin décembre #ripleDCEU). Et pourtant, malgré une gestation pour le moins cahoteuse de ce standalone consacré à l'homme le plus rapide du monde (depuis la mise en chantier du projet il y a de ça une vingtaine d’années, pas moins de 45 plumes différentes se sont succédées à l’écriture du scénario ainsi qu’une valse conséquente de cinéastes), contre toute attente le long-métrage d’Andy Muschietti remplit plus que correctement son contrat de divertissement qui ne se prend jamais (trop) au sérieux. L’incroyable sauvetage du service de maternité d’un hôpital en ouverture du film et sa prolongation cartoonesque en diable lors du générique de fin en sont du reste l’illustration parfaite.
Court-circuit de l’espace-temps oblige suite à la réparation d’un trauma parental bien connu des lecteurs du comics, le trublion Ezra Miller y endosse le double rôle de The Flash et de sa version alternative mi-chien fou, mi-teubé (l’acteur est d’ailleurs très convaincant), jumeau avec lequel il va être amené à faire équipe pour sauver à nouveau le monde du terrible Général Zod, de retour avec toute sa clique. Malgré un temps de présence à l’image relativement réduit, ces retrouvailles avec Michael Shannon et Antje Traue, sa partenaire de choc, constituent un vrai bonheur et s’accompagnent d’une autre réapparition encore plus jubilatoire, celle de Michael Keaton réenfilant le même costume old-school d’homme chauve-souris des 2 Batman de Tim Burton (revoir la Batmobile de l’époque et réentendre le thème de Danny Elfman, quel kif !). Et des petits plaisirs/surprises de ce genre, le film en a pas mal en réserve, le summum étant atteint avec l’apparition à l’écran en fin de métrage des différentes incarnations de Superman incluant celle fantasmée d’un certain… Nicolas Cage qui devait jouer le justicier kryptonien sous la houlette de Burton à la toute fin des années 90 (ce projet avorté a du reste fait l’objet d’un documentaire, visible en VO sur la chaîne YouTube de Jon Schnepp > https://youtu.be/G7Ll2OYj77k). Si le personnage aurait mérité d’être un peu plus développé, la Kara Zor-El bien vénère incarnée par l’actrice américano-colombienne Sasha Calle est une des autres choses à mettre au crédit d’un film assurant naturellement son quota d’action mais recelant aussi quelques moments où l’émotion parvient à poindre le bout de son nez.
À côté de ça, car évidemment il n’y a pas que du positif, il faut composer entre autres avec des séquences numériques à la finition discutable (la poursuite motorisée avec Bat-Ben Affleck au tout début) ou à la laideur parfois extrêmement prononcée (celles au sein du chronopole ont sérieusement de quoi faire tourner de l’oeil

Petite info bonus qui est loin d’être anecdotique (et encore moins bidon) : le film a profondément enthousiasmé Tom Cruise au point d’appeler son réalisateur pour lui dire que c’était "le genre de film dont nous avons besoin maintenant" (et hop ! une belle perche tendue, ne vous gênez pas pour la saisir surtout

Mission Impossible Dead Reckoning Part.1 : 7/10
Déroulant sans réelle surprise un menu riche en cascades qui déménagent, évidemment réalisées sans artifices (ou presque), le film s’inscrit dans la continuité de ses prédécesseurs, l’effet "wow !" en moins car à force de séquences bigger and bigger (Rogue Nation avait poussé les curseurs assez loin dans ce domaine), on commence justement à un peu moins écarquiller les yeux devant ce spectacle néanmoins de haute volée, à mille lieues des blockbusters tartinés de numérique produits par l’industrie hollywoodienne. C’est d’ailleurs cette volonté d’ancrer l’action dans la réalité en dur, ce souci constant de relative crédibilité (on n’est pas dans Fast & Furious) qui constitue un des atouts majeurs de la franchise, avec son casting bien entendu. Déjà bien pourvue dans Fallout avec Rebecca Ferguson et Vanessa Kirby (qui reprennent ici leurs rôles respectifs), la distribution féminine s’enrichit encore avec l’arrivée d’Hayley Atwell, débordante de charme en voleuse de classe internationale (je crois que je suis amoureux...

PS : désolé pour le pavé mais comme il n'y a pas de topic dédié pour 2 des 3 films hein... (je laisse aux dévoués spécialistes de la discipline - tchi-tcha, au hasard - le soin d'ouvrir celui consacré au dernier MI)