Justement, paradoxalement ce sont certains de ces "classiques canonisés" qui deviennent difficiles à voir. Le jeune cinéphile qui veut découvrir le cinéma italien, il va forcément commencer par les "listes officielles" (comme on l'a tous fait au début). Et là, il va faire comment s'il veut découvrir (dans de bonnes conditions et de manière légale) "La Strada", "Ossessione", "Une Journée Particulière" ou "La Grande Guerre" ? Et si ce jeune cinéphile veut se constituer une vidéothèque et souhaite posséder en BR l'essentiel de la filmo de Visconti ou de Fellini, il va faire comment ? Ah oui on lui dira qu'à la place il peut se tourner vers un coffret de films de Damiano Damiani, sauf qu'à ce stade de son parcours cinéphilique, ce n'est peut-être pas ce qu'il recherchera.tenia a écrit : ↑7 mai 23, 20:46 Et à nouveau, cela s'accompagne de ma préférence pour découvrir des choses pas forcément "obscures" que surtout "invisibles", ce qui n'est pas le même champ lexical connoté mais le rappel plutôt qu'il y a des films qu'on peut voir facilement et d'autres non. Je préfère agrandir mes horizons que m'arcbouter sur la même liste finie et figée des grands classiques du canon canonisé.
Bref, tu auras compris où je veux en venir, il est essentiel que les classiques "canonisés" restent disponibles, et dans la meilleure qualité possible vu leur importance cinématographique (donc en BR).
Et au niveau du cinéma italien, il me semble qu'un gros travail d'édition reste à faire en France, en ce qui concerne ce cinéma "canonisé". Je lisais récemment le gros livre de Jean Gili "Le Cinéma Italien". En restreignant à la période dite d'Age d'Or du cinéma italien, soit de 1943 à 1980, sur les 56 films chroniqués, seuls 22 sont disponibles en BR en France. Ce n'est quand-même pas un ratio très satisfaisant, et c'est assez problématique, pour une des cinématographies les plus importantes du cinéma mondial. Alors certes, à côté on a quasi tout Argento, l'essentiel de Fulci, pas mal de gialli et de westerns spaghetti... Mais ça renvoie à la problématique soulevée par Thoret : on a tellement voulu réhabiliter les artisans du cinéma de genre, qu'on en a oublié les classiques.