1er candidat au titre de film du mois : le très beau et original
Dingo de Rolf de Heer.
Que ça fait plaisir de pouvoir encore tomber sur de telles pépites passées totalement sous le radar.
Le genre de films qui fout la banane, où l'on prend plaisir à voir un idéaliste, d'abord moqué par ses congénères à cause de ses rêves de grandeur (devenir un grand trompettiste de jazz, alors qu'on chasse le dingo dans le bush australien, c'est quand même pas à portée de main), finalement parvenir à atteindre son objectif a priori inatteignable.
Alors oui je spoile mais c'est pas grave, tant ça n'entachera en rien l'expérience immersive et sensorielle qu'est le film. A ce titre, le premier quart d'heure, voyant notamment l'apparition d'un gros porteur en plein désert (vision littéralement exceptionnelle que de Heer retranscrit avec ce qu'il faut de sentiment d'extase et de contemplation), avant un concert improvisé sur la piste d'atterrissage mené par un Miles Davis plus magnétique que jamais (quelle présence incroyable), est certainement parmi les séquences les plus démentes que j'ai vues depuis pas mal de temps.
Autre grande séquence : celle du club de jazz parisien, totalement galvanisante et dont le final donne envie de reproduire ce qui se passe à l'écran. C'est-à-dire se lever de son canap en hurlant et en applaudissant très fort.
Et donc un grand merci à ce tout nouvel éditeur qu'est Intersections, qui permet au film d'être enfin visible dans de parfaites conditions en France. Et le fait que ce soit géré par un pote ne change rien à l'affaire, je reste totalement objectif, et c'est bel et bien un excellent film atypique à découvrir d'urgence !
