Je crois que rien ne m’énerve plus que ces films qui se prennent terriblement au sérieux, ont apparemment un message super important à faire passer, se croient très malins, mais sont en fait écrits totalement n’importe comment et se révèlent au final complètement teubés. The Menu fait donc partie de cette catégorie de films que je vois pulluler de plus en plus, où tout semble déjà balisé dès les 10 premières minutes (« Vous ne devinerez jamais qui va survivre à la fin ! »…ben en fait si, carrément au bout de 12 secondes on s’en doute déjà).
Les persos sont tous plus bêtes les uns que les autres, mention spéciale à celui de Nicholas Hoult (tellement crétin que ça en devient contreproductif tellement on sent surtout que les scénaristes avaient des comptes à régler), excepté bien sûr celui du personnage survivant qui sait tout mieux et plus vite que tout le monde.
Rien n'a de sens, on ne s'intéresse à personne, c'est stupide (on nous refait le coup de la pièce secrète qui étale évidemment toute une revue de presse bien pratique pour connaître le passé du méchant chef) et le suspense est inexistant (super la chasse à l'homme qui se termine en gros PLOUF !).
Alors il est où, l'intérêt ? Je cherche encore. Tout ça pour nous dire que rien ne vaut un bon vieux cheeseburger...
En tout cas, ça m'a tellement énervé que je n'ai même pas envie de faire le moindre jeu de mots culinaire (contrairement à 98% des reviews que j'ai pu lire). C'est dire.
Eh ben voilà Cédric ! T'as enfin réussi à produire un bon film !
Fini les maniérismes à la Scorsese ou Mann, place à un récit brut et antispectaculaire au possible sur le boulot des flics de la cellule anti-terroriste.
Tout n'est que filatures, interventions, arrestations, interrogatoires, mises sur écoute, sur un rythme qui ne s'arrête strictement jamais. Et c'est absolument captivant de bout en bout, tendu comme un slip...jusqu'à l'assaut final où, enfin, l'action éclate de mille feux avec un sens du montage qui faisait justement défaut à la séquence d'assaut de son film précédent (pourtant louée par tout le monde...alors qu'en fait c'était pas ouf, faut quand même le reconnaître maintenant).
Je tique juste un peu sur le casting de stars à tous les postes, c'est typiquement le genre de trucs capable de me faire sortir d'un film. Mais il y a tout de même une précision dans la mise en scène et un sens du rythme absolument imparables à l'oeuvre ici, sans jamais faire dans le putassier (et ça aurait pu, avec un sujet pareil).
Alors merci Cédric de rappeler aux grincheux que le cinéma français peut aussi produire de bons films de genre de temps en temps.
Dunn a écrit : ↑11 janv. 23, 15:39
je ne peux pas m'empêcher de penser que c'est un gâchis sur la fiction de cette événement tragique. Il aurait été plus intéressant de voir les attentats (sans forcément tout montrer) pour en apporter beaucoup plus l'impact de cette traque qui reste futile même si bien rythmé.
Les attentats en tant que tels, ce n'était pas le sujet du film. Qui traite plutôt de l'après, sans jamais tomber dans le piège bête de la reconstitution des attentats (pas besoin de les montrer pour comprendre leur impact quand même, si ?...).
Petite Leçon D'amour : 5/10
- Plutôt tentative d'une petite leçon d'amour tant les effets de style sont louables mais ça manque de punch 'tain. Il y a une volonté dans l'écriture de vouloir être dans un esprit décalé à la Stanley Donen / Billy Wilder, mais le montage est d'une faiblesse. Malgré tout, Lætitia Dosch ... et elle peux raconter n'importe quoi, mal jouer, trop bien jouer ... je sais pas, elle est sublime. Depuis 10 ans, depuis le très drôle La Bataille de Solferino et Jeune femme, c'est la classe totale. Flol, tu avait aimé Playlist je crois, elle tiens quoi comme rôle dans se film ?
Flol a écrit : ↑11 janv. 23, 17:38(pas besoin de les montrer pour comprendre leur impact quand même, si ?...)
Oui je pense que cela aurait été un peu compliqué et délicat de les montrer, je suis d'accord (le début de "Revoir Paris" par exemple même s'il évite l'indécence créé malgré tout un certain malaise je trouve), pour le reste je rejoins aussi Dunn avec:
Dunn a écrit : ↑11 janv. 23, 15:39cette traque qui reste futile
Montrer les attentats m'auraient impliqué beaucoup plus pour cette traque. En outre on ne voit jamais les terroristes ni faire l'attentat ni lors de l'assaut final et ne pas mettre de visage dessus ne le rends pas si important pour moi dans le film.
Par contre les témoignages à l'hôpital sont bouleversants et sont les seuls qui créent justement un lien entre victimes et terroristes.
Elever des enfants c'est comme ranger sa collection de films : c'est pas comme on voudrait mais c'est bien quand même.
Dunn a écrit : ↑12 janv. 23, 12:28
Montrer les attentats m'auraient impliqué beaucoup plus pour cette traque. En outre on ne voit jamais les terroristes ni faire l'attentat ni lors de l'assaut final et ne pas mettre de visage dessus ne le rends pas si important pour moi dans le film.
Par contre les témoignages à l'hôpital sont bouleversants et sont les seuls qui créent justement un lien entre victimes et terroristes.
Montrer les attentats ne change pas mon point de vue sur le fait de me sentir concerné par ce qui s'est passé. De même je ne suis pas intéressé par le fait de LES attrapper, mais par la mécanique qui se met en place.
Clear Eyes, Full Hearts Can't Lose !
« S’il est vrai que l’art commercial risque toujours de finir prostituée, il n’est pas moins vrai que l’art non commercial risque toujours de finir vieille fille ».
Erwin Panofsky
Leila et ses frères (Roustayi) 7/10 Le film opère un mélange délectable entre le thriller dramatique iranien (dont le maître reste Asghar Farhadi ; à ce titre, la mécanique des scénarios de ce dernier me perturbe encore plus) et la farce tragicomique. Je suis moins stupéfait qu'après La loi de Téhéran, mais ce cinéaste me plaît déjà beaucoup.
Apollo 10 1/2 (Linklater) 6,5/10 C'est bourré de charme et d'inventivité, la bande-son est réjouissante à souhait, et il est difficile de résister à cette description ludique et nostalgique d'une american way of life des sixties. Je ne suis toujours pas très sensible au rendu de la rotoscopie, par contre.
Les cinq diables (Mysius) 6/10 Le film tente pas mal de choses, parfois étonnantes et souvent casse-gueule, sur les textures olfactives, sur l'enchevêtrement des temporalités, sur le mystère ou le malaise. Je ne peux pas dire que tout fonctionne, mais j'ai suffisamment été intrigué.
Les Bonnes étoiles (Kore-Eda) 5/10 Petite déception : même si on est en terrain connu, et si le cinéaste parvient toujours à capter quelque chose d'une sensibilité particulière sur les relations entre les personnages (la partie centrale, à cinq, jusqu'à ces échanges beaux et pudiques avant la nuit), l'écriture est souvent bancale, et l'articulation des intrigues (en particulier tout ce qui tourne autour du couple de policières) ne fonctionne pas bien.
Le Menu (Mylod) 3/10 Flol a bien résumé les choses un peu plus haut : film de pupute, qui aguiche dans un premier temps l'intérêt du spectateur par des promesses conceptuelles qu'il est ensuite totalement incapable de tenir. On est un temps captivé, puis on est raisonnablement consterné.