Quand la critique est légitime, je peux l'entendre. On me reproche de trop glander comme un gros français moyen devant des chaînes commerciales, alors ce lundi c'était une soirée 100% service public
D'abord pour vérifier si je n'en faisais pas un peu trop avec ce
Robin des Bois soit-disant apocalyptique. Bah nan, à la revoyure :
Robin des Bois (Otto Bathurst, 2018) est un projet bâti autour d'une unique obsession : parler au public jeune. Alors pour raconter Robin des Bois au public jeune, chaque image doit ressembler à un clip ou à un jeu vidéo, il faut que ça bouge et que ça fasse du bruit tout le temps sinon le jeune décroche et retourne sur son téléphone, et il faut filer une métaphore sur la révolte contre la dictature car le jeune est dans une phase rebelle. Taron Egerton sort du succès
Kingsman, Eve Hewson (de son vrai nom Memphis Eve Sunny Day Hewson) est la fille de Bono donc elle sera forcément rock n' roll, Ben Mendelsohn zozote car c'est un méchant sournois comme un serpent, et Jamie Foxx écrase tout sur son passage tellement son ego a pris des proportions stratosphériques depuis son Oscar (il est abominable, rendant par contraste le pauvre Robin/Taron encore plus fade). Une telle débauche d'énergie et de moyens est non seulement absurde et assomante, elle en devient obscène.
Note :
0/10 parce que je suis trop vieux pour ces conneries.
Ensuite, la grande soirée cinéma de France 3 continuait avec un film dont je n'avais gardé pratiquement aucun souvenir, et sur lequel je vais donc m'empresser d'écrire quelques mots avant de l'oublier à nouveau :
Dracula Untold (Gary Shore, 2014) aurait dû être la première pierre du Dark Universe de Universal, pour un résultat globalement du même niveau que
La Momie version Tom Cruise qui retentera sa chance trois ans plus tard. Oubliez tout ce que vous croyez savoir sur Dracula, oubliez toute l'imagerie autour des vampires, ici on revient aux origines historiques. Vlad est un empaleur qui empale sans plaisir pour sauver des vies, il devient vampire et boit du sang uniquement pour trouver la force de sauver sa femme bien-aimée, son fils bien-aimé et son peuple bien-aimé des méchants envahisseurs turcs qui sont très méchants. Vous ne le saviez pas, hein ?
Malheureusement, la mâchoire ne suffit pas pour faire le charisme, et Luke Evans n'a rien de magnétique ni de fascinant (comme Dracula devrait l'être). Malheureusement, soigner ses décors, ses costumes et son univers graphique ne suffit pas pour faire une mise en scène (aussi sommaire que la caractérisation des personnages, plate la plupart du temps et illisible dans l'action). Donc un
3,5/10 pour cet épisode pilote qui n'aurait jamais dû être présenté au public.
Pour finir, en zappant j'ai retrouvé
La Fille de d'Artagnan de Tavernier sur Arte. Loupé les premières minutes, donc pas de note ni de réel avis mais juste un ressenti :
La Fille de d'Artagnan (Bertrand Tavernier, 1994) est une sorte d'anti-
Avatar*, un film qui se bonifie doucement à chaque fois que je retombe dessus. Anachronique pour ne pas dire archaïque (un Freda en forme n'aurait pas fait quelque chose de très différent dans les années 60), ça transpire l'amour du cinéma et des comédiens (et de la bonne bouffe), ce qui se ressent à l'écran. La seule chose qui coince tient en deux mots : Sophie Marceau. Enfant gâtée, elle ne supporte pas de ne pas être au centre de l'attention, elle se traîne un fiancé boulet comme au temps de
La Boum, et c'est la seule vraie fausse note qui vient gâcher l'ambiance et plomber le film.
Edit :
* "Anti-
Avatar" parce que le film de James Cameron m'avait déçu à la découverte et que ce désamour reste inchangé au fil des tentatives de révision/réévaluation. De son côté,
La fille de d'Artagnan n'est plus le "mauvais film" que j'avais decouvert et remonte doucement à chaque nouvelle vision (n'en déplaise à la star préférée des français, il y a d'autres comédiens qu'elle à l'écran, et eux au moins s'amusent). Ne perdez pas votre temps à chercher plus loin ce qui me fait comparer les deux films
...ce soir ce sera Hellraiser II après la découverte du premier dernièrement.
Bah nan, ce sera pour une prochaine fois.