DECEMBRE 2022
FILM DU MOIS:
Avatar: the way of water, de James Cameron (2022) 10/10 - Quand un film m'offre tout ce que j'aime de façon immesurée au cinéma, je ne vais pas bouder mon plaisir.
FILMS DECOUVERTS:
Man of Aran, de Robert Flaherty (1934) 8/10 - Un document dont la valeur s'accroit d'année en année, doublé de qualités formelles saisissantes.
Madeleine Collins, d'Antoine Baraud (2021) 6,5/10 - Un film qui repose beaucoup sur la complexité de son exposition. Une fois l'intrigue remise à plat, la performance de Virginie Effira, impeccable, fait le job, mais le film ne surprend plus.
Post Mortem, de Pablo Larrain (2010) 5,5/10 - La vie d'un clerc chilien qui travaille dans une morgue, en plein pendant le coup de Pinochet. La froideur du style, l'antipathie des personnages, en rajoutent dans le sordide du récit, et ça m'a un peu laissé sur le coté...
Le lycéen, de Christophe Honoré (2022) 8/10 - Le cinéma d'Honoré persiste à me saisir intimement, et je suis ému tout au long de ce récit de deuil et d'acces à une certaine maturité.
Aucun ours, de Jafar Panahi (2022) 8/10 - Un film plus sombre que ce que propose habituellement le cinéaste, un constat désespéré et exaspéré de l'incapacité d'une population à sortir de ses petites vues, sous l'oeil d'un état dont la subjectivité cruelle est considérée comme un fait incontestable et impossible à fuir.
Shin Ultraman, de Shinji Higuchi (2022) 5,5/10 - Assumant le coté suranné de son héros, le film hésite entre pastiche et premier degré, tout en souffrant d'une mise en scène ultrastatique, notamment dans les nombreuses séquences de dialogues... J'ai bien dormi.
Glorious, de Rebekah McKendry (2022) 7/10 - Film high concept, décor unique, un seul comédien, les toilettes d'une aire d'autoroute, mais avec une idée lovecraftienne et une voix off de JK Simmons qui fonctionne vraiment bien.
Influencer, de Kurtis David Harder (2022) 7,5/10 - Très hitchcockien dans son suspense, son jeu sur l'usurpation d'identité et son usage des décors, globalement fort sympathique.
Detective vs Sleuths /
San taam daai zin de Wai La-Fai (2022) 8,5/10 - Je me suis beaucoup amusé devant ce polar hong-kongais déjanté, dans la tradition des films de la grande période... Ching Wan Lau s'en donne à coeur joie, et c'est un régal.
The Elderly /
Viejos, de Raul Cerezo (2022) 4/10 - Jolie ambiance, musique et déco efficaces, mais l'intrigue est juste grotesque...
Sagasu /
Missing, de Shinzo Katayama (2021) 8/10 - Katayama travaille drolement son découpage, et sa mise en scène est le plus souvent délicieuse. L'intrigue est assez alambiquée, mais se suit avec intérêt.
Linoleum, de Colin West (2022) 7,5/10 - Dans un mood très ciné-indie des années 90, on suit ce portrait fort subjectif d'un homme en pleine crise de la quarantaine, passionné d'astronomie...
Electric Dragon 80.000 V, de Sogo Ishii (2001) 8/10 - Film court, totalement punk, qui suit la lutte d'un guitariste électrique et fou et d'un moine bouddhiste sadique. Le film est sans dialogues, avec une musique punk permanente. Fascinant !
Candy Land, de John Swab (2022) 7,5/10 - Un sombre récit de meurtres dans une station connue pour sa prostitution et fréquentée par de nombreux routiers. Belle ambiance et constitution d'un microcosme...
Project Wolf Hunting /
Neugdaesanyang, de Kim Hongsun (2022) 8,5/10 - A la fois film d'action, d'horreur, et d'autres choses encore. Un film très sanglant, assez marquant, mais aussi un film d'exploitation très réussi pour son rythme, ses personnages, son sens du récit.
The Lair, de Neil Marshall (2022) 6,5/10 - Petit film d'horreur guerrier et fort rythmé, tout à fait réjouissant pour peu que l'on ferme les yeux sur diverses facilités d'écriture.
Fixation, de Mercedes Bryce Morgan (2022) 2/10 - Nébuleux, enchainant les facilités d'écritures, le film lasse dès les premières minutes. A fuir...
V/H/S 99, de Flying Lotus, Maggie Levin, Tyler MacIntyre, Johannes Roberts, Joseph Winter & Vanessa Winter (2022) 6,5/10 - Film à sketches, peu novateur, parfois réussi, parfois plus banal...
H4Z4RD, de Jonas Govaerts (2022) 7,5/10 - Une bonne comédie noire policière, bien ficelée et conduite avec efficacité. Un joli travail d'écriture.
Earwig, de Lucile Hadzihalilovic (2022) 5,5/10 - Tout en préservant les qualités esthétique de son univers, la cinéaste nous sert ici une histoire aussi lente qu'incompréhensible, qui peut fatiguer...
La montagne, de Thomas Salvador (2022) 7,5/10 - Un fantastique intime et lowkey, et surtout le récit d'un homme qui se retrouve lui-même en abandonnant son quotidien pour partir dans les Alpes...
Something in the dirt, de Justin Benson & Aaron Moorhead (2022) 6/10 - Sorte de film covid, on sent un certain degré d'improvisation, qui sied mal à un film qui évoque théories du complot et secrets occultes...
Good boy, de Viljar Boe (2022) 6,5/10 - Bon exemple d'un film à concept fort mal exploité. Le film convoque donc de bonnes idées, mais la mise en scène n'est pas au niveau et ne tient ni la tension ni le rythme. On sort donc amusé, alors qu'il y avait matière à un film formidable. Dommage...
Venus, de Jaume Balaguero (2022) 8/10 - Ici c'est l'inverse, le savoir faire parvient à élever un scénario d'exploitation assez classique à un bon film de divertissement, spectaculaire, avec des personnages attachants et quelques scènes vraiment fortes. Grand plaisir d'amateur de fantastique, et idéal pour la cloture du PIFFF.
Vampire Girl vs Frankenstein Girl /
Kyûketsu Shôjo tai Shôjo Furanken, de Yoshihiro Nishimura & Naoyuki Tomomatsu (2009) 7,5/10 - Bourré d'humour noir, compètement barré mais avec une idée à chaque plan, parfois plus, un film qui illustre parfaitement la folle créativité des films Sushi Typhoon.
Guillermo del Toro's Pinocchio, de, heu, enfin, Guillermo del Toro, comme son titre l'indique (2022) 8/10 - Un beau récit d'animation, qui réécrit le conte en y entremelant des thèmes chers au réalisateur.
Mascarade, de Nicolas Bedos (2022) 7,5/10 - Un bon polar en mode double-face et retournement de situation, dans un cadre niçois de toute beauté. Le casting est enthousiasmant.
The Menu, de Mark Mylod (2022) 7,5/10 - Si la fiction pêche un peu, son aspect allégorique et satirique fonctionne pas mal, et le film est assez jubilatoire, à défaut de convaincre tout à fait.
Slacker, de Richard Linklater (1990) 7,5/10 - Ici, une caméra déambule de personnage en personnage, batissant le portrait d'une ville un peu folle, où la population très libre et plutôt intello glandouille en philosophant sur les méfait de la société capitaliste... Fun et libre...
I bury the living, d'Albert Band (1958) 6,5/10 - Petit film de genre à bas budget, une très bonne idée, mais une mise en scène assez plate et pas mal de répétitions pour allonger le film. Le tout se regarde sans déplaisir...
Knightriders, de George Romero (1981) 9/10 - Immense coup de coeur pour ce beau film de Romero, qui donne un puissant romantisme à la contreculture et son approche libertaire de l'existence. Très chouettes cascades également.
Beyond the Valley of the Dolls, de Russ Meyer (1970) 8/10 - Portrait au vitriol de la société arty de Los Angeles, mais aussi récit grotesque d'une success story aux accents faustiens... Très chouette.
Nuages de mai /
Mayis Sikintisi, de Nuri Bilge Ceylan (1999) 7/10 - Un bel hommage à Chekhov, sous forme de récit familial à l'atmosphère propre aux été en Anatolie. Un peu lent, mais très intéressant et souvent beau.
Bacchanales sexuelles, de Jean Rollin (1974) 6/10 - Etonnant mélange de porno et d'aventures naïves oscillant entre Feuillade et Franju... Ce qui est surtout frappant, c'est la gaité avec laquelle les comédiens s'adonnent à ce film pourtant un peu osé...
Primary, de Robert Drew (1960) 8,5/10 - Document sur le vif, puisque le cinéaste accompagne les 5 derniers jours des primaires du Wisconsin de Kennedy et de son adversaire. On reste frappé qu'il soit aussi proche des candidats, qu'il soit vraiment au coeur de l'évènement.
Troll, de Roar Uthaug (2022) 6,5/10 - Film de monstre tous publics, où un troll dévaste Oslo devant des militaires médusés... Ca n'invente pas l'eau tiède, mais c'est bien divertissant, comme généralement le cinéma d'Uthaug.
Planet Earth, de David Attenborough (2006) 9/10 - Sorte de mètre étalon du documentaire animalier, cette mini-série est aussi belle que pédagogique, on sent l'envie de documenter un monde en train de disparaitre...
Muhsin Bey, de Yavuz Turgul (1987) 7/10 - Ce qui commence comme une comédie sur un agent "à l'ancienne" voulant lancer un jeune talent finit en amer constat de la perte des valeurs et d'une société turque désormais cynique et mercantile, où le respect d'autrui et des traditions relève du donquichottisme... Intéressant et assez triste.
The Reef: Stalked, d'Andrew Traucki (2022) 2/10 - Y avait-il un scénario ? Des acteurs ? Le résultat permet d'en douter. Traucki est d'autant plus inexcusable qu'il n'en est pas à son premier film. Peut-être que c'est la raison pour laquelle le film est si mauvais. Relégué aux films d'animaux méchant, il bacle le travail et torche son film...
Hearts and mind, de Peter Davis (1974) 8/10 - Documentaire sur la guerre du Vietnam, qui fait une sorte d'état des lieux à la fin de celle-ci. Triste, révoltant, poignant, mais aussi très intéressant à découvrir cinquante ans plus tard...
La fièvre de Petrov, de Kirill Serebrennikov (2021) 7,5/10 - Une nuit enfiévrée parsemée de visions et de souvenirs, accompagnée par une BO échevelée qui accompagne bien le film. L'expérience désoriente un peu, mais se révèle séduisante.
The Baby, de Ted Post (1973) 7/10 - Sur la base d'un postulat troublant, le film, par une approche assez originale, bascule dans une espèce de série B folle et sanglante qui laisse pantois. Je vais le revoir, celui-ci...
When We Were Kings, de Leon Gast (1996) 7/10 - Un documentaire sur le fameux match "rumble in the jungle" qui adopte l'angle racial pour évoquer son sujet. Mais vu que les deux boxeurs sont noirs, et que ça se passe au Zaire, certains liens ne sont pas très clairs. Après, l'ensemble des documents d'époque est assez saisissant.
Corsage, de Marie Kreutzer (2022) 7/10 - Mention spéciale à une BO magnifique, ainsi qu'à l'interprétation de Vicky Krieps. Reste un personnage dont la dépression déconcerte, et dont la mélancolie a toujours quelque chose d'extérieur au spectateur...
L'ombra di Caravaggio /
Caravage, de Michele Placido (2022) 7/10 - Si Placido est idéal pour la mise en valeur plastique du film, ce dernier manque toutefois un peu d'enjeu, de cinéma, tellement les choix plastiques écrasent le reste...
Escape from Mogadishu, de Ryu Seung-wan (2021) 8/10 - Une belle plongée dans l'histoire récente de la Corée et de la Somalie pour un film d'action qui privilégie le rocambolesque et offre un très sympathique divertissement.
Turksib, de Victor Turin (1929) 8/10 - Un documentaire spectaculaire et didactique qui allie propagande soviétique et sens du visuel.
Last Hurrah for Chivalry /
Hao xia, de John Woo (1979) 8/10 - Sorte de wu xia pian qui concentre plusieurs figures assez fun (jets de flamme, ninjas rampant sous terre...) dans un récit d'amitié et de trahison qui révèle déja les thématiques phares du cinéaste.
La nuit érotique des morts-vivants, de Joe d'Amato (1980) 5/10 - Bon, admettons, c'est un film porno avec de faux zombies dedans... Mais ils sont plutôt utilisés dans le cadre d'une histoire fantastique qui m'a amusé.
To sleep with anger, de Charles Burnett (1990) 8/10 - Une remarquable interprétation de Danny Glover dans un film sur l'emprise, sur la vie d'une famille noire américaine, sur ses traditions...
M3gan, de Gerard Johnstone (2022) 7,5/10 - Une remise à jour du film de robot tueur, avec une version assez bien fichue, même si tout n'est pas toujours très crédible. Au moins on s'amuse bien.
Yohkiroh, le royaume des geishas /
Yokiro, de Hideo Gosha (1983) 8/10 - Un beau drame entre pègre et maisons closes de la régio de Yokiro (pourquoi ce h malvenu dans la version française du titre ?). Mention spéciale au casting remarquable.
Godland /
Vanskabte land, de Hlynur Pálmason (2022) 6,5/10 - De beaux paysages, mais si le film fait vaguement penser à
Meek's Cutoff, il en est bien loin, tant la psychologie des personnages parait bancale par moments...
Apollo 10 1/2: A Space Age Adventure, de Richard Linklater (2022) 8/10 - Un beau récit d'enfance parsemé de fantasie et de touches justes. Très attachant.
FILMS REVUS:
Demigod: The Legend Begins, de Chris Huang (2022) 6,5/10 - Si le film est somptueux, et le dispositif des marionnettes fascinant, l'intrigue, dans la deuxième partie du film, devient vite nébuleuse et approximative, l'intéret s'émousse.
Huesera, de Michelle Garza Cervera (2022) 8.5/10 - Révision heureuse d'un film dont la mise en scène et le casting sont au service d'un récit bien sombre.
The Price we pay, de Ryuhei Kitamura (2022) 6/10 - Je valide mon avis d'il y a quelques semaines... "Moyennement ma came, mais le savoir-faire est là."
Alice au pays des merveilles, de Clyde Geronimi (1951) 8/10 - Un film remarquable et enchanteur, qui cultive l'absurde en lui attribuant des éléments visuels qui perdureront au fil du temps.
Films des mois précédent
- Spoiler (cliquez pour afficher)
- Janvier 2021 = Tian mi mi / Comrades: Almost a Love Story, de Peter Chan (1996)
Février 2021 = Une famille syrienne, de Philippe Van Leeuw (2017)
Mars 2021 = Peking Opera Blues, de Tsui Hark (1986)
Avril 2021 = Den Enfaldigen Morderen, de Hans Aldredsson (1982)
Mai 2021 = La loi de Téhéran, de Saeed Roustayi (2019)
Juin 2021 = Les enfants nous regardent, de Vittorio de Sica (1944)
Juillet 2021 = Titane, de Julia Ducornau (2021)
Aout 2021 = Kladivo na carodejnice / Witchhammer, de Otakar Vávra (1970)
Septembre 2021 = La divine croisière, de Julien Duvivier (1929)
Octobre 2021 = The Last Duel, de Ridley Scott (2021)
Novembre 2021 = Historias extraordinarias, de Mariano Llinas (2008)
Decembre 2021 = Don't look up, d'Adam McKay (2021)
Janvier 2022 = Licorice Pizza, de Paul Thomas Anderson (2021)
Février 2022 = Here comes Mr Jordan, d'Alexander Hall (1941)
Mars 2022 = Szürkület / Twilight , de György Fehér (1990)
Avril 2022 = Encanto, de Jared Bush, Byron Howard & Charise Castro Smith (2021)
Mai 2022 = Great day in the morning, de Jacques Tourneur (1956)
Juin 2022 = Men, d'Alex Garland (2022)
Juillet 2022 = Les corneilles / Wrony, de Dorota Kedzierzawska (1994)
Aout 2022 = I remember Mama, de George Stevens (1948)
Septembre 2022 = Hinterland, de Stefan Ruzowitzky (2021)
Octobre 2022 = Le mariage des moussons, de Mira Nair (2001)
Novembre 2022 = Krzyzacy / Les chevaliers teutoniques, d'Alexander Ford (1960)