Flol a écrit : ↑12 oct. 21, 16:43
Ouais nan mais je plaisantais (un peu).
Mais disons que c'est une Une qui m'a surpris.
Pour moi, les Cahiers, qui étaient vraiment ma revue de référence dans les années 90, étaient devenus une cause perdue, après Frodon (que je n'aime pas comme critique mais dont j'apprécie beaucoup son Cinéma français, de la nouvelle vague à nos jours, je précise pour être honnête), Burdeau, Delorme...J'avais vaguement suivi les derniers bouleversements mais je n'en attendais plus grand chose.
Là, je l'ai acheté par manque de lecture dans le métro. L'interview de Tarentino est effectivement originale et intéressante, et ce que j'ai commençé à lire et parcourir, vraiment de bon niveau.
Alibabass a écrit : ↑12 oct. 21, 10:25
Euh ..... OOOOOOOK
Oui? C'est l'idée de trouver plus que dommage qu'une revue se pète la gueule dans ses ventes qui te gêne?
C'est comme ça, le cinéma est un art et une industrie, et la presse est faite pour se vendre et avoir un lectorat. Que certains titres ne survivent que par les subventions et les abonnements des bibliothèques, ça ne m'empêche pas de vivre, mais je trouve cela triste, et pas très honnête, financièrement parlant.
Je ne fais pas la défense des blockbusters et de Disney, je dis juste que lorsque tu fais un métier qui coûte cher et que tu as besoin d'investisseurs, tu te dois de les respecter. Les explosions de budget à la Stroheim ou Cimino m'ont toujours dégoûté même si j'aime les oeuvres. Et Carax, que j'aime énormément, a bien fait le con avec
Les amants du Pont-Neuf, et encore plus, après ce désastre financier, en sortant
Pola X, un film que j'aime beaucoup mais qui était un véritable suicide professionnel. Il a eu de la chance, son suicide n'a duré que trente ans.
J'ai beaucoup de respect pour les metteurs en scène qui respectent leurs budgets. Que ce soit Chris Marker, qui faisait des films qui ne coûtaient rien, Raoul Walsh ou John Ford, qui, à ma connaissance, n'ont jamais dépassé leurs budgets, et ainsi de suite. De toute façon, c'est toujours l'argent qui a le dernier mot, raison de plus pour respecter ceux qui investissent.
La presse, c'est un peu différent, ça coûte moins cher. Mais entre les titres qui ne survivent que grâce aux aides, et ceux qui se font racheter par des financiers pour qui ces pertes ne coûte pas bien cher, mais leur permettent de transmettre leurs idées ou seulement de se faire une notoriété, c'est juste pitoyable.
Trafic a un tout petit lectorat, mais ne coûte pas cher et est totalement indépendant. Les gros hebdos coûtent cher, mais réussissent globalement à tenir leur budget. La presse quotidienne (je ne parle pas de la PQR, cas à part et plus complexe), survit. Pour ne prendre qu'un exemple du désastre, combien de correspondants à l'étranger ont les 5 titres les plus importants? A mon avis, on les compte sur les doigts des deux mains. Reportages? Idem. On brode sur les dépêches AFP. Est-ce que c'est cela, du journalisme?
Et ce n'est pas la faute d'internet. Je ne vais pas faire le tour du monde, mais au UK, les quatre plus grands quotidiens ont toujours des correspondants. Et The Observer est un modèle en matière d'observation du monde. Sans parler du Japon.
Mais ce n'est un problème français. Quand je vivais en Asie, au début des années 90, la Far Eastern Economic Review était LA référence dans toute l'Asie. C'était un mix de Time et de The Economist, à Hong-Kong. La FEER a disparu en 2009. Pourquoi? Manque d'investisseurs, la Chine préparait son emprise sur Hong-Kong, ne voulait pas voir un tel hebdo survivre, et l'a tué économiquement, les investisseurs ont eu peur.
La fin de la presse dans un pays, c'est la fin de la démocratie, que cette presse soit de gauche ou de droite. Chez nous, c'est plus subtil qu'en Asie. On subventionne, on fait mourir et à la fin, on dit "oh, c'est bien triste".
Que ce soit pour faire des films ou publier de la presse, l'argent est le moteur. Et les investisseurs sont l'essence.
Alors, que les Cahiers se fassent une Une un peu sexy pour mieux se vendre, ne me choque pas. Tarantino est un grand cinéaste et l'interview bien menée. Wes Anderson se répète tant qu'il devient fatiguant. Mais il a toujours du succès et ses films sont toujours bien foutus. Belmondo? Je trouve au contraire revigorant que les Cahiers fassent un article sur lui.
Je n'ai pas encore lu l'article sur Belmondo, mais ce que j'ai lu m'a fait plaisir. Ce ne sont plus des universitaires qui écrivent mal, mais de vrais critiques - journalistes. Et l'article sur le Velvet, lui aussi en une, est très bien écrit et donne envie de découvrir le documentaire.