SEPTEMBRE 2021
FILM DU MOIS:
La divine croisière, de Julien Duvivier (1929) 9/10 - Quelle surprise que ce magnifique film d'aventures maritimes qui montre une Bretagne sublimée et de magnifiques plans marin, dans un récit où les méchants sont odieux, et le pardon... Divin. Une très belle surprise.
FILMS DECOUVERTS:
Credo ou la tragédie de Lourdes, de Julien Duvivier (1924) 4,5/10 - Peu d'histoire, un fond religieux pontifiant... Le film est d'intérêt maigre, en dehors d'une séquence assez frappante, qui filme une procession à Lourdes, qui relève presque du documentaire.
Ingeborg Holm, de Victor Sjostrom (1913) 7,5/10 - Un drame social au récit et à la narration grandement sophistiquée pour l'époque. Magnifique copie disponible sur Netflix.
L'inhumaine, de Marcel L'herbier (1924) 8/10 - Un récit de science-fiction au visuel très travaillé, d'inspiration cubiste, ancré autour d'un personnage féminin surdimensionné. Très, très chouette.
Pumpkinhead: Ashes to Ashes, de Jake West (2006) 4,5/10 - Moins mauvais que son prédécesseur, le film, malgré un large manque de moyens, essaie maladroitement de construire un récit tout en servant son quota de gore. Pas fameux...
Great White, de Martin Wilson (2021) 2/10 - Film paresseux, où le manque de moyens le dispute au manque d'idées. La misère narrative ne s'efface qu'à deux moments, lorsque la bien bâtie Katrina Bowden appâte le chaland (bien chastement), et lors que stock-shots erratiques de requins égarés parmi un banc de thons blancs, le temps d'un insert rapide...
Shang-Chi et la Légende des Dix Anneaux, de Destin Daniel Cretton (2021) 8,5/10 - Un film au visuel très travaillé, qui joue avec les codes du kung-fu et les références Marvel usuelles. On s'amuse beaucoup, le film est sans doute plus libre que d'autres, et se révèle une excellente surprise.
Malignant, de James Wan (2021) 7/10 - Exercice de style, ici dans la veine d'un pastiche qui s'approprierait tous les clichés discrets du genre. Pleine lune la nuit, flic cynique à qui on ne la fait pas, noms rigolos, fumée jaillissant du décors inquiétant... On s'amuse beaucoup, devant ce film qui convoque Raimi et Cronenberg... mais ceux qui espèrent une oeuvre originale en seront pour leurs frais.
The Toxic Avenger Part III: The Last Temptation of Toxie, de Michael Herz & Lloyd Kaufman (1989) 3/10 - Suite hautement dispensable, qui amuse aujourd'hui pour sa satire des années 80 (yuppies, body-building...), mais il faut beaucoup d'indulgence.
Barbaque, de Fabrice Eboué (2021) 6,5/10 - Comédie sur des bouchers cannibales, assez convenue, drôle par moments, mais qui pousse le curseur de la cruauté assez loin pour une production TF1 Studios...
The Sadness, de Rob Jabbaz (2021) 8/10 - Film d'infectés qui renoue avec la complaisance de certains Cat III dans certaines séquences assez extrêmes et malaisantes. Assez inventif et intense, je dois dire...
Uragiri no kisetsu /
Saison de trahison, de Atsushi Yamatoya (1966) 6/10 - Sur une intrigue assez classique de vengeance, Yamatoya déploie l'arsenal stylistique de la nouvelle vague japonaise, et déconstruit son intrigue autant que possible. Le résultat est intéressant, quoiqu'un peu désincarné.
Offseason, de Mickey Keating (2021) 7/10 - Film fantastique lovecraftien, bien fichu, même si on est peu surpris...
Yasha-ga-ike /
L'étang du démon, de Masahiro Shinoda (1979) 7,5/10 - Très belle restauration pour un conte assez ludique, où le kabuki n'est jamais loin parmi les influences du film...
Hugo och Josefin /
Hugo et Joséphine, de Kjell Grede (1967) 8/10 - Une nouvelle perle parmi les films suédois accessibles sur Netflix, ce récit d'enfance qui suit l'amitié d'été d'une jeune fille, d'un gamin plus sauvageon, et d'un jardinier excentrique. Vraiment charmant.
De uskyldige /
The Innocents, de Eskil Vogt (2021) 8,5/10 - Un film tourné au niveau des enfants, très bien dirigés, qui développent ici des pouvoirs prodigieux. Apporter de la fraicheur à ce thème éculé relève d'une gageure, Vogt y parvient et tourne un film mémorable et très subtil.
Night of the Undead, de Shin Jeong-won (2020) 5/10 - Une comédie scifi loufoque et pataude... On s'amuse de certains gags, mais tout ceci sera vite oublié.
Zhanym, ty ne poverish /
Sweetie you won't believe it, de Yernar Nurgaliyev (2020) 6/10 - Comédie nonsensique kazakhe, à la fois dépaysante et assez attachante.
Il était une fois Palilula, de Silviu Purcarete (2012) 4/10 - Si on appréciera la mise en scène drolatique et surchargée du film, il est difficile d'entrer dans cet univers loufoque dont on perçoit mal la raison d'être.
Junk Head, de Takahide Hori (2017) 9/10 - Immense coup de coeur pour ce film d'animation en stop motion qui batit un solide univers d'anticipation et un récit bourré d'excellents idées.
Le temple des oies sauvages, de Yûzô Kawashima (1962) 8,5/10 - Un film magnifié par une sublime photographie en noir et blanc, et un cruel récit d'émancipation et de violence. Je me jetterai sur le bluray.
Avoir 20 ans dans les Aurès, de René Vautier (1972) 7/10 - Essentiel en tant que document historique, le film garde une certaine force dans sa reconstitution d'un récit situé au coeur de la guerre d'Algérie, vue du coté des appelés.
Oranges sanguines, de Jean-Christophe Meurisse (2021) 7,5/10 - Une cruelle comédie des temps modernes qui donne son meilleur dans certaines séquences de dialogues à la fois hilarants et authentiques dans leur déroulement.
Tin Can, de Seth A. Smith (2020) 3/10 - Difficile de s'intéresser à ce dispositif à bas budget qui joue des infrasons et filtres pour prendre des airs sérieux.
Kôya no Dacchi waifu /
Une poupée gonflable dans le désert, de Atsushi Yamatoya (1967) 6/10 - Yamatoya adopte une forme plus onirique et absurde, rendant son film plus difficile encore à suivre. Le résultat est à la limite de l'expérimental.
Zaï Zaï Zaï Zaï, de François Desagnat (2021) 7,5/10 - L'absurdité du récit est intégrée dans son déroulement, et on se prend vite au jeu de cet univers un peu fou, mais si calqué sur le notre. Certaines séquences sont hilarantes.
Censor, de Prano Bailey-Bond (2021) 7/10 - Le film m'emballe beaucoup au départ, son thème de la censure des films d'horreur est assez riche et passionnant. Mais il bascule dans un mindfuck paresseux, qui évite au récit de devoir trouver une véritable conclusion, ce qui me laisse franchement sur ma faim.
Limbo, de Soi Cheang (2021) 9/10 - Polar hard-boiled qui explore les bas fonds de Hong kong, qu'il magnifie par une superbe photographie noir et blanc.
Ultrasound, de Rob Schroeder (2021) 7/10 - Un film imparfait, mais très ingénieux et qui aborde des thèmes passionnants d'une manière assez originale.
Mad God, de Phil Tippet (2021) 6,5/10 - Si l'aspect visuel de ce film d'animation saisit et impressionne, son intrigue ténue offre l'impression de tableaux superbes, reliés par un bien maigre fil conducteur.
Shitoyakana kedamono /
La bête élégante, de Yûzô Kawashima (1962) 8/10 - L'attrait majeur de ce portrait mordant d'une famille de parasites intrigants réside moins dans son script ingénieux et drole que dans son génial dispositif visuel, déployé pour démultiplier les points de vue sur un décor de huis clos plutôt banal par ailleurs.
Other, Like Me, de Marcus Werner Hed & Dan Fox (2020) 6,5/10 - Ce documentaire sur le groupe Throbbing Gristle et ses membres, sobre sur la forme, traite son sujet de façon riche et éclairante.
Aiyoku no wana /
Piège de la luxure, de Atsushi Yamatoya (1973) 7/10 - Son aspect pinku et son intrigue drolatique sortent le film de l'écueil nouvelle vague pour en faire un objet plus sympathique.
Sary mysyq /
Yellow Cat, de Adilkhan Yerzhanov (2020) 7/10 - Yerzhanov campe un film autour d'un dispositif visuel simple (un objet/individu immobile en premier plan, des paysages derrière), et multiplie les citations filmiques (du
Samourai de Melville à
la balade sauvage de Malick), mais si le film est charmant, il ne parvient pas tout à fait à paraitre sincère...
Dune, de Denis Villeneuve (2021) 7,5/10 - Pari réussi du grand oeuvre transformé en blockbuster, néanmoins sans tout à fait parvenir à y glisser la spiritualité propre au livre qu'il adapte...
Pasqualino, de Lina Wertmuller (1975) 8/10 - Wertmuller parvient, grace au talent de Giancarlo Giannini, ici manifeste, à imbriquer comédie italienne et fresque historique noire, très noire. Le tour de force impressionne et les thèmes du films laissent songeur...
Inexorable, de Fabrice du Welz (2021) 4/10 - Je vais faire mon Flol ici, en disant que plusieurs moments du film m'ont grandement embarrassé tellement ils me paraissaient faux ou mal insérés dans une intrigue par ailleurs très très très classique...
LA Plays Itself, de Fred Halsted (1972) 3/10 - Film porno gay et champêtre, dont je perçois l'intérêt historique majeur, mais l'intérêt artistique assez faiblement...
Sextool, de Fred Halsted (1975) 4/10 - Là encore, je ne suis pas le cœur de cible du film, le porno gay n'étant pas spécialement dans ma comfort zone, mais je lui reconnais un sens des situations et une inventivité plutôt intéressante.
Coffin Homes, de Fruit Chan (2021) 5,5/10 - Chan nous construit un étrange mélange entre film de fantômes et récit social sur le cout de l'immobilier à Hong Kong. Dépaysant.
Sary mysyq /
Yellow Cat, de Adilkhan Yerzhanov (2020) 7/10 - Dans ce film bourré de références filmiques (du
Samourai de Melville à
la balade sauvage de Malick), on peut trouver le film charmant, quoique limité par un recours à des dispositifs filmiques systématiques...
Flickorna, de Mai Zetterling (1968) 5/10 - Manifeste féministe qui prend appui sur une tournée de théâtre, mais peine à s'intéresser à ses personnages...
Saloum, de Jean-Luc Herbulot (2021) 8/10 - Malgré quelques faiblesses, ce film se regarde avec gourmandise, bourré de trouvailles et d'idées ludiques, qui élèvent les séquences dialoguées comme les scènes d'action. Herbulot nous offre un film de genre africain qui a digéré ses influences et exploite ses mythes avec gourmandise et ingéniosité. Coup de coeur.
Lamb, de Valdimar Jóhannsson (2021) 8,5/10 - Lamb inscrit son récit dans un cadre géographique sublime, et l'on se prend au jeu d'un film bati sur quelques idées simples et des personnages solides, imbriqués dans un récit sombre... Poignant.
Cowboy Bebop, le film, de Shin'ichirô Watanabe (2001) 6/10 - Un anime SF à l'animation fluide et visuellement réussi, mais qui manque singulièrement de tension pour un récit d'attentat planétaire déjoué...
The Spine of night, de Philip Gelatt & Morgan Galen King (2021) 7/10 - Creusant sans génie la veine de la dark fantasy, ce film d'animation indépendant se regarde avec plaisir.
Le fantôme du Moulin-Rouge, de René Clair (1925) 7,5/10 - Une intrigue ludique, des situations drôles dans lesquelles un fantôme perturbe un conseil des ministres, la fantaisie de Clair trouve ici un sujet idéal.
Nou fo /
Raging Fire, de Benny Chan (2021) 7,5/10 - Dans une filmographie inégale, le dernier film de Benny Chan est plutôt une réussite, un film d'action rythmé et efficace, quoique sans grande surprise.
L'oreille, de Karel Kachyna (1990) 8/10 - Sorte de
qui a peur de Virginia Woolf, mais sous régime soviétique, avec crainte d'être écouté. Le huis-clos est étouffant, la peur se diffuse bien. Un film assez éprouvant mais très réussi.
L'oiseau bleu, de Maurice Tourneur (1918) 7/10 - Une illustration inspirée du conte de Maeterlinck, plutôt élégante (vu sur youtube, dans une copie très très abimée).
The Undertaker and his pals, de T.L.P. Swicegood (1966) 6,5/10 - Sorte de film d'exploitation indépendant, pas spécialement bien mis en scène, le film refuse de se prendre au sérieux et multiplie les moments nonsensiques... Ambiance drive-in garantie !!
La reconstitution, de Lucian Pintilie (1968) 6/10 - Le film a sans doute une grande importance historique, dans sa remise en question de l'autorité roumaine et son portrait d'une justice arbitraire qui officie sur un peuple de grands enfants... Mais le film, par son style nonchalant et erratique, peine à intéresser ou à attraper l'intérêt du spectateur.
La fin de Saint-Petersbourg, de Vsevolod Poudovkine (1927) 8/10 - La propagande filmée à hauteur d'homme fonctionne bien, ici, tant les portraits sont justes et mettent en valeur les hommes avant les systèmes. Très chouette film.
Tout s'est bien passé, de François Ozon (2021) 7,5/10 - On sent que le projet, malgré tout le talent qu'il convoque, est un peu moins personnel pour Ozon, mais l'ensemble est juste et fort bien fait.
Pourris gatés, de Nicolas Cuche (2021) 4/10 - Potacherie un peu grossière, mais qui réunit une jeune bande de comédiens dont l'alchimie fonctionne bien, et reste plutôt sympathique.
Délicieux, d'Eric Besnard (2021) 7,5/10 - Un excellent sujet, une photo assez réussie, globalement un film fort sympathique, quoiqu'encombré par une sous-intrigue policière inutile. La période est ici très bien traitée, et on en sort affamé...
Le sommet des dieux, de Patrick Imbert (2021) 4,5/10 - Lent et répétitif, le film traite bien son sujet, mais peine à éviter clichés, de même que la monotonie visuelle de ce type de sujet.
Clash, de Raphaël Delpart (1984) 4/10 - Sorte de tempête sous un crâne, où se mélange psychanalyse de comptoir et ambiance fantastique. Certains éléments d'ambiance sont assez réussis, mais l'ensemble reste foutraque et à la limite du compréhensible par moments.
The Hoodlum, de Sidney Franklin (1919) 8/10 - La petite fille riche se transforme pour s'intégrer dans les faubourgs populaires. Mary Picford révèle ici son talent pour la comédie, que je ne lui soupçonnais pas développé à ce point. Quel talent !! Le film est un régal de bonne humeur et de dynamisme.
Demonic, de Neill Blomkamp (2021) 3/10 - Rien ne marche dans ce film absurde où personne n'agit logiquement... On aurait pourtant aimé voir ces prêtres catholiques "black ops" en action, mais c'eut été un autre film. En tout cas, Blomkamp n'a jamais fait aussi mauvais.
Loups-garous /
Werewolves within, de Josh Ruben (2021) 4/10 - Sorte de whodunnit dans une cambrousse enneigée, où un vague sous-thème écologique vient nourrir des dialogues peu inspirés...
FILMS REVUS:
Le magnifique, de Philippe de Broca (1973) 8/10 - Révision hilare devant les meilleures séquences, Lefebvre en électicien, le R qui disparait, le dernier duel avec Karpov... Un peu de réconfort pour se remettre du départ des grands fauves...
Films des mois précédent
- Spoiler (cliquez pour afficher)
- Janvier 2021 = Tian mi mi / Comrades: Almost a Love Story, de Peter Chan (1996)
Février 2021 = Une famille syrienne, de Philippe Van Leeuw (2017)
Mars 2021 = Peking Opera Blues, de Tsui Hark (1986)
Avril 2021 = Den Enfaldigen Morderen, de Hans Aldredsson (1982)
Mai 2021 = La loi de Téhéran, de Saeed Roustayi (2019)
Juin 2021 = Les enfants nous regardent, de Vittorio de Sica (1944)
Juillet 2021 = Titane, de Julia Ducornau (2021)
Aout 2021 = Kladivo na carodejnice / Witchhammer, de Otakar Vávra (1970)