Supfiction a écrit :
Jeannette aussi était « plus qu’original »..
Alors moi rester méfiant. Surtout que Christophe, je l’ai vu à l'Olympia une fois, dans le genre lucy in the sky, il en tient une bonne.
Lucy in the Sky en Ferrari à plus de 200 sur les quais de Seine? Je me souviens d'un gros délire sur le fait qu'il étudiait le son au passage sous les différents ponts au milieu de la nuit

Il a surtout perdu et bien cassé sa voix et à l'Olympia (en CD, je ne vais pas aux concerts), il fallait être fan et nostalgique. Mais professionnellement, il a toujours été reconnu comme un grand. Et ici, il livre une partition discrète qui colle bien au sujet. Et les chansons sont plus des récitations de textes de Peguy que des envolées pop 80.
Jeanette, je l'ai pas vu, ça m'avait fait très peur. Ici, je pense que ça colle plus à l'histoire et il y a de très belles mises en scène. La bataille de Paris remplacée par une chorégraphie à cheval ( et de haut niveau, je pense m'y connaître assez pour pouvoir l'affirmer), c'est une très belle idée. Et la cathédrale d'Amiens, son labyrinthe au sol noir et blanc, ses stalles, ses décors XVIIe qui ne sont pas cachés mais au contraire mis en valeur....Non, c'est très original mais ce n'est pas ridicule.
Cela dit, je le déconseille fortement à Pomponazzo. Faut quand même être un minimum sensible au sujet pour que ça ait une chance de passer
J'édite parce que je voulais revenir sur un détail qui montre le travail de Bruno Dumont, quoiqu'on pense du film. Son idée de remplacer une bataille par une chorégraphie, ça, même Bresson ne l'a pas fait dans
Lancelot du Lac. Bresson a fait bien mais petit avec les moyens dont il disposait. Ici, Dumont te fait une scène de premier ordre. Les chevaux sont nickels, les cavaliers sont super bons (ne pas voir leurs gueules avec les uniformes d'époque, enfin plus ou moins d'époque, mais ce sont leurs jambes qu'il faut regarder). Pour un néophyte, le travail des jambes peut être remarquable. Pour les mains, il faut être plus connaisseur, ça ne se voit pas. Sauf les brides, qui ne sont pas d'époque. Mais pour mener un cheval au combat, il fallait le travail des mains, même sans les brides, qui sont venues plus tard, au XVIIIe. Et quand Jeanne s'approche au contact des anglais, ce n'est évidemment pas elle qui monte, parce que pour te faire un pas, à l'allure du galop (je ne parle pas de vitesse, bien au contraire, mais de pas après pas du cheval), il faut beaucoup d'expérience. Et Dumont, à ma connaissance, n'est pas cavalier. Il a l'œil du maître et sait ce qu'il veut obtenir. Et le ballet équestre est grandiose. Si je ne m'abuse (j'ai lu peu de critiques), il a obtenu le travail de la Garde Républicaine sur son film pour ces scènes là. Ça se voit.