Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méconnus

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Chip
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méconnus

Message par Chip »

Encore un film, dont il faudra se contenter, hélas, de lire , ici, le compte rendu, un DVd me semble un vain espoir. La bimbo bien carénée, je l'ai vue aux côtés de Janet Leigh dans " Who was that lady ? ", sans que sa plastique porte ombrage à la sublime Janet.
C'est dingue le nombre de films dans les années 50-60, ayant les voitures (ou les motos) comme thème central, souvent avec une policière et de jolies et jeunes starlettes comme Mara Corday et Mamie Van Doren (les plus connues), mais aussi Lori Nelson, Leigh Snowden, Kathleen Crowley, Yvonne Lime, Lita Milan, pour n'en citer que quelques unes. Ces films mettant en scène une certaine jeunesse américaine, ne sont pas vraiment des films noirs, car plus axés sur le réalisme social de l'époque, mais parfois, ils sont classés comme tels (the wild one, hot rods to hell, the wild ride, young and wild, running wild) , les mots young et wild revenant très souvent.
J'ai un intéressant bouquin sur ce genre de films :
" The I was a teenage juvenile delinquent " de Alan Betrock, éditeur Plexus- London, 1986.
Même avis pour " Hell drivers " d' Enfield.
kiemavel
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méconnus

Message par kiemavel »

Oui mais comme tu l'as compris, même si son titre peut évoquer ce genre de films dont tu livres une courte liste, Hot Cars n'en est pas un du tout.
Par contre, n'ayant longtemps croisé que ce titre trompeur, je l'ai cru :wink:

Je connais très peu de films parmi ceux que tu cites. Je me méfie un peu de ce sous genre qui n' a pas donné que des réussites, loin de là, surtout par la suite car dans les 60th et 70th il a du s'en tourner à la peine des daubes avec voyous motorisés harcelant ou enlevant d'honnêtes citoyens et violant leurs filles. Je me rappelle d'une époque où ça pullulait dans les rayons de plus d'un loueur de vidéos. Bon, les ancêtres que tu cites restaient très loin de ça :uhuh: ... Tout en écrivant, parfois je réfléchis (si, si) et là je viens de me faire un comparatif débile similaire avec le film de " prison pour femmes", et là pareil, on peut faire le constat qu'il y a un monde d'écart entre les films des années 50 : Caged de Cromwell. Women's Prison de Seiler .... et la multitude de conneries des années 60 et 70, tournées en Italie ou aux States dans ce genre là.

La jeunesse américaine rebelle -voire délinquante- c'est un thème en soit qui a été très exploité aux USA, au moins depuis les années " gangsters ", les années 30. Avec un retour dans les années 50 qui a donné évidemment de très bons films réalisés par des grands (Ray, Brooks, etc ...). Puis ce fut repris par de bons metteurs qui signèrent d'honnêtes réussites. il y eut bien des acteurs plusieurs fois employés dans de tels rôles : Cassavetes, Tony Curtis, Barrymore Jr., John Saxon, Vic Morrow, Richard Jaeckel, Sal MIneo, Stanley Clements ... mais les films en question sont parfois sans intérêt, voire pénibles, que l'on y montre de jeunes voyous motorisés ... ou plus rarement à cheval : The Plunderers (La rançon de la peur) ou plus fréquemment des rases bitumes terrorisant une famille, leur quartier ou leur pauvre parent. Même de bons metteurs en scène, on tourné des co....ries dans ce genre là. Je pense à Phil Karlson et son Key Witness, avec notamment Dennis Hopper parmi les jeunes loubards. Il faut admettre quand même que certains sont plus indulgents que moi pour ce film (il figure dans ce topic. Voir l'index ... que je n'ai d'ailleurs pas mis à jour depuis bien 2 ans :oops: )

Sinon, ton " I was a teenage juvenile delinquent " de Alan Betrock, m'intéresse aussi fortement. Toi, c'est avec ta collection de bouquins que tu commences à " m'énerver " :wink:
Chip
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méconnus

Message par Chip »

Cool :) j'avais trouvé ce bouquin (in english) à la Fn..ce qui m'avait étonné. Il y a pas mal de reproductions d'affiches et d'analyses , on y parle bien sûr de "Rebel without a cause ", " the wild one ", " cry tough (la fin d'un voyou), "the blackboard jungle " et aussi de films typiques de la fin des sixties : " the trip", " psych-out "," Mary Jane "," the wild angels ". Un oubli( ?) : "Easy rider ".
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The Man is Armed !

Message par kiemavel »

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The Man is Armed ! (Cet homme est armé) de Franklin Adreon. Produit par Edward J. White pour Republic Pictures (1956). Scénario de Robert C. Dennis et Richard H. Landau d'après une histoire de Don Martin. Directeur de la photographie : Bud Thackery Musique : R. Dale Butts

avec Dane Clark (Johnny Morrison), May Wynn ( Carol Wayne), William Talman (Hackett), Barton MacLaine (Le Lt. Coster), Robert Horton (Le Docteur Michael Benning)

Tout juste sorti de la prison de Saint Quentin où il a injustement purgé une peine d'un an pour vol, l'ancien chauffeur routier Johnny Morrison (Dane Clark) est ramené en ville par Egan, un chauffeur travaillant lui aussi pour la Coastal Trucking Association dont l'agence où travaillait Johnny est toujours dirigée par Hacket (William Talman). Avant d'être amené chez son ancien patron, Johnny demande à être secrètement déposé en ville. Il se rend chez Lew, un autre ancien collègue qu'il suspecte d'être le mouchard responsable de sa condamnation et le tue accidentellement. Rejoignant le dépôt de camions, il y retrouve son ex petite amie Carol, secrétaire de l'agence, et Hacket qui lui révèle qu'il était le véritable responsable de sa condamnation mais qui lui propose un gros coup pour se racheter. Johnny est très vite soupçonné d'être le responsable de la mort de Lew et il est surveillé par le Lt Coster (Barton MacLane) ...
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Dane Clark, épisode 6 + 4
Dans le dernier film noir que Dane Clark aura tourné avant son passage à la télévision (1) et surtout au théâtre, il incarnait peut-être le plus sombre des personnages qu'il aura eu à personnifier dans un film noir et ceci dans un récit où la violence allait crescendo jusqu'à un final sordide où l'agonie et la mort était montrées de manière très crues et où on ne nous épargnait pas les spasmes de douleur et l'ultime plongeon le nez dans la poussière. Un final qui rappelait -entre autres – celui de He Ran All the Way (Menace dans la nuit), dernier film noir – et dernier film tout court – de John Garfield, ami de Dane Clark auquel il aura parfois été comparé.

Au delà du thème de l’innocent pris dans un engrenage inéluctable de violences qui l'amènent irrémédiablement à une fin brutale, en arrière plan il y a surtout le thème de la prison qui détruit et rend fou, sans que jamais cela ne soit exprimé d'une quelconque manière ; par Johnny ou par une voix off redondante par exemple, mais tout simplement on nous donne à voir un homme enragé. Il agresse d'abord Lew, son ancien collègue qu'il avait remplacé au pied levé pour le transport de marchandises volés qui lui avait valu jadis sa condamnation et le tue, certes accidentellement (beau vol plané depuis le 4ème étage) mais d'emblée sa méthode pour obtenir des éclaircissements de la part du pauvre type innocent ne laissait guère d'autres choix à cet homme que celui d'en découdre.
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Par la suite, c'est le collègue routier qui l'avait ramené à Los Angeles qui se fait démonter … avant que ce ne soit au tour du jeune interne en chirurgie qui avait engagé des tactiques d'approches auprès de son ex fiancée Carol … Bref, Johnny est très énervé ! On le serait à moins. Il faut dire aussi que l'ex brave type cherche les ennuis et est très mal entouré. Il est soupçonné d'un crime par un Lt de police expérimenté et tenace. Son alibi repose sur le faux témoignage d'un type nerveux et cuisiné par le dit policier et surtout il devient le second d'une crapule qui escroque sa compagnie et planifie de dévaliser une société de transport concurrente (Le rôle est tenu par William Talman qui devait visiblement exiger par contrat d'être le plus glauque possible, image de marque oblige …). D'un autre coté, quand on a plus rien à perdre, on ne crache pas sur 100 000 $. C'est ce que lui promet Hacket sur le gros coup qu'il a soigneusement planifié et qu'ils préparent avec 3 complices. Une condition : pas de coup de feu ! Raté ... D'ailleurs, le coup de feu malencontreux en entraîne d'autres mais probablement que les trahisons étaient de toute façon planifiées elles aussi.

Au milieu de cet enchaînement violent, une seule parenthèse, la succession de séquences marquant les retrouvailles entre Johnny et sa fiancée de longue date que scénariste et metteur en scène ont eu la bonne idée de regrouper au centre du film. Malgré que la petite Carol, secrétaire de la boite de transport … en éprouve, quelques transports, pour le prometteur Mike Benning, un jeune interne en chirurgie, elle est demeurée quand même fidèle à Johnny, probablement par loyauté, et même peut-être encore par amour bien qu'elle perçoive parfaitement le changement de personnalité de son compagnon. Car malgré le retour sur les lieux familiers du couple, ceux d' avant la rupture carcérale : la plage du couple, le restaurant du couple, la chanson du couple, le lit du … (ça a du être coupé au montage), même au cours de cette journée idyllique, l’extrême tension de Johnny va se manifester quand il va se mettre au piano et marteler violemment les touches de l'instrument sur lequel il joue pourtant " leur" mélodie pour ne pas entendre l'évocation par Carol des souvenirs des jours heureux, incommodant ainsi la clientèle du restau, attirant leur attention et entrainant la gêne de la jeune femme. Jolie petite séquence.
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Autre idée intéressante et bien exploitée par la mise en scène, celle de faire se dérouler une partie de l'action dans la ferme familiale de Hacket, cette pauvre ferme où ses parents, pour lesquels il éprouve encore une forme de mépris, sont enterrés … Cela dit, en dehors de quelques séquences éparses, la mise en scène n’apporte pas de plus-value à ce bon scénario. Autre (s) point (s) faible (s) : l'absence de travail sur la photographie et l'interprétation de May Wynn, vraiment pas à la hauteur d'un Dane Clark remarquable. Sinon, cette petite série B mérite bien un coup d'oeil. Cela dit, dans l'immédiat, en attendant une hypothétique restauration, pour celui là aussi il faut se contenter des copies médiocres disponibles. Vu ' à peu près ' en vost.

Pour finir, un mot sur la modeste carrière de Franklin Adreon qui travailla essentiellement pour la télévision, principalement sur des séries western. Mais auparavant, il débuta par des Serials produits par la Republic et signa quelques longs métrages. Un western : Hell's Crossroads (Le carrefour de la vengeance) avec Stephen McNally, Peggie Castle :oops: et Robert Vaughn. Pas vu pour cause de copie abimant les yeux
Et quelques films noirs :
No Man's Woman (1955), le meilleur des 3 Adreon que j'ai vu. Et Marie Windsor y est impériale dans le rôle principal.
Terror at Midnight (1956), honnête film policier avec en vedette Scott Brady enquêtant sur un trafic de voitures volés. Un "Hot Cars" bis avec beaucoup de bons seconds rôles dont Percy Helton, plus vieux vicieux que jamais.


(1) Pendant la décennie suivante, il ne tourna presque plus pour le cinéma, tout juste peut-on signaler le très bon western » : Outlaw's Son
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Visiblement, William Talman qui faisait en général flipper tout le monde dans les salles de cinéma était plus marrant dans les coulisses.
Photographie de plateau : William Talman, Darlene Fields (qui joue la petite amie de Lew) et Robert Horton (qui joue le jeune interne qui courtise Carol)

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kiemavel
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méconnus

Message par kiemavel »

Chip a écrit : 1 oct. 20, 08:31 Cool :) j'avais trouvé ce bouquin (in english) à la Fn..ce qui m'avait étonné. Il y a pas mal de reproductions d'affiches et d'analyses , on y parle bien sûr de "Rebel without a cause ", " the wild one ", " cry tough (la fin d'un voyou), "the blackboard jungle " et aussi de films typiques de la fin des sixties : " the trip", " psych-out "," Mary Jane "," the wild angels ". Un oubli( ?) : "Easy rider ".
J'ignore si c’est sorti par la suite en France mais Psych-out et The Trip, je les ai sur un DVD us de la collection Midnite Movies qui a/avait 2 avantages, les DVD sont toutes zones et sur la plupart des titres, il y avait une vost. Par contre, j'ai ça depuis bien 10 ans mais ... pas vus

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Pour revenir au sujet, puisque tu cites Easy Rider, oublié par l'auteur ; dans la liste des jeunes acteurs plus ou moins abonnés aux rôles de délinquants juvéniles, le jeune Nicholson, à ses débuts, a aussi plusieurs fois joué les punks (si ça se trouve il l'est encore d'ailleurs :wink: )
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méconnus

Message par Chip »

Voilà bien longtemps que l'on n'a pas vu ou entendu parler de Nicholson, je crois qu'il a de gros problèmes de santé. J'ai le dvd de " Psych-out " paru en 2004, uniquement en VF, j'ai également " Hell's angels on wheels ", une seule vision pour ces films, et aucune envie de les revoir, le genre" jeunes rebelles à motos" est pour moi, pas regardable aujourd'hui, sauf pour rire, ce qui est le cas pour " the wild one " où Brando , ses mines affectées et sa casquette ridicule est grotesque , Marvin guère mieux.
Rebelle, Nicholson l'était avec génie dans " Five easy pieces " film que j'ai dû voir quatre ou cinq fois le mois de sa sortie en 1970, mais là ça n'a pas grand-chose à voir avec les quickies de ses premiers films, mais pas sûr que le film est bien vieilli...
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The Big Caper

Message par kiemavel »

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Déjà à sec pour avoir rapidement dilapidé aux jeux le produit d'un précédent vol, Frank Harper propose à son patron un coup ambitieux, le vol de la banque de San Felipe en Californie où à certaines dates 1 million de dollars peuvent se trouver dans les coffres. D'abord réticent, Flood accepte finalement de monter le casse avec une équipe de spécialistes et pour commencer, il envoie là bas Kay, sa petite amie, qui emménage avec Harper, le faux couple nouant progressivement des liens avec le voisinage, notamment le directeur de la banque et sa famille, et même le policier du quartier. Alors que Harper, qui a racheté un garage pour parfaire sa couverture, a parfaitement préparé son affaire, bientôt arrivent en ville les autres membres de l'équipe … 
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The Big Caper, c’est à dire «  le gros coup », comme son titre le laisse supposer, nous montrait la préparation puis l'exécution d'un casse longuement planifié, sujet qui constitue, plus qu'un sous genre du film de gangsters, quasiment un genre à part entière qui avait donné au cours de la décennie plus d'un chef d’œuvre : The Asphalt Jungle (Quand la ville dort), 1950 ; Du rififi chez les hommes, 1955 ou The Killing (L'ultime razzia), 1956 … C’est dire que passant derrière de tels films constituant des aboutissements probablement perçus comme tels à l'époque, au moins parmi les scénaristes, réalisateurs et producteurs, on peut comprendre que l'auteur du scénario ai voulu innover mais parmi les mille et une façons de montrer le ratage du « hold-up du siècle » (le plus souvent pour cause de dissensions au sein des équipes, en cours de route ou plus fréquemment au moment de partager le butin, en raison de la rivalité entre des gangs se disputant le même magot ou bien tout bêtement par pure malchance, comme dans Plunder Road / Hold-up, sorti lui aussi en 1957), il a choisi une option défendable, c’est à dire de sacrifier tout suspense en nous montrant dès leur apparition à l'écran une équipe de casseurs, pour certains pour le moins imprudents, pour d'autres visiblement très perturbés, si bien qu'au bout de 20 min il devient évident que le fameux coup ne peut finir que de manière catastrophique mais si ce qui était écrit poussait déjà probablement le film vers des extrêmes à la limite du vraisemblable, les interprètes et probablement la façon dont ils ont été dirigé a encore accentué l'outrance de ces personnages secondaires qui faisait basculer le film vers la quasi parodie et je pense qu'on ne peut pas ne pas rire, d'un rire navré ou bien complice, en voyant la petite bande de givrés réunie par Flood.
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Flood (James Gregory), le cerveau de la bande visiblement fatigué ou tout simplement lui aussi finalement malade malgré les apparences, est pourtant d'abord montré comme quelqu’un de prudent, méticuleux et intelligent, qui hésite à se lancer dans un trop gros coup qu'il estime trop risqué et qui affirme vouloir éviter d'avoir recours aux armes et à la violence … La suite prouvera que cette personnalité esquissée n'était qu'une façade mais qu'elle que soit les failles du personnage dont on aura plusieurs aperçus par la suite, jamais les développements ultérieurs n’invitent à le percevoir comme quelqu'un d'autodestructeur, ce qui expliquerait ses choix suicidaires concernant la constitution de l'équipe ou même les préparatifs du casse où d'emblée il prend des décisions risquées.
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Car bien que Harper (Rory Calhoun) respecte Flood, le considère comme son mentor et semble loyal, il est toujours risqué d'installer sa petite amie avec un homme plus jeune et plus ouvertement séduisant que soi. C'est Kay (Mary Costa) qui commence par se déclarer et Harper qui va dans un premier temps la repousser. Mais les mois passants, la situation pourra évoluer …
Cette période d'infiltration du faux couple au sein de la petite communauté de San Felipe donne au film, dans ce qui pourrait apparaître à priori comme son ventre mou, en réalité ses meilleures séquences car si le but initialement visé était de connaître les habitudes des habitants et faire la connaissance du banquier afin de recueillir tous renseignements utiles, les deux étrangers se faisant passer pour un couple normal de la classe moyenne vont tour à tour être finalement séduit par cette vie confortable et sûre. C’est assez vite la moll qui va exprimer sa lassitude pour son existence vaine de femme entretenue et cette expérience imprévue de faux bonheur conjugal va lui donner des idées. Harper ne va d'abord exprimer que de l'ironie pour cette aspiration et une sorte de mépris pour leurs nouvelles relations dont, en tout cas, il n'envisage absolument pas pour lui même le mode de vie mais il va finir par sembler être séduit lui aussi par la normalité de ces vies rangées où l'on se retrouve le soir ou le week-end autour d'un barbecue, pour un pique-nique et il va même finir par faire des parties de pêche avec le policier local ou sembler trouver plaisir à jouer au Scrabble avec « son » banquier !
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Mais c'est surtout le rapprochement longtemps repoussé avec Kay qui va probablement avoir une influence sur une conversion du charmant mauvais garçon que certains spectateurs pourraient considérer avec un brin d'ironie quand bien même, sans préciser trop, certains détails sonnaient très juste quant à la volonté de Kay de devenir une femme d'intérieur et si certains dialogues ne manquaient pas d'acuité et de sensibilité pour montrer ce basculement successif puis concordant des deux personnages vers davantage de respectabilité. Mais brusquement, tout ce coté sérieux et tenu du récit volait en éclat dès l'arrivée des complices du trio de base du gang, même si déjà au sein du dit trio, l’annonce par Kay de son intention de rompre avec Flood dès le casse accompli va tendre la relation entre les deux vieux amis, quand bien même à ce moment là, le faux couple en est toujours un. Mais le ton du film bascule vraiment avec l'arrivée des autres membres du gang …

Passe encore pour le vieux Dutch (Florenz Ames), le perceur de coffres en retraite depuis 10 ans (mais qui le soir de l'exécution du casse semble encore bien plus rouillé et fatigué que ça), c’est surtout quand se pointe Zimmer (Robert H. Harris) puis Roy (Corey Allen) que les choses se gâtent franchement. Le premier se présente à la porte du faux couple, en sueur, les yeux mi clos pour cause de très mauvaise vue et ayant l'air de sortir tout juste d'une poubelle. La première chose qu'il réclame, c’est une bouteille de gin (dans presque toutes ses scènes, soit il picole, soit il réclame de l'alcool). Quand Harper le promène en ville pour lui faire voir les lieux, l'autre s'illumine soudain en voyant le nombre de beaux bâtiments qu'il serait si tentant de faire sauter ou de voir brûler et, de retour à la maison, une fois seul, on le voit griller une allumette avec un regard de malade atteint de plus d'une maladie mentale incurable ! Bref, le spécialiste en explosifs est un pyromane alcoolique et complètement cinglé (et son interprète en fait des caisses, mais des caisses …). Si j'ai une preuve ? Plusieurs même :
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Quant à Roy, il a été recruté pour sa force et sa jeunesse (il doit casser un mur le soir du vol) mais le jeune homme aux cheveux blond platiné et ras est aussi perturbé que le précédent. Dans sa première scène, cet adepte de la culture physique, obsédé par son corps et sa santé commence par reluquer Kay de manière inquiétante puis se rapproche d'elle et lui demande de toucher son biceps bandé (tout le monde suit ? Tu sens comme il est gros ? ), avant de faire une démonstration grotesque de sa force. Cette séquence a une suite immédiate encore plus croquignolesque quand Flood interroge Roy sur son attitude avec sa compagne, lui rappelant que les femmes lui ont causé bien des problèmes (violence ? Viol ? ) et quand le très perturbé jeune homme lui raconte ce qui s’est passé, Flood, qui visiblement jubile intérieurement durant toute la confession, anticipant en parfait sadique ce qui va suivre, finit par corriger Roy après avoir hésité entre la corde et le ceinturon ! Sado-masochisme, homosexualité refoulée de Flood, plus que suggérée … le scénariste n'a pas lésiné sur les moyens et le jeune acteur, qui débuta au cinéma chez N. Ray, passe lui aussi inaperçu :uhuh: :
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Quant au dernier, Harry (Paul Picerni), s'il est moins ouvertement tordu que les deux précédents, ce n'est pas non plus une lumière car pour se mettre au vert avant le casse, il ne trouve rien de mieux que de ramener la dernière poule levée dans une boite, laquelle est en revanche absolument hilarante car la bien nommée Doll (Roxanne Arlen) en fait aussi beaucoup en fille facile se pendant au cou du premier venu (Flood a droit à un gloussement et un : «  You're Cute ! «  quand elle comprend qu'elle a affaire au chef de la bande) et elle se montre plus tard bien stupide et imprudente quand elle s'adresse à Flood en lui disant qu'elle a compris ce que toute la bande faisait là et réclame sa part du butin pour prix de son silence. Roxanne Arlen m'a immédiatement fait penser à Jean Hagen à laquelle elle ressemblait, mais malheureusement plus à la Jean Hagen de Singin' in the Rain que celle de The Asphalt Jungle.

Je ne dis rien des péripéties de la partie finale sinon que le déroulement du casse en lui même … ne casse rien et que de manière très prévisible en raison de ce qui précède, Harper n'y tient pas le rôle neutre prévu pour lui (le soir du casse, le faux couple est invité à un barbecue chez le banquier) car c’est au cours de la soirée qu'il apprend que le fils de son hôte et les autres enfants de l'école doivent répéter des chants sur le lieu même où une explosion de diversion est programmée. C’est cet imprévu qui va le faire définitivement basculer – même si la fin est ouverte – du coté de la respectabilité.
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A la fin de la projection de ce film déroutant c'était la déception et l’agacement qui dominait devant ce que j'estimais être un beau sabordage du sujet tant même le personnage interprété par l'excellent Character actor qu'était James Gregory devenait presque ridicule mais finalement, avec un peu de recul, je retiens aussi le fun occasionné par les débordements comiques imprévus dus aux excès de certains des comédiens et de leurs personnages. Dommage quand même car le travail du grand directeur de la photographie Lionel Lindon était remarquable et la belle musique jazzy d'Albert Glasser faisaient de ce film noir plutôt du haut de gamme pour le duo de producteurs de séries B Howard Pine et William C. Thomas. Le metteur en scène Robert Stevens est surtout connu pour son travail à la télévision. Il réalisa notamment 44 épisodes de Alfred Hitchcock présente, c’est à dire plus que n'importe quel autre cinéaste. Pour le cinéma, il fut beaucoup moins productif, réalisant 2 autres films criminels ; 1 pas bon : Never Love a Stranger, 1958 et 1 pas vu : I Thank a Fool (Choc en retour), 1962, avec Susan Hayward et Peter Finch. Vu ' à peu près ' en vost.

Final :
Chip
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méconnus

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2 étoiles ((sur 5 ) dans " film noir guide " de Michael F. Keaney. Et cette phrase: nothing special, but enjoyably camp.
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Homicide (1949)

Message par kiemavel »

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Brad Clifton, un ouvrier agricole cherchant un emploi dans les plantations d'agrumes près de Glorietta Springs, se présente au ranch Webb et tombe sur 2 hommes penchés sur le cadavre du fermier, venant manifestement de le tuer. Il cherche à s'enfuir mais aussitôt rattrapé, victime de leurs intimidations et acheté, il accepte de témoigner pour accréditer la thèse de la mort accidentelle avancée par les tueurs. Ayant convaincu les autorités locales, il repart pour Los Angeles en auto-stop et est immédiatement pris par Andy, un complice des assassins, lesquels attendaient son départ. Le lendemain, on le retrouve pendu dans la chambre d'une pension bon marché. Appelé à mener l'enquête de routine suivant normalement un suicide apparent, le Lt. Landers en vient très vite à soupçonner un meurtre et contre l'avis de sa hiérarchie, prend en charge personnellement l'affaire pendant ses congés …
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Un petit policier procédural sans moyens mais bien fichu, bien réalisé, bien joué et au final, même s'il est probablement très vite oubliable, c'est un court film policier sympathique qui fait passer un bon moment. Scénariste et metteur en scène ne traînent pas et il en faut peu à Landers (Robert Douglas) pour comprendre que Brad Clifton (Warren Douglas) a été pendu : un numéro d'immatriculation de la marine américaine tatoué sur son avant-bras … mais un nœud bâclé et ayant prolongé son agonie. Pas normal … Un rapide coup d’œil à la chambre voisine occupée la nuit précédente par un homme arrivé en même temps que la victime où il trouve un comprimé et une boite d'allumettes provenant du Glorietta Spring Hotel … et le voilà bientôt au labo, ancêtre des laboratoires scientifiques des séries modernes. Mais vraiment un ancêtre : 20 m2, un microscope et un chimiste mais là, comme il s'agit d'identifier ce qui s'avère être un cachet de saccharine, ça suffit ! Bah … l'assassin est peut-être diabétique et là dessus il part pour la station balnéaire et son hôtel réputé où il a tôt fait de découvrir que le marin y avait récemment témoigné lors d'une enquête sur la mort d'un agriculteur local. Les deux morts violentes semblant liées, le flic se faisant passer pour un agent d'assurances va fouiner et trouver sur la scène de crime de l'orangeraie un petit morceau de câble téléphonique sectionné par le tracteur de l'agriculteur peu avant sa mort …
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Bref, avec une boite d'allumette, un petit cachet, un bout de câble téléphonique de 15 cms et son très grand sens de l'observation, le Sherlock Holmes de la police de LA fait des miracles. C'est vraiment ainsi qu'il est surnommé par son supérieur, peut-être que la moquerie est aussi une allusion au fort accent britannique de l'interprète du rôle, accent que dans le film on attribue aux origines canadiennes du flic. Mais Robert Douglas était bien anglais et ce spécialiste des rôles de méchants est ici tout en charme et en élégance. Ce sont même les interactions entre Landers et les personnages secondaires dans des échanges très bien écrits et souvent assez amusants qui donnent à ce qui serait, sans ces petits plus une enquête policière sans grand intérêt tout son charme. Cela commence avec la logeuse de L.A (formidablement interprétée par Esther Howard), femme sans grâce surprise par les amabilités du flic, lequel flirte encore plus ouvertement avec Jo Ann (Helen Westcott), la marchande de cigarettes de l'hôtel de Glorietta Spring, avec laquelle vont se tisser des liens durables et de plus en plus resserrés. Par ailleurs, elle l'aide à plusieurs reprises à éclaircir le mystère. Plus Landers se rapproche de la vérité et plus il est évidemment sous la menace des tueurs, lesquels sont toujours dans le secteur : Nick Foster (Richard Benedict), Pete Kimmel (John Harmon) et, aux premières loges, Andy (Robert Alda), le plus présent à l'écran … et celui avec lequel la confrontation finale aura lieu (durant laquelle le diabète dont souffre Andy sera habillement exploitée). Ce final, c’est d’ailleurs à peu près le seul moment où Jacoves ce sera un tant soi peu mis en valeur par sa mise en scène sinon étonnamment terne par rapport à celle de son autre film présenté quelque pages en arrière dans ce sujet (Embraceable You)
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Dans le casting figurait aussi, dans des petits rôles, 2 anciennes gloires du temps du muet : Monte Blue (le shérif) et Creighton Hale, ex partenaire de Pearl White (le réceptionniste de l'hôtel). Vu ' à peu près ' en vost.
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Parmi les méchants, un acteur qui aurait pu passer pour un frère de Cary Grant, Robert Alda.

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Dernière modification par kiemavel le 14 oct. 20, 00:49, modifié 1 fois.
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méconnus

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Chip a écrit : 11 oct. 20, 14:48 2 étoiles ((sur 5 ) dans " film noir guide " de Michael F. Keaney. Et cette phrase: nothing special, but enjoyably camp.
Camp, oui mais justement l'aspect Camp et la folie de certains des membres du gang faisaient de ce film un special au contraire
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méconnus

Message par Chip »

" Grâce au scénario de William Sackheim , HOMICIDE présenta un peu plus d'intérêt que n'en comportait généralement ce genre de film ". (la fabuleuse histoire de la WB- Clive Hirschhorn). Brion dans son encyclopédie se fend de deux lignes enthousiastes :)
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méconnus

Message par kiemavel »

Grace au scénario, plus qu'à la mise en scène ou à la qualité de la photo, oui, mais grâce aussi aux comédiens. J'ai vraiment bien aimé Robert Douglas en flic charmeur et le couple qu'il forme avec Helen Wescott, actrice assez peu connue mais qu'on a quand même vu dans des rôles de premier plan dans de grands westerns

J'ai moins de bouquins de cinéma que toi :wink: mais je les ai ces deux là. Le résumé de Patrick Brion est absolument exact (même un peu trop) et il est effectivement positif, bien que trop évasif : " Le charme et l’efficacité de la série B. Peu d'acteurs très connus mais une intrigue qui se suit avec beaucoup d’intérêt "

Par pure coïncidence, le film qu'il critique ensuite : The House Across the Street de Richard L. Bare a été édité aux USA par WB en double programme ... avec Homicide. Évidemment les deux films sont en vo sur cette galette éditée en 2012. Par contre, en ce qui concerne le film de Bare, PB ne dit pas que c'est moins un film noir qu'une comédie policière assez ratée
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par Jeremy Fox »

kiemavel a écrit : 15 janv. 13, 21:32 --------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

THE TRAP. DANS LA SOURICIÈRE. Norman Panama. 1959

Avec Richard Widmark (Ralph Anderson), Lee J. Cobb (Victor Massonetti), Earl Holliman (Tippy Anderson), Tina Louise (Linda Anderson) et Lorne Green (Davis)
En Combo BR/DVD chez Rimini le 20 janvier 8)
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par Supfiction »

Jeremy Fox a écrit : 16 oct. 20, 15:09
En Combo BR/DVD le 20 janvier 8)
:D
chez Rimini
:(

Ça reste une bonne nouvelle.
kiemavel
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The Tattooed Stranger - 1950 - Edward Montagne

Message par kiemavel »

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Alors qu'il promène son chien dans Central Park, un homme découvre le cadavre d'une femme tuée par balle abandonné dans une voiture. L'inconnue ne porte aucun élément d'identification en dehors d'un tatouage au poignet. Le chevronné inspecteur chargé de l'enquête se voit imposer un jeune collègue tout droit sorti du laboratoire scientifique de la police pour la première fois affecté à une enquête de terrain. Les différents indices recueillis et le soutien d'une jeune chercheuse en botanique font progresser l'enquête ...
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The Tattooed Stranger est un court (64 min) policier « procédural » présentant, en partie sous une forme pseudo documentaire, les méthodes policières de l'époque. La victime, dépourvue de papiers d'identité et ayant été défigurée par une décharge de carabine tirée à bout portant, les enquêteurs vont ratisser les lieux de la découverte du corps pour recueillir tous les indices possibles et une partie de l'action va consister à nous montrer l'exploitation de ces éléments matériels. Du coup, ce petit policier pourrait se résumer à une sorte d’ancêtre des séries tv, du type Les experts - ancêtre dont il serait l'un des plus proches parents - s'il n'y avait tous ces extérieurs montrant un New-York populaire probablement en grande partie disparu. La recherche de l'identité de la victime et de son assassin entraîne les enquêteurs dans Manhattan, le Bronx et Brooklyn ; et plutôt dans leurs bas-fonds : dans des immeubles vétustes, des terrains vagues, les sous sols d'une morgue, chez des tatoueurs de la zone, dans un cimetière et une fabrique de pierres tombales attenante, des bars et des restaurants où la police n'est pas particulièrement la bienvenue, tout un environnement urbain que l'on a parfois vu mieux exploité par la mise en scène (par Dassin, par Kazan, etc …) mais qui fait aussi le prix de ce petit film.
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Autre attrait, le duo de flics dont la rivalité complice est plutôt amusante. Frank Tobin (John Miles) est un jeune détective qui a étudié à l'université et qui était jusque là affecté au service de la police scientifique de N-Y. Quand il est imposé pour épauler le Lieutenant Corrigan (Walter Kinsella), un vieux briscard du département des homicides, celui ci râle qu'on lui impose un jeunot qui plus est provenant des bureaux et du labo et il le surnomme «Louis Pasteur» :mrgreen: . Du coup, pour montrer sa compétence, l'un tente d'imposer ses méthodes scientifiques quand l'autre ironise à son sujet comptant sur l'enquête classique de terrain mais le vétéran est probablement secrètement intimidé par la recrue plus savante qu'il le l'est puisqu'il ne cesse de l’aiguillonner. Tobin gagne finalement le respect de Corrigan quand il lui sauve la vie à la morgue après que ce dernier ait surpris un homme armé d'un couteau près du cadavre à peine autopsié de l'inconnue. Les deux policiers le prennent alors en chasse dans les sous sols de l'établissement et c'est Tobin qui finit par l'abattre alors que l'inconnu allait poignarder son collègue. Corrigan reconnaît alors l'agresseur, connu pour être un déséquilibré et il en conclu que l'homme avait du être engagé par le tueur pour découper le tatouage de la morte pour empêcher encore un peu plus son identification ! Car dans notre histoire, le tueur est en réalité encore plus chasseur que chassé et il est omniprésent dans le sillage des enquêteurs …
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Autre attrait, l'arrivée dans l'enquête d'un élément féminin en la personne d'une chercheuse en botanique du muséum d’histoire naturelle contactée pour identifier l'origine d'une touffe d'herbe étrangère au parc. Elle se joint à l'enquête et évidemment une idylle avec le plus jeune des 2 inspecteurs se noue sous le regard bienveillant et ironique - toujours – de l’aîné. Enfin, je signale aussi quelques bonnes « lignes », notamment celle ci énoncée par Johnny Marseille, un tatoueur qui se fait appeler le « Electric Rembrandt » :wink: Quand les inspecteurs lui montrent une photo de la morte et son tatouage, il dit :
She Appears Dead. Always makes me Feel sad to See a Tattooed Corpse. You Know, no Artist Like to Think about his Work being Buried. (Elle semble morte. Ça me rend toujours triste de voir un cadavre tatoué. Vous savez, aucun artiste n'aime penser que son travail va être enterré).

Dans les années 30 et 40, Edward Montagne a d'abord été assistant sur une vingtaine de films avant de conjointement se lancer dans la réalisation et de produire, essentiellement pour la télévision. Il débuta dans le documentaire avant de signer 3 films pour le cinéma dont 2 films noirs. Le second est plus délirant dans son scénario … et au moins aussi sympathique : Man With My Face (1951). Dans The Tattooed Stranger, Montagne réussit à casser ce que pouvait avoir de conventionnel son sujet et rend très plaisante à suivre cette enquête policière malgré les moyens très réduits et le casting d'inconnus. Une réussite modeste, certes, mais un petit film policier à découvrir. Vu (à peu près) en vost
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