Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méconnus

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky

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kiemavel
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Never Trust a Gambler

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Craignant que son témoignage au procès d'un de ses amis accusé du meurtre de sa femme ne lui nuise plutôt qu'il ne l'aide, Steve Garry (Dane Clark) fuit San Francisco et gagne Los Angeles où il se rend au domicile de son ex femme Virginia (Cathy O'Donnell) lui demandant de l’héberger le temps que le procès se termine. Malgré qu'il affirme s'être réformé, Virginia accueille le retour de Steve avec énormément de réticences gardant le souvenir d'un mari dévoré par la passion du jeu. Le soir même, alors que Virginia sort faire quelques courses, elle est abordée par un flic dragueur, le Sgt. McCloy qui avait été le petit ami passager de son ex colocataire. Il l'a suit à son domicile et tente de l'agresser obligeant Steve à sortir de la chambre où il se cachait. Au cours de la lutte, Steve tue accidentellement le policier puis se débarrasse de son corps. La police locale enquête … tandis que celle de San Francisco dépêche sur place deux inspecteurs pour retrouver le témoin disparu ...

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Dane Clark, épisode 42, bis :twisted: :wink:

Attention : spoiler (difficile de faire autrement)
On se demande parfois ce qui se passe dans la tête de certains producteurs et distributeurs... Alors que l'atout principal de cette histoire était le coté relativement inattendu de ce qu'on apprenait finalement sur le personnage principal que l'on aurait pu tenir longtemps - puisque tout est fait dans le récit pour nous le laisser croire jusqu'à 15 minutes de la fin - pour un ami scrupuleux, un ex époux repentant, un ancien joueur tentant sincèrement de s'amender, et enfin surtout pour un grand malchanceux puisque dès son arrivée à Los Angeles, il tuait donc accidentellement le libidineux Sgt. McCloy (Rhys Williams) qui au cours de la lutte entre les deux hommes avait tenté de sortir son arme, contraignant Steve à l'assommer (définitivement). Par ailleurs, Dane Clark tenait parfaitement ce rôle de loser malchanceux implorant la confiance de son ex, la gentille institutrice interprétée par la sage Cathy O' Donnell …
... sauf que les légendes sur l'affiche, la tête patibulaire de Dane Clark, son arme ... et même tout simplement le titre retenu vendaient la mèche d'emblée. Good job !

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A partir de là, le film se coupe de l'essentiel de sa charge émotionnelle et même de son suspense. Mais après tout, même si le suspense est éventée, le film pourrait être défendu pour ses autres atouts … Certes, mais comme la distribution est inégale : Cathy O'Donnell n'a pas été dirigée. Elle tient ses regards de chien battu, ses rictus d'angoisse et ses jérémiades tout du long. Les seconds rôles sont mal servis ou ternes, surtout Percy Helton, un gérant de Drugstore interrogé comme témoin … par un Jeff Corey (l'un des 2 inspecteurs dépêchés à Los Angeles) tout aussi mal servi. Et si j'ajoute que les 2 enquêtes policières qui se rejoignent très vite sont routinières, il ne reste plus grand chose.

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Il aurait pu y avoir l'idylle parallèle … puisque tandis que Steve Garry tente de reconquérir le cœur de sa femme (je suis abonné à la collection Harlequin), le collègue de Corey, c'est à dire le jeune inspecteur interprété poussivement par Tom Drake, "tombe" pour la très perturbée Virginia mais de ce coté là, rien ne présente non plus le moindre relief. Un seul personnage secondaire se tire au mieux de ses apparitions, c'est celui interprété par Myrna Dell, dans le rôle d'une danseuse originaire de la même ville que Virginia qui est elle aussi interrogée et que Virginia finit par retrouver.

Je pense que l'on pourra être moins sévère que je ne le suis car j'ai bien coincé sur la cagade fondamentale dévoilée dans mon avertissement liminaire. En tout cas, Dane Clark est lui irréprochable et le final sur les quais d'un port de marchandises est assez réussi. Cela dit, Dane Clark a parfois été mieux servi. Je préviens - pour faire peur - que j'ai encore sous le coude les épisodes 71, 72 et 73 mais que je ne vide jamais totalement ma cartouchière :shock: :wink:
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méconnus

Message par kiemavel »

Chip a écrit : 6 sept. 20, 15:36 Hormis le film de Robert Aldrich, que j'apprécie toujours autant après de multiple visions, et " solo pour une blonde" (bof! tourné en Angleterre, ça n'aide pas) où Hammer est joué par son créateur ( 55mn de bonus avec Spillane), je n'ai jamais vu les 2 autres Hammer, "My gun is quick" et " I, the jury", la présence dans ce dernier de Peggie Castle, donne envie, plus que le dénommé Biff Elliott. A signaler la ressortie récente de 10 épisodes de la série " Mike Hammer " avec Stacy Keach, une autre série du même titre datant de 1958 avait Darren Mc Gavin pour pour interprète.
Don Weis, réalisateur de " Shack out on 101 ", fut aussi le réalisateur d'un film devenu culte " the adventures of Hajji Baba "( les aventures d' Hadji )(1954) dont le dvd me ravirait :)
Pas fan non plus de Solo pour une blonde, surtout célèbre pour ce que tu en dis et qui doit être unique ou en tout cas très rare (un auteur qui interprète sa "créature romancière" à l'écran)
I,The Jury, c'est un film ultra fauché et médiocre, loin en plus de l'univers de Spillane, nettement moins violent et moins sexy que My Gun is Quick, par exemple... alors que même celui ci édulcorait déjà bcp l'univers de Mike Hammer. En plus, Biff Elliott était nul. Il y avait pourtant du beau monde dans le cast and Crew, notamment John Alton à la photo mais, même si les copies qui circulent sont moyennes, j'ai l'impression qu'on ne lui a pas laissé le temps de soigner l'image et qu'une restauration ne bouleverserait pas vraiment la donne.

Quant à la série TV avec Stacy Keach, j'en garde un souvenir trop vague.

Les aventures d'Hadji c'était assez marrant mais le réalisateur de Shack Out... n'est pas Don Weis :wink:

Moi aussi j'ai fait une erreur. Dans la présentation de The Miami Story, dans le dernier paragraphe, j'évoque le rôle joué par Jay Adler...alors que le parrain Tony Brill était interprété par son frère, Luther Adler
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Re: The Scarf - Le foulard - Ewald André Dupont

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The Scarf (Le foulard) écrit et réalisé par Ewald André Dupont sur une idée originale de Isadore Goldsmith et E.A. Rolfe. Produit par Gloria Productions Inc. (Isadore Goldsmith et Anthony Z. Landi). Distribution : U.A. (1957). Directeur de la photographie : Frank Planer. Musique : Herschell Burke Gilbert.
Avec John Ireland (John Howard Barrington), Mercedes McCambridge (Connie Carter), James Barton (Ezra Thompson), Emylin Williams (Le doc. David Dunbar),
LLoyd Gough (Le Doc. Gordon), Basil Ruysdael (Cyrius Barrington), David Bauer (Level Louie). Durée : 87 min (93 à l'origine) - N&B
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John Howard Barrington s'échappe d'un asile pour aliénés criminels où il purgeait une longue peine pour avoir été reconnu coupable d'avoir étranglé sa petite amie avec un foulard, crime dont il n'a aucun souvenir. Épuisé par sa course à travers le désert, il s'effondre à l'entrée de la ferme d'élevage de dindes appartenant à Ezra Thompson, un vieux misanthrope lequel, méfiant, le tient d'abord en respect. Malgré que John ait tenté de lui dérober son arme, quand les autorités, à la recherche du fuyard, arrivent à la ferme et interrogent Ezra, celui ci nie avoir vu quiconque. Les deux hommes sympathisent et John raconte au vieil homme son amnésie quant au crime dont on l'accuse mais qui croit cependant être l'assassin. Suivant son intuition, Ezra décide de lui faire confiance et emploie le fuyard à la ferme. Un jour qu'il part faire des courses en ville, John prend en stop Connie Carter, une fille facile qui, sans argent, tente de gagner Los Angeles où elle devrait être engagée comme chanteuse dans un bar tenu par une de ses connaissances. Lorsque la fraîcheur du soir commence à tomber, la jeune femme noue autour de son cou un foulard similaire à celui ayant servi à étrangler la petite amie de John ce qui produit chez lui un choc lui faisant commencer à retrouver des bribes de souvenirs …
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Film culte pour une poignée d'initiés, The Scarf (Le foulard) n'est peut-être pas totalement à la hauteur de sa flatteuse réputation mais c'est un objet filmique fascinant, baignant dans un climat d'étrangeté faisant de ce film une fantasmagorie presque unique que l'on peut toutefois apparenter aux noirs de Welles (La soif du mal et La dame de Shanghai) à La nuit du chasseur – sans atteindre le niveau de ces 3 là - ou au Ulmer de Détour, film avec lequel il présente le plus de parentés, à la fois en raison des points communs entre les deux auteurs / réalisateurs : origine germanique, début dans le muet (et dans le cas de Dupont, cela se voit) et de la pauvreté des budgets, de leurs personnages principaux désaxés, marginaux et évoluant dans un univers parallèle, pauvre voire sordide ...

Attention, flatteuse réputation auprès de certains passionnés de noirs … mais le film est aussi parfois considéré comme bavard, prétentieux mais finalement creux, décousu car dépourvu de continuité dramatique et ayant un dénouement raté et enfantin. Et c’est en partie vrai car le réalisme ici n’est pas la priorité première de l'auteur/réalisateur. Les personnages le sont : vrais, puissants, vivants, complexes et les liens qui se nouent entre les 3 marginaux qui sont les principaux protagonistes de cette histoire « sonnent » justes. En apparence inquiétants, malgré les méfiances et les peurs -celle de Connie est parfois manifeste- ils se montrent finalement solidaires, désintéressés – Ezra et Connie pourtant fauchés négligeant les récompenses promises - car tout deux auront été touchés par un homme perdu et doux dont la jeune femme dira même qu'il a «  la tendresse d'un faon ».
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Au centre du film, il y a donc John Ireland qui tenait là probablement le rôle de sa vie et il est étonnant de le voir – lui presque toujours terne et peu expressif - si convaincant et touchant en homme perdu, profondément blessé par sa culpabilité, dont on l'a convaincu mais qui ne sent pas capable, au fond de lui, d'avoir commis ce crime et que cette incertitude, en elle même, rend fou. Au fond, il n'y croit pas, pas plus que Ezra, son premier soutien, et encore moins Connie, malgré sa méfiance et même sa peur, y compris d'elle même car elle sera brièvement tentée de le dénoncer.
En revanche, il est censé être le fils adoptif d'un homme important et riche, avoir fréquenté la bonne société californienne, avoir pour meilleur ami un psychiatre renommé, ce qui constitue un portrait qui ne correspond guère à l'image que l'on peut avoir de cet acteur qu'on n'envisage peut-être pas en «  héritier « , quand bien même celui ci sort d'une prison pour fous. Broutille ...

L'intrigue est, elle, cousue de fils blancs. On sent bien que le pauvre type a probablement été manipulé … Et bien le véritable coupable, le réalisateur nous le désigne dès sa première apparition et ceci dès le premier quart d'heure. Dans presque toute les histoires d’amnésie, il y a un psychiatre ou un psychanalyste qui aide le « dingue » à recouvrer la mémoire. Et bien ici, on en a deux. Celui de l'hôpital psychiatrique où John était interné. Et l'ami de la famille Barrington qui accompagne le père adoptif de John lorsque celui ci se propose d'augmenter considérablement la prime offerte pour la capture de son fils. Et bien l'un des deux porte la pancarte « guilty » en énorme sur son front. Pour un américain moyen, l'homme est un cumulard : un intellectuel raffiné, qui plus est un anglais, hautain et qui parle comme s'il avait étudié à Eton. Un psychiatre, donc, ok, qui caresse sans cesse amoureusement une plume, ok ...Dupont aurait voulu très vite nous désigner un coupable en présentant l'efféminé psychiatre ainsi qu'il ne s'y serait pas pris autrement. Il est évident que la résolution de l'intrigue ne l'intéresse pas (et d'ailleurs, le stratagème monté pour démasquer le coupable est totalement téléphoné). Broutille, bis.
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Entre temps, Dupont prend sans cesse le contre-pied de ce que l'on attend. Il nous montre un vieux misanthrope ensauvagé, d'emblée agressif et semblant bien content d'avoir attrapé un fuyard effrayé avec lequel il semble décider à jouer au chat et à la souris et on est persuadé qu'il va y avoir affrontement violent ou bien qu'il va le donner …. Et bien il va être très vite le premier appui de John, refusant de le livrer malgré la récompense promise. Il y a pourtant sans doute bien longtemps qu'il n'a plus fréquenté personne ce vieil ermite savant qui ne croit plus qu'en la contemplation de la nature et dans la lecture, lectures dont on retrouve la trace dans sa conversation car – sans doute finalement bien content de trouver un compagnon, quand bien même celui ci est très perturbé – il va l'abreuver de paroles avec ses considérations philosophiques sur la relativité de la folie mais finalement, par ses mots, il va sembler commencer à lui redonner confiance en lui.

Il va aussi le remettre au travail. C'est que ça bouffe 600 dindes …C'est d'ailleurs en allant au ravitaillement en ville que John fait monter à bord du Pick-up d'Ezra, une auto-stoppeuse, une fille facile qui se présente elle même comme 'Cash-and-Carry' Connie, celle qui bourlingue de bouis-bouis en bistro miteux et que le moindre gars un peu entreprenant peut embarquer puisqu'elle dit elle-même que sa «morale n'a pas de fermeture éclair» 
Comme le taciturne et peu loquace John, sans doute rouillé par ses années d'inactivité ne semble pas prêt d'attaquer les tactiques d'approche, c’est Connie qui fait la conversation. Comme Ezra, elle cause, Connie. Si le vieux avait commencé à aiguiller John sur les questions à se poser pour résoudre l'énigme de sa culpabilité, Connie fait, elle, sans le vouloir, bien avancer le problème du « fou ».
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Et là encore, l'auteur et metteur en scène prend le contre pied de ce que l'on attend. Une fille en apparence facile, un type qui, bien que semblant absolument indifférent, a passé des années en HP et qui vit depuis des semaines avec un vieillard, on devrait avoir au minimum une scène de séduction … Et bien, la petite pause au bord de la route, on l'a bien mais c'est une longue séquence bucolique quasiment muette semblant toute droit venu du cinéma muet allemand. Après avoir passé des heures allongés par terre au milieu des Joshua Trees, John ne se décidant pas à la réchauffer, Connie – l'air du soir devenant plus frais – sort la réplique exacte du foulard qui servi jadis à tuer l'ex petite amie de son indolent voisin ce qui va induire chez lui le choc émotionnel qui va commencer à réveiller sa mémoire et le sortir instantanément de ses méditations rêveuses. Dans un premier temps, Dupont s'amuse avec un faux suspense, le foulard semblant l'espace d'un instant faire resurgir le coté obscur de John … Mais finalement, comme si ces quelques éclairs de mémoire l'éclairait suffisamment sur lui même et le rassurait, la nuit tombée ne sera pas l'heure du crime mais celle de la confidence.
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Malheureusement, la pose en pleine nature aura une fin et le retour en ville sera calamiteux, montrant que tous les paumés et les marginaux ne se valent pas : dans un bar de bord de route où John dépose Connie lui promettant de revenir -affaires faites- avec les 10 $ dont elle a besoin pour rejoindre Los Angeles en autobus ; sous le regard ahuri du patron édenté, une bagarre oppose John à deux clients collants et bien alcoolisés qui pensaient avoir « acheté «  Connie pour la soirée.
Quant à la suite, je ne l'évoque que par bribes, en évoquant brièvement quelques trouvailles de Dupont :
Quand une fois en possession des 10 $ promis, à la gare routière Connie aperçoit l'affiche de la récompense de 5 000 $ promise pour la capture de John, Dupont joue habilement sur la valse hésitation éclair de Connie quand en lieu et place de l'enseigne lumineuse d'une boite toute proche, il fait se superposer l'image d'un néon affichant 5000 $.
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Plus tard, alors que Connie est devenue serveuse et chanteuse dans un bar miteux, c'est au milieu d'une chanson, entre deux couplets, qu'elle prend connaissance de la capture de John et la commente tout au long de la chanson (son dissipé pianiste avait posé le journal local sur sa partition). Soit dit en passant, la dite chanson « Summer Rains «  chantée par Mercedes McCambridge, elle même mais non créditée, est superbe.
Quant à la très surprenante conclusion, pourtant bien crédible, elle ne vient que mettre un point final en toute logique original et déroutant à un film qui l'est tout du long. Certes, l'intrigue est foireuse et ce n'est pas forcément le film noir de tout le monde mais à voir ce que fait Ewald André Dupont avec des lieux communs du genre, un psychopathe, un amnésique et une chanteuse de beuglant, je dis qu'on peut fort bien quelquefois se passer d'un scénario. Inutile de dire que Mercedes est sublime, tout comme le très expressif vétéran James Barton (Ezra). Quant au travail de Frank/Franz Planer, je vous laisse juge. Vu ' à peu près ' en vost.
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Ewald André(as) Dupont, probablement un descendant de Huguenot, a commencé sa carrière en Allemagne, son pays natal, où il est réputé avoir été un des premiers critiques de cinéma avant de passer à l'écriture de scénario puis de réaliser lui même, rencontrant le succès public et critique avec Das alte Gesetz ( L'évasion de Baruch), 1923, et surtout Variété, 1925, qui lui vaut d'être appelé à Hollywood. Il n'y connaîtra pas le succès et pas plus en Angleterre, en France ou à nouveau en Allemagne, pays qu'il fuit comme bien d'autres au début des années 30 pour retourner aux USA, y réaliser des films qui ne rencontrent pas plus le succès, ceci jusqu'en 1939 où sur le tournage d'un petit film criminel avec les Dead End Kids, il en gifla un qui s'était moqué de son accent, fut viré et remplacé par Lewis Seiler. Et cela scella la fin de sa première carrière ... Il devint alors agent et publicitaire, ne revenant au cinéma que 12 ans plus tard, précisément pour tourner The Scarf . La suite ne semble pas avoir été aussi brillante car il n'aurait pas gardé ce niveau là sur ses tous derniers films. Il faut dire que bon nombre sont aujourd'hui quasiment invisibles, même ses quelques films français avec des vedettes de l'époque. Mystère ...
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Chip
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méconnus

Message par Chip »

Cette analyse , me rappelle que je dois avoir avec le couple Mc Cambridge/ Ireland " Les fous du roi " (All the king's men )(1950), à défaut du film de Dupont, je vais revoir celui de Rossen, Mc Cambridge y gagna un Oscar.
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Supfiction
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méconnus

Message par Supfiction »

La troisième version de Adieu, ma jolie, réalisée par Dick Richards et avec Robert Mitchum, Charlotte Rampling et John Ireland vient de sortir sur Amazon Prime Video pour ceux qui l’ont.
Vous l’avez vu ?

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kiemavel
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méconnus

Message par kiemavel »

ça se bouscule pour lire mais peu pour participer. Bref ... Pas vu depuis longtemps, depuis l'achat du DVD.

Je ne sais pas comment il est perçu aujourd'hui ni comment il l'a été à l'époque par la critique mais c'est un film qui m'avait troublé, moi, en tant qu'amateur de noirs surtout "de l'âge d'or" car j'avais trouvé qu'il y avait des "décalages temporels" à de nombreux points de vue.
Par rapport aux films de détective qui étaient réapparus déjà avant (Harper, Tony Rome, Marlowe mais vu par Altman ... ), le film avait déjà pris un coup de vieux, je trouve, en grande partie à cause du metteur en scène incapable d'insuffler de la vie là dedans. C'était mou ... car sinon, comme dans les autres films cités, la plupart des "pudeurs" des décennies antérieures avaient disparues. Et puis - mais là dessus, j'ai presque honte - Bob était trop vieux pour le rôle, pour ce rôle là en particulier et pour ce qu'on lui fait jouer (car à la même époque, je l'avais trouvé très bon dans Yakusa, par exemple). Et puis, j'ai beaucoup aimé Charlotte Rampling dans ses rôles controversés (à l'époque) des 70th mais là, en femme fatale extrême, sophistiquée et glaciale, je n'avais pas accroché et le couple ne paraissait pas très crédible. Enfin, le choix de faire un film d'époque et de reconstituer les années 40 en couleurs, ok, mais là aussi je n'avais pas été très séduit esthétiquement parlant.
Bref, sans en garder un souvenir exécrable, j'avais vu un vieux film de détective, réalisé poussivement et avec un Marlowe en pré retraite ... mais en couleurs et avec des marlous, des prostituées et une vraie salope :mrgreen: .... comme on n'en voyait pas dans les années 40.
A retenter quand même ... Et si Bob est mieux que ce que je viens d'en dire, je promets de venir me flageller en public ici même.
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méconnus

Message par Alexandre Angel »

Je pense que tu ne dois pas être loin de la vérité et Dick Richards était un tâcheron indéfectible (j'aurais vraiment aimé penser le contraire). Je me souviens de Jack O'Halloran qui n'arrête pas de chercher sa Velma et aussi de Sylvester Stallone, et d'une épouvantable matrone corpulente à qui Marlowe assène un bourre-pif. Le film n'était pas dénué de charme mais cinématographiquement, tu as raison, c'était complètement inerte. J'aimais bien la musique de David Shire.

Je n'ai toujours pas vu le remake de The Big Sleep réalisé par Michael Winner et qui a une réputation exécrable mais dont j'aimais bien l'affiche:

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Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méconnus

Message par Chip »

ok ! pour la musique de David Shire, superbe , et c'est juste Mitchum était trop âgé pour le rôle, c'est aussi mon avis, quant à Charlotte Rampling, je n'ai jamais aimé cette actrice, dans ses films antérieurs, et encore moins aujourd'hui où les années ne l'ont pas épargnée, néanmoins j'ai toujours plaisir à revoir le film de Dick Richards même si le rythme du film est "lent " voire "poussif ", ce qui , ici, ne m'a pas gêné du tout.
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méconnus

Message par El Dadal »

Pas l'impression qu'aucun des deux films ne correspondent à l'intitulé du topic, il ne sont ni des petits budgets ni réalisés par des cinéastes méconnus. Cela dit, je les trouve tout les deux décevants, pour des raisons diverses. Il y a une tentative de re-création d'un âge d'or d'un côté, une transposition moderne de l'autre, mais dans les deux cas ça coince. Ils sont pris au piège d'une liberté de ton des années 70 qui a dû les rendre instantanément vieillots. Problèmes de casting pour les deux. Et voir James Stewart dans cet état, ça m'avait vraiment fait mal au cœur.
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méconnus

Message par kiemavel »

Pas vu Le grand sommeil depuis aussi longtemps que le précédent mais ce n'est pas que Jimmy ... c'était un film de vieux : Jimmy, Bob, Richard Boone + les "vieux" anglais : John Mills, Richard Todd et même Harry Andrews (qui doit faire le majordome du général). ça aurait pu s’appeler " Le dernier sommeil " :arrow:

Par contre "la liberté de ton des années 70", c’est celle qui s'est plus ou moins poursuivie jusqu'ici, elle ne devrait donc pas être si dérangeante que ça. Après, il y a ce qui la constitue et qui était relativement nouveau à l'époque (présentation plus franche de la sexualité, etc...) et la façon dont s’est présenté qui elle a pu vieillir.

Pas de souvenirs, ni de Sylvestre, ni de la musique de Adieu ma jolie, ce qui m'épate étant donné que je dois parler de musique de films au moins deux fois par an :mrgreen:

Sinon, oui, ces deux films sont HS (mais il y eu des précédents)
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méconnus

Message par Alexandre Angel »

El Dadal a écrit : 19 sept. 20, 14:22 Cela dit, je les trouve tout les deux décevants, pour des raisons diverses. Il y a une tentative de re-création d'un âge d'or d'un côté, une transposition moderne de l'autre, mais dans les deux cas ça coince. Ils sont pris au piège d'une liberté de ton des années 70 qui a dû les rendre instantanément vieillots.
C'est le manque de talent.
Robert Altman, à la même époque, avait réussi la transposition moderne (quoique ça a du être discuté) avec The Long Goodbye et surtout, Roman Polanski avait ultra brillé dans la "re-création d'un âge d'or" avec le film qu'on sait.
Le film de Dick Richards (je ne parle pas du Winner que je ne connais pas) n'a d'ailleurs pas mal vieilli. C'est surtout qu'il ne sort pas de l'illustration plate et scolaire.
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

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Re: Hell's Half Acre - Les bas-fonds d'Hawaï

Message par kiemavel »

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Hell's Half Acre est un film produit et réalisé par John H. Auer. Distribution : Republic Pictures (1954). Scénario : Steve Fisher. Directeur de la photographie : John L. Russell. Montage : Fred Allen. Musique : R. Dale Butts. Durée : 90 min - N&B
avec Wendell Corey, Evelyn Keyes, Marie Windsor, Jesse White, Nancy Gates, Keye Luke, Philip Ahn, Robert Costa, Leonard Strong et Elsa Lanchester

Quelques jours après avoir présenté ici The Flame (L'homme que j'ai choisi), de 1947, voici Helĺ's Half Acre, du même metteur en scène, dans une version remaniée d'une précédente présentation succincte. Ce film noir "délocalisé" est, semble t'il, le seul dont l'action se passe à Hawaï (1) et Auer fait donc, ça et là, de rares concessions à l'exotisme et au "couleur locale " (à bord d'une des embarcations de la dernière capture, on reconnait Elsa Lanchester et, derrière elle, Evelyn Keyes) :
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... mais ces rares et courtes séquences en extérieur - conformes aux représentations que l'on peut se faire sur ces iles paradisiaques- tranchent absolument avec les lieux traversés par les personnages, les intérieurs sombres, les extérieurs nocturnes se déroulant - comme annoncé - dans les bas-fonds d'Honolulu qui font que cette délocalisation ne modifie en rien ou presque - esthétiquement parlant - les conventions du genre :
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Le film était aussi égaillé par, dans l'ordre :
La mort d'un maitre chanteur qui se prélassait dans un fauteuil en rotin
Une visite à la morgue
Une faune bigarrée et dangereuse (tous les mecs qui portent des chemises à fleurs ne sont pas aussi cool qu'Antoine)
Un tueur (capt.3 et 4) à la solde d'un chef mafieux interprété par Philip Ahn (capt.4)
Des flics (avec à gauche, le Chief Dan, interprété par un autre ex de Kung Fu. Oui, c'est bien par le vieux maitre de KwaÏ Chang Caine)
et enfin, un personnage principal en perdition (ici au coté d'un indic bouffant à tous les rateliers)
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Beaucoup d’interrogations restaient en suspend au sujet de Chet, de sa personnalité et de son passé. Le scénariste avait probablement voulu illustrer, comme bien d'autres avant lui, mais de manière singulière, le bouleversement que fut pour tant d'hommes l'expérience de la 2ème guerre mondiale dont on a retrouvé la trace dans de nombreux films par la suite, y compris dans le film noir. Ici, le personnage interprété par Wendell Corey n'avait presque pas connu l'expérience de la guerre puisqu'il avait été porté disparu dès Pearl Harbor suite au bombardement japonais durant lequel il fut blessé et brulé, une face de son visage gardant la trace visible de ces brulures. Est ce cela qui conduisit Chet à disparaitre et déserter ? On ne sait ... On apprend simplement qu'il fut marié quelques jours à Donna (Evelyn Keyes), juste avant d'être appelé sous les drapeaux et de disparaître donc officiellement à Pearl Harbor. Des années plus tard, son ex femme retrouve sa trace de manière assez étonnante. Chet, qui est aussi musicien, est l'auteur et le compositeur d'une rhapsodie hawaïenne suffisamment populaire pour avoir été gravée sur disque. Quand, par le plus grand des hasards, des amis de la "veuve de guerre" lui font écouter la dite rhapsodie, elle reconnaît immédiatement dans un passage des paroles, le texte d'une dédicace que lui avait écrite Chet bien des années auparavant. Elle décide alors de rompre avec son fiancé et de partir à la recherche de son mari.
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Elle débarque donc à Honolulu au moment où le présumé disparu, devenu pendant la guerre, on ne sait trop comment, racketteur et mêlé à des affaires douteuses avec la pègre locale, vient de rompre avec ses 2 partenaires (Robert Costa et Philip Ahn). Chet souhaite se recentrer sur des affaires honnêtes, en premier lieu son hôtel, le Hawaiian Retreat. C'est évidement au moment où il souhaite revenir dans le droit chemin et profiter de son "trésor de guerre" que ses ennuis commencent puisque ses complices en viennent l'un, à vouloir le faire chanter, l'autre à lui réclamer une plus grosse part des revenus générés par les activités illégales du passė. Très vite, Chet y perd sa fiancée ...tandis que son ex femme se présente ...
Comme dans nombre de films du genre, un homme tentait donc d'échapper à son passé, mais ici c'était deux vies antérieures absolument antagonistes que Chet Chester voyait resurgir, et, plus grave - surtout pour la paisible épouse qu'il retrouvait après des années de séparation - ces deux passés étaient sur le point de se heurter.
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Plus que la plongée dans les bas-fonds d'Hawaï, les retrouvailles entre Evelyn Keyes et Wendell Corey - et ses conséquences -auraient du présenter le principal intérêt de ce film. Du reste, le couple vedette s'en sort plus qu'honorablement mais scénariste et réalisateur ne les ont pas beaucoup aidé car le récit ne progresse pas beaucoup et durant ce "ventre mou" du film, Wendell Corey tient bien trop longtemps son : "Je ne suis pas celui que vous croyez" et du coup Evelyn Keyes tient tout aussi longtemps son effarement devant cet homme fuyant qui nie être celui qu'elle croit reconnaître et qui la repousse. Si l'on met de coté le soucis de crédibilité, le jeu d'évitement de Corey, son inquiétude, sa prétendue indifférence contredite par ses regards en coin posés sur la très sexy Evelyn Keyes sont plutôt à mettre au crédit du film mais on tourne vite en rond quand on comprend que pour Corey sa vie est partie dans une direction trop dangereuse pour que le scrupuleux mari renoue avec son paisible passé. Et au final, ce moteur du film est assez languissant même si Wendell Corey joue parfaitement sa partition d'homme épuisé et résigné tandis que Evelyn Keyes est parfaite en douce et sensuelle épouse qui ne comprend pas les dérobades d'un homme qu'elle a visiblement aimé.
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Si Chet tente de veiller à ce que son ex épouse reste à l'écart, c’est que l’environnement est dangereux, les ex complices et leurs acolytes ne restant pas inactifs. Ces rôles sont eux aussi bien servis par de solides interprètes et plus largement, le film fourmille de bons seconds rôles. Un seul dans un registre amusant, celui tenu par Elsa Lanchester qui interprète une expatriée devenu chauffeur de taxi. C'est elle qui balade Evelyn Keyes dans les "quartiers rouges" d' Honolulu et lui explique notamment comment se montrer assez vulgaire pour attirer les gogos dans un dancing à hôtesses (elle se fait engager comme Taxi Dancer pour enquêter). Dans les rôles de « centristes « , on remarque à peine l'un des « asiatiques de service « du cinéma américain : Keye Luke (Chief Dan, le commissaire de police). Un peu plus Nancy Gates (Sally Lee, la fiancée de Chet). Elle s'illustre dans un meurtre très surprenant … mais succombe elle même très vite. Et encore un peu plus Leonard Strong (Ippy, un indic). Mielleux, voix fluette, regard fuyant ... Il nous fait un peu du Peter Lorre, en plus sec … Et si c'était un animal ? Une fouine
Mais c'est surtout les méchants qui se font le plus remarquer : Philip Ahn (Roger Kong), l'ex associé de Chet, et surtout le couple improbable constitué de la belle – mais vache – Rose Otis (Marie Windsor) et la bête, Tuby (Jesse White) qui ramasse presque autant de coups qu'il en donne. Il en fallait peu à Marie Windsor pour se rendre inoubliable et c’est encore le cas ici dans 3 séquences. Quant à Jesse White, il faut le voir ventre à l'air dans la moitié de ses séquences et la tête de Evelyn Keyes quand, après avoir été droguée, elle se réveille nue avec à ses cotés le dit bedonnant à moitié nu lui aussi. Quoi ? A Rape ?
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Autre attrait, le superbe travail du directeur de la photographie qui s'amuse des habitations aux galeries extérieures, des ruelles étroites reliées par des escaliers et des cul-de-sac d'Honolulu, toute une géographie particulière très bien employée, notamment dans de très réussies – au moins esthétiquement - séquences nocturnes. Elles sont nombreuses, le coté « paradis tropical » n'aurait de toute façon pas très bien collé ni aux personnages sombres ni à cette histoire, même si d'autres metteurs en scène ont essayé de faire des films noirs se déroulant dans des paradis tropicaux, en couleurs et en « plein soleil » : Phil Karlson, par exemple dans Hell's Island (Les iles de l'enfer). Le texte s'est orienté dans un sens plus positif que je ne l'imaginais pour un film pas mauvais du tout mais cependant inférieur à City that never Sleeps (Traqué dans Chicago), sorti l'année précédente et The Flame (L'homme que j'ai choisi), 1947, les deux autres contributions de John H. Auer au genre. Vu " à peu près) en vost.
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(1) … et le film fut effectivement tourné sur place, tout comme Big Jim McLain d' Edward Ludwig mais je ne le compte pas comme « film noir » … et même à peine pour un film
Dernière modification par kiemavel le 19 sept. 20, 16:31, modifié 1 fois.
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méconnus

Message par Alexandre Angel »

Voilà un réalisateur, John H.Auer, qu'il m'intéresserait beaucoup de découvrir. Et les images de celui-là me font rêver malgré tes réserves et celles de Tavernier, plus sévères encore.
Ce dernier cite Dave Kehr, qui aurait écrit que Auer était à la Republic ce que Farrow était à la Paramount.
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méconnus

Message par kiemavel »

Alexandre Angel a écrit : 19 sept. 20, 15:59
El Dadal a écrit : 19 sept. 20, 14:22 Cela dit, je les trouve tout les deux décevants, pour des raisons diverses. Il y a une tentative de re-création d'un âge d'or d'un côté, une transposition moderne de l'autre, mais dans les deux cas ça coince. Ils sont pris au piège d'une liberté de ton des années 70 qui a dû les rendre instantanément vieillots.
C'est le manque de talent.
Robert Altman, à la même époque, avait réussi la transposition moderne (quoique ça a du être discuté) avec The Long Goodbye et surtout, Roman Polanski avait ultra brillé dans la "re-création d'un âge d'or" avec le film qu'on sait.
Le film de Dick Richards (je ne parle pas du Winner que je ne connais pas) n'a d'ailleurs pas mal vieilli. C'est surtout qu'il ne sort pas de l'illustration plate et scolaire.
Je suis encore dans les effluves d'un excellent Anjou rouge, minéral comme je les aime -et autres breuvages- mais j'essaie quand même :wink:
Oui, dans le cas d' Altman, le film a été critiqué -et encore aujourd'hui je pense- pour ce que disait El Dadal : la liberté de ton très 70th - post Hippies - aussi pour la trop grande coolitude de Gould et pour l'ironie d'Altman pour les "matériaux d'origine". Je ne sais pas ce que lui même disait de ses intentions mais en tant que spectateur, j'ai l'impression que même si dans ce film il rend parfois des hommages décalés, il a aimé le polar à papa. En ce qui me concerne, aux dernières nouvelles, en tant que fan dur du genre dans son classicisme, j'adorais ce film et je pense que c'est irrémédiable.
Quant à celui de Polanski, il doit être dans mon top 100 ou pas loin.
Alexandre Angel a écrit : 19 sept. 20, 16:30 Voilà un réalisateur, John H.Auer, qu'il m'intéresserait beaucoup de découvrir. Et les images de celui-là me font rêver malgré tes réserves et celles de Tavernier, plus sévères encore.
Ce dernier cite Dave Kehr, qui aurait écrit que Auer était à la Republic ce que Farrow était à la Paramount
Jusque là, en dehors de ses 3 "noirs" ; de Auer je n'ai vu qu'un film avec Robert Ryan (qui a du être diffusé dans le cadre d'une "intégrale", de mémoire) et c'était assez mauvais.
Par contre, où Tavernier a-t'il évoqué Hell's Half Acre ? (pas dans 50 ans ...)
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Alexandre Angel
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méconnus

Message par Alexandre Angel »

kiemavel a écrit : 20 sept. 20, 03:31 Par contre, où Tavernier a-t'il évoqué Hell's Half Acre ? (pas dans 50 ans ...)
https://www.tavernier.blog.sacd.fr/une- ... lms-noirs/


rho les insomniaques :mrgreen:
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

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