Bien sur que non effectivement.Arn a écrit : je doute que le large public était pour autant spécialiste de Murnau ou Lang dans les 70s.
Jean-Baptiste Thoret
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Re: Jean-Baptiste Thoret
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Re: Jean-Baptiste Thoret
Tiens, il parle encore de Dernier domicile connu, comme souvent dans ses entretiens ; est-ce que ça veut dire que, comme il est dans le catalogue de Studio Canal, il ressortira dans la collection Make my day ?
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Re: Jean-Baptiste Thoret
Cet intérêt pour les années 70 aujourd’hui démontre bien la pauvreté de notre époque contemporaine. Ce qui ne veut pas dire c’était mieux avant, dire cela ou que c’était moins bien avant est ridicule. Il faut simplement évaluer le devenir des choses

Cela veut dire quoi alors ?
Parfois, on a l’impression qu’il n’assume pas totalement ses opinions. Surtout quand juste derrière il dit très justement que :
Autre point de désaccord pour ma part, le fait qu’il mette les années 65-80 sur un piédestal :Penser que le cinéma est mort depuis ses débuts, et en déduire qu'il n’est pas plus ou moins mort ou vivant aujourd’hui à cause de cela, est une erreur.
La critique est née oui mais penser que le cinéma des années 50 était globalement plus élégant que celui des années 20, 30, 40 ne me paraît absolument pas fondé. Si nostalgie il y a pour le cinéma des années 70, je pense que c’est parce que le cinéma antérieur parle moins aux cinéphiles d’aujourd’hui et non parce qu’il serait supérieur. Les moeurs et les préoccupations des années 70 sont plus proches des gens, il est plus aisé de s’identifier à Dustin Hoffman et Gene Hackman qu’à Fred Astaire et Gary Cooper.On arrive à un moment où le cinéma devient un truc réservé à des initiés. Or le cinéma a été d’abord un art forain, de tripots, de bordels, un art populaire. Et puis, il a commencé dans les années 50 à être un peu plus élégant, la critique est née
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Re: Jean-Baptiste Thoret
Je pense (je dis bien "je pense") que ce qu'il veut dire est que le langage cinématographique a atteint une forme de maturité, dans les années 50, telle, que cet art, à ce moment-là, n'a plus rien à envier à la littérature. Le cinéma, dans son langage, devient l'égal de la littérature avec l'arrivée de la modernité. C'est particulièrement vrai de la fin même des années 50 avec des films comme Hiroshima, mon Amour, L'Avventura ou La Dolce Vita...Supfiction a écrit :La critique est née oui mais penser que le cinéma des années 50 était globalement plus élégant que celui des années 20, 30, 40 ne me paraît absolument pas fondé.
A cette sophistication répond celle de la critique correspondante.
De façon générale, son diagnostic est sans appel mais synthétise bien les travers de notre temps. Même s'il ne nous apprend rien, son "l'opinion à remplacé la critique " est à méditer toute séance tenante.
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Re: Jean-Baptiste Thoret
J'ai de la sympathie pour Thoret et j'ai bien aimé We blew it.
Mais cette manie, parce qu'il prend son érudition pour de la culture, d'aligner les poncifs:
Or le cinéma a été d’abord un art forain, de tripots, de bordels, un art populaire.
Nia, nia, nia...le cinéma art populaire des tripots et des bordels...et ma grand-mère, elle allait au tripot ou au bordel pour voir des films
Et les grosses conneries parce qu'on aime les formules:
Et puis, il a commencé dans les années 50 à être un peu plus élégant, la critique est née,
Ben bien sûr, la critique cinématographique est née dans les années 50. Et André Levinson, Juan Arroy, Edmond Epardaud, Léon Werth, Louis Chéronnet, Lucien Wahl, Jean George Auriol, Jacques-Bernard Brunius, sans parler de Brasillach et de tous les écrivains comme André Gide ou Joseph Kessel, qui parlaient régulièrement du cinéma comme d'un art, ils ont attendu les années 50?
Et je ne parle que de la critique française. Je connais mal la critique américaine avant James Agee et Many Farber, mais elle existait évidemment.
C'est justement parce que ces critiques des années 20 et 30 étaient d'abord des critiques d'art, des écrivains, des artistes, pas des professionnels de la profession, qu'ils ont tout de suite donné ses lettres de noblesse à ce septième art.
M'a énervé, ce matin, le Thoret
Mais cette manie, parce qu'il prend son érudition pour de la culture, d'aligner les poncifs:
Or le cinéma a été d’abord un art forain, de tripots, de bordels, un art populaire.
Nia, nia, nia...le cinéma art populaire des tripots et des bordels...et ma grand-mère, elle allait au tripot ou au bordel pour voir des films

Et les grosses conneries parce qu'on aime les formules:
Et puis, il a commencé dans les années 50 à être un peu plus élégant, la critique est née,
Ben bien sûr, la critique cinématographique est née dans les années 50. Et André Levinson, Juan Arroy, Edmond Epardaud, Léon Werth, Louis Chéronnet, Lucien Wahl, Jean George Auriol, Jacques-Bernard Brunius, sans parler de Brasillach et de tous les écrivains comme André Gide ou Joseph Kessel, qui parlaient régulièrement du cinéma comme d'un art, ils ont attendu les années 50?
Et je ne parle que de la critique française. Je connais mal la critique américaine avant James Agee et Many Farber, mais elle existait évidemment.
C'est justement parce que ces critiques des années 20 et 30 étaient d'abord des critiques d'art, des écrivains, des artistes, pas des professionnels de la profession, qu'ils ont tout de suite donné ses lettres de noblesse à ce septième art.
M'a énervé, ce matin, le Thoret

"pour cet enfant devenu grand, le cinéma et la femme sont restés deux notions absolument inséparables", Chris Marker

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Re: Jean-Baptiste Thoret
Son Histoire du Cinéma, écrite avant guerre (oui, ça risquait pas d’etre aprèsAlexandre Angel a écrit :Oui, vaut mieux pasPhnom&Penh a écrit :sans parler de Brasillach


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Re: Jean-Baptiste Thoret
Phnom&Penh a écrit :Son Histoire du Cinéma, écrite avant guerre (oui, ça risquait pas d’etre après) est un grand classique. Mais j’ai été sage, j’ai pas cité Rebatet
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Re: Jean-Baptiste Thoret
L'antisémitisme, chez Brasillach, c'est venu avec la guerre. Son Histoire du Cinéma n'est pas attaquable sur le plan politique.
Sinon, j'ai volontairement oublié le bolcho Sadoul, mais depuis hier, je suis en phase redneck
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Re: Jean-Baptiste Thoret
Brasillach écrit pour dans des journaux fascistes/royalistes dès les années 30.Phnom&Penh a écrit :L'antisémitisme, chez Brasillach, c'est venu avec la guerre. Son Histoire du Cinéma n'est pas attaquable sur le plan politique.
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Re: Jean-Baptiste Thoret
Des articles antisemites? J'en doute.Arn a écrit :Brasillach écrit pour dans des journaux fascistes/royalistes dès les années 30.Phnom&Penh a écrit :L'antisémitisme, chez Brasillach, c'est venu avec la guerre. Son Histoire du Cinéma n'est pas attaquable sur le plan politique.
Après, je ne suis pas un spécialiste du personnage, je n'ai lu aucun de ses romans, mais quand je dis que son Histoire du Cinéma est une référence de l'époque, c'est parce que c'était le cas. Et c'est le seul livre que j'ai lu de lui. Il y a longtemps mais je ne me souviens de rien de gênant.
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Re: Jean-Baptiste Thoret
C’est vrai. A sa décharge, reconnaître que sur tel ou tel point c’était mieux avant, ça reste tabou pour un homme ayant son patrimoine culturel et politique. Il n’y a qu’à voir la discussion animée ici sur un sujet, j’ai oublié lequel, où l’idée (je n’ose pas dire le constat) d’un « c’était mieux avant » avait suscité une forte opposition. La gauche et le progressisme perdent, face au réel, des territoires entiers tous les jours. Le meilleur exemple est celui de l’école, dont on nous a dit que le niveau montait pendant 40 ans et dont on se rend enfin compte des ravages. Mais je pense qu’il faudra encore du temps pour retirer d’un Dictionnaire des idées reçues flaubertien, ce type de réflexe pavlovien de gauche : « Nostalgie : toujours trompeuse. Mauvais sentiment. » et « C’était mieux avant : affirmation réactionnaire et stupide toujours fausse ».Supfiction a écrit :Cet intérêt pour les années 70 aujourd’hui démontre bien la pauvreté de notre époque contemporaine. Ce qui ne veut pas dire c’était mieux avant, dire cela ou que c’était moins bien avant est ridicule. Il faut simplement évaluer le devenir des choses![]()
Cela veut dire quoi alors ?
Parfois, on a l’impression qu’il n’assume pas totalement ses opinions.
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Re: Jean-Baptiste Thoret
Moui je trouve que tu mélanges deux choses. Ce qui est critiqué bien souvent dans le "c'était mieux avant" c'est la volonté de retourner à un passé souvent idéalisé (qu'on retrouve d'ailleurs chez Thoret). En revanche pour la gauche il ne doit pas avoir de soucis à dire que la situation se dégrade. Le progrès ne va pas en ligne droite, surtout dans nos sociétés. C'est un peu la base des différentes gauches normalement (bon elles n'ont plus beaucoup de "bases" aujourd'hui). Sauf que la solution n'est pas un retour dans le passé, mais de dépasser la situation actuelle. Pour moi ça n'a rien à voir.Farnaby a écrit :C’est vrai. A sa décharge, reconnaître que sur tel ou tel point c’était mieux avant, ça reste tabou pour un homme ayant son patrimoine culturel et politique. Il n’y a qu’à voir la discussion animée ici sur un sujet, j’ai oublié lequel, où l’idée (je n’ose pas dire le constat) d’un « c’était mieux avant » avait suscité une forte opposition. La gauche et le progressisme perdent, face au réel, des territoires entiers tous les jours. Le meilleur exemple est celui de l’école, dont on nous a dit que le niveau montait pendant 40 ans et dont on se rend enfin compte des ravages. Mais je pense qu’il faudra encore du temps pour retirer d’un Dictionnaire des idées reçues flaubertien, ce type de réflexe pavlovien de gauche : « Nostalgie : toujours trompeuse. Mauvais sentiment. » et « C’était mieux avant : affirmation réactionnaire et stupide toujours fausse ».Supfiction a écrit :![]()
Cela veut dire quoi alors ?
Parfois, on a l’impression qu’il n’assume pas totalement ses opinions.
Et même en terme de production artistique, au lieu de rester bloquer à un cinéma d'il y a X années (par exemple les Stranger Things & co), c'est arrivée à faire la synthèse de tout le passé pour produire quelque chose de nouveaux. De toute façon non seulement on ne peux pas retourner pas dans le passé (captain obvious), mais surtout le passé nous a mener là où nous en sommes, donc...
Bref tout ça pour dire que la critique de la situation actuelle, et la valorisation d'un certains passé, peut être vu et fait de deux manières que je trouve totalement opposé.
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Re: Jean-Baptiste Thoret
Sinon, mais je change de sujet par rapport à ce qui est dit au-dessusArn a écrit :Brasillach écrit pour dans des journaux fascistes/royalistes dès les années 30.Phnom&Penh a écrit :L'antisémitisme, chez Brasillach, c'est venu avec la guerre. Son Histoire du Cinéma n'est pas attaquable sur le plan politique.

J'avais cité Brasillach sans esprit de polémique - même si je me suis un peu amusé avec Alexandre - juste parce que son Histoire du Cinéma était considérée comme un ouvrage important de la critique d'avant-guerre.
Pour moi, avant-guerre, Brasillach était un écrivain et critique, très orienté vers le cinéma, qui n'avait pas pris de positions politiques problématiques avant Je suis partout durant la guerre. C'était grosso-modo la défense de ceux qui avaient signé pour sa demande de grâce en 1945.
Je savais qu'il écrivait dans l'Action française, mais il faut replacer dans le contexte de l'époque. L'Action française était un journal important, et il y faisait de la critique d'art et littéraire, pas des articles politiques. Effectivement, après vérification, il semble qu'il ait pris la direction de Je suis partout dès 1939, et ait commencé à faire des articles politiques, tout en ayant une orientation fasciste évidente.
Cela dit, mais ce sont de vieux souvenirs, j'ai lu son Histoire du Cinéma il y a plus de vingt ans et prêté par un ami (je ne l'ai même pas chez moi pour le relire) et je ne me souviens pas d'écrits portant à polémique.
Ce qui est clair, c'est que l'ouvrage avait fait date. C'était une somme en deux volumes (Le cinéma muet - Le cinéma parlant), qui montrait une grande connaissance du cinéma français mais aussi du cinéma américain. Et aussi du cinéma japonais - il a été le premier à écrire sur Ozu et Mizoguchi. Aujourd'hui, ça paraît anecdotique, mais il faut imaginer ce que c'était que de voir en France des films japonais, non sous-titrés, avant 1935. Grande curiosité, ami de Henri Langlois (grâce auquel, je suppose, il a pu voir ces films), bref critique notable, parmi tous ceux que j'ai cité, qui montre que la critique cinématographique née dans les années 50...

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Re: Jean-Baptiste Thoret
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Dernière modification par Supfiction le 17 août 19, 10:17, modifié 1 fois.