Je n'ai moi-même pas cessé de m'étrangler devant les facilités scénaristiques, et pourtant j'ai assumé le fait de rester accroché jusqu'au bout. La mise en place est assez trompeuse. Tout est fait pour qu'on s'attende à l'exécution virtuose d'un plan parfait, d'une mécanique géniale. Or pas grand chose ne semble vraiment fonctionner (tous les braqueurs se retrouvent à nourrir une relation personnelle alors que c'était une des premières règles, sans compter qu'ils sont pour la plupart franchement pas fûtés pour assurer). La série est plein de temps morts abusifs, on ne cesse de se demander qui surveille les otages pendant que ça roupille ou que ça papote.Mama Grande! a écrit :The Boogeyman a écrit :La Casa de Papel S#1 (ou partie 1 et partie 2 selon le découpage Netflix) - 2017 / A. Pina _ 3
C'est aux films/séries de braquage ce qu'était Prison Break aux films/séries de prison. Autrement dit une proposition Fast Food qui peut donner l'illusion de nourrir tant qu'on ne réfléchit pas trop à ce que l'on est entrain d'avaler, mais qui est en fait bien fade et saturé de graisse qui déborde de partout. Cette analogie culinaire faite, ca ne vole donc pas haut en terme de dramaturgie, de scénario, de dialogues et d'interprétations.
Les 22 épisodes ne reposant que sur le concept du rebondissement à outrance et du vrai/faux cliffhanger qui seront systématiquement désamorcés au choix 4 ou 5 fois dans l'épisode ou dès l'introduction de l'épisode suivant pour pouvoir en créer 4 (ou 10, ou 50) autres à chaque épisodes. Au bout de 2 épisodes la construction agace, au bout de 22 c'est l'indigestion vomitive.
On pourrait espérer se rattraper sur les personnages, leurs parcours et leurs évolutions au sein de ce huis clos... si ils n'étaient pas en plein concours pour l'élection du braqueur et de l'otage les plus stupides et de celui qui fera foirer le plus possible le fameux "plan parfait". Plan parfait qui ne repose quand même que sur l'association de malfaiteurs sociopathes, instables, socialement inadaptés...A ce titre les grands gagnants dans chaque camp sont TOKYO (car oui dans La Casa de Papel les braqueurs ont des noms de ville) et ARTURITO.
Série Fast Food, très vite consommée, ballonnements à prévoir à chaque bouchée/épisode, vite oubliée.
Je suis sur que l'année prochaine je me ferais quand même avoir à regarder la 3eme partie que Netflix a commandé.
Au bout de 5 épisodes je suis d’accord avec ça. Tous les ingrédients sont là pour rendre le tout divertissant et addictif, certes. Mais à la fin de l’épisode reste la désagréable impression d’avoir perdu son temps devant un divertissement industriel sans originalité aucune, et où le développement des personnages est beaucoup trop convenu (pour rester gentil) pour rattraper le tout. Je pense m’arrêter là, mais je me ferai peut-être encore avoir un soir en rentrant du boulot, quand je n’ai pas envie d’utiliser mon cerveau.
Et malgré ça, le soin accordé à l'esthétique (c'est une production assez friquée et chiadée, qu'on devine formatée efficacement pour l'international), et certains emballements dramatiques m'ont vraiment séduit. On a quand même au moins trois personnages/interprétations de haute volée en la personne de Raquel, Berlin, et surtout du Professeur. J'ai adoré le parcours de ce personnage, parfois drôle lorsqu'il est contraint de rattraper in extremis des situations qui lui échappent, et qui parvient en même temps à exprimer une tristesse, un sens du destin vraiment bien porté par l'acteur.