

Critères d'évaluation :
- ♥ ♥ ♥ ♥ ♥ Chef-d'œuvre
★★★★ J'ai trouvé ça très bon
★★★ J'ai trouvé ça bien
★★ J'ai trouvé ça moyen
★ J'n'ai pas aimé
■ J'ai détesté
- • Get Out (Jordan Peele, 2017) ★★★
Belle surprise. Une petite production horrifique réussie, où le réalisateur parvient à créer le suspense et le malaise avec peu de moyens. L'interprétation est de qualité, mais le récit, relativement simpliste, est difficile à résumer sans trop en dévoiler. Il vaut mieux le voir sans rien savoir comme c'était mon cas.
• Red State (Kevin Smith, 2011) ★★
De Kevin Smith, je n'ai jamais pu supporter ses comédies de nerds et autres geeks en rut que j'arrêtais souvent au milieu. Le type était peut-être plus intéressant à écouter en public même pour chier sur Tim Burton, faire ses blagues et probablement grossir le trait sur son expérience avec Hollywood, mais m'intéressait beaucoup moins en tant que cinéaste. J'ai toutefois eu la curiosité de jeter un œil à son incursion dans le genre horrifique. C'est déjà un peu mieux mais ça reste, malgré les morts plus ou moins inattendues de certains "héros", assez prévisible, avec un message à gros sabots et une tournure des évènements qui devient invraisemblable, comme dans une de ses comédies au final. Pas indispensable.
• La Charrette fantôme (Körkarlen, Victor Sjöström, 1921) ♥ ♥ ♥ ♥ ♥
Évidente grosse influence du cinéma expressionniste allemand, La Charrette fantôme marque durablement l'esprit. Ce qui choque en premier, avant de parler forcément de l'aspect visuel, c'est bien sûr la modernité avec laquelle le récit éclaté, probablement complexe à suivre pour l'époque, nous est raconté (montage alterné, flashbacks, flashback dans le flashback). Et donc, bien entendu, le film est formellement splendide : effets de lumières, d'optiques et de surimpressions, des mouvements de caméra fluides, etc. On est en 1920 quand ce film suédois, pas méconnu des cinéphiles, est tourné, mais j'avoue avec une grande honte qu'à part les images circulant sur Internet mettant en parallèle la scène de la hache avec celle de Shining, qui n'ont finalement pas trop de rapport (oui il y a une porte, oui il l'ouvre à la hache), je n'en avais quasiment pas entendu parler auparavant. D'une richesse esthétique et d'une inventivité incroyable, La Charrette fantôme sera probablement mon film du mois.
• Desperado 2 - Once Upon a Time in Mexico (Robert Rodriguez, 2003) ★
Passer de la Charrette fantôme à Desperado 2... et franchement je ne sais pas quoi dire, en fait je l'ai déjà oublié. Alors joker.
• Cours privé (Pierre Granier-Deferre, 1986) ★★
Situé dans la filmographie de Granier-Deferre entre deux bons films, le polar urbain L'Homme aux yeux d'argent (avec Souchon et le très inquiétant Trintignant) et le polar balnéaire encore meilleur Noyade interdite (avec le génial Philippe Noiret), Cours privé fait un peu pâle figure, mais on y retrouve une des créatures de rêve du cinéma français d'alors, Elizabeth Bourgine, que l'on découvre ici souvent dévêtue et sous absolument tous les angles. L'érotisme repose donc principalement sur la nudité de son héroïne, jeune prof attirante et provocatrice, un peu branchée bondage soft, et qui aime bien sûr l'effet qu'elle créé sur ses élèves (dont la jeune Emmanuelle Seigner qu'elle retrouve dans une partie fine), les autres profs ou le dirlot. Un peu chiant, mais si vous êtes amoureux d'Elizabeth Bourgine, ce film est pour vous.
• Doctor Strange (Scott Derrickson, 2016) ★★★
Loin de m'arrêter en cours comme avec un Avengers, de m'emmerder comme avec un Iron Man (d'autant que Downey Jr. commence à me les briser en général), ou d'accélérer le visionnage en sautant des séquences entières comme avec le nullissime Batman v Superman, je me suis surpris à apprécier le spectacle de ce Doctor Strange dont je ne connaissais évidemment pas l'existence avant de tomber sur ce film. Le scénario est bidon et se résume en trois phrases : le protagoniste a un accident, devient un super-héros et sauve la planète à la fin, générique. Mais tout est servi par une somme d'effets visuels tous plus excessifs les uns que les autres, et au final impressionnants (car il faut épater à tout prix), que ça en devient délirant (jusqu'à une séquence de trip à la 2001 sous ecstasy). Comme le Space Mountain... c'est de l'attraction Disney, ou du hamburger MacDo : on répète que c'est de la merde mais en réalité on se surprend à y aller. Et puis Benedict Cumberbatch écrase toute concurrence.
• Officier et Gentleman (An Officer and a Gentleman, Taylor Hackford, 1982) ★★
J'aime bien Richard Gere, j'avoue. Il m'avait épaté dans Les Moissons du ciel, il m'a surpris dans le remake d'À bout de souffle où il sauve le film par sa folie, et je l'ai revu dans American Gigolo où le film ne vaut que pour lui, et Blondie et Moroder. Mais la vraie raison de me plonger dans ce drame passionnel américain mineur, entre un beau troufion dont la vie est rendue difficile par un supérieur peu porté sur les câlins, et la jolie brune Paula rencontrée dans un bar, c'est que, en fait, Debra Winger jeune ressemble comme deux gouttes d'eau à une ex avec qui je suis resté très proche, et on s'était fait une soirée Debra Winger.Comme ça vous savez tout, et comprendrez le choix suivant...
• La Veuve noire (Black Widow, Bob Rafelson , 1987) ★★
Ici Debra Winger vacille dans sa sexualité en se retrouvant confrontée à une beauté aussi fatale qu'à la plastique remarquable, Theresa Russell qu'on a pu voir dans... dans heu... enfin dans... ben pas grand-chose. Néanmoins, si on préférera éventuellement la blonde par académisme, la brune Debra Winger joue nettement mieux. Na ! Et le film dans tout ça ? Un thriller classique globalement bien interprété (Samy Frey, comme d'hab') mais assez banal malgré l'érotisme lesbien plus ou moins sous-jacent et l'exotisme d’Hawaï. En gros, ça se laisse regarder.
- • Twin Peaks - The Return (saison 3, David Lynch, 2017 - en cours, obviously)
So far, so good. Chaque nouvel épisode ressemble à un film d'une heure, signé par un Lynch très inspiré. Twin Peaks m'évoque la phrase du physicien Étienne Klein, "il y a des découvertes scientifiques qui augmentent l'ignorance". Non seulement, à chaque nouvel épisode de Twin Peaks, on se pose plus de questions qu'on a de réponses, mais surtout on en redemande. L'ensemble de Twin Peaks (y compris l'inégale saison 2 partagée entre le médiocre et le chef-d'œuvre, dont l'extraordinaire final faisant table rase de tout ce qui précède) est une œuvre à part entière, qui fascine, ne quitte plus notre esprit tout en devenant, au fur et à mesure, de plus en plus floue et mystérieuse.
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Épisode 1 - My Log Has a Message for You ★★★★
Intenses frissons au moment du générique où résonnent les notes bien familières d'Angelo Badalamenti. Ça y est ! Twin Peaks saison 3, ça démarre... et ça ne ressemble ni à la saison 1, ni à la saison 2, ni au film Fire, Walk With Me, ni Mulholland Drive ou Eraserhead... c'est à peu près tout ça, à la fois. Plaisir de retrouver des anciens mais aussi de nouveaux personnages, avec de nouvelles histoires, avec cette mystérieuse cage en verre mortelle, dont on n'aura (j'imagine) aucune explication. Début très, très prometteur.
Épisode 2 - The Stars Turn and a Time Presents Itself ♥ ♥ ♥ ♥ ♥
Épisode le plus proche du dernier de la saison 2 notamment avec les scènes dans la "Black Lodge", ineffables et cauchemardesques. En prime, on retourne dans le Bang Bang Bar avec Shirley et James, et "Shadow" de Chromatics en boucle dans la tête longtemps après.
Épisode 3 - Call For Help ★★★★
Qui rappelle le côté plasticien de Lynch. L'aspect visuel va en déconcerter plus d'un et ça m'étonnerait beaucoup que les audiences de la série soient bonnes ou s'amélioreront avec ce genre d'expérimentations pour public exigeant. Et puis il filme le processus par lequel Jacobi met de la peinture d'or sur des pelles pendant un très long moment, comme s'il voulait mettre en image la phrase d'Hackman de Night Moves : "J'ai regardé un Rohmer une fois, c'était comme regarder de la peinture sécher." HeeellooOOooo.
Épisode 4 - ... Brings Back Some Memories ★★★
Arrivée de l'humour, et on est à nouveau dans un autre film, toujours aussi perché, complexe et impossible à décrypter. Cooper redécouvre, enfin, un bon covfefe servi par la toujours sublime Naomi Watts, et en prime une belle scène entre Gordon et Albert en nuit américaine.
Épisode 5 - Case Files ★★★★
Dans la continuité du précédent, avec la volonté de montrer l'étendue du talent de Kyle MacLachlan dans plusieurs rôles. La ville de Twin Peaks apparaît certes de moins en moins et Lynch nous balade de Washington à Las Vegas, mais on ne perd rien au change. Il y a un côté Mulholland Drive encore plus prononcé, c'est Lynchesque à mort dans chaque séquence avec des personnages de crapules inoubliables (celle du Bang Bang Bar avec un nouveau membre de la famille Horne apparemment), bref c'est très bon.
Épisode 6 - Don't Die ★★★★
Toujours aussi génial. On retrouve ce qu'on avait un peu perdu des anciennes saisons : les séquences de chagrin exacerbé, de crises de larmes excessives, et qu'on avait déjà pu retrouver le temps d'une courte scène de l'épisode 4 où Bobby Briggs, dorénavant officier de police, redécouvrait la photo de Laura Palmer, avec la musique de Badalamenti des premières saisons.
Épisode 7 - There's a Body All Right ★★★
Cet épisode s'inscrit dans la continuité du précédent, avec Cooper prisonnier du personnage de Dougie, mais qui retrouve cependant ses réflexes d'agent du FBI le temps d'une scène marquante, et on apprend certaines infos suivant la saison 2 (Audrey dans le coma suite à l'explosion de la banque, ou ce qui a suivi après que le docteur Hayward ait emmené Cooper/Bob aux urgences). Après Jacobi peignant des pelles en peinture d'or, on a un serveur qui passe le balai pendant une plombe, et ça devient hypnotique.
Épisode 8 - Gotta Light? ♥ ♥ ♥ ♥ ♥
Est-ce l'épisode le plus barré de la série, ou il y a quelque chose d'encore plus dingue qui nous attend ? Si je devais résumer cet épisode, ça donnerait quelque chose comme [spoiler]
[/spoiler] Lynch invite Murnau sous acide, Stan Brakhage, le Kubrick de 2001, la série B de science-fiction des 50's, et musicalement Penderecki remplace Badalamenti et les Nine Inch Nails s'invitent en guests au Roadhouse le temps d'une chanson intégrale. La frontière entre série, cinéma, fiction, expérimentations visuelles, sonores, musicales et plastiques (certains plans ont dû être tournés dans l'atelier de Lynch), devient définitivement floue. Du très haut niveau. Best. Episode. Ever.
- • Fargo (saison 3, 2017) ★
Beaucoup moins séduisante que les deux premières saisons (et surtout la première, Martin Freeman est un génie). Il a beau y avoir l'excellent Ewan McGregor, rien à faire, je me suis endormi au milieu du 2ème épisode, et en voulant recommencer, ça failli se reproduire avant la fin. Je réessaierai éventuellement plus tard.
et
• True Detective (saison 2, 2015) ■
J'ai tenu 4 épisodes, sur 8. Naufrage total. La saison 1 restera ce que j'ai vu de mieux en séries ces dernières années (hormis Twin Peaks), donc la chute est rude.
- • Casino Royale ♥♣♦♠ (Martin Campbell, 2006) ♥ ♥ ♥ ♥ ♥
Les acteurs jouant Bond pour la première fois (Moore dans Live And Let Die, Dalton dans The Living Daylights ou Brosnan dans GoldenEye) donnent souvent le meilleur d'eux-mêmes, indépendamment de la qualité des films. La grande chance de Craig et de Dalton est aussi qu'ils ont joué dans deux des meilleurs épisodes de la saga, et ce Casino Royale est mon préféré. Bond débute, se fait remettre à sa place par des personnages de femmes fortes et intelligentes (M, Vesper), il fait encore trop confiance aux autres, ce qui l'amène à commettre des erreurs... bref, le personnage se créé sous nos yeux. Le film a la partie de poker la plus prenante et improbable de l'histoire, des scènes d'action lisibles et brillamment exécutées, et la plus jolie Bond Girl de la galaxie. J'aimerais le redécouvrir pour la première fois au cinéma...
• Les Évadés (The Shawshank Redemption, Frank Darabont, 1994) ★★★
Le fameux film à la première place du classement d'IMDB. Je ne l'avais pas revu depuis ma première vision, ça doit faire, ouarf, quinze ans là. Et j'ai été assez surpris de voir que beaucoup de scènes étaient restée ancrées dans ma mémoire, voire quasi tout le film. Ce n'est pas tant dû au film en lui-même mais davantage à la nouvelle de Stephen King que j'avais lue étant adolescent (peu de temps avant de voir ce film qui la respecte assez fidèlement). Je me souviens de lignes entières de King gardées telles quelles dans le film, surtout la narration de Morgan Freeman. Pas le chef-d'œuvre qu'on essaie de nous vendre depuis des lustres, mais un bon film. Je suis content d'avoir lu Rita Hayworth et la Rédemption de Shawshank (Rita Hayworth and Shawshank Redemption), avant d'avoir entendu parler de l'adaptation au cinéma, dont la traduction française du titre m'épatera toujours...
• Quantum of Solace (Marc Forster, 2008) ★★★
Le film se bonifie avec le temps (mais sur petit écran, sinon on peut devenir dingue). Le cerveau mis en pause, on passe un agréable moment, avec la recette plus habituelle que Casino Royale : de l'exotisme, des jolies filles, du soleil, de la Vodka Martini shaken not stirred, une photographie pas mal du tout (contrairement au montage qui ne permet pas de l'apprécier), des pétards et James qui (spoiler) s'en sort vivant à la fin (fin du spoiler). Plaisant, voire très plaisant mais 'faut vraiment pas être exigeant.
• La Chasse (Cruising, William Friedkin, 1980) ★
D'un point de vue de l'enquête criminelle, c'est forcément un peu décevant : banal, avec résolution grâce à un pur hasard. Même l'idée d'infiltrer Pacino (flic qui n'est même pas bon détective, juste jeune recrue) dans le milieu SM où il ne fait que se balader, en espérant croiser le tueur et réussir à le démasquer (sans savoir à quoi il ressemble), est une ineptie totale. J'ai fini par en avoir un peu marre de ce prétexte à des déambulations nocturnes et borderline, et de cette photographie bleutée du nightclubbing 80's. Quant à la relation de Pacino avec sa copine, elle est mal développée (alors que son mec revient vêtu tout de cuir bondage, le personnage qu'incarne Karen Allen ne se pose aucune question, alors ou bien elle n'est pas contrariante, ou elle est franchement conne).
• American Gigolo (Paul Schrader, 1980) ★★★
Un peu comme American Psycho 20 ans plus tard et dans un autre genre, American Gigolo souffre d'un scénario paresseux, mais présente un héros très charismatique, interprété par un acteur qui vole facilement la vedette au film. Au final, c'est ce que je retiens : Richard Gere classe, impeccable, déballant une garde-robe de séducteur et une musculature parfaite, et aussi tout de même la musique de Blondie et Moroder.
• Alien, le huitième passager (Alien, Ridley Scott, 1979) ★★★★
• Aliens, le retour (Aliens, James Cameron, 1986) ★★★
• Inland Empire (David Lynch, 2006) ★★★
• Tuer n'est pas jouer (The Living Daylights, John Glen, 1987) ♥ ♥ ♥ ♥ ♥