Victor Fleming (1889-1949)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Rick Blaine
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Re: Victor Fleming (1889-1949)

Message par Rick Blaine »

feb a écrit :Avec plaisir Rick :wink: Si tu peux jette un oeil à China Seas si ce n'est pas déjà fait.

Ce n'est pas encore fait, j'essaie de mettre la main dessus, mais je n'arrive pas à le trouver, il semble plus ou moins épuisé. Si les trésors Warner pouvaient me filer un coup de main là dessus... :fiou:
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Jeremy Fox
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Re: Victor Fleming (1889-1949)

Message par Jeremy Fox »

Si un jour tu tombes sur le délicieux Franc Jeu de Jack Conway, un peu de ce style si mes souvenirs sont bons (voir ma critique de ce savoureux western dans le parcours).
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Rick Blaine
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Re: Victor Fleming (1889-1949)

Message par Rick Blaine »

Jeremy Fox a écrit :Si un jour tu tombes sur le délicieux Franc Jeu de Jack Conway, un peu de ce style si mes souvenirs sont bons (voir ma critique de ce savoureux western dans le parcours).
Celui la je l'ai en rayon, je vais essayer de voir ça.
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feb
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Re: Victor Fleming (1889-1949)

Message par feb »

Rick Blaine a écrit :Ce n'est pas encore fait, j'essaie de mettre la main dessus, mais je n'arrive pas à le trouver, il semble plus ou moins épuisé. Si les trésors Warner pouvaient me filer un coup de main là dessus... :fiou:
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Jeremy Fox a écrit :Si un jour tu tombes sur le délicieux Franc Jeu de Jack Conway, un peu de ce style si mes souvenirs sont bons (voir ma critique de ce savoureux western dans le parcours).
Je confirme c'est un film "délicieux" et puis Lana Turner quoi :oops: Quant à toi Jeremy Fox, je te conseille de jeter plus qu'un oeil aux films MGM avec Gable & Crawford :wink:
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Rick Blaine
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Re: Victor Fleming (1889-1949)

Message par Rick Blaine »

feb a écrit :
Rick Blaine a écrit :Ce n'est pas encore fait, j'essaie de mettre la main dessus, mais je n'arrive pas à le trouver, il semble plus ou moins épuisé. Si les trésors Warner pouvaient me filer un coup de main là dessus... :fiou:
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$16 sur Amazon.com Rick ! Approved by feb :wink:
Oui, je sais mais j'ai déjà les trois autres. Bon, je vais peut-être finir par faire ça quand même.
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feb
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Re: Victor Fleming (1889-1949)

Message par feb »

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Re: Victor Fleming (1889-1949)

Message par Rick Blaine »


Il me semble que l'expédition vers la France est impossible, j'ai regardé il y a quelques jours. Je revérifierai ça.
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feb
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Re: Victor Fleming (1889-1949)

Message par feb »

Tu as au moins 5 vendeurs qui font du "International" à moins de 10$ :wink:
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Re: Victor Fleming (1889-1949)

Message par Profondo Rosso »

Bombshell (1933)

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Lola Burns (Jean Harlow) est une vedette de cinéma qui souhaite changer de vie. Excédée par sa famille qui dilapide son argent, et par son agent Space Hanlon (Lee Tracy) qui alimente la presse avec de faux scandales, Lola aspire à une vie normale. Pour montrer au public qu’elle est une femme respectable, Lola décide d’épouser un aristocrate et d’adopter un enfant. Mais Hanlon déjoue tous ses plans.


Bombshell s'inscrit un peu dans la continuité du What price Hollywood (1932) de George Cukor en étant un des premiers films à poser un regard critique sur l'envers de l'usine à rêve. Le ton est cependant bien moins dramatique ici et le film joue constamment sur deux tableaux. D'un côté un portrait flamboyant d'une star en parade constante, Lola Burns incarnant à l'écran le pur fantasme que se fait le public de son extravagante interprète blonde platine, Jean Harlow. On rit donc du quotidien affairé de la vedette traînant une véritable cour aux petits soins et la sollicitant en permanence, du coiffeur au maquilleur, de l'assistante aux chiens s'agitant dans le salon. Loin de lui être dévouée et d'alléger sa charge, cette cour constitue en fait une horde de sangsue pour laquelle elle constitue un véritable vache à lait dont il faut soutirer le maximum à tout niveau : son père et son frère sont des joueurs alcooliques la tapant sans cesse, son agent Space Hanlon (Lee Tracy) ne lui laisse pas une minute de répit à coup de scandales artificiels tandis que son assistante profite de ses absences pour se servir dans sa garde-robe et organiser des fêtes chez elle. Cette vision soulève le problème majeur de la star : son existence ne lui appartient pas. C'est là qu'intervient l'autre approche du film où tout l'attrait, le clinquant et le parfum de scandale hollywoodien est une illusion destinée à divertir le public dans un rituel où les stars ne se reconnaissent pas mais auquel elles sont contraintes de se soumettre.

Fleming amène ces facettes avec un certain humour et tendresse (Space Hanlon dont toute l'attention désastreuse cache en fait qu'il est amoureux de Lola, le père et le frère plutôt attachant malgré leur attitude intéressée) et des situations amusante notamment les nombreux échanges orageux entre Lola Burns et son envahissant agent, chaque amorce d'aveux amoureux sincère étant désamorcé par la découverte d'une nouvelle supercherie de ce dernier. On a beau s'amuser, la manière dont certains aspect du scénario rejoignent l'existence de Jean Harlow (elle-même pressurée par une famille et notamment une mère abusive dilapidant ses cachets qui sera indirectement responsable de la mort prématurée de la star) peut laisser un gout étrange sous la légèreté et la drôlerie. Hollywood semble être une prison et la réalité recherchée par Lola Burns inaccessible. Ces envies de maternités sont torpillées par son entourages, le monde réel semble perpétuer l'illusion autant par son décor (le paysage californien ridicule où Lola fait du cheval lors de sa fuite et laissant deviner la suite) que par les rencontres avec des hommes avides de chair, notoriété ou argent quand ils ne sont pas tout simplement des figurants du studio (y compris le fan le plus acharné, un ultime gag tordant parachevant cette idée). En surface un objet cliquant, enlevé et divertissant et en creusant un peu une réalité tout de même assez glauque. 4,5/6
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Profondo Rosso
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Re: Victor Fleming (1889-1949)

Message par Profondo Rosso »

Bon ce tentateur de Feb m'a donné envie de le voir à peine décellophané :mrgreen:

La Belle de Saigon (1932)

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Séduisante prostituée recherchée par la police de Saigon, Vantine (Jean Harlow) trouve refuge dans la plantation de Dennis Carson (Clark Gable). Vantine et Dennis ne tardent pas à tomber dans les bras l’un de l’autre mais le bel aventurier s’éprend bientôt de l’élégante et inaccessible Barbara Willis (Mary Astor), récemment arrivée sur la plantation avec son mari (Gene Raymond).

La liberté de ton du Pré Code rencontre le souffle romanesque dans la moiteur de l'Indochine coloniale dans cet emblématique Red Dust. Le récit nous place dans un triangle amoureux entre Dennis Clark Gable), propriétaire d'une plantation de caoutchouc hésite entre la sulfureuse Vantine (Jean Harlow) et la plus distinguée Barbara (Mary Astor). Le scénario de John Lee Mahin (adapté d'une pièce de Wilson Collison) fait volontairement de ces trois protagonistes de purs archétypes que les tourments du désir vont développer. Clark Gable incarne ainsi un pur rustre sans manières qui n'a connu que cette existence à la dure dans cette plantation qu'il dirige d’une main de fer. L'arrivée et l'installation inopinée de la prostituée Vantine l'agacera dans un premier avant de reconnaître en elle son égal au féminin, une aventurière ayant roulé sa bosse et capable d'apporter sans s'offusquer un répondant gouailleur à ses manière brutales. Toute la séquence amenant leur première étreinte est magistrale à ce titre, sous l'agressivité mutuelle de façade se dessinant une complicité qui s'orchestre avec les dialogues (pour un véritable festival de sous-entendus sexuels) mais également le mouvement. Jean Harlow déambule ainsi lascivement dans la pièce, haranguant un Clark Gable immobile mais bouillonnant comme dans un rituel de séduction animale. L'érotisme peut ainsi s'exprimer à la fois quand cette connivence passera par le dialogue et un éclat de rire commun après un festival d'insulte, et bien sûr l'expression de ce désir sauvage qu'ils partagent lorsque Gable empoignement brutalement une Jean Harlow ravie et qui ne se débat que pour la forme.

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Un lien aussi évident peut entraîner un vrai amour ou alors une certaine désinvolture par ce qu'on semble déjà connaître par cœur. Vantine sera ainsi victime d'un Dennis sans égard ni respect qui n'y a vu qu'un amusement et la renvoie à sa vie par une tape aux fesses et un petit billet. La relation amoureuse réelle ne semble pouvoir exister qu'en y entraînant des êtres opposés et en confrontant ainsi Dennis à la retenue et aux manières distinguée de Barbara, la femme de son ingénieur. Alors la séduction entre Dennis et Vantine se faisait dans une sorte de mimétisme les plaçant sur un pied d'égalité, la domination et la toute-puissance masculine du "sauvage" Gable s'impose ici à une frêle Mary Astor inconsciemment en attente de cela tant son époux (Gene Raymond) semble fragile et symboliquement impuissant. Une nouvelle fois Fleming passe de la parole aux actes, les échanges entre Barbara effarouchée et Dennis désinvolte amenant une certaine tension amoureuse qui deviendra érotique lorsque la pluie et le tonnerre permettront à Gable de ployer ses bras virils autour d'une Mary Astor consentante. Celle-ci dégage une formidable sensualité contenue, s'abandonnant de façon coupable à l'étreinte de Gable, arborant un visage effrayé par son propre désir. Une belle ellipse nous la fait redécouvrir plus tard négligemment allongée et arborer un sourire de satisfaction au seul son de la voix de Gable, preuve de la consommation de ce désir adultère.

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L'environnement joue un grand rôle dans l'évolution des deux romances. La tempête et la pluie diluvienne qui amène la liaison entre Dennis et Barbara exprime la pulsion et la nature fugace de leur attirance mutuelle. Les éléments météorologiques n'ont pas besoin d'intervenir pour que cette attraction s'exprime entre Dennis et Vantine, elle semble couler de source et si elle semble moins romanesque, cette relation est plus naturelle, spontanée. Cela tiens grandement au jeu percutant de Jean Harlow qui n'est jamais une proie, une chimère ou un fantasme pour Gable mais une vraie partenaire dont le sex-appeal se véhicule autant par le charme vénéneux que l'attitude décomplexée. Amoureux transi quelque peu figé avec Mary Astor, Gable retrouve sa joyeuse insolence et ses mauvaises manières au contact de Jean Harlow. Cela se confortera même dans l'expression totalement opposée du dépit amoureux chez les deux femmes. On partage un instant la détresse de Vantine lorsqu'elle apercevra Dennis porter Barbara dans sa chambre, mais cette déconvenue se manifestera par quelques remarques désobligeantes bien senties à l'image du côté frondeur du personnage. Le final verra au contraire une expression vaine et violente d'un désappointement semblable pour Barbara, pas aussi dure, incapable de contenir ses émotions et définitivement soumise à Dennis.

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Un régal à l'érotisme moite qui fait encore son effet aujourd'hui. Vingt ans plus tard, John Lee Mahin transposera son script en Afrique pour le somptueux remake Mogambo où Gable reprend son rôle, Ava Gardner et Grace Kelly prenant superbement le relai de Jean Harlow et Mary Astor dans cet autre classique. 5/6
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feb
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Re: Victor Fleming (1889-1949)

Message par feb »

Gagné :mrgreen:
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Re: Victor Fleming (1889-1949)

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Re: Victor Fleming (1889-1949)

Message par nobody smith »

Vu hier soir Jeanne D’Arc, l’ultime réalisation du cinéaste. Une fin de carrière pas franchement glorieuse professionnellement parlant puisque son projet sur la pucelle d’Orléans sera un échec commercial en raison d’une pauvre campagne promotionnelle et de dérapage extra-filmique (comment ? une catin qui couche avec des réalisateurs italiens pour jouer une sainte ?!!!!?). La RKO tentera de limiter la casse en remontant le film, coupant environ 45 minutes. C’est ce montage que j’ai vu et c’est un sacré massacre. Ce montage est la version express de l’histoire. Il n’y a aucune respiration dans la narration. Tout s’enchaîne de manière hystérique avec des transitions souvent foireuses. Certains passages en sont devenu complètement ineptes (en faite Jeanne n’a jamais entendu la voix de Dieu mais celle du narrateur lui racontant en permanence sa destinée). Bref, même s'il reste quelques aspects intéressants dans cette vision romancée de l'histoire, tout le potentiel émotionnel est lui réduit à néant . Heureusement, l'aspect technique permet de faire passer la pilule. Naturellement de la part de Fleming, la mise en scène est très solide et joliment composé. Il y a une utilisation rigoureuse du technicolor et de clinquant matte-painting qui compense des moyens pas toujours mirobolant (l’ambiance rougeoyante de la levée du siège d’Orléans donne par exemple un côté fou furieux qui évite d’être trop regardant sur le nombre réduit de figurant à l’écran). Cette qualité visuelle me donne d’autant plus envie de voir la version intégrale où l'histoire doit très sûrement mieux s'épanouir.
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Re: Victor Fleming (1889-1949)

Message par Jeremy Fox »

Jeanne d'arc de Victor Fleming par Justin Kwedi à l'occasion de sa sortie en blu-ray chez L'atelier d'image et the Corporation.
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Re: Victor Fleming (1889-1949)

Message par Jeremy Fox »

Jeanne d'arc (Joan of Arc) - 1948

Dernier film du réalisateur de Autant en emporte le Vent, Jeanne d'Arc lui est complètement opposé niveau mise en scène. Si l'adaptation de Margaret Mitchell transpirait le cinéma par tous ses pores, Jeanne d'Arc n'arrive pas à se dépêtrer de son origine théâtrale et s'est avéré être pour ma part un véritable calvaire : 140 minutes sans souffle, sans rythme et sans vie, une mise en scène compassée, un texte sans grand intérêt, une interprétation d'ensemble aussi morne que le reste et une photographie sans aucun relief (rarement Technicolor m'aura apporté aussi peu de plaisir). Heureusement José ferrer vient apporter durant quelques moments un peu de vitalité à cette hagiographie qui en est totalement dénuée.
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