Riccardo Freda (1909-1999)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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bruce randylan
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Re: Notez les films naphtas - Juillet 2010

Message par bruce randylan »

cinephage a écrit :L'aigle noir, de Riccardo Freda (1946)
Comme prévu, je vais vraiment m'en faire très très peu du Freda malheureusement :(

Si j'arrive à en voir 3-4 ça sera déjà bien. Mais bon, je préfère me refaire les Kurosawa sur grand écran : fantastique redécouverte des 7 samurais qui ne m'avait pas traumatisé lors de sa découverte en VHS y-a 10 ans ; nouveau traumatisme visuel avec Rashomon ( définitivement un de mes 5 préféré )et chien enragé et découverte tout court : Scandal ; duel silencieux ; l'idiot.

Et puis je préfère aussi me sauver 10 jours en Irlande :D
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cinephage
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Re: Notez les films naphtas - Juillet 2010

Message par cinephage »

La vengeance de l'aigle noir, de Riccardo Freda (1951)

Suite de l'aigle noir, mais aussi proche du décalque amélioré, avec une intrigue similaire (héros destitué, mort d'un proche (l'épouse, et plus le père) et vengeance, rapprochement d'une femme proche du méchant (sa soeur, et plus la fille)), et beaucoup d'éléments très proches. Le budget plus conséquent permet néanmoins d'avoir des décors plus riches et somptueux, des personnages secondaires plus fouillés, une belle séquence de bataille en ouverture, et une action plus conséquente.
Néanmoins, si le film se trouve un style plus propre et moins américain (l'ambiance russe est ici développée, alors que dans le film précédent, on oublie volontiers qu'on est en russie), il pèche néanmoins par un ensemble de petites choses (certains jeux outrés, une musique bien médiocre, certains effets ratés (le type qui meurt avec la lance sur le coté, les faux raccords pour les blessures, ce genre de petites choses qui, cumulées, me posent problème), et, surtout, une façon de filmer l'action brouillonne et pas très spectaculaire, notamment les combats à l'épée, qui laisse le spectateur insatisfait.
Il faut aussi dire que la copie de la Cinémathèque est mal fichue, que plusieurs sautes de temps dans le film pénalisent aussi l'action, donc que les conditions n'étaient pas optimales pour la découverte de ce film. Néanmoins, je pense que j'en resterai là pour ma découverte de Riccardo Freda, son style ne me convient apparemment pas trop, même s'il ne va pas jusqu'à me déplaire...
6/10
I love movies from the creation of cinema—from single-shot silent films, to serialized films in the teens, Fritz Lang, and a million others through the twenties—basically, I have a love for cinema through all the decades, from all over the world, from the highbrow to the lowbrow. - David Robert Mitchell
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Profondo Rosso
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Re: Notez les films naphtas - Juillet 2010

Message par Profondo Rosso »

Spartacus de Riccardo Freda (1952)

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Un film précurseur puisque venant bien avant le "Hercule" de Pietro Francisi qui relancera complètement le Péplum au sein de la production italienne. Le côté très serial de Riccardo Freda s'exprime d'emblée avec une intrigue un peu plus fantaisiste que la définitive version de Kubrick. Spartacus est donc ici au départ un décurion romain enrôlé de force qui en s'opposant à un supérieur qui molestait une femme est rétrogradé au rang d'esclave. La première partie est d'ailleurs sous haute influence du péplum hollywoodien, en particulier les oeuvres de Cecil B. Demille. Freda se délecte ainsi d'illustrer la débauche de la société Romaine, faite d'orgies et autres écarts divers en opposition à la conditions difficile des esclaves. Le fait d'avoir un Spartacus partagé entre le plaisir de la chair symbolisé par la vénéneuse Gianna Maria Canale* (habituée du péplum dans les années à venir et spécialiste des rôle de méchante tentatrice) et Ludmila Tcherina (danseuse étoile plus connue pour ses rôles chez Powell dans "Les Chaussons Rouge" et " Les Contes d'Hoffman") esclave prête à tput les sacrifices pour lui reprend le type d'intrigue typique des péplums bibliques américains (même si comme souvent dans les péplums italiens il n'est pas question de religion ici). Il faut arriver à mi film pour retrouver l'aspect typique de l'histoire de Spartacus telle qu'on la connaît mais Freda s'avère un peu plus laborieux dessus avec pas mal de longueur et un final un peu rapide. C'est dans le passage à Rome le plus interessant et extravagan, les moyens sont là avec une reconstitution somptueuses, des décors monumentaux et quelques moments spectaculaire très réussi comme lorsque Spartacus surgit dans l'arène pour affronter plusieurs lions qui s'apprêtaient à dévorer une esclave. Malgré une allure imposante, Massimo Giroti est un peu fade en Spartacus et les deux rôle féminins sont bien plus intéressants, surtout Gianna Maria Canale très ambigue, romaine égoïste mais réellement amoureuse de Spartacus. Carlo Ninchi fait également un très charismatique Crassus, et Freda semble se se délecte à dépeindre les intrigues de palais du sénat Romain avec quelques réplique assassines fort réussies. Pas inoubliable mais plutôt réussi.4/6

* et une première réplique qui a plié la salle en deux

Crassus : Sabine tu es plus belle de jour en jour !

Sabine (affalée, prenant la pose l'air dédaigneux) : Je sais.

:mrgreen:
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Profondo Rosso
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Re: Notez les films naphtas - Juillet 2010

Message par Profondo Rosso »

Le Géant de Thessalie de Riccardo Freda (1960)

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Et bien grosse déception j'en attendais beaucoup de celui là c'est assez mauvais. L'histoire se veux une illustration de l'épopée de Jason et ses argonautes, mais les scénaristes n'ont pas dû réviser leur mythologie grecque tant ça s'emmêle les pinceaux. L'enjeu du voyage de Jason n'est donc plus de ramener la toison d'or pour reconquérir son royaume (du moins au départ) mais d'apaiser la colère de Zeus qui par mécontentement a plongé la Thessalie dans le chaos avec des éruptions volcanique quotidienne (qu'on ne verra jamais question de budget sans doute). En fait bien que gardant certains détails de l'histoire de Jason le film est surtout un décalque médiocre de l'Odyssée et plus précisément du "Ulysse" de Mario Camerini auquel il reprend des pans entier de séquences comme le passage avec les sorcières copié sur celui de Circé (jusqu'à utiliser le même artifice avec la même actrice dans un double rôle comme Silvana Magano qui jouait Circé et Pénélope) ou le final vengeur (seul moment un peu palpitant où Freda retrouve ses réflexe des films de cape et d'épée). Sinon c'est incroyablement mou, cheap et mal joué, Roland Carey en Jason a le charisme d'une huitre et Massimo Girotti en Orphée seul personnage intéressant est totalement transparent tandis que Alberto Farnese assure le minimum syndical en méchant. Ca n'arrive même pas à avoir le petit degré de naïveté qui donnerait du charme tant certains effet sont laids, voir l'affrontement avec un Cyclope (L'Odyssée encore) qui justifie son nom uniquement par l'oeil sur son front, parce que sinon c'est un bon vieux recyclage de costume de gorille (on remercie cet escroc de Carlo Rambaldi). La copie fatiguée de la cinémathèque n'aidait pas non plus même si la photo était assez belle, mieux vaut se revoir la version Harryhausen que d'endurer ça. 2/6
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Re: Riccardo Freda (1909-1999)

Message par Jeremy Fox »

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Re: Riccardo Freda (1909-1999)

Message par Kevin95 »

DON CESARE DI BAZAN - Riccardo Freda (1942) découverte

Premier long métrage de Riccardo Freda et déjà tout est là : sens du timing, durée courte, romanesque à fond les ballons, splendeur plastique, références à la culture dite "haute" dans un film de genre (Shakespeare, Vélasquez, Le Comte de Monte-Cristo sont convoqués) etc. Des plans reproduisent fidèlement les toiles du peintre espagnol sans jamais que la mise en scène le surligne ou en fasse des tonnes. Don Cesare di Bazan est une affaire de complot, de vengeance, d'un peu de fantastique (le retour d'entre les morts) et d'un panache évident lors des séquences de combats à l'épée. Gino Cervi n'est pas forcément l'acteur le plus à l'aise dans le genre, disons pour être gentil qu'il n'a pas le physique d'Errol Flynn (ou alors après un buffet à volonté), mais qu'importe car même lorsqu'il se dandine, son jeu premier degré fait paravent. Une poignée d'images impressionnent comme la scène des barils de poudre, économe et fulgurante. Pas le poids pour être un grand film mais suffisamment de pèche pour être un sacré bon spectacle.
Les deux fléaux qui menacent l'humanité sont le désordre et l'ordre. La corruption me dégoûte, la vertu me donne le frisson. (Michel Audiard)
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Re: Riccardo Freda (1909-1999)

Message par Jeremy Fox »

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Re: Riccardo Freda (1909-1999)

Message par Jeremy Fox »

Le Château des amants maudits chroniqué par Justin.
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Re: Riccardo Freda (1909-1999)

Message par Alexandre Angel »

Je l'ai reçu hier :mrgreen:
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Re: Riccardo Freda (1909-1999)

Message par Flol »

Et ça te fait marrer ?
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Re: Riccardo Freda (1909-1999)

Message par Dunn »

Il a raison. Une journée sans rire est une journée de perdue . Surtout en ce moment.
Elever des enfants c'est comme ranger sa collection de films : c'est pas comme on voudrait mais c'est bien quand même.
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Re: Riccardo Freda (1909-1999)

Message par Alexandre Angel »

Flol a écrit : 27 juin 24, 12:19 Et ça te fait marrer ?
Si jamais coincidence fût drolatique, c'est bien celle-ci.

ha ha ha, que de drôle!
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