La question du topic est intimement liée au contenu du film : si la longueur est justifiée par le développement scénaristique ou l'ambition du réalisateur, je ne vois pas où est le problème. Rick cite le cas Nolan, je vais faire une digression là-dessus. Je n'arrive pas à comprendre les cris d'orfraie à l'annonce des durées des films de Nolan : personnellement ça m'est totalement accessoire, je veux juste voir dans le film la justification scénaristique ou artistique de cette durée. Nolan remplit ses scénarios à ras-bord, les durées de ses films ne sont donc pas des préavis qui masqueraient finalement des trucs chiantissimes et minimalistes. HS refermé...

Certains très grands réalisateurs, décédés ou encore en activité, ne semblent s'épanouir que dans des développements excédant les 2 heures. Si l'histoire qu'ils ont à raconter, ou le projet artistique qui les motive, légitiment une durée plus longue que par rapport aux standards habituels, je ne vois pas où est le problème. Pour moi il n'y a pas de "norme" de durée à laquelle se conformer, chaque film est un cas particulier et sa durée doit découler de facteurs intrinsèques. Je pense ainsi que la longueur d'un film peut être une donnée fondamentale de sa qualité : elle peut permettre sa respiration, la particularité d'un tempo duquel naît l'envoûtement, la marque singulière de l’œuvre qui la distingue des autres. Jamais je ne voudrai d'un
Voyage au bout de l'enfer ou un d'
Barry Lyndon d'1h30, par exemple. C'est donc selon le contenu qu'il faut se placer, et pas selon la minuterie.
Par contre, aujourd'hui, effectivement, cette "normalisation" est beaucoup plus sensible : se standardise le blockbuster de 2h30 qui ne raconte et ne propose RIEN. Le néant, dilaté dans des formats allongés (2h30 puis version longue sur vidéo) qui voudraient faire croire que plus c'est long, plus c'est bon. Les
Harry Potter en sont les parfaits représentants. La barre des 2h30 semble être devenue le seuil obligatoire, comme si c'était immanquablement un credo de qualité. Quand on lit certaines déclarations de pontes, on a l'impression que décider dès le départ de faire un film long, c'est déjà être sûr qu'on tient un bon film. C'est prendre le problème du mauvais bout. Comme dirait julien, la base c'est le scénario, pas un palier de durée qui a des échos de tiroirs-caisse parce que les exploitants font grimper le prix de la place s'ils perdent des séances.
Cependant, je n'ai pas le sentiment que les "gros" films hollywoodiens d'antan étaient plus courts que ceux d'aujourd'hui : les péplums, les fresques historiques, les grosses machineries à Oscars potentiels (formulation pas terrible mais j'espère que vous comprendrez l'idée), plusieurs comédies musicales, etc, tournaient généralement autour des 2h40, voire bien plus. C'est à partir des années 1970 que la durée s'est positivement resserrée, avec une redéfinition du rythme et de l'écriture, encore que ce ne soit pas une tendance générale puisque Coppola fait des films de 3 heures, un blockbuster comme
La Tour infernale pas loin, ou un film comme
L'Exorciste est beaucoup plus long que la moyenne des films fantastiques. C'est les années 90 qui ont marqué le grand retour des fresques grand public de plus de 3 heures.