Je continue ma découverte par Decision at Sundown et Buchanan Rides Alone.
!!!attention, spoilers!!!
Decision at Sundown (1957): on y retrouve la même densité psychologique et thématique que dans les précédents, avec un Randolph Scott qui débarque en ange exterminateur dans une petite ville tranquille. Sauf qu'on apprend bientôt que sa vengeance est sans mobile; et de toute façon, il en est privé lors du climax. D'où un climat vraiment austère, amer, qui tient aussi à la mise en scène, aux décors: c'est plus plat, plus terne, plus statique que dans Comanche Station ou The Tall T, plus "pauvre", estime Bertrand Tavernier dans les boni.
Reste une variation intéressante sur le thème du film de vengeance. Et peut-être aussi un film qui prend un peu plus de temps à décanter.
Buchanan Rides Alone (1958): un scénario très classique, le cow-boy qui débarque dans une petite ville, aux mains d'une famille tyrannique, les frères Agry (qui ont d'ailleurs donné leur nom à la bourgade, Agry Town). Ceux-ci, Simon, Lew et Amos, passent l'intégralité du film à comploter les uns contre les autres, avec souvent un ressort comique, grotesque: à travers surtout le personnage d'Amos (très bon Peter Whitney), perpétuellement essoufflé, qui court pendant tout le film pour avertir Simon des agissements de Lew, et vice-versa.
Souvent assez drôle, Buchanan Rides Alone ressemble presque à un film récréatif. C'est en tous cas plus mineur, moins bien tenu, moins rigoureux dans la mécanique "boetticherienne". Mais ça reste plaisant, et il y a en tous cas une scène mémorable: celle de l'exécution ratée de Buchanan, et l'oraison funèbre qui s'ensuit. Une vraie réussite, tant en termes de montage, de dialogues - et cette idée géniale du corps attaché à un arbre.
"In a sense, making movies is itself a quest. A quest for an alternative world, a world that is more satisfactory than the one we live in. That's what first appealed to me about making films. It seemed to me a wonderful idea that you could remake the world, hopefully a bit better, braver, and more beautiful than it was presented to us." John Boorman
magobei a écrit :
Decision at Sundown (1957):
D'où un climat vraiment austère, amer, qui tient aussi à la mise en scène, aux décors: c'est plus plat, plus terne, plus statique que dans Comanche Station ou The Tall T, plus "pauvre", estime Bertrand Tavernier dans les boni.
Je ne connaissais pas la remarque de Tavernier, vu que j'en suis resté au coffret US, mais je trouve son expression inappropriée. Mise en scène et décors différents, oui à coup sur, plus "pauvre", je trouve ça extrêmement discutable, pour ce qui restera probablement comme le plus grand western urbain jamais filmé. Je me souviens au contraire de décors assez réussis, et d'une géographie de la ville fort bien utilisée pour une mise en scène largement à la hauteur des autres titres de la série.
magobei a écrit :
Decision at Sundown (1957):
D'où un climat vraiment austère, amer, qui tient aussi à la mise en scène, aux décors: c'est plus plat, plus terne, plus statique que dans Comanche Station ou The Tall T, plus "pauvre", estime Bertrand Tavernier dans les boni.
Je ne connaissais pas la remarque de Tavernier, vu que j'en suis resté au coffret US, mais je trouve son expression inappropriée. Mise en scène et décors différents, oui à coup sur, plus "pauvre", je trouve ça extrêmement discutable, pour ce qui restera probablement comme le plus grand western urbain jamais filmé. Je me souviens au contraire de décors assez réussis, et d'une géographie de la ville fort bien utilisée pour une mise en scène largement à la hauteur des autres titres de la série.
Entièrement d'accord avec l'élément architectural de la ville comme acteur prépondérant, de la même façon que dans Silver Lode de Dwan ou encore ce petit western talentueux, hélas méconnu de et avec Ray Milland, A man alone.
On retrouve ces qualités dans le superbe film de Dwan, je suis bien d'accord!
J'aime bien ce type de films, du coup, je verrais bien le film de Milland, je vais noter ça.
magobei a écrit :
Decision at Sundown (1957):
D'où un climat vraiment austère, amer, qui tient aussi à la mise en scène, aux décors: c'est plus plat, plus terne, plus statique que dans Comanche Station ou The Tall T, plus "pauvre", estime Bertrand Tavernier dans les boni.
Je ne connaissais pas la remarque de Tavernier, vu que j'en suis resté au coffret US, mais je trouve son expression inappropriée. Mise en scène et décors différents, oui à coup sur, plus "pauvre", je trouve ça extrêmement discutable, pour ce qui restera probablement comme le plus grand western urbain jamais filmé. Je me souviens au contraire de décors assez réussis, et d'une géographie de la ville fort bien utilisée pour une mise en scène largement à la hauteur des autres titres de la série.
Je ne suis on ne peut plus d'accord avec toi. Le plus grand western urbain pour moi aussi, le travail sur la topographie étant encore plus génial que dans Rio Bravo
Rick Blaine a écrit :
Je ne connaissais pas la remarque de Tavernier, vu que j'en suis resté au coffret US, mais je trouve son expression inappropriée. Mise en scène et décors différents, oui à coup sur, plus "pauvre", je trouve ça extrêmement discutable, pour ce qui restera probablement comme le plus grand western urbain jamais filmé. Je me souviens au contraire de décors assez réussis, et d'une géographie de la ville fort bien utilisée pour une mise en scène largement à la hauteur des autres titres de la série.
Je ne suis on ne peut plus d'accord avec toi. Le plus grand western urbain pour moi aussi, le travail sur la topographie étant encore plus génial que dans Rio Bravo
Je trouve que vous vous emballez un peu les gars
Tavernier dit "plus pauvre" (donc pour un petit guillemet mal placé, ma citation trahit un peu son propos), relativement à la qualité du corpus de films. Il ne fait qu'émettre ses réserves, de façon argumentée - dont je n'extrais qu'un terme, donc JE mérite le fouet, pas lui. Et encore, cela ne concerne que la mise en scène, puisqu'il estime que le film est thématiquement au moins aussi riche que les autres.
Après, on peut être ou ne pas être d'accord avec lui. Personnellement, je trouve qu'il met le doigt sur un ou deux petits trucs qui m'ont empêché d'entrer complètement dans le film, alors que j'avais été emballé par Comanche Station et The Tall T.
Et justement, je trouve qu'il souffre de la comparaison, dans le registre western urbain, de la comparaison avec Rio Bravo. Jusqu'à une prochaine vision peut-être?
"In a sense, making movies is itself a quest. A quest for an alternative world, a world that is more satisfactory than the one we live in. That's what first appealed to me about making films. It seemed to me a wonderful idea that you could remake the world, hopefully a bit better, braver, and more beautiful than it was presented to us." John Boorman
Je clos ma série Boetticher/Scott avec Ride Lonesome. Inutile de faire durer le suspense, je ne jouerai pas la minorité contradictoire: c'est excellent, grâce d'abord (mais pas seulement) à la qualité du scénario signé Burt Kennedy. Tavernier compare le dispositif à une partie de poker, et c'est exactement ça: les personnages cachent leur jeu, Ben Brigade en tête, et nous n'apprenons que sur le tard leur réel agenda.
Je n'énumérerai pas les qualités du film, mais je relèverai le très graphique plan final ainsi qu'un casting assez relevé: outre Scott, James Best, Lee Van Cleef et James Coburn dans un de ses premiers rôles.
Reste que je garde une légère préférence pour Comanche Station, film qui m'a vraiment frappé par l'économie absolue de son scénario, tendu vers sa conclusion.
8/10
Comme dirait l'autre: je garde!
"In a sense, making movies is itself a quest. A quest for an alternative world, a world that is more satisfactory than the one we live in. That's what first appealed to me about making films. It seemed to me a wonderful idea that you could remake the world, hopefully a bit better, braver, and more beautiful than it was presented to us." John Boorman
magobei a écrit :Je clos ma série Boetticher/Scott avec Ride Lonesome. Inutile de faire durer le suspense, je ne jouerai pas la minorité contradictoire: c'est excellent, grâce d'abord (mais pas seulement) à la qualité du scénario signé Burt Kennedy. Tavernier compare le dispositif à une partie de poker, et c'est exactement ça: les personnages cachent leur jeu, Ben Brigade en tête, et nous n'apprenons que sur le tard leur réel agenda.
Je n'énumérerai pas les qualités du film, mais je relèverai le très graphique plan final ainsi qu'un casting assez relevé: outre Scott, James Best, Lee Van Cleef et James Coburn dans un de ses premiers rôles.
Reste que je garde une légère préférence pour Comanche Station, film qui m'a vraiment frappé par l'économie absolue de son scénario, tendu vers sa conclusion.
8/10
Comme dirait l'autre: je garde!
Voilà qui donne (encore) très envie! Ça fait un moment que j'ai hâte de le découvrir aussi, celui-là. Decision at Sundown, pareil...
Major Tom a écrit :
Voilà qui donne (encore) très envie! Ça fait un moment que j'ai hâte de le découvrir aussi, celui-là. Decision at Sundown, pareil...
Major Tom a écrit :
Voilà qui donne (encore) très envie! Ça fait un moment que j'ai hâte de le découvrir aussi, celui-là. Decision at Sundown, pareil...