John Huston (1906-1987)
Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky
- Demi-Lune
- Bronco Boulet
- Messages : 14973
- Inscription : 20 août 09, 16:50
- Localisation : Retraité de DvdClassik.
Re: John Huston (1906-1987)
A ce stade-là, devant une telle unanimité, il y a forcément quelque chose qui m'échappe, c'est pas possible autrement. Il faudra que je lui redonne (encore) une chance, même si je n'y crois guère. Je dois décidément avoir un problème avec le cinéma de Huston, que je connais mal (il me manque encore plein de classiques) mais qui pour le moment, ne m'aura procuré que Quand la ville dort comme entière satisfaction. Car je ne vois pas grand-chose des qualités superlatives que vous pointez concernant Le faucon maltais, je l'avoue à ma grande honte. Qu'il me suffise de citer notamment la scène d'introduction du personnage campé par Peter Lorre, Cairo, pour illustrer mon ennui face à ce film : j'y vois une interprétation outrancière, une situation poussée au maximum sans que la sauce ne prenne sur moi (haut les mains, une fois, deux fois : l'effet, qui se veut comique, ne m'amuse malheureusement pas), une mise en scène que je trouve plate... réfléchie, parce que la caméra cadre pratiquement toujours à mi-hauteur, comme si le spectateur assis se retrouvait impliqué en tant que témoin des évènements ; mais plate, sans relief. Oui, je sais, je suis complètement hérétique. Certes Huston invente des canons avec cette œuvre, mais voilà, je trouve la brillance de cette exécution toute relative... en vérité, un "petit" film noir comme Murder, my sweet, me comble bien davantage et propose à mon sens plus d'innovation que Huston. Le vrai "top départ" prestigieux du genre étant à mon avis Assurance sur la mort de Wilder, en 1944.
Quant à Mary Astor, elle manque pour moi cruellement de la venimosité et de la présence de ses successeurs fatales prestigieuses, voire même de certaines prédécesseurs (Ida Lupino...).
Quant à Mary Astor, elle manque pour moi cruellement de la venimosité et de la présence de ses successeurs fatales prestigieuses, voire même de certaines prédécesseurs (Ida Lupino...).
- Major Tom
- Petit ourson de Chine
- Messages : 22225
- Inscription : 24 août 05, 14:28
- Contact :
Re: John Huston (1906-1987)
Oui, bien joué! Éloigne Jeremy Fox du quizz. Continue, distrais-le!...
- Jack Carter
- Certains l'aiment (So)chaud
- Messages : 30354
- Inscription : 31 déc. 04, 14:17
- Localisation : En pause
Re: John Huston (1906-1987)
Major Tom a écrit :Oui, bien joué! Éloigne Jeremy Fox du quizz. Continue, distrais-le!...
The Life and Death of Colonel Blimp (Michael Powell & Emeric Pressburger, 1943)
-
- Producteur
- Messages : 9462
- Inscription : 9 mai 09, 12:14
- Localisation : Comme Mary Henry : au fond du lac
Re: John Huston (1906-1987)
Ce n'est pas avec la volonté gratuite de faire légèrement baisser la quasi-unanimité très positive sur ce film mais je rejoins en tous points cet avis de Demi-Lune et son précédent, alors que j'admire et Huston et Bogart. Ce film m'ennuie, ce qui est gênant pour l'amateur de films noirs que je crois être un peu. Si Bogey fait le job, c'est sans comparaison avec son Marlowe, le reste du casting est trop fade ou caricatural et question dialogues, il n'y a vraiment pas photo avec l'understatement salé du film de Hawks.Demi-Lune a écrit :A ce stade-là, devant une telle unanimité, il y a forcément quelque chose qui m'échappe, c'est pas possible autrement. Il faudra que je lui redonne (encore) une chance, même si je n'y crois guère. Je dois décidément avoir un problème avec le cinéma de Huston, que je connais mal (il me manque encore plein de classiques) mais qui pour le moment, ne m'aura procuré que Quand la ville dort comme entière satisfaction. Car je ne vois pas grand-chose des qualités superlatives que vous pointez concernant Le faucon maltais, je l'avoue à ma grande honte. Qu'il me suffise de citer notamment la scène d'introduction du personnage campé par Peter Lorre, Cairo, pour illustrer mon ennui face à ce film : j'y vois une interprétation outrancière, une situation poussée au maximum sans que la sauce ne prenne sur moi (haut les mains, une fois, deux fois : l'effet, qui se veut comique, ne m'amuse malheureusement pas), une mise en scène que je trouve plate... réfléchie, parce que la caméra cadre pratiquement toujours à mi-hauteur, comme si le spectateur assis se retrouvait impliqué en tant que témoin des évènements ; mais plate, sans relief. Oui, je sais, je suis complètement hérétique. Certes Huston invente des canons avec cette œuvre, mais voilà, je trouve la brillance de cette exécution toute relative... en vérité, un "petit" film noir comme Murder, my sweet, me comble bien davantage et propose à mon sens plus d'innovation que Huston. Le vrai "top départ" prestigieux du genre étant à mon avis Assurance sur la mort de Wilder, en 1944.
Quant à Mary Astor, elle manque pour moi cruellement de la venimosité et de la présence de ses successeurs fatales prestigieuses, voire même de certaines prédécesseurs (Ida Lupino...).
The difference between life and the movies is that a script has to make sense, and life doesn't.
Joseph L. Mankiewicz
Joseph L. Mankiewicz
- Watkinssien
- Etanche
- Messages : 17125
- Inscription : 6 mai 06, 12:53
- Localisation : Xanadu
Re: John Huston (1906-1987)
Demi-Lune a écrit : une mise en scène que je trouve plate... réfléchie, parce que la caméra cadre pratiquement toujours à mi-hauteur, comme si le spectateur assis se retrouvait impliqué en tant que témoin des évènements ; mais plate, sans relief. Oui, je sais, je suis complètement hérétique.
C'est tout le contraire, elle est d'une précision admirable, sans la volonté d'être virtuose. Il suffit de voir la rigueur de la composition des plans. Il y a constamment un travail sur les lignes, les encadrements par rapport aux placements des personnages. Huston a sensiblement voulu énormément travailler cet aspect. On sent la méticulosité des positionnements, des éclairages, avec une aisance et une simplicité étonnantes...
Et puis, décidément, la figure imposée par Bogart du détective plus porté par l'action que par le résultat de l'action, capable de tenir tête aux flics, aux femmes fatales, aux truands... Cet aspect, combiné avec la précision visuelle du film, marque la (re) définition d'un genre que les Wilder, les Hawks, les Siodmak, les Walsh, les Curtiz ou les Dmytryk prendront à bras le corps avec beaucoup de bonheur...
Mother, I miss you
- Miss Nobody
- heureuse d'être contente
- Messages : 9561
- Inscription : 23 oct. 05, 16:37
- Localisation : Quelque part ailleurs
Re: John Huston (1906-1987)
Tu as tout à fait le droit de ne pas te plier à une apparente unanimité (qui, en fait, est fort trompeuse, car je me souviens bien avoir lu d'autres avis déçus sur ce forum). Moi même, lors de sa découverte, avait aimé sans adorer ce maître-étalon qui n'a pas tardé à se faire dépasser par ses multiples successeurs.Demi-Lune a écrit :A ce stade-là, devant une telle unanimité, il y a forcément quelque chose qui m'échappe, c'est pas possible autrement. Il faudra que je lui redonne (encore) une chance, même si je n'y crois guère.
- Jeremy Fox
- Shérif adjoint
- Messages : 99639
- Inscription : 12 avr. 03, 22:22
- Localisation : Contrebandier à Moonfleet
Re: John Huston (1906-1987)
Tout à fait. Je pense avoir lu plus d'avis mitigés que d'avis enthousiastes à propos du premier film d'Huston sur le forumMiss Nobody a écrit :Tu as tout à fait le droit de ne pas te plier à une apparente unanimité (qui, en fait, est fort trompeuse, car je me souviens bien avoir lu d'autres avis déçus sur ce forum). Moi même, lors de sa découverte, avait aimé sans adorer ce maître-étalon qui n'a pas tardé à se faire dépasser par ses multiples successeurs.Demi-Lune a écrit :A ce stade-là, devant une telle unanimité, il y a forcément quelque chose qui m'échappe, c'est pas possible autrement. Il faudra que je lui redonne (encore) une chance, même si je n'y crois guère.
C'est d'ailleurs pour cette raison que je m'était empressé d'écrire mon avis plus complet ici
-
- Euphémiste
- Messages : 8853
- Inscription : 14 avr. 05, 20:28
- Localisation : Québec
Re: John Huston (1906-1987)
personnellement meme si je l aime bien je dois dire que le faucon maltais n est pas pour moi un chef d oeuvre. juste un bon film.
Top 20 actuel
http://www.shompy.com/someone1600/l10080_frfr.html
Mes dvd
http://someone1600.dvdaf.com/
-
- Assistant(e) machine à café
- Messages : 213
- Inscription : 15 janv. 12, 20:24
Re: John Huston (1906-1987)
Jamais déçu par un film de Huston (alors même que j'ai une prédilection pour les cinéastes virtuoses qui aiment le faire voir , mais sans doute n'ai-je vu que certains de ses grands films), et amateur inconditionnel des adaptations cinématographiques de T. Williams, j'ai (enfin) vu La nuit de l'iguane.
Je dois avouer que si le film m'a conquis, je m'attendais à quelque chose de plus débridé, de plus hystérique. Hormis la jeune nymphomane, les autres personnages arrivent tout de même à briser le carcan de leurs névroses et revenir au niveau de la réalité, pour parler comme le Rvt Shannon. Ils arrivent à sortir de leur caricature pour atteindre une certaine humanité, limitée pour l'acariâtre accompagnatrice (mais réelle, lorsque la nuit qui précède celle de l'iguane, elle croit parler à sa "protégée" , même si cette scène a une autre fonction, évidemment), mais autrement plus émouvante pour les trois autres protagonistes. Burton et Gardner jouent sans excès me semble-t-il et sont crédibles, mais la palme revient à Kerr - quel beau moment lorsqu'elle évoque ses deux rencontres avec l'amour (la première devant un film de Garbo, ce qui semble suffisant pour justifier aux yeux de la police l'empressement de son voisin , mais surtout la deuxième avec un fétichiste à Hong-Kong, racontée sans fausses notes par la vieille fille) et qui donne tout son poids à son affirmation, "rien d'humain ne me dégoûte,sauf la cruauté et la violence".
Je dois avouer que si le film m'a conquis, je m'attendais à quelque chose de plus débridé, de plus hystérique. Hormis la jeune nymphomane, les autres personnages arrivent tout de même à briser le carcan de leurs névroses et revenir au niveau de la réalité, pour parler comme le Rvt Shannon. Ils arrivent à sortir de leur caricature pour atteindre une certaine humanité, limitée pour l'acariâtre accompagnatrice (mais réelle, lorsque la nuit qui précède celle de l'iguane, elle croit parler à sa "protégée" , même si cette scène a une autre fonction, évidemment), mais autrement plus émouvante pour les trois autres protagonistes. Burton et Gardner jouent sans excès me semble-t-il et sont crédibles, mais la palme revient à Kerr - quel beau moment lorsqu'elle évoque ses deux rencontres avec l'amour (la première devant un film de Garbo, ce qui semble suffisant pour justifier aux yeux de la police l'empressement de son voisin , mais surtout la deuxième avec un fétichiste à Hong-Kong, racontée sans fausses notes par la vieille fille) et qui donne tout son poids à son affirmation, "rien d'humain ne me dégoûte,sauf la cruauté et la violence".
- Jeremy Fox
- Shérif adjoint
- Messages : 99639
- Inscription : 12 avr. 03, 22:22
- Localisation : Contrebandier à Moonfleet
Re: John Huston (1906-1987)
La charge victorieuse de Huston, c'est aujourd'hui sur DVDclassik
- monk
- Décorateur
- Messages : 3815
- Inscription : 21 juin 05, 09:55
- Contact :
Re: John Huston (1906-1987)
Superbe !Jeremy Fox a écrit :La charge victorieuse de Huston, c'est aujourd'hui sur DVDclassik
A noter que le DVD US n'est plus disponible, mais que le film est disponible en zone 2 en exclu à la Fnac sous son titre français.
- Jeremy Fox
- Shérif adjoint
- Messages : 99639
- Inscription : 12 avr. 03, 22:22
- Localisation : Contrebandier à Moonfleet
Re: John Huston (1906-1987)
J'imagine que la copie doit-être la mêmemonk a écrit :Superbe !Jeremy Fox a écrit :La charge victorieuse de Huston, c'est aujourd'hui sur DVDclassik
A noter que le DVD US n'est plus disponible, mais que le film est disponible en zone 2 en exclu à la Fnac sous son titre français.
- monk
- Décorateur
- Messages : 3815
- Inscription : 21 juin 05, 09:55
- Contact :
- Jeremy Fox
- Shérif adjoint
- Messages : 99639
- Inscription : 12 avr. 03, 22:22
- Localisation : Contrebandier à Moonfleet
Re: John Huston (1906-1987)
C'est donc ce que j'avais préjugé ; merci de me l'avoir confirmémonk a écrit :Sans aucun doute, elle est splendide !
- magobei
- Assistant opérateur
- Messages : 2654
- Inscription : 11 sept. 07, 18:05
Re: John Huston (1906-1987)
Commandé sur Planetaxel à l'instant. First DVD in a while: c'est malinmonk a écrit :Sans aucun doute, elle est splendide !
EDIT: j'ai donc pris le DVD US, qui est semble-t-il encore dispo ("on order") sur Planetaxel. On croise les doigts. 20$ contre 29 euros sur Fnac.com
"In a sense, making movies is itself a quest. A quest for an alternative world, a world that is more satisfactory than the one we live in. That's what first appealed to me about making films. It seemed to me a wonderful idea that you could remake the world, hopefully a bit better, braver, and more beautiful than it was presented to us." John Boorman