Black Swan (Darren Aronofsky - 2010)
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Re: Black Swan (Darren Aronofsky - 2010)
Répulsion au pays des ballerines? Si les références sont nombreuses et ont été suffisamment citées dans les précédents avis, le thriller de Polanski me semble vraiment être la base dont s'est servi Aronofski pour construire son film: en plus d'une mise en scène des névroses assez semblable, Natalie Portman est souvent filmée "à la Polanski", avec la caméra qui la suit de dos. A priori, trop penser à une référence veut dire que le réalisateur n'a pas su la transcender, y apporter du nouveau, et est donc un point négatif. Mais toute règle a ses exceptions. Et quitte à me faire lyncher, j'ai préféré Black Swan à Répulsion. En effet, tout en reconnaissant l'importance du film de Polanski, je l'ai trouvé froid, désincarné, et ne transcendant pas l'exercice de style certes brillant mais dans mon cas plutôt ennuyeux. Ici, le thriller nevrotique classique est complètement transcendé par la performance habitée de Natalie Portman et par la somptueuse musique de Tchaïkovski, revisitée pour l'occasion. On est ainsi emporté dans cette quête autodestructrice d'absolu, dans ce monde qui ne tolère pas l'imperfection, jusqu'à ce climax grandiose où la virtuosité n'oublie pas l'émotion. Je craignais un film de petit malin, j'ai eu un beau thriller sur l'amour passionnel d'un art. Une réussite donc en ce qui me concerne.
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Re: Black Swan (Darren Aronofsky - 2010)
Si Répulsion a été une influence manifeste pour Aronofsky, je me demande si les films sont si comparables. J'ai plutôt l'impression qu'ils racontent deux choses distinctes. Le Polanski est une étude clinique et réaliste d'une pathologie (en l'occurrence la schizophrénie et la frigidité), sous l'habillage du thriller horrifique. Le regard de clinicien adopté par Polanski explique peut-être que tu le trouves désincarné - et je ne suis personnellement pas d'accord avec ça, je trouve le film au contraire très habité, notamment grâce à la performance inoubliable de Catherine Deneuve.Mama Grande! a écrit :Et quitte à me faire lyncher, j'ai préféré Black Swan à Répulsion. En effet, tout en reconnaissant l'importance du film de Polanski, je l'ai trouvé froid, désincarné, et ne transcendant pas l'exercice de style certes brillant mais dans mon cas plutôt ennuyeux.


- Mama Grande!
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Re: Black Swan (Darren Aronofsky - 2010)
Je parle plus de l'influence sur la forme que sur le fond. Ils ne racontent pas la même histoire, mais l'habillage est quasiment identique: une fille seule qu'on suit de dos et de près, dont les névroses et peurs intimes vont être exprimées par des apparitions à faire sursauter, et où l'on ne saura pas si les actes de l'héroïne sont vrais ou fantasmés jusqu'à la fin. Ce sont 2 films qui s'inscrivent dans un même genre qui n'est au fond pas si courant que ça. Certes, Répulsion était infiniment plus novateur et pour cela a plus de mérite. Mais comme c'est un genre finalement assez limité, les effets de Polanski ont déjà été réutilisés plein de fois, et lorsque je l'ai découvert ils me semblaient déjà prévisibles. Et pour ce que raconte Polanski, ça ne m'a pas beaucoup intéressé. Ce qui me fait dire que c'est un exercice de style froid, c'est surtout que le trauma initial de Catherine Deneuve m'a semblé être un prétexte, avoir autant d'importance que le mobile d'un tueur en série chez Argento. Mais son personnage et son histoire ne m'ont pas intéressé outre mesure. Donc malgré la reconnaissance que je peux avoir vis-à-vis de l'influence du film, je m'y suis ennuyé. Pour Black Swan, j'ai eu l'impression de plus ou moins revoir Répulsion mais avec l'humanité et la puissance dramatique qui m'avaient manqué. La quête de perfection de Nina, qui trouve un écho avec la passion du réalisateur, l'utilisation d'une musique sublime, et la performance de Natalie Portman m'ont davantage intéressé et touché que les refoulements de Catherine Deneuve.Demi-Lune a écrit :Si Répulsion a été une influence manifeste pour Aronofsky, je me demande si les films sont si comparables. J'ai plutôt l'impression qu'ils racontent deux choses distinctes. Le Polanski est une étude clinique et réaliste d'une pathologie (en l'occurrence la schizophrénie et la frigidité), sous l'habillage du thriller horrifique. Le regard de clinicien adopté par Polanski explique peut-être que tu le trouves désincarné - et je ne suis personnellement pas d'accord avec ça, je trouve le film au contraire très habité, notamment grâce à la performance inoubliable de Catherine Deneuve.Mama Grande! a écrit :Et quitte à me faire lyncher, j'ai préféré Black Swan à Répulsion. En effet, tout en reconnaissant l'importance du film de Polanski, je l'ai trouvé froid, désincarné, et ne transcendant pas l'exercice de style certes brillant mais dans mon cas plutôt ennuyeux.Le film d'Aronofsky me fait plus l'effet d'utiliser la schizophrénie du personnage de Portman pour faire avancer une intrigue symbolique en arrière-plan, le principal étant la translation de Portman d'un état enfantin à un état adulte décomplexé vis-à-vis de la sexualité et sa quête de l'épanouissement personnel dans un idéal de perfection. Le traitement de la folie n'est, à mon avis, pas ce qu'il y a de plus convaincant dans Black Swan, car le film se montre à ce niveau prévisible, pour ne pas dire cliché. Personnellement, je trouve Répulsion bien plus impressionnant, surprenant et dérangeant que Black Swan, même si j'ai aimé ce dernier.
Mais je suis d'accord pour dire que le Aronofsky est moins brillant. Certains clichés sont assumés, comme le double maléfique, mais d'autres auraient pu être évités (genre la mère ancienne ballerine, vu la profondeur du personnage ça sert à rien du tout).
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Re: Black Swan (Darren Aronofsky - 2010)
N'ayant vu qu'un seul film de ce réalisateur avant celui-ci, et je dois dire qu'en plus, je n'ai pas vraiment aimé The fountain, peut-etre que je n'étais pas dans un bon esprit ce jour-la, mais je n'avais pas vraiment compris l'histoire qui me semblait vraiment embrouillé...
En tout cas, je n'avais pas d'apriori a propos de Black swan avant de le voir et mis a part que Natalie Portman est une actrice que j'aime beaucoup, je me lançait un peu dans l'inconnu, vu que je ne connais pas le réalisateur. Et j'ai vraiment apprécié le spectacle, servi par un final éblouissant et surtout par Portman completement habité par le role, sans aucun doute sa meilleure prestation jusqu'a maintenant et un oscar qu'elle n'a pas volé (je n'ai pas vu par contre les performances des autres actrices en liste). J'ai bien vu les multiples références qui ne m'ont pas du tout dérangé, ni meme que la folie de Nina soit appuyé d'effets qui sautent au visage. Je me suis juste laisser emporter.
8.5 / 10
En tout cas, je n'avais pas d'apriori a propos de Black swan avant de le voir et mis a part que Natalie Portman est une actrice que j'aime beaucoup, je me lançait un peu dans l'inconnu, vu que je ne connais pas le réalisateur. Et j'ai vraiment apprécié le spectacle, servi par un final éblouissant et surtout par Portman completement habité par le role, sans aucun doute sa meilleure prestation jusqu'a maintenant et un oscar qu'elle n'a pas volé (je n'ai pas vu par contre les performances des autres actrices en liste). J'ai bien vu les multiples références qui ne m'ont pas du tout dérangé, ni meme que la folie de Nina soit appuyé d'effets qui sautent au visage. Je me suis juste laisser emporter.
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Re: Black Swan (Darren Aronofsky - 2010)
12 ans pour aller voir ce film, ça vous parait jouable ?
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Re: Black Swan (Darren Aronofsky - 2010)
Pas vraiment, il y a certaines plans assez crus qui peut rebuter quelqu'un de cet âge-là (d'ailleurs, le film est orné d'un avertissement), aussi bien dans le côté sanglant que le sexe.Jeremy Fox a écrit :12 ans pour aller voir ce film, ça vous parait jouable ?
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Re: Black Swan (Darren Aronofsky - 2010)
Je ne pense pas. Le film contient des images très dures, très extrêmes, qui secouent même des adultes.Jeremy Fox a écrit :12 ans pour aller voir ce film, ça vous parait jouable ?
I love movies from the creation of cinema—from single-shot silent films, to serialized films in the teens, Fritz Lang, and a million others through the twenties—basically, I have a love for cinema through all the decades, from all over the world, from the highbrow to the lowbrow. - David Robert Mitchell
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Re: Black Swan (Darren Aronofsky - 2010)
En théorie, comme le dit Boubakar, non, (à cause de quelques scènes à caractère sexuel, et quelques effets sanglants).Boubakar a écrit :Pas vraiment, il y a certaines plans assez crus qui peut rebuter quelqu'un de cet âge-là (d'ailleurs, le film est orné d'un avertissement), aussi bien dans le côté sanglant que le sexe.Jeremy Fox a écrit :12 ans pour aller voir ce film, ça vous parait jouable ?
Néanmoins, je n'en ferais pas une règle absolue. Tout dépend de la maturité et de la sensibilité cinématographique (a t-elle l'habitude de regarder des films d'adultes? est-elle à l'aise avec la sexualité à l'écran?) de la personne concernée. A 12 ans, pour ma part, j'aurais été tout à fait en mesure de voir un film comme "Black Swan", qui, au niveau violence (tape-à-l'oeil, mais pas très percutante), est du même niveau que beaucoup de séries américaines qui passent à la télévision.
La bande annonce te donnera une bonne idée de l'ambiance du film, je pense, même si les scènes chocs n'y sont pas.
Après, j'ai personnellement trouvé le film assez mauvais (je l'aurais sans doute apprécié plus jeune, ceci dit)... Et j'aurais plus tendance à aller voir un film plus sympa comme True Grit avec une demoiselle de 12 ans.
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Re: Black Swan (Darren Aronofsky - 2010)
J'ai bien noté et effectivement, ça dépend de la maturité ; je n'aurais pas posé la question pour mon autre fille qui aurait sans problème pu aller le voir au même âge ; mais la deuxième est un peu plus impressionnable même si elle se délecte devant une série comme Grey's Anatomy. Merci en tout cas ; nous la trainerons donc certainement avec nous voir le western des CoenMiss Nobody a écrit :En théorie, comme le dit Boubakar, non, (à cause de quelques scènes à caractère sexuel, et quelques effets sanglants).Boubakar a écrit :
Pas vraiment, il y a certaines plans assez crus qui peut rebuter quelqu'un de cet âge-là (d'ailleurs, le film est orné d'un avertissement), aussi bien dans le côté sanglant que le sexe.
Néanmoins, je n'en ferais pas une règle absolue. Tout dépend de la maturité et de la sensibilité cinématographique (a t-elle l'habitude de regarder des films d'adultes? est-elle à l'aise avec la sexualité à l'écran?) de la personne concernée. A 12 ans, pour ma part, j'aurais été tout à fait en mesure de voir un film comme "Black Swan", qui, au niveau violence (tape-à-l'oeil, mais pas très percutante), est du même niveau que beaucoup de séries américaines qui passent à la télévision.

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Re: Black Swan (Darren Aronofsky - 2010)
Quand je parlais de séries américaines, je pensais plus à certaines séries policières, avec leur lot de viols, de meurtres et de déviances.Jeremy Fox a écrit : même si elle se délecte devant une série comme Grey's Anatomy.

Effectivement, si c'est une âme sensible et qu'elle ne tient pas particulièrement à voir le film, il vaut mieux éviter. D'autant qu'il peut être embarrassant -plus embrassant que véritablement choquant finalement- de voir certaines scènes (masturbation, lesbianisme) en compagnie de ses parents.
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Re: Black Swan (Darren Aronofsky - 2010)
Exact ; merci pour vos conseils en tout cas.Miss Nobody a écrit :Quand je parlais de séries américaines, je pensais plus à certaines séries policières, avec leur lot de viols, de meurtres et de déviances.Jeremy Fox a écrit : même si elle se délecte devant une série comme Grey's Anatomy.
Effectivement, si c'est une âme sensible et qu'elle ne tient pas particulièrement à voir le film, il vaut mieux éviter. D'autant qu'il peut être embarrassant -plus embrassant que véritablement choquant finalement- de voir certaines scènes (masturbation, lesbianisme) en compagnie de ses parents.
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Re: Black Swan (Darren Aronofsky - 2010)
Oui, à condition que la personne en ait vraiment envie, sache plus ou moins à quoi s'attendre, et transgresse elle-même, de sa propre volonté, le fait que ce film soit évidemment destiné à un public adulte. Autant la transgression individuelle fait partie de l'adolescence et peut être vécue de façon très positive, autant, si elle est plus ou moins organisée par les parents, elle peut être au contraire régressive et participer à un prolongement de l'enfance. On peut très bien être un gamin irresponsable et immature de 20 ans en ayant vu dès le plus jeune âge des spectacles qui n'étaient pas destinés à des enfants. Les avoir vu en compagnie d'adultes, et à fortiori, sous le regard de ses propres parents est, à mon avis plus infantilisant que constructeur. On se grandit en se mettant en danger à condition de l'avoir décidé soi-même et, à mon avis, le rôle des parents est plus d'être là pour rassurer lorsque l'ado a été trop loin et a besoin d'en parler, que pour mettre faussement en danger avec une présence elle-même faussement rassurante.Jeremy Fox a écrit :12 ans pour aller voir ce film, ça vous parait jouable ?
Si j'avais une fille qui semble faire preuve d'autonomie et d'une maturité précoce, je trouverais plus judicieux de lui faire réellement confiance, c'est-à-dire de lui laisser, par exemple, une carte UGC sans lui demander de comptes sur ce qu'elle a vu. Ou une télé, un ordi perso si tu es à la campagne. Ce qui n'empêche pas d'aller vérifier discrètement ce qu'elle voit, et surtout d'être à l'écoute.
A l'inverse certains enfants ont besoin de rester plus longtemps que d'autres dans le monde de l'enfance. Cela doit aussi être respecté.
C'est d'ailleurs en partie le sujet du film, pas d'une très grande originalité mais très bien traité. Une jeune fille se voit contrainte à un rythme de travail très dur et particulièrement "adulte". Dans le même temps, elle est sous un contrôle total et infantilisant. Le jour où son talent est mis à l'épreuve et où elle doit véritablement sortir du lot donc ne plus reposer que sur elle-même, elle ne sait vers qui se tourner, sa mère devient un poids plus qu'un soutien, ses anciennes partenaires sont devenues des rivales potentielles. Au sommet, l'air est plus rare et elle n'a pas appris à gérer son souffle. Ta fille saura bien trouver son Everest ou ses Vosges toute seule pour peu que tu lui ai appris à avoir de l'endurance et de l'autonomie. Message d'un père pas plus finaud que toi, mais qui sait qu'il vaut mieux se méfier des expérimentations hasardeuses sur les autres. C'est à elle d'expérimenter et de s'être équipée en conséquence. Si tu veux la pousser un peu en dehors de ses retranchements, la lecture est potentiellement beaucoup moins traumatisante que l'image. Et c'est un exercice solitaire

"pour cet enfant devenu grand, le cinéma et la femme sont restés deux notions absolument inséparables", Chris Marker

Re: Black Swan (Darren Aronofsky - 2010)
Black Swan est condamné à sonner creux dans ma tête. Aronofsky ne parvient pas fréquemment à sublimer le thème de la paranoïa. Il use sans génie des artifices éculés à l'instar de vils reflets de miroirs, de montées d'adrénaline sonores qui ne feront sursauter personne, des convulsions organiques qui rappellent Cronenberg. C'est bardé de références, malheureusement le film se noie dans les redites, jouant la carte à mon sens de la récitation au détriment de la sublimation de ses piliers référentiels. Pourtant j'ai kiffé le film
Certes, je n'ai pas ressenti d'empathie pour Portman si grandiose, mais j'ai accroché, c'est bizarre... C'est froid, distant alors que paradoxalement le film me force à embrasser le nid douillet du corps et des manifestations qu'il doit logiquement subir dès qu'il est baigné dans un environnement hostile moralement ou physiquement parlant. L'ensemble frise la répétition là où les maîtres cités travaillent en profondeur les abysses d'un malaise donné, se questionnent sur la raison qui pousserait un sujet à affronter son double maléfique.
Cassel est horripilant, la mère castratrice se mouille dans le non-intérêt abyssal épousant une esquisse mal dégrossie de Carrie de De Palma. Il demeure des mets de choix dont j'éviterai de parler ici au risque de vous gâcher le plaisir génital qui vous attendrait. C'est calculé, stérile et vraiment, cette oeuvre empile les piliers référentiels sans les travailler un minimum. Ca entasse les ingrédients de luxe, on mixe pendant des minutes et on sert. Facile, trop facile. Hâtif et vain, belle déception de ce qui devait être la claque de l'année 2011, en attendant Malick bien entendu.

Cassel est horripilant, la mère castratrice se mouille dans le non-intérêt abyssal épousant une esquisse mal dégrossie de Carrie de De Palma. Il demeure des mets de choix dont j'éviterai de parler ici au risque de vous gâcher le plaisir génital qui vous attendrait. C'est calculé, stérile et vraiment, cette oeuvre empile les piliers référentiels sans les travailler un minimum. Ca entasse les ingrédients de luxe, on mixe pendant des minutes et on sert. Facile, trop facile. Hâtif et vain, belle déception de ce qui devait être la claque de l'année 2011, en attendant Malick bien entendu.
Perso, quand j'ai vu que le film était classifié dans les Thrillers, j'ai hurlé de rire. Y'a 2 scènes légèrement tendancieuses, le reste c'est inoffensif au possible.cinephage a écrit :Je ne pense pas. Le film contient des images très dures, très extrêmes, qui secouent même des adultes.Jeremy Fox a écrit :12 ans pour aller voir ce film, ça vous parait jouable ?


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Re: Black Swan (Darren Aronofsky - 2010)
Je rejoins l'avis de Nass', finalement.
Le rare crédit que je donne à Aronofsky est quand même sacrément important. J'ai pris du plaisir en regardant le film, alors que tout est lourdingue. Les gros défauts du film, qui caractérisent généralement le cinéma du sieur, n'empêchent pas de suivre jusqu'à la fin son récit. Et pourtant, les personnages n'ont aucune originalité, la mise en scène regorge grossièrement de symboles visuels usés jusqu'à la lie et devient du coup plombante, l'antithèse de la finesse en somme.
Je pense que ce qui sauve le cinéma d'Aronofsky en général, à mes yeux j'entends bien, ce sont ses acteurs, qui arrivent à nous faire croire à ce qui se passe sur l'écran. Le seul élément où Aronofsky a vraiment du talent, c'est dans la manière dont il fait jouer ses acteurs. Il semble avoir de l'ambition, mais tout déborde finalement d'une absence d'originalité dans sa mise en scène, qu'elle soit "coup de poing clippesque" ou "à l'épaule", il semble avoir des idées, mais en fait on arrive toujours à savoir d'où ça vient et surtout on les a compris, mais il les répète inlassablement. Seul les acteurs arrivent à tenir leurs promesses, et même parviennent de temps en temps à faire oublier le ridicule de certains partis pris audiovisuels du cinéaste.
Le rare crédit que je donne à Aronofsky est quand même sacrément important. J'ai pris du plaisir en regardant le film, alors que tout est lourdingue. Les gros défauts du film, qui caractérisent généralement le cinéma du sieur, n'empêchent pas de suivre jusqu'à la fin son récit. Et pourtant, les personnages n'ont aucune originalité, la mise en scène regorge grossièrement de symboles visuels usés jusqu'à la lie et devient du coup plombante, l'antithèse de la finesse en somme.
Je pense que ce qui sauve le cinéma d'Aronofsky en général, à mes yeux j'entends bien, ce sont ses acteurs, qui arrivent à nous faire croire à ce qui se passe sur l'écran. Le seul élément où Aronofsky a vraiment du talent, c'est dans la manière dont il fait jouer ses acteurs. Il semble avoir de l'ambition, mais tout déborde finalement d'une absence d'originalité dans sa mise en scène, qu'elle soit "coup de poing clippesque" ou "à l'épaule", il semble avoir des idées, mais en fait on arrive toujours à savoir d'où ça vient et surtout on les a compris, mais il les répète inlassablement. Seul les acteurs arrivent à tenir leurs promesses, et même parviennent de temps en temps à faire oublier le ridicule de certains partis pris audiovisuels du cinéaste.

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Re: Black Swan (Darren Aronofsky - 2010)
Egalement de l'avis de Nass...Je reconnais à Aronofski de savoir tenir un rythme, de ne pas trop ennuyer...Jusqu'au moment où tout devient trop lourd, que l'énième effet sonore et visuel m'écarte de "cette tempête sous un crane". J'y décèle les ingrédients, observe les gestes du cuisinier, sans qu'aucune émotion n'émerge de ce qu'on me sert.