Henry King (1886-1982)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Julien Léonard
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Re: Henry King (1886-1982)

Message par Julien Léonard »

Un homme de fer (Twelve o'clock high) - Réalisé par Henry King / 1949 :

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Un pur chef-d'oeuvre ! Ce terme n'est pas galvaudé en ces lieux. Henry King réussit à composer l'un des meilleurs films jamais effectués sur le traumatisme de guerre, et cela en 1949, bien avant que toute cette conception soit rendue à la mode de façon hyper-médiatique. Il parvient à insuffler à son film une profonde sobriété, mais aussi une énergie et une émotion d'une justesse absolue. La violence et la brutalité des combats aériens est parfaitement rapportée, grâce à des dialogues fins et allant droit au but. Il n'y a aucune scène larmoyante, aucune scène de violence visuelle, et pourtant l'horreur de la guerre est magistralement montrée. Jamais aucun film n'aura aussi bien expliqué le fameux "effort maximum" qu'un homme peut faire, jusqu'où il peut aller vis-à-vis de ses forces et de sa combativité morale. La mise en image d'Henry King est d'une maitrise sans la moindre faille, sans aucun doute le genre de grand cinéaste qui ne ressent même pas le besoin de prouver qu'il sait y faire. Le récit coule de source, la façon de le raconter aussi. La scène d'ouverture est brillante, en flash-back progressif, sur cette piste abandonnée d'où l'on entend les chants fantomatiques de militaires aujourd'hui disparus. Cette mise en bouche constitue à elle seule une scène d'anthologie, qui prend aux tripes et présente un niveau artistique déjà exceptionnel. La suite du film ne fait qu'augmenter ce savoir faire, c'est dire la force de cette œuvre complexe (sans complexification futile) et puissante. Sa force est de ne rien montrer, y compris les combats, tout reste dans la suggestion. L'unique scène de combat aérien est par contre étonnante, brassant des images d'archives très bien utilisées (au contraire d'autres films de guerre de l'époque les utilisant n'importe comment) avec des images de tournages s'y insérant à la perfection. Le montage de cette partie du film est par ailleurs très impressionnant, à la fois rythmé et provoquant un choc chez le spectateur.

La distribution est miraculeuse, chaque acteur est à sa place. King les filme avec précaution, à bras le corps, au plus près, et pourtant en limitant les gros plans. Sa caméra vole littéralement à la rencontre de ses acteurs. Bien sûr, qui d'autre que Gregory Peck, acteur à la sobriété légendaire, aurait pu incarner le rôle principal avec autant de passion. Les univers de ces deux hommes sont assez proches, tous deux aimant ainsi l'économie de moyens, ils étaient donc faits pour s'entendre. Première collaboration (sur 6 films au total), à mon avis la meilleure. Parcourant le film avec cette prestance qui a fait sa gloire, Peck joue ici l'un des plus beaux rôles de sa riche carrière. La dernière séquence importante, le voyant perdre ses moyens, atteindre malgré lui "l'effort maximum", et sombrer dans le choc traumatique, est immortelle. Son lent parcours vers la lumière, au bruit des moteurs d'avions qui reviennent de la mission, est tout simplement miraculeux et totalement crédible. Un instant magique, jouant sur les sons comme jamais, et couronnant un film d'exception. Mon film d'Henry King préféré pour le moment.
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Jeremy Fox
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Re: Henry King (1886-1982)

Message par Jeremy Fox »

Julien Léonard a écrit :Un homme de fer (Twelve o'clock high) - Réalisé par Henry King / 1949 :

Image

Un pur chef-d'oeuvre ! Ce terme n'est pas galvaudé en ces lieux. Henry King réussit à composer l'un des meilleurs films jamais effectués sur le traumatisme de guerre, et cela en 1949, bien avant que toute cette conception soit rendue à la mode de façon hyper-médiatique. Il parvient à insuffler à son film une profonde sobriété, mais aussi une énergie et une émotion d'une justesse absolue. .

8)

Mon avis se rapproche beaucoup du tien
Julien Léonard
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Re: Henry King (1886-1982)

Message par Julien Léonard »

Effectivement. Longue et belle chronique en tout cas. :)

Du coup, elle me donne aussi envie de découvrir Air force de Hawks... Enfin, je vais déjà attendre Brumes que j'ai commandé il y a peu (avec Les cadets de West Point, tiens !).
Dernière modification par Julien Léonard le 14 juin 10, 17:09, modifié 1 fois.
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Re: Henry King (1886-1982)

Message par villag »

Julien Léonard a écrit :Un homme de fer (Twelve o'clock high) - Réalisé par Henry King / 1949 :

Image

. La scène d'ouverture est brillante, en flash-back progressif, sur cette piste abandonnée d'où l'on entend les chants fantomatiques de militaires aujourd'hui disparus..

Superbe cette séquence( je l'ai d'ailleurs souvent mentionnée ), se terminant par des bruits d'avions menant directement au film proprement dit.....;mais tout le film est superbe ....!
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Re: Henry King (1886-1982)

Message par someone1600 »

Il faudrait bien que je deballe mon dvd et que je visionne ce film... :oops: :roll:
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Cathy
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Re: Henry King (1886-1982)

Message par Cathy »

Capitaine de Castille, Captain from Castille (1947)

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A travers la conquête du Mexique par Herman Cortes, la vie d'un noble espagnol qui a fui son pays suite à l'arrestation de sa famille par l'inquisition et s'est engagé dans l'expédition du Conquistador

Henry King se sert du destin d'un jeune noble espagnol pour évoquer la conquête du Mexique. Pourtant celle-ci est fort édulcorée, et aucun massacre n'est montré, aucune bataille entre aztèques et espagnols n'est évoquée. On a l'impression qu'il s'agit presque d'une ballade un peu ardue mais sans grande embuche, hormis les rencontres avec des ambassadeurs indiens, quelques menaces, aucune bataille n'est montrée, aucune escarmouche. Les seuls faits d'armes sont liés à des poursuites entre Don Pedro de Vargas et les soldats de l'inquisition, des bagarres entre Don Pedro de Vargas et des mutins espagnols, etc. Bref Hollywood a une vision toute aussi édulcorée de la conquête du Mexique que du reste de l'histoire ! On notera tout de même la présence de la fameuse Malinche, maîtresse de Cortes mais dont la relation avec celui-ci n'est guère évidente, hormis le fait qu'il lui offre systématiquement des colliers. Henry King a tourné son film au Mexique et les paysages sont grandioses, toutefois les temples vont un peu trop toc, on sent les toiles peintes dans les vues de navires. A noter ce curieux nuage de fumée dans les dernières scènes du film qui seraient sans doute dues à l'éruption d'un volcan mexicain lors du tournage. C'est assez étrange, surtout que personne ne parle de ces fameuses fumées, alors que l'on se pose bien des questions en les observant ! Naturellement les paysages sont magnifiques, les reconstitutions des délégations aztèques splendides, mais quelque part le film distlle un ennui poli. On enchaine les mêmes péripéties tout au long du film, enfermement du héros, sauvetage surprise, blessure "mortelle". Le problème du film est qu'il mêle trop étroitement des aventures imaginaires et l'histoire réelle, du coup on ne sait jamais si le film va pencher d'un côté ou de l'autre !
Côté interprétation Tyrone Power est idéal en noble hidalgo et Jean Peters est absolument magnifique et lumineuse en Catana. Les scènes du couple sont sans doute les plus réussies d'ailleurs, que ce soit celle où Catana apprend sa grossesse à Juan Garcia tout en berçant son mari endormi ou la scène de la prison. Par contre Cesar Romero est déroutant par la monotonie de son jeu, qui consiste à sourire sans cesse d'un air satisfait . Lee J Cobb est excellent par contre dans un rôle inhabituel pour lui ! Alors certes on admirera la reconstitution et la beauté des paysages, mais le tout se déroule sans réel moment d'extase ou d'emballement nécessaire à ce style de films. Un film d'aventures sans aventure c'est un peu déroutant, et si on appréciera certaines scènes mexicaines, surtout la dernière demi-heure, le film s'avère assez ennuyeux pour le genre !
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Jeremy Fox
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Re: Henry King (1886-1982)

Message par Jeremy Fox »

Cathy a écrit :Capitaine de Castille, Captain from Castille (1947)

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. Un film d'aventures sans aventure c'est un peu déroutant, et si on appréciera certaines scènes mexicaines, surtout la dernière demi-heure, le film s'avère assez ennuyeux pour le genre !
Tout le contraire en ce qui me concerne ; peut-être l'un des plus beaux fleurons du genre. Et si je comprends qu'il puisse être déroutant par son absence d'aventures, je ne l'ai trouvé pas moins passionnant.
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Cathy
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Re: Henry King (1886-1982)

Message par Cathy »

Le problème c'est qu'Henry King semble tout le temps hésiter entre un film sur la conquête du Mexique qui s'avèrerait sans doute passionnant et le pur film de divertissement avec ses bons et ses méchants. Le plus gros problème étant aussi la redondance des évènements, il arrive toujours mais toujours la même chose au héros, cela devient trop lassant, il n'y a pas de montée en puissance, c'est du style dialogue, scène d'action, dialogue, scène d'action, jusqu'à cette fin totalement abrupte ! Il manque quelque chose d'essentiel ! Sans doute je préfère la pure aventure d'un Prince vaillant qui ne repose pas sur des faits historiques à celle du Capitaine de Castille où les évènements historiques existent mais sont traités de manière trop superficiels ! Ce qui est vraiment dommage !
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Re: Henry King (1886-1982)

Message par Joe Wilson »

En choisissant une telle conclusion, Henry King se détourne des fracas de l'Histoire, assumant que le coeur du film n'est pas la conquête du Mexique. Mais si le récit tente de dresser des passerelles entre les peuples, une ouverture à l'autre, une tendresse dans la perception de l'intime...il n'ignore pas non plus la violence de l'époque, cependant il suggère au lieu d'appuyer. A l'image d'un Cortez presque absent dans sa raideur figée.
Par rapport au remarquable roman de Shellabarger, le scénario de Lamar Trotti est un modèle d'adaptation. Il en coupe la moitié, inverse des situations et des personnages, et parvient à rendre cohérente (et à mon goût bouleversante) la démarche d'Henry King. Capitaine de Castille est le film d'aventures qui m'a laissé la plus forte impression par sa richesse d'expression, la variété de ses caractères.
Mais comme l'a dit Jeremy, c'est un film qui peut dérouter et laisser une impression de frustration. Pour moi, ce sont justement ses parenthèses, ses moments de creux, ses respirations, qui lui donnent ce cachet si particulier.
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Jeremy Fox
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Re: Henry King (1886-1982)

Message par Jeremy Fox »

Joe Wilson a écrit : Pour moi, ce sont justement ses parenthèses, ses moments de creux, ses respirations, qui lui donnent ce cachet si particulier.
Voilà. Par exemple la plus belle séquence du film est selon moi celle au cours de laquelle Tyrone Power s'endort sur les genoux (ou entre les bras) de Jean Peters qui lui caresse la tête ; une image d'une immense tendresse typique de Lamar Trotti pour lequel je ne dirais jamais assez mon admiration. Néanmoins, je suis mal placé pour juger son travail d'adaptation ne connaissant pas le roman à l'origine du scénario.
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Re: Henry King (1886-1982)

Message par Cathy »

Justement, j'ai aimé ces scènes intimes, et quelque part ce sont les scènes d'aventures qui m'ont dérangée. Et c'est vrai que cette fin m'a énormément déçue. Maintenant les 2h15 que dure le film sont passées comme cela !
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Jeremy Fox
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Re: Henry King (1886-1982)

Message par Jeremy Fox »

Cathy a écrit : Et c'est vrai que cette fin m'a énormément déçue.
C'est clair que j'aurais préféré aussi que le film continue à suivre l'expédition de Cortez ; mais cette dernière image voyant partir les troupes est splendide
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Re: Henry King (1886-1982)

Message par someone1600 »

J'ai adoré aussi pour ma part... mais je ne me souviens pas avoir trouvé le film redondant... :?
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Re: Henry King (1886-1982)

Message par Cathy »

Le pacte, Lloyd's of London (1936)

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Jonathan Blake et Horation Nelson font un pacte quand ils sont enfants de toujours se suivre, s'aider. Malgré leur séparation et la rupture de ce pacte, devenus hommes, ils continuent à l'honorer sans jamais plus se rencontrer. Jonathan Blake devient chef d'un syndicat de commerce. Les victoires et les défaites de Nelson ont une influence énorme sur le commerce britannique et sur ces fameux syndicats.

Voici un petit chef d'oeuvre du genre, à la fois film d'histoire et aventures romancés, le film évoque la manière dont fonctionne le commerce londonien et britannique à l'époque de Napoléon, mais aussi une grande histoire d'amour et d'amitié à distance entre deux gamins puis deux adultes. Certes l'évocation de ces fameux syndicats est un peu complexe, avec ce système d'assurance du commerce qui vit au son d'une cloche qui annonce bonnes et mauvaises nouvelles de la Flotte marchande et militaire. La fiction est habilement mêlée avec le personnage de ce jeune garçon qui va déjouer un complot, faire son entrée chez ces assureurs et en devenir un des plus brillants représentants, et d'Horatio Nelson qui entre dans la marine et devient le héros que l'on connaît. La force du film est de faire de cette amitié enfantine, une amitié inébranlable et curieusement le titre français évoque plus la force romanesque du film alors que le titre anglais est plus basé sur le côté historique de l'aventure. Car finalement le héros de ce film est aussi cette compagnie d'assurances, située au départ dans un café. Il y a aussi cette histoire d'amour impossible, écho de celle de Nelson et de Lady Hamilton, qui va faire de Blake, le deus ex machina du commerce.
Tout se passe dans des salons, hormis la scène de la traversée de la Manche et la mort de Nelson qui fait écho à la blessure de Blake. La reconstitution est superbe, avec notamment cet atelier de peintre et ce tableau qui semble tout droit inspiré de Gainsborough. Le film nous tient en haleine, alors qu'il repose sur des histoires de commerce et de paris, sur la victoire ou la défaite de Nelson ! Il y a aussi ces relations entre Blake et Lady Stacy, entre Blake et Lord Stacy, mais aussi entre Blake et son mentor John Julius Angerstein, responsable de la carrière de Jonathan chez Lloyds. Le personnage de Polly, la vendeuse de Lloyd est aussi très importante dans la vie de ce héros typiquement romanesque. Henry King sert admirablement ces histoires de relations humaines, où l'aventure sert de piqûre de rappel.

Le film doit beaucoup à l'interprétation d'un tout jeune Tyrone Power qui tient son premier grand rôle dans un film, d'ailleurs au générique il apparaît après Freddie Bartholomew qui joue Blake enfant. Il est la vedette idéale de ce genre de héros qui est d'ailleurs le premier d'une longue sérié. C'est aussi le premier film d'une collaboration avec Henry King. Madeleine Carroll prête sa beauté lumineuse au personnage de cette noble anglaise par qui finalement toute la carrière du héros est lancé. Il y a aussi George Sanders qui commence lui aussi sa carrière de personnage onctueux et détestable à la fois, ces personnages d'ordures qu'on adore détester. Il ne faut pas oublier Cecil Aubrey Smith toujours délectable dans ses rôles de vieux monsieur, ici un noble un peu égrillard. Virginia Field est également charmante en Polly, Freddie Bartholomew est lui aussi impeccable dans son rôle de jeune héros intrépide. Henry King réalise ici un superbe film d'aventures qui mériterait une édition DVD.

Copie France 3, cinéma de minuit
Dernière modification par Cathy le 23 août 10, 00:49, modifié 1 fois.
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Re: Henry King (1886-1982)

Message par Federico »

Julien Léonard a écrit :Un homme de fer (Twelve o'clock high) - Réalisé par Henry King / 1949 :

Image

Un pur chef-d'oeuvre !

La distribution est miraculeuse, chaque acteur est à sa place. King les filme avec précaution, à bras le corps, au plus près, et pourtant en limitant les gros plans. Sa caméra vole littéralement à la rencontre de ses acteurs. Bien sûr, qui d'autre que Gregory Peck, acteur à la sobriété légendaire, aurait pu incarner le rôle principal avec autant de passion. Les univers de ces deux hommes sont assez proches, tous deux aimant ainsi l'économie de moyens, ils étaient donc faits pour s'entendre. Première collaboration (sur 6 films au total), à mon avis la meilleure. Parcourant le film avec cette prestance qui a fait sa gloire, Peck joue ici l'un des plus beaux rôles de sa riche carrière. La dernière séquence importante, le voyant perdre ses moyens, atteindre malgré lui "l'effort maximum", et sombrer dans le choc traumatique, est immortelle. Son lent parcours vers la lumière, au bruit des moteurs d'avions qui reviennent de la mission, est tout simplement miraculeux et totalement crédible. Un instant magique, jouant sur les sons comme jamais, et couronnant un film d'exception. Mon film d'Henry King préféré pour le moment.
Encore un grand classique que je n'ai vu qu'une fois et ça remonte à loin mais j'avais été impressionné par sa force sèche, son noir et blanc millésimé grand cru et par l'interprétation hors-pair de Peck, acteur à la carrière un peu inégale mais dont c'est certainement un des plus grands rôles (avec Duel au soleil, Vacances romaines, La femme modèle et Le pays de la violence). Il y fit preuve d'une belle autorité (supérieure à celle de son capitaine Achab de Moby Dick) dans un rôle pas toujours très sympathique. Si je me goure pas, c'est dans ce film qu'il fustige son équipe en la surnommant par brimade The lepper colony (La bande de lépreux)...

Je pense aussi que des films de King que je connais, c'est le plus costaud.
The difference between life and the movies is that a script has to make sense, and life doesn't.
Joseph L. Mankiewicz
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