Raoul Walsh (1887-1980)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Julien Léonard
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Re: Raoul Walsh (1887-1980)

Message par Julien Léonard »

angel with dirty face a écrit :
Julien Léonard a écrit :Après avoir lu la chronique de Jeremy Fox, je cherchais un autre avis sur le forum, au cas où. Il semblerait donc que ce film divise quelque peu (Jeremy ayant visiblement été assez déçu). Quant au DVD, il n'a pas l'air extraordinaire : dommage, pour le "prix vert" qu'on trouve à la Fnac
Je confirme: Le DVD n'est pas top et je suis très déçu par Wild Side sur ce coup... Quant au film, il n'est pas inintéressant mais il est très d'égaler le chef-d'œuvre Captain Horatio Hornblower R.N. (1951). En plus , la qualité du DVD Warner de ce dernier est sublime...
Je suis d'accord, en plus d'être ma découverte naphta du mois d'avril !! :D Et même sur ma TV LCD Full HD Samsung, le DVD passe très bien (et l'upscaling de mon lecteur ne gâche rien à l'affaire).
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angel with dirty face
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Re: Raoul Walsh (1887-1980)

Message par angel with dirty face »

Julien Léonard a écrit :
angel with dirty face a écrit :
Je confirme: Le DVD n'est pas top et je suis très déçu par Wild Side sur ce coup... Quant au film, il n'est pas inintéressant mais il est très d'égaler le chef-d'œuvre Captain Horatio Hornblower R.N. (1951). En plus , la qualité du DVD Warner de ce dernier est sublime...
Je suis d'accord, en plus d'être ma découverte naphta du mois d'avril !! :D Et même sur ma TV LCD Full HD Samsung, le DVD passe très bien (et l'upscaling de mon lecteur ne gâche rien à l'affaire).
J'ai oublié le mot "loin" [mais il est très loin d'égaler le chef-d'œuvre Captain Horatio Hornblower R.N.[/b]] mais je vois que tu as compris mon message... :D
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Boubakar
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Re: Raoul Walsh (1887-1980)

Message par Boubakar »

Julien Léonard a écrit :Quant au DVD, il n'a pas l'air extraordinaire : dommage, pour le "prix vert" qu'on trouve à la Fnac (14,99€ quand même, mais oui monsieur !!) et pas ailleurs, parce que Wild Side a signé un joli contrat d'exclusivité, et bien c'est tout de même un peu léger.
Les Wild Side naphta sont aussi dispos au MK2 bibliothèque et dans les Gibert. :)
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Re: Raoul Walsh (1887-1980)

Message par Julien Léonard »

Boubakar a écrit :
Julien Léonard a écrit :Quant au DVD, il n'a pas l'air extraordinaire : dommage, pour le "prix vert" qu'on trouve à la Fnac (14,99€ quand même, mais oui monsieur !!) et pas ailleurs, parce que Wild Side a signé un joli contrat d'exclusivité, et bien c'est tout de même un peu léger.
Les Wild Side naphta sont aussi dispos au MK2 bibliothèque et dans les Gibert. :)
Ah merci. Grande nouvelle, plus besoin d'aller forcément dans une enseigne Fnac alors. :)
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Jack Carter
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Re: Raoul Walsh (1887-1980)

Message par Jack Carter »

Julien Léonard a écrit :
Boubakar a écrit :
Les Wild Side naphta sont aussi dispos au MK2 bibliothèque et dans les Gibert. :)
Ah merci. Grande nouvelle, plus besoin d'aller forcément dans une enseigne Fnac alors. :)
perso, j'ai deux Gibert pres de chez moi (Lyon et Villeurbanne), je n'ai jamais vu de Wild Side sortis depuis la signature d'exclusivité avec la Fnac, en gros depuis dvd de Cecil B. De Mille, Peter Ibbetson et les titres sortie apres. Apres oui, les anciens titres Introuvables sont disponibles dans n'importe quelle enseigne...
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Julien Léonard
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Re: Raoul Walsh (1887-1980)

Message par Julien Léonard »

Ben ça y est, j'ai acheté Le monde lui appartient. Je vais tenter de le regarder aujourd'hui. :D
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Re: Raoul Walsh (1887-1980)

Message par Julien Léonard »

Le monde lui appartient (The world in his arms) - 1952 :

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Je vais faire court, parce que l'on en a déjà pas mal parlé ici je pense, mais grosso-modo, j'ai adoré ! Alors oui, j'ai préféré le superbe Capitaine sans peur (pour le coup, je préfère le titre français, plus poétique que Captain Horatio Hornblower qui est très bien quand même) : c'était une formidable claque d'aventure pour moi, un grand moment, la preuve... après l'avoir découvert il y a peu en DVD, je l'ai revu deux autres fois depuis, et je ne m'en lasse pas. Ici, on sent que la Universal n'offre pas les moyens de la Warner, et le scénario est un peu moins élégant, quoique plus ramassé. Ann Blyth est magnifique, John McIntire offre une composition tout à fait sympathique, Anthony Quinn m'a beaucoup amusé... et je continue à adorer Gregory Peck, toujours aussi grand, droit et digne ! Un vrai plaisir que de le voir jouer. Alors, encore une fois, Capitaine sans peur offrait de plus belles couleurs, de plus beaux paysages (quoique là, tout de même, San Francisco est assez sensationnel sur certains plans), plus de rythme... etc etc... Mais The world in his arms (là, je préfère le titre original, grâce à sa signification finale surtout... parce que sans ça, le titre français est très joli aussi) est relativement impeccable. Les 50 premières minutes composent entre comédie, bagarres, romance et drame plutôt doux, du tout bon. Puis, le film s'accélère et offre une incontournable poursuite en bateaux, avec certes quelques transparences (mais assez réussies), follement entrainante et joyeusement emportée par un face à face excellent entre Peck et Quinn ! Arrive la séquence de chasse aux phoques, avec un discours écologique complètement avant-gardiste pour l'époque, malgré des transparences par contre ici assez honteuses. Une bagarre entre Peck et Quinn, une pendaison évitée et un sombre et triste mariage annulé plus tard, et nous revoilà avec notre joli couple, cheveux au vent, dans un plan prônant le plus pur romantisme (dans le sens fort du terme). Magnifique fin qui vient encore appuyer le fait qu'en ce moment, je me rends compte que je deviens très fleur bleue (ça s'accentue depuis quelques mois).

Bref, une réussite, plus aboutie et plus maîtrisée que La belle espionne selon moi (puisqu'on parle collaboration Walsh-Universal), qui se regarde aisément et s'apprécie comme un bon divertissement au charme suranné mais tellement bon ! :D

7,5/10

Concernant le DVD, effectivement, c'est assez décevant de la part de Wild Side. Beaucoup de grain (et pas forcément d'origine), des contrastes un peu légers parfois... M'enfin, la copie reste propre (sauf avec les transparences au moment de la chasse aux phoques, là c'est encore hideux) et le Technicolor bien restitué. Un DVD correct, mais sans plus. Cela dit, c'est déjà bien de pouvoir regarder le film en France.
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Re: Raoul Walsh (1887-1980)

Message par Sybille »

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Captain Horatio Hornblower / Capitaine sans peur
Raoul Walsh (1950) :

"Captain Horatio Hornblower" est un film d'aventure maritime aux péripéties nombreuses, variés et bien rythmées. On dirait du roman, et pour cause. Gregory Peck, malheureusement pas toujours à son meilleur niveau, trouve ici un rôle à sa mesure, qui lui convient très bien. Il représente fermeté et droiture, le tout assorti d'une pointe d'humour. Ainsi son petit raclement de gorge répétitif lorsqu'il veut exprimer son embarras ou sa timidité pourrait a priori être un détail un peu cabotin, mais qui se révèle en fin de compte charmant et amusant ! Virginia Mayo lui est une partenaire à sa hauteur, même si son personnage n'arrive que tardivement, puis n'est présent que par intermittence. Je n'avais encore jamais vu cette actrice, que je m'imaginais être assez mauvaise, mais elle s'en tire très bien.

Malgré tout je ne peux pas affirmer avoir été entièrement convaincue par ce film : essentiellement pour une question de genre, car ce n'est pas ce que préfère, d'où une relative indifférence envers les personnages. Le dosage des tons est également assez particulier : témoignant d'un sérieux plutôt convainquant lors des batailles ou pendant la vie quotidienne à bord, le film se teinte au contraire d'un sentimentalisme aux coïncidences souvent étonnamment pratiques dès lors qu'il est question de la romance. Le plus troublant serait peut-être certaines scènes situées soit au début soit à la fin. Je pense surtout à celles où interviennent le personnage du grossier "Supremo", qui heureusement nous fait assez rapidement grâce de sa présence. Ou encore cette séquence trop longue et franchement pas terrible où les Anglais déguisés en Hollandais s'emparent d'un bâtiment français. Peu crédible, et puis je ne sais pas, c'est supposé être drôle et ça ne l'est pas vraiment.

Il en va finalement ainsi de tout le film : on peut décider de prendre à la légère ce qui apparaît principalement comme des défauts d'écriture, n'en voir que le côté amusant, mais on peut aussi finir par trouver ça risible. Dans mon cas, entre ces deux possibilités, je reste partagée. 6/10
Julien Léonard
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Re: Raoul Walsh (1887-1980)

Message par Julien Léonard »

Je comprends ce que tu veux dire, même si je n'y adhère pas. Car pour moi, Capitaine sans peur demeure un véritable petit chef-d'œuvre ! Puissant, rythmé, parfaitement abouti, et avec un Gregory Peck dans ses meilleurs jours.

J'aime beaucoup justement les diverses tonalités du scénario, présentant plusieurs intrigues et ne les expédiant jamais sans en avoir tiré un maximum d'efficacité.
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Re: Raoul Walsh (1887-1980)

Message par Best »

Le monde lui appartient (Raoul Walsh)

Beaucoup de défauts et de choses inabouties car trop vite expédiées, mais un charme certain et un plaisir global indéniable. Loin d'être parmi ses meilleurs films, mais j'ai passé un agréable moment,
grâce entre autres à des personnages hauts en couleur et quelques répliques bien senties.
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Phnom&Penh
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Re: Raoul Walsh (1887-1980)

Message par Phnom&Penh »

Distant Drums – Les Aventures du Capitaine Wyatt (1951)
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Longtemps considéré comme l’un des chef d’œuvres de Raoul Walsh, ce film d’aventure est aujourd’hui un peu oublié et souvent dévalué dans la filmographie de Walsh. Pourtant, quoiqu’on pense de l’histoire en tant que telle, ce film garde un grand charme et de nombreuses originalités.

Ce western qui n’en est pas vraiment un a pour cadre la jungle marécageuse des Everglades en Floride. Mais ce n’est pas vraiment pour cela que ce film n’est pas un véritable western, c’est sans doute parce qu’il s’agit d’un vrai film de guerre. Ouvertement présenté comme un remake d’ Objective, Burma ! (1945), Distant Drums relate effectivement l’histoire d’une compagnie de fantassins qui, après une opération militaire réussie (ici, la prise et la destruction d’un fortin occupé par des trafiquants d’armes), doit subir une longue errance en milieu hostile, poursuivie par les ennemis.
Sur ce point, la différence importante entre les deux films, outre l’époque à laquelle se déroule, c’est que Distant Drums est un film en couleur. Il a été tourné en décor naturel, dans les marécages des Everglades au cours d’un tournage épique et digne de figurer dans les aventures de Raoul Walsh. Curieusement, ce milieu naturel hostile est très bien mis en valeur par la douceur des lumières et la beauté des paysages, avec de nombreux mouvements de caméra vers le ciel, des inserts de vols d’oiseaux, des groupes de flamants roses…Les westerns tournés dans ce type de milieu naturel sont rares et il est intéressant de comparer la manière dont Walsh ici et Hathaway dans Garden of Evil (1954) filment ces décors naturels. Les moustiques et les alligators n’empêchent pas Raoul Walsh d’apprécier la beauté de la nature et d’y placer l’homme comme un intrus alors qu’Henry Hathaway assombrit une atmosphère déjà moite pour mieux faire ressortir l’hostilité générale du milieu envers ses héros. Dans Distant Drums, non seulement la nature est belle mais les héros, bien que poursuivis par les indiens, trouvent le temps de le remarquer.
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Belle mais dangereuse, cette nature particulière est bien mise en valeur dans l’introduction et la fin du film, quand le héros, le Capitane Wyatt, est filmé à l’endroit où il vit, une belle cabane indienne, sur un ilot sableux au milieu d’un lagon peu profond, en lisière de la forêt marécageuse des Everglades. La frontière entre la paradis terrestre de Wyatt et le domaine des alligators et des indiens est clairement tracée. Sur ce point au moins, Distant Drums respecte bien la mythologie du western : c’est un film de conquête et de disparition qui raconte la prise d’un des derniers territoires conquis par les Etats-Unis et la disparition d’une des plus vastes terres indiennes, celle des Séminoles. Un peu oubliée dans les westerns, cette guerre a été la plus sanglante et une des plus longues guerres indiennes.
Il est amusant de rappeler que la Floride a été découverte en 1513 par le navigateur espagnol Juan Ponce de Léon qui recherchait la mythique fontaine de Jouvence. Bien sûr, nous sommes vite passés de la légende au pragmatisme et c’est l’habituelle soif d’or qui motivât l’installation des colons. Lors de la guerre d’indépendance, la Floride resta fidèle à l’Angleterre, puis redevint espagnole et c’est seulement en 1822 qu’elle fut définitivement rattachée aux U.S.A. Etat très peu peuplé, il fut le terrain des trois guerres séminoles au cours desquels les indiens furent peu à peu tués ou exilés hors de Floride.
Distant Drums se situe historiquement en 1840, durant la seconde guerre Séminole, menée par le chef indien Osceola qui, dans le film, devient O’Cala.
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Les indiens sont bien mis en valeur dans ce film. Bien sûr, ce sont des combattants cruels, mais il s’agit d’un film de guerre et c’est plutôt un hommage qui leur est rendu par Walsh. Il est intéressant de noter que dans ce film, les soldats américains combattent un peu comme leurs adversaires, infiltrant de nuit un fort espagnol, puis fuyant dans les marécages avant que le film ne se termine sur un duel entre les deux chefs, Wyatt et O’Cala, censé respecter les règles de duel des Séminoles.
Le Capitaine Wyatt a d’ailleurs été mariée à une princesse Creek (les Creeks sont la tribu d’origine des Séminoles qui avaient fuit en Floride), qui a été assassinée par des soldats américains avinés et son fils est élevé à l’indienne. Il peut apparaître assez facile de prôner la tolérance entre les races en 1951, quand on sait qu’à l’issue des guerres Séminoles, il ne restait qu’une poignée d’indiens dans les Everglades, mais au moins Distant Drums fait-il du Capitaine Wyatt un héros qui connaît et respecte la culture de ses adversaires. Gary Cooper trouve ici un très beau rôle, même si on peut regretter que le reste de la distribution ne soit pas très excitante.
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Il serait bien sûr très exagéré de dire que Distant Drums est un hommage aux Séminoles, mais c’est une célébration visuelle de la nature sauvage. L’essentiel du film se déroule dans la jungle, sur un territoire plat et Raoul Walsh a eu la bonne idée de renforcer l’idée d’immensité de ce paysage des Everglades en faisant un montage à base de très nombreux volets, de droite à gauche. L’uniformité de la forêt en est accentuée et les hommes, indiens comme soldats américains y sont, comme les animaux, un détail du paysage. La tension du film, elle, vient plutôt de la très bonne musique de Max Steiner, et bien sûr, des tambours lointains.

Si on parle de Distant Drums, il faut aussi évoquer une petite curiosité cinéphile, le fameux Cri de Wilhem :

Le cri que pousse le soldat quand un alligator l'entraine au fond des marais, est utilisé pour la première fois dans ce film. Et comme un bon cri d’effroi qui glace les sangs, Ça ne court pas les studios d’enregistrement, des générations de techniciens se repassent la bande. Jusqu’à ce que Ben Burtt, entre autres ingénieur du son attitré de George Lucas, découvre cette anecdote de l’histoire d’Hollywood.
Il décide d’en faire une blague, façon "private joke", avec un collègue qui travaille pour notamment Steven Spielberg : les deux feront systématiquement retentir le cri dans tous les grands films hollywoodiens dont ils réalisent la bande son.
Au total, "Wilhelm" crie dans 147 films, liste tenue à jour par l’historien d’Hollywood Steve Lee sur son site.
Mais, au fait, pourquoi Wilhelm?
Dans le deuxième film à utiliser le cri, un western de série B de 1953 intitulé La Charge de la Rivière rouge, un personnage nommé "soldat Wilhelm" le laisse échapper en recevant une flèche indienne dans la cuisse…
Reste une question: à qui appartient la voix ? Sans doute à un chanteur et comédien qui enregistrait parfois des bruitages pour arrondir ses fins de mois, Sheb Wooley.


Ci-dessous un lien vers le site de Steve Lee :

Le Cri de Wilhem

A moins d'en avoir la VHS, Distant Drums n'est malheureusement visible qu'en DVD Z1, sans stf je crois.
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Re: Raoul Walsh (1887-1980)

Message par Julien Léonard »

Excellent ! Raah, ça me donne envie de le voir celui-là ! :D

La chronique est superbe. Dommage qu'aucune sortie en DVD zone 2 ne soit prévue... Et puis, c'est pas avec la politique éditoriale actuelle qu'on doit s'attendre à grand-chose (ou alors peut-être dans la collection Fnac en carton gris tout moche).

J'avais remarqué ce cri de Wilhem dans beaucoup de films, mais je ne savais pas qu'il circulait ce petit "culte" autour de ce cri. Je suis content de voir d'où il vient (sympa pour frimer en soirée avec les amis :mrgreen: ).
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Watkinssien
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Re: Raoul Walsh (1887-1980)

Message par Watkinssien »

Encore un bon texte de Phnom&Penh pour une oeuvre magnifique de Walsh ! :wink:
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Re: Raoul Walsh (1887-1980)

Message par Phnom&Penh »

Merci!

Une édition Z2 ce serait bien, et encore mieux avec une restauration. C'est juste mon idée, mais je pense que les couleurs du film sont un peu passées (en tout cas sur la copie VHS). Je ne serais pas surpris que le film ait été beaucoup plus coloré autrefois. Une belle copie sur grand écran, ça devait être vraiment beau!

Pour le cri de Wilhem, je suis tombé sur l'histoire par hasard en cherchant des photos. Une bonne histoire de cinéphiles :mrgreen:
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Re: Raoul Walsh (1887-1980)

Message par O'Malley »

Bataille sans merci (1953)
Ce western de serie produit par la Columbia Pictures et destiné à une distribution en 3D, magnifiquement photographié dans les paysages semi-arides de l'Utah, bien mis en valeur par un Raoul Walsh dont la science du cadre fait à nouveau des merveilles, aurait pu être totalement banal si quelques détails n'étaient pas là pour susciter un certain intérêt.
Deux éléments maitiennent l'attention:
- le personnage de bad guy interprété par Phil Carey est assez charismatique, d'autant plus que le héros, Rock Hudson, est d'une fadeur rarement atteinte par un héros de western. Le "méchant" s'avère au final bien plus intéressant que le héros; un peu d'ailleurs comme Kirk Douglas face à ce même Rock Hudson' huit ans plus tard, dans El Perdido de Robert Aldrich. Phil Carey, qui trouve un de ses plus beaux rôles il me semble, interprète avec élégance et cruauté un Sudiste qui n'a jamais accepté la défaite du Sud et mène une guerre personnelle en pillant, en tuant et en commerçant avec les desperados mexicains. Il semble que c'est avant tout ce personnage qui ait attiré Walsh, qui a toujours manifesté une certaine sympathie pour le Sud (cf L'esclave libre et queleques interviews lus de lui).
- la relation Carey/ Hudson /Donna Reed est assez étonnante, graveleuse.
Spoiler (cliquez pour afficher)
Non seulement Phil Carey enlève et viole Donna Reed, fiancée dans le film à Rock Hudson, et à partir de là, s'en désinterrese totalement une fois qu'il a obtenu ce qu'il voulait mais en plus, il l'avoue carrement à Rock Hudson en lui proposant d''échanger sa dulcinée contre le personnage interprété par Leo Gordon, son ancien acolyte, sans que Rock Hudson, dont le pacifisme confine à la bêtise, y trouve à redire et le laisse finalement partir. Il faut que le personnage de Leo Gordon se fasse tuer, pour que Rock Hudson réagisse et décide de se débarrasser de Phil Carey (arlos qu'il était prêt à le laisse partir initialement) :shock:
.
Je ne vois que deux solutions: soit les scénaristes ont créer cette situation incongrue involontairement, par incompétence mais bon il y a quand même Roy Huggins aux commandes et dont le professionnalime n'est plus à démontrer, soit ils ont pris le risque de décredibiliser totalement ce héros mou du genoux qui avait décidemment les faveurs de personne(mis à part Donna Reed) ; dans les deux cas, ces éléments font de Bataille sans merci une petite curiosité et transforme une trame à priori banal avec un sous-texte particulièrement déconcertant. A cela s'ajoute un sadisme suggéré assez troublant (la bande de hors-la-loi réservent des morts assez atroces à ceux qui se mettent en travers de leur chemin ).
Voilà, un Walsh mineur, par moments qui manque de rythme, mais finalement assez déroutant.
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