Jacques Rozier
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Adieu Philippine, Jacques Rozier, 1962
Un parfait représentant de la Nouvelle vague, dans l'apparente lâcheté de sa narration, sa captation de l'atmosphère d'une époque, le portrait d'une jeunesse insouciante jusqu'à ce qu'elle se confronte enfin à des problèmes d'adultes, la légereté de l'ensemble, le qualificatif de fraîcheur, qu'on a tout de suite envie d'accoler. Les interprètes principaux sont charmants. Et c'est toujours un plaisir de voir le Paris de ces années, les boîtes où l'on traîne, mais aussi d'entendre le langage "djeuns" d'alors.
En même temps, parce que c'est Jacques Rozier, j'ai très vite accepté de considérer ce film comme "à part". Un rythme tranquille où l'on se laisse très agréablement porter, un humour imprévisible où l'on rit souvent aux éclats, une satire toujours tendre de certains excès d'une époque (la télévision, la publicité, le Club Med), une place assez importante laissée à la musique, où l'on se laisse envoûter par l'ambiance. Et puis, bien qu'effleurée, une certaine gravité qui parvient miraculeusement à s'harmoniser avec le ton plutôt badin qui règne la plupart du temps. Après le flirt, les sentiments s'installent et l'on aimerait savoir où s'arrête le jeu. On vit le présent dans une totale inconséquence, mais vient un moment où la jeunesse est rappellée à certains devoirs, en l'occurence ici ce sera d'être appellé pour faire son service militaire (et l'on sait que ça signifie alors débarquer en Algérie).
Je me rends compte qu'en parler ainsi ne donne pas vraiment une vraie idée d'à quoi ça ressemble. J'ai juste beaucoup aimé.
« Vouloir le bonheur, c'est déjà un peu le bonheur. » (Roland Cassard)
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Jacques Rozier
Le formidable travail de l'éditeur Potemkine appelait un travail au moins aussi sérieux et impliqué pour en faire la chronique.
Après avoir mis en lumière pour nous l'œuvre de Guy Gilles, M. Phylute s'est ainsi plongé avec la même application dans celle de Jacques Rozier, dont les DVD étaient attendus depuis assez longtemps par les amateurs du réalisateur.
Que ce topic soit donc celui où l'on viendra discuter autour des films de ce précieux cinéaste.
Coffret Jacques Rozier
Après avoir mis en lumière pour nous l'œuvre de Guy Gilles, M. Phylute s'est ainsi plongé avec la même application dans celle de Jacques Rozier, dont les DVD étaient attendus depuis assez longtemps par les amateurs du réalisateur.
Que ce topic soit donc celui où l'on viendra discuter autour des films de ce précieux cinéaste.
Coffret Jacques Rozier
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Re: Jacques Rozier
ce sera mon cadeau de Noël...
Quelle chronique épique !
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Re: Jacques Rozier
Olivier Bitoun a ecrit : Jacques Rozier n’a tourné que cinq longs métrages en plus de cinquante ans de carrière (son dernier film, Fifi Martingale est sorti en 2001).
il me semble que Fifi Martingale n'est jamais sorti en salles. Il n'est passé qu'une seule fois sur Canal + .
il me semble que Fifi Martingale n'est jamais sorti en salles. Il n'est passé qu'une seule fois sur Canal + .
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Re: Jacques Rozier
C'est tout à fait juste, le terme "sorti" est mal choisi. En tout cas, encore un mauvais coup pour Jacques Rozier (même si le film est tout à fait oubliable, là n'est pas la question).Fatalitas a écrit :Olivier Bitoun a ecrit : Jacques Rozier n’a tourné que cinq longs métrages en plus de cinquante ans de carrière (son dernier film, Fifi Martingale est sorti en 2001).
il me semble que Fifi Martingale n'est jamais sorti en salles. Il n'est passé qu'une seule fois sur Canal + .
Les films sont à notre civilisation ce que les rêves sont à nos vies individuelles : ils en expriment le mystère et aident à définir la nature de ce que nous sommes et de ce que nous devenons. (Frank Pierson)
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Re: Jacques Rozier
Une petite coquille ;
Villeret est décédé en 2005, alors comment peut-il être interviewé aujourd'hui ?Entretien avec Jacques Villeret (7 mn, 2008)
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Re: Jacques Rozier
Le documentaire a été monté et finalisé en 2008.Boubakar a écrit :Une petite coquille ;
Villeret est décédé en 2005, alors comment peut-il être interviewé aujourd'hui ?Entretien avec Jacques Villeret (7 mn, 2008)
Edit : ou si tu préfères : Heath Ledger est décédé en 2008, The Imagination of Dr. Parnassus est daté de 2009...
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Re: Jacques Rozier
D'accord, merci.
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Re: Jacques Rozier
Super d'avoir si vite la chronique de cet inespéré coffret. Un poil déçu qu'on n'y trouve ni Fifi Martingale (puisque Rozier retravaille apparemment son montage) ni Nono et Nénésse (pas vu mais il m'intrigue).
Beau passage en revue de monsieur phylute, on sent la volonté d'hommage à un cinéaste un peu extraterrestre dont je trouve l'oeuvre aussi déstabilisante qu'irrésistible. La progression narrative de Maine océan est un pur régal tellement le délire part d'un événement dérisoire (une voyageuse qui n'a pas fait "chtong à la gare"). J'ignorais que la sortie de ses films avait été aussi systématiquement problématique.
Découvert plus récemment, Adieu Philippine, m'est apparu comme un parfait représentant de la Nouvelle vague, dans l'apparente lâcheté de sa narration, sa captation de l'atmosphère d'une époque, le portrait d'une jeunesse insouciante jusqu'à ce qu'elle se confronte enfin à des problèmes d'adultes, la légereté de l'ensemble, le qualificatif de fraîcheur, qu'on a tout de suite envie d'accoler. Les interprètes principaux sont charmants. Et c'est toujours un plaisir de voir le Paris de ces années, les boîtes où l'on traîne, mais aussi d'entendre le langage "djeuns" d'alors.
En même temps, parce que c'est Jacques Rozier, j'ai très vite accepté de considérer ce film comme "à part". Un rythme tranquille où l'on se laisse très agréablement porter, un humour imprévisible où l'on rit souvent aux éclats, une satire toujours tendre de certains excès d'une époque (la télévision, la publicité, le Club Med), une place assez importante laissée à la musique, où l'on se laisse envoûter par l'ambiance. Et puis, bien qu'effleurée, une certaine gravité qui parvient miraculeusement à s'harmoniser avec le ton plutôt badin qui règne la plupart du temps. Après le flirt, les sentiments s'installent et l'on aimerait savoir où s'arrête le jeu. On vit le présent dans une totale inconséquence, mais vient un moment où la jeunesse est rappellée à certains devoirs, en l'occurence ici ce sera d'être appellé pour faire son service militaire (et l'on sait que ça signifie alors débarquer en Algérie).
Je me rends compte qu'en parler ainsi ne donne pas vraiment une vraie idée d'à quoi ça ressemble. J'ai juste beaucoup aimé.
Beau passage en revue de monsieur phylute, on sent la volonté d'hommage à un cinéaste un peu extraterrestre dont je trouve l'oeuvre aussi déstabilisante qu'irrésistible. La progression narrative de Maine océan est un pur régal tellement le délire part d'un événement dérisoire (une voyageuse qui n'a pas fait "chtong à la gare"). J'ignorais que la sortie de ses films avait été aussi systématiquement problématique.
Découvert plus récemment, Adieu Philippine, m'est apparu comme un parfait représentant de la Nouvelle vague, dans l'apparente lâcheté de sa narration, sa captation de l'atmosphère d'une époque, le portrait d'une jeunesse insouciante jusqu'à ce qu'elle se confronte enfin à des problèmes d'adultes, la légereté de l'ensemble, le qualificatif de fraîcheur, qu'on a tout de suite envie d'accoler. Les interprètes principaux sont charmants. Et c'est toujours un plaisir de voir le Paris de ces années, les boîtes où l'on traîne, mais aussi d'entendre le langage "djeuns" d'alors.
En même temps, parce que c'est Jacques Rozier, j'ai très vite accepté de considérer ce film comme "à part". Un rythme tranquille où l'on se laisse très agréablement porter, un humour imprévisible où l'on rit souvent aux éclats, une satire toujours tendre de certains excès d'une époque (la télévision, la publicité, le Club Med), une place assez importante laissée à la musique, où l'on se laisse envoûter par l'ambiance. Et puis, bien qu'effleurée, une certaine gravité qui parvient miraculeusement à s'harmoniser avec le ton plutôt badin qui règne la plupart du temps. Après le flirt, les sentiments s'installent et l'on aimerait savoir où s'arrête le jeu. On vit le présent dans une totale inconséquence, mais vient un moment où la jeunesse est rappellée à certains devoirs, en l'occurence ici ce sera d'être appellé pour faire son service militaire (et l'on sait que ça signifie alors débarquer en Algérie).
Je me rends compte qu'en parler ainsi ne donne pas vraiment une vraie idée d'à quoi ça ressemble. J'ai juste beaucoup aimé.
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Re: Jacques Rozier
Aussitôt acheté ( ), je me suis lancé dans le 1er film Adieu Philippine que j'ai apprécié moyennement.
C'est frais, léger, libre et ça ne soucie à aucun moment de contrainte quelques soient. J'ai donc bien aimé cet absence de trame narrative cohérente qui donne lieu à des passages d'autant plus improvisés qu'il ont été ensuite entièrement post-synchronisé. Bien que très visible, je trouve que ça passe très bien, il y a plein de scènes qui m'ont fait bien marrer comme ça ( la conversation à tables avec les parents, le tournages des pubs, les séquences en voiture etc... ).
On trouve plein d'expérimentations typique de la nouvelle vague ( pour le tournage, les acteurs non-professionnel, le traitement du son, le montage très cut ) mais ça ne date pas du tout le film grâce à une histoire finalement intemporel que servent justement les "artifices" techniques.
Après, j'ai quand même trouvé quelques passages à vides avant que les personnages ne partent en Corse et il m'a fallut un peu de temps après pour remonter dans le wagon. Et puis bon, la compression est à moment tellement ignoble qu'il m'a été impossible de profiter du film.
Voilà, pour une première rencontre avec le cinéaste, c'est pas mal, un peu inégal mais sa fraicheur apporte beaucoup de sympathie... Après, ce n'est pas forcement pour ce film en particulier que j'ai pris le coffret
C'est frais, léger, libre et ça ne soucie à aucun moment de contrainte quelques soient. J'ai donc bien aimé cet absence de trame narrative cohérente qui donne lieu à des passages d'autant plus improvisés qu'il ont été ensuite entièrement post-synchronisé. Bien que très visible, je trouve que ça passe très bien, il y a plein de scènes qui m'ont fait bien marrer comme ça ( la conversation à tables avec les parents, le tournages des pubs, les séquences en voiture etc... ).
On trouve plein d'expérimentations typique de la nouvelle vague ( pour le tournage, les acteurs non-professionnel, le traitement du son, le montage très cut ) mais ça ne date pas du tout le film grâce à une histoire finalement intemporel que servent justement les "artifices" techniques.
Après, j'ai quand même trouvé quelques passages à vides avant que les personnages ne partent en Corse et il m'a fallut un peu de temps après pour remonter dans le wagon. Et puis bon, la compression est à moment tellement ignoble qu'il m'a été impossible de profiter du film.
Voilà, pour une première rencontre avec le cinéaste, c'est pas mal, un peu inégal mais sa fraicheur apporte beaucoup de sympathie... Après, ce n'est pas forcement pour ce film en particulier que j'ai pris le coffret
"celui qui n'est pas occupé à naître est occupé à mourir"
Re: Jacques Rozier
UP !
Pour les Parisiens (et ceux de passage dans la capitale), la boutique Potemkine organise une rencontre avec Jacques Rozier et Bernard Menez. La news est sur notre site.
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Re: Jacques Rozier
C'est magnifique !!!!!
C'est la plus belle annonce de l'année, vraiment. Le plaisir de rencontrer un grand cinéaste méconnu et un acteur culte.
En plus ça tombe pile poil le jour de mon RH. Youpiiiiiiiiiiiiiiiii
C'est la plus belle annonce de l'année, vraiment. Le plaisir de rencontrer un grand cinéaste méconnu et un acteur culte.
En plus ça tombe pile poil le jour de mon RH. Youpiiiiiiiiiiiiiiiii
"Il est toujours préférable d'être un faux-méchant que d'être un faux-gentil. (Le faux-gentil est souvent un vrai méchant)". J.-L. Fournier
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Re: Jacques Rozier
Très sympa comme remarque. Et pour le cinéaste, l'acteur et pour ceux qui organisent la soirée.
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Re: Jacques Rozier
Ce n'était absolument pas ironique.phylute a écrit :Très sympa comme remarque. Et pour le cinéaste, l'acteur et pour ceux qui organisent la soirée.
Je suis sincèrement content (drôle comme la joie est une réaction considérée comme louche de nos jours...) et j'y serai, car c'est vrai que j'ai un jour de repos ce mercredi.
Ou alors c'est mon tour de ne pas comprendre ta remarque ?
"Il est toujours préférable d'être un faux-méchant que d'être un faux-gentil. (Le faux-gentil est souvent un vrai méchant)". J.-L. Fournier
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Re: Jacques Rozier
Ah ben non, j'avais vraiment l'impression que tu te payais la poire de Rozier et Menez (l'effet en fin de phrase peut être)
Bon, et bien je reprend, pof pof :
Content de voir un tel enthousiasme
Bon, et bien je reprend, pof pof :
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