La Ligne Rouge (Terrence Malick - 1998)
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Pas de mot pour décrire la Ligne rouge, LE film des années 90 en ce qui me concerne. Je ressens un besoin physique et psychique de le voir régulièrement. La BO passe dans mon lecteur au moins une fois par semaine depuis sa sortie.
Le seul avec 2001 que je pourrais écouter sans voir, ou voir sans écouter. Mais qu'est ce que c'est bon de le voir et de l'écouter
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Je fais partie du public qui est géné par l'omniprésence de la voix off qui ne pervient jamais à rehausser la narration et est donc inutile. Pour moi le plus faible des trois Malick même s'il est admirable à plusieurs égards (capacité à atteindre une richesse expressive inouïe au détour d'un seul plan, notamment), ce qui est dire la qualité de ce cinéaste rare.
Night of the hunter forever
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Nouveau film: La Ligne Rouge de Terrence Malick.
Je passerai sur le casting totalement dingue (John Travolta et George Clooney pour une seule scène il fallait oser ) et sur la mise en image simplement ahurissante pour trancher dans le vif: la profondeur de ce film qui se faisait attendre depuis 30 ans pour beaucoup, marquant le retour de ce virtuose plutôt pingre en projets...
Cette ligne rouge rappelle un certain cinéma de guerre un peu oublié par le grand public qui voyait un bataillon survivre en milieux hostile, films typiques d'un cinéma des années 40 à 60.
Alors que le Soldat Ryan de Spielberg sorti la même année visait les tripes, Mallick s'adresse plus à l'intelect du spectateur offrant un film hautement cérébral ce qui est presque choquant vu le sujet évoqué. Trés (voir trop) lent, le film s'intéresse à l'aspect relationel des personnes en périodes de conflit, à l'autorité dans l'armée mais va beaucoup plus loin posant des questions sur la nature du mal, le conditionnement de l'être humain, l'amour qu'on ne peut taire et sur le divin de par cette Nature omniprésente admirant des hommes s'autodétruisant et la détruisant aussi. A vrai dire le film devient presque théologique dans sa deuxième partie. Chaque personnage a l'occasion de s'exprimer par voix off devenant le "héros" du film le temps de quelques plans, il n'y a ni réel début ni réelle fin au film, bref La Ligne Rouge est aussi brillant qu'iconoclaste. Un peu difficile d'accès mais néanmoins l'un de meilleurs films de guerre de ces dernières années. 5/6
Je passerai sur le casting totalement dingue (John Travolta et George Clooney pour une seule scène il fallait oser ) et sur la mise en image simplement ahurissante pour trancher dans le vif: la profondeur de ce film qui se faisait attendre depuis 30 ans pour beaucoup, marquant le retour de ce virtuose plutôt pingre en projets...
Cette ligne rouge rappelle un certain cinéma de guerre un peu oublié par le grand public qui voyait un bataillon survivre en milieux hostile, films typiques d'un cinéma des années 40 à 60.
Alors que le Soldat Ryan de Spielberg sorti la même année visait les tripes, Mallick s'adresse plus à l'intelect du spectateur offrant un film hautement cérébral ce qui est presque choquant vu le sujet évoqué. Trés (voir trop) lent, le film s'intéresse à l'aspect relationel des personnes en périodes de conflit, à l'autorité dans l'armée mais va beaucoup plus loin posant des questions sur la nature du mal, le conditionnement de l'être humain, l'amour qu'on ne peut taire et sur le divin de par cette Nature omniprésente admirant des hommes s'autodétruisant et la détruisant aussi. A vrai dire le film devient presque théologique dans sa deuxième partie. Chaque personnage a l'occasion de s'exprimer par voix off devenant le "héros" du film le temps de quelques plans, il n'y a ni réel début ni réelle fin au film, bref La Ligne Rouge est aussi brillant qu'iconoclaste. Un peu difficile d'accès mais néanmoins l'un de meilleurs films de guerre de ces dernières années. 5/6
"Personne ici ne prend MJ ou GTO par exemple pour des spectateurs de blockbusters moyennement cultivés." Strum
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Re: La ligne rouge de Terrence Malick
Je n'avais pas été séduit par Le nouveau monde, trop lyrique à mon goût, et j'ai trouvé l'avant-dernier de Mallick absolument magistral, malgré que ces deux-là se répondent pas mal (surtout dans le côté "viol de la nature").
D'une beauté plastique époustouflante, le film offre quand même de vraies audaces,comme cette voix-off permanente (mais jamais emmerdante), une musique paraissant organique, une approche littéralement "poétique" de la guerre... d'ailleurs, on ne voit quasiment jamais l'ennemi, Mallick évitant ainsi le manichéisme redouté.
Et il y a aussi son lot de scènes fortes, comme la première attaque dans la village, le personnage de Cazievel qui s'amuse avec les enfants, ou la grande scène où Elias Koteas s'oppose à Nick Nolte, sans oublier les derniers plans du film, tout ou presque y respire la perfection filmographique. Et que dire du casting, formidable de bout en bout (surtout Nick Nolte, qui sait être génial quand il le veut), et très impliqué ; contrairement à Roy, je n'y vois pas comme une espèce de "défilé de stars", surtout pour le peu dont certains jouent (Clonney et Travolta en particulier), le film est tel qu'on les oublie assez vite pour ne se concentrer que sur les personnages.
Un très grand film de guerre, dans la lignée des Sentiers de la gloire ou Le Soldat Ryan, entre autres.
D'une beauté plastique époustouflante, le film offre quand même de vraies audaces,comme cette voix-off permanente (mais jamais emmerdante), une musique paraissant organique, une approche littéralement "poétique" de la guerre... d'ailleurs, on ne voit quasiment jamais l'ennemi, Mallick évitant ainsi le manichéisme redouté.
Et il y a aussi son lot de scènes fortes, comme la première attaque dans la village, le personnage de Cazievel qui s'amuse avec les enfants, ou la grande scène où Elias Koteas s'oppose à Nick Nolte, sans oublier les derniers plans du film, tout ou presque y respire la perfection filmographique. Et que dire du casting, formidable de bout en bout (surtout Nick Nolte, qui sait être génial quand il le veut), et très impliqué ; contrairement à Roy, je n'y vois pas comme une espèce de "défilé de stars", surtout pour le peu dont certains jouent (Clonney et Travolta en particulier), le film est tel qu'on les oublie assez vite pour ne se concentrer que sur les personnages.
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Re: La ligne rouge de Terrence Malick
Je suis d'accord avec toi.Boubakar a écrit :je n'y vois pas comme une espèce de "défilé de stars", surtout pour le peu dont certains jouent (Clonney et Travolta en particulier), le film est tel qu'on les oublie assez vite pour ne se concentrer que sur les personnages.
Il me semble que c'est AtCloseRange qui est également gêné par ces choix de casting......... mais bon, lui il aime The Brave One, alors bon... !
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Re: La ligne rouge (Terrence Malick)
Film sublime sur la nature violentée, Malick signe de bout en bout un poème élégiaque et d'une beauté époustouflante.
Jouant pour accentuer son propos avec les codes du film de guerre, il retrace l'inéluctable gâchis d'un conflit culturel avec des séquences totalement harmonieuses, entre brutalité et contemplation, métaphore et évidence, tendresse et cruauté.
La voix-off, clamée par des comédiens différents, se mélange pour obtenir une seule et même voix et présente donc un intérêt autre que narratif mais bien universel, qu'elle soit distanciée, imaginée ou directement personnelle.
La grande force du film est de combiner tous les éléments de la réflexion du cinéaste pour aboutir à une oeuvre délicate, envoûtante et magnifique, unique et troublante.
Jouant pour accentuer son propos avec les codes du film de guerre, il retrace l'inéluctable gâchis d'un conflit culturel avec des séquences totalement harmonieuses, entre brutalité et contemplation, métaphore et évidence, tendresse et cruauté.
La voix-off, clamée par des comédiens différents, se mélange pour obtenir une seule et même voix et présente donc un intérêt autre que narratif mais bien universel, qu'elle soit distanciée, imaginée ou directement personnelle.
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Re: La ligne rouge de Terrence Malick
Malgré toute l'admiration que j'ai pour les Sentiers et beaucoup moins pour ce banal film de patrouille qu'est Le Soldat Ryan pour reprendre expression de Tavernier, je ne comprend pas trop le rapprochement. Le film de Malick excède largement le cadre du film de guerre; d'ailleurs, il y répond de manière tout fait atypique, les conventions sans cesse brouillées. Sans vouloir faire de jeu de mots foireux c'est un film sur des hommes en guerre, sur la lutte de l'humanité...Boubakar a écrit :Je n'avais pas été séduit par Le nouveau monde, trop lyrique à mon goût, et j'ai trouvé l'avant-dernier de Mallick absolument magistral, malgré que ces deux-là se répondent pas mal (surtout dans le côté "viol de la nature").
D'une beauté plastique époustouflante, le film offre quand même de vraies audaces,comme cette voix-off permanente (mais jamais emmerdante), une musique paraissant organique, une approche littéralement "poétique" de la guerre... d'ailleurs, on ne voit quasiment jamais l'ennemi, Mallick évitant ainsi le manichéisme redouté.
Et il y a aussi son lot de scènes fortes, comme la première attaque dans la village, le personnage de Cazievel qui s'amuse avec les enfants, ou la grande scène où Elias Koteas s'oppose à Nick Nolte, sans oublier les derniers plans du film, tout ou presque y respire la perfection filmographique. Et que dire du casting, formidable de bout en bout (surtout Nick Nolte, qui sait être génial quand il le veut), et très impliqué ; contrairement à Roy, je n'y vois pas comme une espèce de "défilé de stars", surtout pour le peu dont certains jouent (Clonney et Travolta en particulier), le film est tel qu'on les oublie assez vite pour ne se concentrer que sur les personnages.
Un très grand film de guerre, dans la lignée des Sentiers de la gloire ou Le Soldat Ryan, entre autres.
Dernière modification par G.T.O le 8 avr. 08, 23:37, modifié 1 fois.
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Re: La ligne rouge (Terrence Malick)
Egalement, et contrairement à ce que j'ai déjà lu pas mal de fois, je ne parlerais pas d'une nature violée ou violentée... ce n'est pas ce que l'on voit. On assiste à une rencontre et à ce qu'elle peut susciter comme décalages, comme incompréhension et donc comme questionnement réciproque. Une cohabitation d'un temps éphémère... la Nature n'y imprime pas de marque sur les soldats (comme dans un film de Boorman) et elle demeure un témoin inchangé à leur départ. Une rencontre, un échange momentané,un témoignage... et voilà.
Dernière modification par Gounou le 8 avr. 08, 23:54, modifié 2 fois.
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Re: La ligne rouge (Terrence Malick)
Sans vouloir être méchant (je trouve le film admirable par bien des aspects et notamment sa sublimement esthétique première heure), son habitude de filmer un animal toutes les 10 minutes (c'était déjà le cas dans Badlands), je trouve que c'est parfois un peu bizarre et insistant sans trop savoir où il veut en venir.Gounou a écrit :Egalement, et contrairement à ce que j'ai déjà lu pas mal de fois, je ne parlerais pas d'une nature violée ou violentée... ce n'est pas ce que l'on voit. On assiste à une rencontre et à ce qu'elle peut susciter comme décalages, comme incompréhension et donc comme questionnement réciproque. Une cohabitation d'un temps éphémère... la Nature n'y imprime pas de marque sur les soldats (comme dans un film de Boorman) et elle demeure un témoin inchangé à leur départ. Une rencontre, un échange momentané,un témoignage... et voilà.
Comme si on se retrouvait soudainement en plein dans Les Animaux du Monde.
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Re: La ligne rouge (Terrence Malick)
Mais lorsque Malick filme des animaux, on sait où il veut en venir !
Pareil lorsqu'il filme des plantes ou des minéraux !
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Re: La ligne rouge (Terrence Malick)
Excuse-moi de trouver ça généralement un peu gratuit.Watkinssien a écrit :Mais lorsque Malick filme des animaux, on sait où il veut en venir !
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Re: La ligne rouge (Terrence Malick)
Parce que chez Malick, il n y a pas d'un côté l'homme ou le petit moi clos sur lui-même et le Monde. Celui-ce ne s'offre pas au regard de l'homme comme un objet posé là, devant, en vis-à-vis. Malick fait un cinéma perceptif. Il n y a pas de hierarchie entre les êtres; aussi une chenille colorée peut interrompre le fil d'une conversation comme dans le Nouveau Monde. C'est pourquoi dans La ligne rouge et Le Nouveau Monde les voix-off se confondent, se font questionnantes, se dispersent, s'évaporent en murmures, prières, conplaintes...etc L'assignation d'une voix à un sujet précis, localisé n'a plus lieu d'être: elle est expression et effet de cette explosion. Autrement dit, Malick n'est ni un cartésien ni un Freudien.AtCloseRange a écrit :Sans vouloir être méchant (je trouve le film admirable par bien des aspects et notamment sa sublimement esthétique première heure), son habitude de filmer un animal toutes les 10 minutes (c'était déjà le cas dans Badlands), je trouve que c'est parfois un peu bizarre et insistant sans trop savoir où il veut en venir.Gounou a écrit :Egalement, et contrairement à ce que j'ai déjà lu pas mal de fois, je ne parlerais pas d'une nature violée ou violentée... ce n'est pas ce que l'on voit. On assiste à une rencontre et à ce qu'elle peut susciter comme décalages, comme incompréhension et donc comme questionnement réciproque. Une cohabitation d'un temps éphémère... la Nature n'y imprime pas de marque sur les soldats (comme dans un film de Boorman) et elle demeure un témoin inchangé à leur départ. Une rencontre, un échange momentané,un témoignage... et voilà.
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Dernière modification par G.T.O le 9 avr. 08, 15:56, modifié 2 fois.
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Re: La ligne rouge (Terrence Malick)
Excuse-moi de ne pas être d'accord !AtCloseRange a écrit :Excuse-moi de trouver ça généralement un peu gratuit.Watkinssien a écrit :Mais lorsque Malick filme des animaux, on sait où il veut en venir !
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Re: La ligne rouge (Terrence Malick)
Mais il aime bien filmer les animaux...G.T.O a écrit :Autrement dit, Malick n'est ni un cartésien ni un Freudien.
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