Miyamoto Musashi (Miyamoto Musashi 1 : la légende de Musashi), Hiroshi Inagaki, 1954
Ichijoji no ketto (Miyamoto Musashi 2 : Duel à Ichijoji), Hiroshi Inagaki, 1955
Ouais, c'est couillon, je n'ai pas le dernier volet.
J'avais adoré le roman de Yoshikawa, avec ses improbables rebondissements feuilletonnesques mais surtout sa description pleine de force et de sensibilité du parcours d'un samourai dans un Japon en reconstruction. J'étais donc depuis longtemps curieux d'en voir une illustration filmique. Dans sa trame, l'adaptation d'Inagaki est assez fidèle au bouquin. Le deuxième épisode est peut-être meilleur parce qu'il n'a plus à présenter personnages et enjeux, pouvant dès lors se concentrer sur Musashi et le petit monde qui l'entoure. Le défi lancé à l'école Yoshiaka devient le coeur de l'intrigue. Sasaki Kojiro, personnage fascinant, est remarquablement bien incarné. On pourra regretter que l'évolution du protagoniste, en particulier toute la dimension métaphysique de la Voie du sabre, soit un peu survolée. Mais à côté du chambara efficace,
Musashi se veut surtout un film très romantique. La condition de samourai en quête de la perfection impose au héros de ne pas céder à l'amour alors qu'il est bien sûr l'objet de passion de deux femmes au destin assez tragique. Les atermoiements de ces dames peuvent sembler un peu gavantes, ils donnent néanmoins lieu à de jolies scènes.
Beaux plans, surtout dans l'emploi de la profondeur de champ, avec cette façon très picturale d'inscrire les personnages dans les paysages, qu'ils soient naturels ou reconstitués en studio. Les scènes avec beaucoup de figurants sont souvent superbes (la bataille de Sekigahara, l'affrontement final dans les rizières). Chouette musique d'Ikuma Dan. Une série tout à fait plaisante.