Sergius Karamzin a écrit :J'ai lu ton dernier message Kyle. Chaque cinéaste fait comme il veut. S'il veut toucher des gens en masse, c'est son droit. Mais avant tout je lui demande d'exprimer quelque chose d'unique, de personnel. Sinon c'est du formatage.
Ensuite sur "Plus un film est réussi, plus il peut rencontrer son public. " là je ne peux pas te suivre. Il y a des films que je considère comme parmi les plus beaux de tous les temps, et qui ont fait autant d'entrées sur leur carrière que la première journée de Wasabi.
Tu as totalement raison, je ne peux être qu'à 200 % d'accord avec ce que tu as écrit. C'est malin, je ne sais plus trop quoi dire maintenant ...
Tu as une idée de cinéma absolu que j'ai peut être un peu perdu ces dernier temps. Hum ...
There is something very important that we need to do as soon as possible.
What's that?
Fuck !
La vraie question est de savoir si il est bien raisonnable de faire des films dont les budgets dépassent allègrement les $ 150 millions ? Car là, on entre dans une logique d'industrie lourde ou l'art et la personnalité de l'auteur n'ont plus rien à faire. Oui au divertissement intelligent mais convenons en, celui çi se fait rare. Un seul exemple me vient à l'esprit : Pixar. Mais pour un Toy Story, combien de Taxi et MIB devons nous subir ?
Sergius Karamzin a écrit :Simone, je préfère un cinéaste qui n'a tourné qu'un seul bon film, à un autre qui a tourné 15 navets.
Et de toute façon si un cinéaste est bon, que son film est bon, même s'il n'a pas fait d'entrées, il trouvera un jour des producteurs pour un autre film, c'est certain. Je ne connais pas de grands cinéastes ayant pondu un très bon film et ayant trimé pour en faire d'autres et qui n'y sont pas arrivé. Citez m'en un...
Welles, Von Stroheim et tant d'autres y sont arrivés mais ils en ont bavé des ronds de chapeau, les bougres !
Et combien de films massacrés ou jamais tournés pour ces gens là. Alors que comme tu le dis d'autres alignent les navets comme des perles, et ce avec la plus grande aisance financière !
Voilà l'injustice du cinéma...
C'est tout.
De mon côté, je n'ai jamais considéré que la réussite d'un film est étroitement liée à son budget. 15 millions ou 150 millions, et alors ? Si un réalisateur a les reins solides et le pouvoir de créer avec un budget faramineux, je ne vois pas où est le problème.
Ce qui m'importe avant tout, ce sont les oeuvres produites.
Le succès, c'est éphémère. Certes ça fait manger, mais si les cinéastes doivent avant tout se préoccuper de manger, alors c'est qu'ils ne se considèrent pas comme artistes. L'artiste a quelque chose à exprimer à donner au monde, qui passe avant le reste.
On se souvient des siècles après des vrais artistes et des vraies oeuvres. Celles et ceux qui ont eu temporairement du succès passent à la trappe.
Maintenant, je préfère voir un artiste de talent manger à sa faim, mais s'il mange du cassoulet en boîte et fait un chef d'oeuvre tous les 10 ans, j'ai plus d'intérêt pour ce qu'il fait et pour lui que pour celui qui fait 10 millions d'entrées chaque année, mais dont tout le monde aura oublié les films l'année prochaine.
Sergius, quelle est la nuance? La nuance est que justement on a un système actuelle en France qui est de faire du pur divertissement pour financer les petits films d'auteur intelligents...
Où est le problème? Le problème est que le cinéma français (à comprendre le CNC et l'intelligentsia) pendant très longtemps s'est tenu contre le cinéma "de genre" avec comme prétexte qu'il est idiot de vouloir faire rentrer un film dans une case. Or on en retrouve aujourd'hui l'effet pervers: nous sommes enfermés dans des films à catégorie: les films dit de pur divertissement qui sont très proche de la franchouillardise et des films intelligents mais qui jouissent d'un budget fort limité...
Qu'existe il entre ces deux extrèmes? Presque rien malheureusement...
Le choix est pourtant simple: pourquoi ne pas faire du divertissment intelligent? Il y aurait peut être moins de sectorisation des spectateurs... Il y aurait tout autant de films d'auteurs et peut être un plus large publique pour l'apprécier...
Il est quand même bizarre de voir que ce sont des pays comme la Corée du sud dont la population est moins nombreuse de celle qu'il y a en france, qui eux réussissent depuis quelques années à connaitre un réel essort cinématographique... On va peut être me dire que leur films sont "calqués" sur les films américains mais la raison la plus juste est de dire qu'ils ont fait du "divertissement intelligent"...
L'avantage du "divertissement intelligent" est que non seulement on fait autant d'entrée qu'avant (mais c'est plus risqué) mais en plus de cela on gagne de l'argent à l'international puisque nos productions s'internationalisent beaucoup plus.
Je ne pense pas que cela soit une affaire de talents... On sait très bien que l'on en a en France... C'est juste une question d'un système rigide qui a peur de prendre des risques.
Si la beauté est un pêché alors j'en serais bien le diable.
Niron. On parlait réals, et là finalement je m'aperçois que tu me parles de production.
Oui, une bonne partie des producteurs sont des cons, car ils croient que le public ne peut pas apprécier massivement un film intelligent et sensible, et qu'il faut lui balancer des bouses parfaitement calibrées.
Ce sont les producteurs qui doivent changer de logique, pas les cinéastes.
