Le Dahlia Noir (Brian De Palma - 2006)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky

L'adaptation du roman...

... est réussie
14
17%
... a juste donné un bon film
30
36%
... est carrément ratée
39
47%
 
Nombre total de votes : 83

Blizzard
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Message par Blizzard »

Vraiment trés moyen surtout quand on connait le talent du realisateur . On s'attend a un bon film noir et finalement on se retrouve avec un mauvais Cluedo. Scenar baclé (alors que le livre est genial) , acteurs inconsistants ( a l'exception notable de Kirschner et Harnett qui parvient a donner vie a un personnage completement lisse ..... :? ) , on y croit pas une seule seconde notamment a la fin expediée de façon ridicule . Ce n'est pas un appel a la LAPD-ation ( :fiou: - oué je sais il manque un i ) car la tache était difficile , mais la ou le bat blesse c'est que De Palma n'hesite pas a avoir recours a certains "gri-gri" pour faire croire a un film sur l'illusion , les faux-semblants etc..... ( genre : je sais que mon film n'est pas bon mais comme j'ai pas mal de talent ça passera pour une sorte de hors-contexte temps blablabla...)
D'ailleurs vous remarquerez que quasiment a chaque fois qu'un grand realisateur rate un film on a droit a : une plongée dans l'onirisme , fantasmagorique voyage qui transcende les lois du genre...... :mrgreen:
Philip Marlowe
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Message par Philip Marlowe »

Blizzard a écrit : D'ailleurs vous remarquerez que quasiment a chaque fois qu'un grand realisateur rate un film on a droit a : une plongée dans l'onirisme , fantasmagorique voyage qui transcende les lois du genre...... :mrgreen:
Des exemples? Parce que là je vois pas trop :?
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Major Tom
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Message par Major Tom »

Philip Marlowe a écrit :
Blizzard a écrit :D'ailleurs vous remarquerez que quasiment a chaque fois qu'un grand realisateur rate un film on a droit a : une plongée dans l'onirisme , fantasmagorique voyage qui transcende les lois du genre...... :mrgreen:
Des exemples? Parce que là je vois pas trop :?
Il parle de ma citation je crois, mais à part Hugues pour Le Dahlia Noir qui est un fan trash de De Palma, je ne vois qui d'autres même pour d'autres réalisateurs.
Tuck pendleton
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Message par Tuck pendleton »

Major Tom a écrit : mais à part Hugues pour Le Dahlia Noir qui est un fan trash de De Palma,
ça va lui faire plaisir (s'il nous lit) :mrgreen:
Philip Marlowe
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Message par Philip Marlowe »

Major Tom a écrit :
Philip Marlowe a écrit : Des exemples? Parce que là je vois pas trop :?
Il parle de ma citation je crois, mais à part Hugues pour Le Dahlia Noir qui est un fan trash de De Palma, je ne vois qui d'autres même pour d'autres réalisateurs.
J'avais bien compris qu'il parlait de ta citation :| Je demandais juste des exemples de réalisateurs.
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Major Tom
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Message par Major Tom »

Philip Marlowe a écrit :J'avais bien compris qu'il parlait de ta citation :| Je demandais juste des exemples de réalisateurs.
Ah bah oui, mais bon il est minuit vingt aussi... D'ailleurs je vais pas tarder.
Philip Marlowe
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Message par Philip Marlowe »

Major Tom a écrit :
Philip Marlowe a écrit :J'avais bien compris qu'il parlait de ta citation :| Je demandais juste des exemples de réalisateurs.
Ah bah oui, mais bon il est minuit vingt aussi... D'ailleurs je vais pas tarder.
Moi non plus :|
Martin Brody
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Message par Martin Brody »

J'ai trouvé ça long, ennuyeux, brouillon et très convenu. Personnellement, je voyais mal comment De Palma pouvait correctement adapter Ellroy, tant leurs univers me semblaient radicalement différents. Le scénario rame et se perd dans les méandres de l'intrigue, laissant le spectateur sur le bas-côté.

Je ne sais pas si c'est le fait d'avoir lu avant les échos de tournage du Major Tom :wink: , mais la reconstitution d'époque m'a paru vraiment cheap, sans ampleur. Quant aux effets de style De Palmiens, tout comme dans Femme Fatale, ils apparaissent plaqués sur l'intrigue, et sans justification réelle. La scène de l'escalier est quand même bien loin des grands moments du réalisateur.

Reste ... pas grand'chose: un flashback tétanisant, quelques bons moments perdus dans la masse, et le plaisir de revoir l'excellent William Finley. C'est peu. :?
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Dr Fritz Fassbender
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Message par Dr Fritz Fassbender »

Joe Wilson a écrit :...le paradoxe du film puisque la figure du Dahlia, morte, a plus de substance que tous les autres personnages réunis.
Je n'y vois là aucun paradoxe. C'est même précisément la raison d'être du film.
Joe Wilson a écrit :A part cela, on reste dans la superficialité et l'illustration d'un récit (...) dans le cas d'une adaptation assumée (c'est le cas), il y a une fidélité et un respect à tenir.
C'est un peu contradictoire, non ? Concernant la fidélité de l'adaptation, je conçois que les amateurs du livre puissent être déçus, mais les libertés prises par le cinéaste relève d'un choix artistique et non d'une faute ou d'une maladresse. Tout comme Kubrick a fait du Kubrick en adaptant "librement" le Shining de King, De Palma n'a pas cherché à faire une adaptation fidèle du roman d'Ellroy, il n'a pas fait non plus un film noir classique ou un polar "carré", il n'a pas fait un simple exercie de style en hommage à la mythologie hollywoodienne, il a fait un film sur ses obsessions cinématographiques, tout simplement. Ce n'est pas à mes yeux son film le plus réussi, mais j'y vois tout de même la mise en scène tout à fait probante de ce qui constitue pour moi l'essence même de son cinéma : la mise en scène du faux semblant et de la fascination tragique qu'il produit.
Joe Wilson a écrit :De Palma s'attache en permanence à entretenir l'illusion glamour du Los Angeles des années 1940...
Comme l'a déjà dit Tuck pendleton, je pense qu'il faut y voir tout l'inverse. Il me semble que BDP cherche non pas à "entretenir l'illusion", mais à l'explorer, à traverser l'écran de fumée et passer de l'autre côté du miroir, jusqu'à plonger dans le sordide. En cela, son oeuvre entretient une sorte de consanguinité avec celle de Dario Argento, dans la postérité du Blow Up d'Antonioni. Mais là où Argento s'applique à mettre en image(s) des pulsions sadiques de pénétration, d'intrusion, de lacération, de perturbation et de transgression de la surface, De Palma me semble plus attaché à la suggestion des états d'âme troubles du voyeur/spectateur déchiré par son désir de jouir du spectacle et son besoin anxieux de (sa)voir ce qui se cache derrière les apparences.
C'est ce qui rend aussi passionnante la dimension "glam" de son cinéma, qui - dans la plupart de ces films - est au coeur d'un processus de construction/déconstruction où apparaît clairement sa conception du cinéma : smoke and mirrors. Le personnage De Palmien "type" (avatar du Jimmy Stewart de Vertigo et de Rear Window) se trouve aspiré dans l'espace interstitiel dissimulé entre le monde réel et le monde visible. Le roman d'Ellroy lui a offert tous les éléments nécessaires à la construction d'une mise en abyme de ce principe, que De Palma pousse d'ailleurs jusqu'au vertige dans les "essais" du Dahlia Noir (à ce sujet, je suis curieux de savoir si De Palma a pris en compte le rôle de Mia Kirshner dans Exotica pour lui confier le rôle du Dahlia).
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Joe Wilson
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Message par Joe Wilson »

Pour la substance, je parle du développement des personnages (personnalité, complexité, épaisseur dramatique). C'est une considération technique qui souligne à mon avis un manque patent d'implication de tous les côtés (réalisation, acteurs...), ma remarque ne concerne pas les résonnances thématiques du film (et l'obsession ressentie pour le Dahlia).

Je ne vois pas de contradiction dans le second quote, car fidélité et respect n'empêchent pas la manifestation d'une personnalité, on est donc à l'opposé d'une illustration paresseuse.

Sinon, tes remarques sont intéressantes, mais à mon goût, De Palma a déjà fait bien mieux et ses thématiques ne suffisent pas à sauver Le Dahlia Noir.
Et je vois dans le film, surtout pour la première partie, beaucoup de facilités dans la description d'un univers. On est bien loin de faux-semblants et de destructions des apparences.
Le traitement du sordide me paraissant décevant, banal, et bien loin de l'intensité du roman, l'ensemble me parait un échec, tout cela restant très superficiel.
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Zelda Zonk
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Message par Zelda Zonk »

Vu hier soir.
J'ai lu les 16 pages du topic et je trouve les avis intéressants dans l'ensemble.
Pour ma part, je vais faire ma grosse flemme et reprendre la critique de Jacques Morice qui rejoint assez mon avis :

----------------------------
A la limite, on aurait préféré que l’adaptation soit une vraie trahison. La thématique de James Ellroy est bien au rendez-vous, mais curieusement aseptisée. Lire Le Dahlia noir, c’est s’enfoncer dans le mal. Plonger corps et âme dans un monde touffu où la notion d’épaisseur – des personnages, de l’intrigue, de la psyché – colle à la peau. Ici, la complexité poisseuse est affichée plus qu’incarnée. Et sans la chair, caressée ou meurtrie, Ellroy n’a plus de sens.
Si l’on oublie maintenant ce grand écrivain (mais est-ce possible ?), ce Dahlia noir reste un polar très moyen. Platement glamour, rétro à fond, inégalement captivant. Le meilleur se niche peut-être dans le grotesque horrifique, du côté des seconds rôles (mention spéciale à Fiona Shaw). Sinon, on est surpris que Brian De Palma, d’habitude souverain sur la question du rythme, puisse donner cette impression d’un film à deux vitesses : l’une, plombante, qui s’attarde sur des choses superflues, l’autre qui survole soudain l’action en bombardant des infos à peine compréhensibles. Il se dit d’ailleurs que le réalisateur aurait été contraint de mutiler son film d’une demi-heure. Inutile d’aller chercher plus loin.
[J. Morice]
----------------------------

Sachant que mon propre avis est un peu moins sévère. Après avoir lu maintes critiques, je m'attendais franchement à pire. Certes on tient là un De Palma en petite forme, mais le film récèle de bonnes choses, disséminées ici ou là, et soulignées dans ce topic par Simone et Roy notamment (la réflexion sur le mirage hollywodien, la façon de s'affranchir stylistiquement du film noir, quelques scènes brillantes hélas trop rares).
Mais, comme beaucoup, mes principaux griefs vont à l'intrigue confuse, au rythme bancal du film, à l'atmosphère trop lisse et aseptisée (on est très loin d'un L.A. Confidential ou d'un Chinatown pour prendre deux exemples de néo-noirs poisseux), à la bande-son insipide, mais aussi au casting trop lisse et à l'interprétation désincarnée (exceptions faites des seconds rôles Mia Kirshner et Fiona Shaw).
Au final, un De Palma mineur, mais pas la catastrophe annoncée. Je dirais même que j'ai trouvé ça pas mal, sans plus :oops: , sachant que je n'ai pas lu le roman, ce qui influe sans doute sur ma mansuétude (apparemment, les avis les plus sévères proviennent des fans du bouquin).
Dès lors, impossible pour moi de répondre au sondage du topic.
Tuck pendleton
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Message par Tuck pendleton »

Memento a écrit : Je dirais même que j'ai trouvé ça pas mal, sans plus :oops:
Faut pas avoir honte hein...Même si les guignols du masque et la plume détestent le film :mrgreen:
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Zelda Zonk
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Message par Zelda Zonk »

Tuck pendleton a écrit :
Memento a écrit : Je dirais même que j'ai trouvé ça pas mal, sans plus :oops:
Faut pas avoir honte hein...Même si les guignols du masque et la plume détestent le film :mrgreen:
Pierre Murat était moins sévère dans cette émission, soulignant de belles idées de mise en scène, et Michel Ciment n'était pas là. J'aimerais bien connaître son avis, sachant que Positif a beaucoup aimé apparemment.
Le truc, c'est que comme c'est De Palma, l'attente est sans doute trop forte. Et comme c'est un roman culte de Ellroy à la base, cette attente est encore décuplée.
Abstraction faite de ces deux composantes, le film est honnête je trouve, sans être transcendant. Mais je reconnais qu'il doit être très difficile, justement, de faire abstraction de ces deux données (réal + auteur).
Je sais plus quel cinéaste disait qu'il était toujours préférable d'adapter des livres moyens, des romans de gare, plutôt que des chefs-d'oeuvre de la littérature, pour avoir une marge de manoeuvre plus grande, éviter d'aller au casse-pipe et s'affranchir des critiques inévitables.
Encore qu'on trouve des exceptions, par exemple Kubrick avec le Lolita de Nabokov.
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astral_week
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Message par astral_week »

Moi aussi, je l'ai trouvé bien ce film, pas un chef d'oeuvre, mais je ne me suis pas du tout ennuyé. Quelques bémols, le dernier quart d'heure qui est décevant ressemble à un Who done it expédié, mais je comprend mieux cette fin si la mutilation du film est confirmée. De même les deux actrices principales (vivantes), Scarlett Johansson et Hilary Swank (elle a je trouve un physique trop moderne si cela veut dire quelque chose) ne m'ont pas convaincu, particulièrement la seconde dans son rôle de "sosie" du Dahlia noir... En tout les cas, j'ai très envie de le revoir maintenant que je connais l'intrigue, afin de profiter de son ambiance. Je suis assez surpris que l'on puisse considérer ce film comme un ratage total. A l'echelle de De Palma... ? :?
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Jack Griffin
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Message par Jack Griffin »

Memento a écrit : Encore qu'on trouve des exceptions, par exemple Kubrick avec le Lolita de Nabokov.
bah justement le film a été très critiqué (et est encore critiqué d'ailleurs) pour son côté un petit peu timide par rapport au roman.
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