Le Dahlia Noir (Brian De Palma - 2006)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky

L'adaptation du roman...

... est réussie
14
17%
... a juste donné un bon film
30
36%
... est carrément ratée
39
47%
 
Nombre total de votes : 83

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Billy Budd
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Message par Billy Budd »

Nancy Allen a écrit :
Nikita a écrit :Je n'ai toujours pas vu Phantom of the paradise
je pense qu'on est au moins 2 à pouvoir te venir en aide dans un futur proche
Ah mais je l'ai déjà en dvd .... depuis au moins un an
Everybody's clever nowadays
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Major Tom
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Message par Major Tom »

seneca a écrit :Outre le fait que de Palma semble se parodier lui-même
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la chute d'Eckhart dans la fontaine, merci Scarface, mais en moins réussi
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J'y pense. Ce qui est marrant avec cette scène, c'est que beaucoup de gens, pas conscients de qui est De Palma, ne doivent y voir qu'une simple scène de chute dans une cage d'escalier sans voir le nombre immense d'auto-références du réalisateur. Attend, là-dedans tu as Finley/Winslow de Phantom of the Paradise, Blow Out, Femme Fatale, Dressed to Kill, Mission Impossible (la tête écrasée d'Emilio Estevez dans la cage d'ascenseur), The Untouchables, Scarface, etc. :D
Tuck pendleton
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Message par Tuck pendleton »

tu avais assisté au tournage de quelles scènes Major ?
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Major Tom
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Message par Major Tom »

Tuck pendleton a écrit :tu avais assisté au tournage de quelles scènes Major ?
Principalement la scène de l'escalier (3, 4 nuits passées dessus quand même)
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Intégralement donc, les scènes avec DeWitt (un chic type en passant lol) avant sa fuite dans les escaliers quand Josh se bagarre avec un homme de main, puis la scène avec Eckhart, Finley et la body double de Swank, et la cascade en elle-même avec les doublures, la tête qui explose dans la fontaine est le dernier plan auquel j'ai assisté.

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Et puis: la fameuse découverte du corps par les policiers ; une scène où Bucky est dans une bibliothèque en train de regarder des archives sur Bobby DeWitt ; Bucky dans sa voiture sous la pluie (un truc en studio), et je dois en oublier... sinon certaines ne figurent pas dans le film, j'ai le souvenir notamment d'une scène
Spoiler (cliquez pour afficher)
où Bucky est garé devant l'endroit où on a retrouvé le dahlia (à la 39e et Norton), il y a à présent des stands vendant la photo de Betty et des petits drapeaux américains, et une file de voitures sur la route qui ralentissent devant l'endroit pendant que les occupants prennent des photos, puis redémarrent, le tout en un seul plan se terminant par un gros plan de Bucky dans sa bagnole garé plus loin...
Philip Marlowe
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Message par Philip Marlowe »

Simone Choule a écrit :
Major Tom a écrit : Oui ça fait sourire... si j'ose dire... je pense que c'est notre point de vue de contemporain car j'imagine qu'à l'époque ce genre de scènes si banales aujourd'hui pouvaient quand même faire peur. J'imagine...
Faut pas oublier que quand les Frères Lumière ont projeté pour la première fois "L'arriveé d'un train en gare de la Ciotat", les spectateurs sortaient de la salle en hurlant...

Mon esprit pervers ne peut s'empecher d'en déduire que, finalement, tous les grands films reproduisent ce schéma primitif et possèdent quelque chose d'effrayant !
Mais où veux-tu en venir?
Joe Wilson
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Message par Joe Wilson »

Je n'attendais pas grand chose du Dahlia Noir et dans l'ensemble, j'ai bien eu l'impression d'assister à un foirage complet.
Je retire uniquement les bouts d'essai d'Elizabeth Short (Mia Kirshner, qui transmet une belle émotion trouble) qui parviennent à sonner juste, et c'est bien le paradoxe du film puisque la figure du Dahlia, morte, a plus de substance que tous les autres personnages réunis.
A part cela, on reste dans la superficialité et l'illustration d'un récit. Le début est beaucoup trop long, tant la tension peine à s'installer. Et De Palma n'est pas aidé tant le casting, à part Kirshner, est catastrophique. Hartnett et Eckhart, dont le jeu se résume à quelques mimiques, ne semblent jamais vraiment concernés, tandis que Johansson et Swank sont à côté de la plaque. Hillary, que j'apprécie énormément par ailleurs, ne sait pas jouer les femmes fatales, et est réduit à quelques poses maladroites. Quant à Scarlett, elle ne saisit pas la profondeur du personnage de Kay Lake, délicat et tragique dans sa fidélité. Cette légereté contribue à amoindrir la portée dramatique du film.
De Palma s'attache en permanence à entretenir l'illusion glamour du Los Angeles des années 1940, à travers une imagerie sophistiquée, parfois séduisante et souvent creuse. Le problème est qu'Ellroy balaye cette illusion dès les premières lignes de son Quatuor. Il est légitime qu'un réalisateur prenne des libertés, signe son univers et personnalise son film, mais dans le cas d'une adaptation assumée (c'est le cas), il y a une fidélité et un respect à tenir. Ce n'est absolument pas le cas et De Palma, souvent maladroitement, ne parvient jamais à donner une intensité tragique, urgente et désespérée. La fascination de Blanchard puis Bleichert pour le Dahlia est en effet expédiée, caricaturée, et le scénario est jalonné de déséquilibres qui achèvent de rendre le film bancal et non crédible. Je m'attendais aussi à une fin différente (commentaires lus ici et là) mais celle de De Palma est faible, sans nuances, donne bonne conscience au personnage de Bleichert sans aucune autre considération.
Dans les scènes les plus spectaculaires
Spoiler (cliquez pour afficher)
la mort de Blanchard, la découverte de l'endroit ou a été tuée le Dahlia, l'arrivée de Bleichert chez les Linscott jusqu'au décès de Ramona)
on sent aussi une attirance de De Palma pour le grotesque (qui vire d'ailleurs à l'auto-parodie) qui provoque une belle incompréhension par rapport à l'oeuvre d'Ellroy. L'horreur tragique est omniprésente chez l'écrivain (et bien plus dans Le Grand Nulle Part) mais celle-ci n'est jamais observée avec distance ou avec une quelconque fascination.
A partir du moment on introduit un recul, une légereté, et une certaine complaisance visuelle, l'ampleur dramatique se détruit d'elle-même.

En tant que film de De Palma, Le Dahlia noir est boursouflé et peu inspiré et en tant qu'adaptation d'Ellroy, l'échec est intégral.
Je ne retiens donc pas grand chose de ce qui reste une très large déception.
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Alan Shore
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Message par Alan Shore »

Frank T.J. Mackey a écrit :a part Scarlett Johansson, le film est vraiment mauvais, du bien triste depalma, il avait pas fait pire depuis phantom of the paradise...
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Major Tom
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Message par Major Tom »

Alan Shore a écrit :Neuneu detected...
... neuneu destructed.
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Major Tom
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Message par Major Tom »

Autre chose important du film: Blanchard... à part remuer ou punaiser des photos du dahlia il fait quoi? Puisqu'on ne voit vraiment que Bleichert bosser sur l'affaire... A part ça il devient obsédé par l'affaire...
Alan Shore
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Message par Alan Shore »

Major Tom a écrit :
Alan Shore a écrit :Neuneu detected...
... neuneu destructed.

:mrgreen:
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Message par Tuck pendleton »

Joe Wilson a écrit : De Palma s'attache en permanence à entretenir l'illusion glamour du Los Angeles des années 1940, à travers une imagerie sophistiquée, parfois séduisante et souvent creuse.
N'est ce pas un des propos du film de justement égratigner cette illusion (voir par exemple Johansson reprendre la pose avec son porte cigarette en entendant Bleichert arriver ou encore cet "Hollywoodland" en ruine) ?
A partir du moment on introduit un recul, une légereté, et une certaine complaisance visuelle, l'ampleur dramatique se détruit d'elle-même.
tu ne dois alors pas beaucoup aimer les films de De palma mais c'est selon moi un des paris de son cinéma de jouer sur ces deux tableaux (même si je ne parlerais pas de légereté ou de complaisance)...L'emphase/ distorsion (qui introduise forcément un recul) et "l'ampleur dramatique" vont de pair. Cela dit le Dahlia noir m'a paru être un film plutôt froid...
Joe Wilson
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Message par Joe Wilson »

Tuck pendleton a écrit : N'est ce pas un des propos du film de justement égratigner cette illusion (voir par exemple Johansson reprendre la pose avec son porte cigarette en entendant Bleichert arriver ou encore cet "Hollywoodland" en ruine) ?
Il y a en effet quelques vélléités mais je les trouve assez peu convaincantes et noyées dans un confort visuel entretenu bien trop longtemps.

Tuck pendleton a écrit : tu ne dois alors pas beaucoup aimer les films de De palma mais c'est selon moi un des paris de son cinéma de jouer sur ces deux tableaux (même si je ne parlerais pas de légereté ou de complaisance)...L'emphase/ distorsion (qui introduise forcément un recul) et "l'ampleur dramatique" vont de pair. Cela dit le Dahlia noir m'a paru être un film plutôt froid...
J'ai vu peu de films de De Palma, et certaines visions commences à dater, et je suis donc loin d'être connaisseur de son oeuvre.
Il se pose effectivement la question d'une "emphase/distorsion" (outrances, exagérations...), emphase qui me semble très mal gérée et peu convaincante. C'est en celà que je parle de caricature car De Palma a certainement fait bien mieux.
Et c'est certainement un enjeu qui me parait peu en phase avec l'écriture d'Ellroy, voire complètement hors de propos. C'est pour cela que je parle de double-échec.
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Tuck pendleton
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Message par Tuck pendleton »

Il y a en effet quelques vélléités mais je les trouve assez peu convaincantes et noyées dans un confort visuel entretenu bien trop longtemps.
La photo aux couleurs délavées de Zsigmond en est une autre (de vélléité). Je n'ai pas senti de Palma vouoir reconstituer un certain glamour ,ou du moins si il le fait, il n'y croit pas et en présente la face pervertie.
Joe Wilson a écrit : J'ai vu peu de films de De Palma, et certaines visions commences à dater, et je suis donc loin d'être connaisseur de son oeuvre.
Il se pose effectivement la question d'une "emphase/distorsion" (outrances, exagérations...), emphase qui me semble très mal gérée et peu convaincante. C'est en celà que je parle de caricature car De Palma a certainement fait bien mieux.
Oui il a fait mieux, sans nul doute. Comme l'ont dit quelques forumeurs avant, De palma se retient de se livrer à un total exercice de style, excepté dans la scène de l'escalier.
Tuck pendleton
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Message par Tuck pendleton »

Major Tom a écrit :Autre chose important du film: Blanchard... à part remuer ou punaiser des photos du dahlia il fait quoi? Puisqu'on ne voit vraiment que Bleichert bosser sur l'affaire... A part ça il devient obsédé par l'affaire...
Puisqu'on est collé au point de vue de Bleichert tout du long, les agissements de Blanchard nous sont cachés (comme la plupart des protagonistes du film, ce qui nous donne une compréhension partielle de ce qui se passe). La conséquence de ce qu'a entrepris Blanchard nous est dévoilé lors de la scène de l'escalier, à laquelle on ne pige évidemment rien du tout. J'ai plutôt apprécié cette part de mystère. Et c'est Bleichert qui est désigné comme le perso passif dans l'histoire.

Sinon j'ai l'impression que l'obsession pour le Dahlia (qui se révèle fatale pour Blanchard et dangereuse pour Bleichert) est pour De palma une réponse inconsciente à leur mauvais agissement. Peut être que cela explique pourquoi le cinéaste, par le biais de la mise en scène avec ce plan séquence à la grue, crée "un lien" entre l'assassinat de Baxter Fitch et la découverte du corps de Betty.
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Major Tom
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Message par Major Tom »

Tuck pendleton a écrit :Sinon j'ai l'impression que l'obsession pour le Dahlia (qui se révèle fatale pour Blanchard et dangereuse pour Bleichert) est pour De palma une réponse inconsciente à leur mauvais agissement. Peut être que cela explique pourquoi le cinéaste, par le biais de la mise en scène avec ce plan séquence à la grue, crée "un lien" entre l'assassinat de Baxter Fitch et la découverte du corps de Betty.
Comme disait Hugues sur Cinétudes à propos du Dahlia, c'est une "sorte de plongée fantasmagorique fascinante et intellectualisée dans la cinéphilie classique (film noir) et dans une sorte de hors-contexte temps [...] film onirique, abstrait..." Il devrait écrire pour mon site. :D
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