George Cukor (1899-1983)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Max Schreck
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Message par Max Schreck »

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Bhowani junction (La Croisée des destins), George Cukor, 1956
Juste après A star is born, Cukor embarque Ava Gardner, Stewart Granger et toute son équipe pour tourner cet étonnant film au Pakistan. Etonnant par sa façon de mélanger la grande et la petite histoire, traitant à la fois de façon très spectaculaire de la lutte pour l'indépendance de l'Inde (avec un peuple tiraillé entre lutte pacifique et action violente), et les désarrois d'une jeune femme mi-anglaise, mi-indienne, qui se cherche une identité. Ava Gardner est assez peu crédible en métisse et les scènes s'attardant sur ces tourments ne sont pas toujours écrites avec finesse. Un truc marrant c'est la bizarre caractérisation de son personnage (on nous dit que les métisses, péjorativement appelés "chee-chee" ont une tendance marquée à se foutre en rogne facilement, ce qui donne lieu à de regulières crises de nerfs de la Ava). Mais alors par contre, qu'est-ce qu'elle est sublime, lorsqu'elle s'habille d'un sari.

L'authenticité naît de la façon qu'a Cukor d'inscrire ses stars au sein de plans grouillant de monde. On devine que la main-d'oeuvre locale était bon marché pour la production, et le nombre de figurants à l'écran est souvent impressionnant. La photographie, toute en teintes terreuses, est très belle. Le film propose une très grande variété de situations dramatiques, romance, suspense, guerre, drame historique. On a parfois l'impression que Cukor refait un peu le Autant en emporte le vent dont il avait été privé, notamment lors de l'incroyable séquence de l'accident de train, où Ava Gardner traverse la foule des blessés, entre les carcasses des wagons en feu. On pourra regretter une narration un peu lourde en voix off. Tout le film est en effet un long flashback raconté par Granger, sans que cette vision retrospective fasse vraiment gagner quelque chose au récit (renseignement pris, ce procédé serait un ajout de la production contre la volonté du réalisateur, et Gardner se serait vue sucrer quelques scènes jugées trop chaudes). Bref, une tentative vraiment intéressante de proposer un spectacle différent.


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Heller in pink tights (La Diablesse en collants roses) George Cukor, 1960
Un Western produit par Carlo Ponti mettant évidemment en vedette la beauté de sa femme Sophia Loren (malheureusement ici en blondasse). C'est l'histoire d'une troupe de théâtre itinérante un peu arnaqueuse, menée par un Anthony Quinn qui livre une interprétation magnifique, pleine de douleur et de sensibilité. Le film est rigoureusement découpé en trois actes. Le premier est mené sur un rythme ébourrifant, présentant la troupe au cours de ses préparatifs pour une représentation dans la ville boueuse de Cheyenne. Richesses des décors, des costumes (Edith Head) et des couleurs, rythme alerte de la comédie. Puis on les suit dans leur périlleuse traversée d'un territoire indien (seule partie vraiment western), où les situations se font plus graves, les personnages cessant de jouer la comédie, amenés à payer le prix de leurs mensonges. Puis arrivée dans la cité de Bonanza et tentative de recontruction de la troupe. Là encore, Cukor trousse des scènes éblouissantes autour de la scène, où la vie et le théâtre se confondent, et où tous les enjeux du film doivent se résoudre (sentiments amoureux, destin professionnel, règlements de compte de mercenaire). Un joli film.
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francesco
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Message par francesco »

Les actrices sans charisme dans The Girls ??????????????????
Pour moi la performance de Kay Kendall est une des plus drôles et des plus irresistibles de toutes l'histoire du cinéma !!!!! :shock:
Nestor Almendros
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Message par Nestor Almendros »

francesco a écrit :Les actrices sans charisme dans The Girls ??????????????????
Pour moi la performance de Kay Kendall est une des plus drôles et des plus irresistibles de toutes l'histoire du cinéma !!!!! :shock:
Je persiste et signe :wink:
(on ne doit pas avoir le même humour voilà tout :mrgreen: )
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Message par Lylah Clare »

Nestor Almendros a écrit :Et j'ai oublié de rappeler que les chansons ne sont pas sous-titrées. Ce n'est pas aussi grave que pour LA BELLE DE MOSCOU par exemple, puisque les chansons des GIRLS (sauf 1 ou 2) sont des sortes d'entractes, des extraits d'un spectacle sans rapport avec l'intrigue. Mais quand même moi j'aime bien savoir de quoi ça parle (à part quelques mots j'ai un peu de mal parfois...).

Oui, les chansons ne sont que des intermèdes musicaux, contrairement auc grandes comédies musicales US produites par Arthur Freed à la MGM dans les années 50; elles ne s'intègrent pas à l'action, et le fait qu'elles ne soient pas sous-titrées n'est pas fondamentalement gênant pour suivre le film. Par contre, je trouve que, sous des faux airs de comédie musicale, ce film (que j'aime beaucoup) se rapproche, en fait, plutôt des portraits de femme, genre dans lequel Cukor était passé maître (cf. Femmes, Une étoile est née, Sylvia Scarlett etc). Bref, mineur mais très sympathique. :)
Max Schreck
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Message par Max Schreck »

Rockabye, 1932
Constance Bennett poursuit sa collaboration avec Cukor, toujours chez RKO. La source théâtrale se fait une nouvelle fois bien sentir, mais il est vraiment intéressant de constater de film en film la constance de certains motifs chers au réalisateur. En gros, comment concilier la moralité avec le monde du spectacle. Ici, il s'agit d'une célèbre actrice de théâtre à qui on a retiré la garde de son enfant adopté, suite à son témoignage lors d'un procès à scandale. Habituée à jouer des rôles de femme du monde, elle va tenter un come back dans une pièce qui la mettra en scène en tant que fille de la rue. Cukor s'intéresse moins au spectacle proprement dit qu'à ses coulisses, en particulier aux relations de la star avec l'auteur de la pièce (Joel McCrea). Le récit donne parfois l'impression de partir en roue libre mais c'est plutôt agréable, notamment lors de cette longue et imprévisible séquence où Bennett et McCrea partent pour une nuit de beuverie dans un speakeasy avant de rentrer complétement beurrés et de délirer en se faisant à bouffer dans la cuisine. Le personnage de la mère de Bennett (Jobyna Howland) est assez marrant également, même si ses gags sont peu subtils. La conclusion du film est cependant sans audace, prenant au contraire bien soin de faire en sorte que la morale soit sauve (l'effet pervers étant que le happy end devient impossible). La mise en scène s'avère quant à elle la plupart du temps assez fonctionnelle.
Un film certainement très mineur mais pas déplaisant. Et puis je commence à bien apprécier le charme singulier de Constance Bennett.



Sylvia Scarlett, 1935
Un festival Katherine Hepburn, ici plus rayonnante que jamais. Son personnage de travesti lui offre en effet une grande richesse d'interprétation, jouant de façon vraiment piquante avec l'ambiguité sexuelle, annonçant déjà les audaces de Some like it hot ou Victor/Victoria. Et puis quelle bonheur de voir la star dans toute sa jeunesse, sautant dans tous les sens, faisant des cabrioles pleines de grâces, plongeant dans la mer (et tout ça lors de plan maifestement non doublés). Le scénario est lui aussi souvent étonnant, mais apparaît peut-être trop hésitant entre comédie et drame pour vraiment toucher. Les gags sont souvent paresseux mais le spectacle est suffisamment de qualité pour qu'on accepte quand même d'en sourire. Certaines ruptures de ton sont bien efficaces.
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Message par Sheldrake »

francesco a écrit :Les actrices sans charisme dans The Girls ??????????????????
Pour moi la performance de Kay Kendall est une des plus drôles et des plus irresistibles de toutes l'histoire du cinéma !!!!! :shock:

Entièrement d'accord. Les Girls n'est pas un film majeur mais c'est une comédie (musicale ?) très plaisante à regarder et Kay Kendall n'y est pas pour rien. Quel numéro !
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Watkinssien
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Message par Watkinssien »

Après avoir revu et toujours avec grand plaisir Indiscrétions (1940), formidable comédie sur le rapport amoureux, je vais me remater A star is born, que je considère comme son chef-d'oeuvre.

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P.S. : Dans un documentaire consacré à Marylin Monroe, les extraits historiques de Something's got to give m'ont attristé dans la mesure où l'on est sûrement passé à côté d'un grand film, les seuls plans magnifiques évoqués me permettent de le penser.

A votre avis, juste par curiosité, qu'aurait pu donner ce film ?
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Message par Judyline »

Watkinssien a écrit :
P.S. : Dans un documentaire consacré à Marylin Monroe, les extraits historiques de Something's got to give m'ont attristé dans la mesure où l'on est sûrement passé à côté d'un grand film, les seuls plans magnifiques évoqués me permettent de le penser.

A votre avis, juste par curiosité, qu'aurait pu donner ce film ?
C'est quelque chose qu'on ne saura jamais, mais c'est vrai que les quelques scènes tournées (et sauvées) mettent l'eau à la bouche (et je ne parle pas des scènes de piscine!). Et puis quel casting Marilyn - Dean Martin - Cyd Charisse 8)

Pour l'histoire, il me semble que le film est un remake de 'Mon épouse favorite' avec Cary Grant. Après son annulation en 1962, il fût tourné un an plus tard et sorti sous un autre titre (Move over, Darling), avec Doris Day dans le rôle principal. Mais je n'ai, hélas, vu aucun des deux films :oops:
Max Schreck
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Message par Max Schreck »

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Adam's rib (Madame porte la culotte), 1949
Excellent. Peut-on seulement rêver d'une meilleure association que celle de Tracy, Hepburn et Cukor pour traiter de la guerre des sexes, à une époque où sans doute ce sujet devait bien titiller les consciences. Ici la mise en scène de Cukor fait des merveilles, entre une ouverture tournée dans les rues de New York qui lorgne vers le film noir et quelques plans séquences particulièrement intenses qui mettent vraiment à l'honneur ses interprètes (la déposition de Judy Hollyday, la scène de massage entre Tracy et Hepburn). Entre deux scènes de procès, on retrouve le couple vedette dans son intimité, et c'est vraiment un régal que d'assister à la complicité des deux acteurs, dont le naturel illumine véritablement l'écran. C'est ce naturel qui permet d'ailleurs à Cukor d'instaurer de vrais moments dramatiques lorsque le couple commence à se déchirer. On aurait pu trouver ça drôle, mais les effets comiques sont toujours mêlés à quelque chose de plus grave, et c'est vraiment une façon de faire que j'apprécie beaucoup.
Mais finalement, le rire l'emporte quand même, entre répliques savoureuse et gags ouvertement burlesques avec une géniale utilisation du hors champ. Citons également les présences de Tom Ewell et Jean Hagen, assez hilarants. Et puis sortir du film sur une fin aussi audacieuse, ça rend quand même heureux.
Spoiler (cliquez pour afficher)
Hepburn et Tracy sont au pieu, convenant finalement que l'homme et la femme sont égaux, excepté peut-être une toute petite différence. Tracy attrape alors Hepburn dans ses bras, tire le rideau du lit en gueulant « Vive la différence ! »).
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Message par Judyline »

Max Schreck a écrit : Excellent. Peut-on seulement rêver d'une meilleure association que celle de Tracy, Hepburn et Cukor pour traiter de la guerre des sexes, à une époque où sans doute ce sujet devait bien titiller les consciences.
Non :D
Un film vraiment géniale, splendide etc...
joe-ernst
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Message par joe-ernst »

Judyline a écrit :
Max Schreck a écrit : Excellent. Peut-on seulement rêver d'une meilleure association que celle de Tracy, Hepburn et Cukor pour traiter de la guerre des sexes, à une époque où sans doute ce sujet devait bien titiller les consciences.
Non :D
Ah bon... :roll:
L'hyperréalisme à la Kechiche, ce n'est pas du tout mon truc. Alain Guiraudie
Max Schreck
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Message par Max Schreck »

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Camille (Le Roman de Marguerite Gautier), 1937

Les riches décors et costumes alloués ici par la MGM auraient pu donner l'impression d'un film empesé dans son bon goût. Or, toute la puissance du film c'est que ce luxe est précisément employé pour montrer l'hypocrisie et la débauche qui, derrière les toilettes et les bonnes manières, caractérise une certaine société, frivole et vénale. Le personnage de Camille, la Dame aux camélias, n'est absolument pas dupe de sa condition de cocotte, dont le train de vie dépend directement de sa capacité à s'attirer les faveurs des hommes fortunés. Dans ce rôle, Greta Garbo est plus que divine. Son interprétation est absolument sublime, s'efforçant autant qu'elle peut de sauver les apparences et de taire la douleur qui va déchirer son coeur, soudain conquis par un jeune homme sans titre. Robert Taylor joue une amoureux transi qui manque peut-être un peu de charisme, mais cela correspond bien à son personnage, que seule sa passion sincère distingue.

Comme il sait si bien le faire, Cukor mélange avec beaucoup de talent le drame et la comédie, grâce à toute une troupe de second rôles, personnages plutôt débauchés dont les rapports d'amitié reposent finalement surtout sur des intérêts financiers. La bouffonerie sympathique se change alors en égoïsme et jalousie. Certains de ces personnages se révéleront être des clowns tristes (Gaston, qui se révèle étonnamment émouvant sur la fin). La mise en scène se fait très vite oublier, devient invisible, laissant le récit s'exprimer dans toute sa force.

Bref, c'est un mélo en costumes mais qui attaque son sujet de front, avec audace et vérité et qui peut en plus être vu aujourd'hui comme l'éclatant triomphe d'une actrice sans pareille (amen).
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Message par Miss Nobody »

Max Schreck a écrit :Image
Camille (Le Roman de Marguerite Gautier), 1937

J'aime, j'aime, j'aime. :D
Il faudrait d'ailleurs que je le revois un de ces 4.


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Message par Ouf Je Respire »

Max Schreck a écrit :Image
Adam's rib (Madame porte la culotte), 1949
Excellent. Peut-on seulement rêver d'une meilleure association que celle de Tracy, Hepburn et Cukor pour traiter de la guerre des sexes, à une époque où sans doute ce sujet devait bien titiller les consciences. Ici la mise en scène de Cukor fait des merveilles, entre une ouverture tournée dans les rues de New York qui lorgne vers le film noir et quelques plans séquences particulièrement intenses qui mettent vraiment à l'honneur ses interprètes (la déposition de Judy Hollyday, la scène de massage entre Tracy et Hepburn). Entre deux scènes de procès, on retrouve le couple vedette dans son intimité, et c'est vraiment un régal que d'assister à la complicité des deux acteurs, dont le naturel illumine véritablement l'écran. C'est ce naturel qui permet d'ailleurs à Cukor d'instaurer de vrais moments dramatiques lorsque le couple commence à se déchirer. On aurait pu trouver ça drôle, mais les effets comiques sont toujours mêlés à quelque chose de plus grave, et c'est vraiment une façon de faire que j'apprécie beaucoup.
Mais finalement, le rire l'emporte quand même, entre répliques savoureuse et gags ouvertement burlesques avec une géniale utilisation du hors champ. Citons également les présences de Tom Ewell et Jean Hagen, assez hilarants. Et puis sortir du film sur une fin aussi audacieuse, ça rend quand même heureux.
Spoiler (cliquez pour afficher)
Hepburn et Tracy sont au pieu, convenant finalement que l'homme et la femme sont égaux, excepté peut-être une toute petite différence. Tracy attrape alors Hepburn dans ses bras, tire le rideau du lit en gueulant « Vive la différence ! »).
Vu hier. Finalement, je ne vais pas me casser la nénette à rédiger quoi que ce soit: tu as dit tout ce que je pensais au sujet de ce film, d'une modernité folle, qui montre le couple comme je me le représente. On ne peut pas ne pas aimer.
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Message par Julien Léonard »

Max Schreck a écrit :Image
Adam's rib (Madame porte la culotte), 1949
Excellent. Peut-on seulement rêver d'une meilleure association que celle de Tracy, Hepburn et Cukor pour traiter de la guerre des sexes, à une époque où sans doute ce sujet devait bien titiller les consciences. Ici la mise en scène de Cukor fait des merveilles, entre une ouverture tournée dans les rues de New York qui lorgne vers le film noir et quelques plans séquences particulièrement intenses qui mettent vraiment à l'honneur ses interprètes (la déposition de Judy Hollyday, la scène de massage entre Tracy et Hepburn). Entre deux scènes de procès, on retrouve le couple vedette dans son intimité, et c'est vraiment un régal que d'assister à la complicité des deux acteurs, dont le naturel illumine véritablement l'écran. C'est ce naturel qui permet d'ailleurs à Cukor d'instaurer de vrais moments dramatiques lorsque le couple commence à se déchirer. On aurait pu trouver ça drôle, mais les effets comiques sont toujours mêlés à quelque chose de plus grave, et c'est vraiment une façon de faire que j'apprécie beaucoup.
Mais finalement, le rire l'emporte quand même, entre répliques savoureuse et gags ouvertement burlesques avec une géniale utilisation du hors champ. Citons également les présences de Tom Ewell et Jean Hagen, assez hilarants. Et puis sortir du film sur une fin aussi audacieuse, ça rend quand même heureux.
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Hepburn et Tracy sont au pieu, convenant finalement que l'homme et la femme sont égaux, excepté peut-être une toute petite différence. Tracy attrape alors Hepburn dans ses bras, tire le rideau du lit en gueulant « Vive la différence ! »).
J'adhère !! Je l'ai découvert en DVD quand je l'ai acheté : un très bon moment !! Drôle, réflexif, et avec un duo au diapason !! :wink:
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