Hostage de Florent (Emilio) Siri
Actioner hard-boiled particulièrement sec et nerveux, Hostage démarre en trombe et ne s'essoufle à aucuns moments. Même les scènes les plus simples devant la caméra de Siri deviennent des morceaux de bravoures où la tension est palpable à chaque instant (à ce niveau toute la mise en place est redoutable).
Bruce Willis y apparaît vieilli et attristé, les coups lui font mal, les répliques ne fusent plus comme d'antan. Il est ici pris au piège entre une bande de surexcités qui ne maîtrisent rien de la situation, et c'est ce qui les rend dangereux, et un groupuscule drillé et armé, qui ne perd jamais son sang-froid mais est prêt au pire pour arriver à ses fins.
- Spoiler (cliquez pour afficher)
- La scène où Jeff Tailey est menotté dans sa voiture et découvre sa famille prise au piège, l'une de mes favorite, est à ce niveau tout à fait suggestive.
Si dans
Nid de Guêpe les gun-shots à répétition avaient quand même de quoi lasser par moment -ce qui ne m'empêche pas d'adorer ce film-, Siri joue ici la carte du psychologique et le film bien que très violent n'est finalement pas vraiment gore ou voyeuriste.
Avant une fin qui semble presque obligée, il se permet une dernière disgression via le personnage de Mars, dieu de la guerre dans l'Antiquité et déjà prénom du bad-guy vorace de La Colline A des Yeux, poursuivant les enfants dans les tuyaux d'aération. Shining, Phenomena, mythe du Minotaure & co, le personnage semble à la limite de la lycanthropie. Le feu de tous les côtés, des hommes armés partout, le réalisateur se lâche alors et livre un moment virtuose, barbare et décomplexé particulièrement impressionant. Une vision d'apocalypse à l'orée du fantastique, où l'antagoniste retourne à un état primaire, la scène jouant clairement sur le registre de la peur, littéralement enfantine ici.
La révélation de ce qu'est véritablement le
mac guffin du film est un peu frustrante (je m'attendais à vrai dire à quelque chose de bien plus sulfureux) mais excepté cette légère déception, un sans-faute.