Martin Scorsese

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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Bob Harris

Message par Bob Harris »

Oui, mais a-t-on fait mieux que Mean Streets pour les films sur les malfrats et les petites frappes de New York? C'est la référence absolue. Je ressens plus de plaisir à voir des films vivants qui me transportent plutôt que des films "trop intégralement parfaits dans leur perfection".
Fatalitas
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Message par Fatalitas »

Jordan White a écrit : Je pensais parfois à Cassavetes, cette façon de filmer l'intimité, et de soigner le découpage des séquences intimistes avec un éclairage étudié, très joli à voir et même émouvant.
Un grand film, porté par un fort mysticisme, et en plus, on a droit à un caméro du réalisateur ( c'est lui qui tire dans la scène finale !)
Du (déjà) très grand Scorsese que je découvre d'autant plus les yeux écarquillés d'admiration que j'étais passé à côté du peu que j'avais vu.
8/10
on sentait deja l'influence de Cassavetes dans Who's that knocking at my door, son premier film, ainsi que les futurs themes scorsesiens. Cela dit, Mean Streets est une splendide reussite (je me souviens etre passé à coté du film, la premiere fois que je l'ai vu) et reste un des meilleurs Scorsese en ce qui me concerne.
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Max Schreck
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Message par Max Schreck »

New York, New York, Marty Scorsese, 1977

Le film gagne a être revu tellement il m'avait destabilisé la première fois. On accepte bien mieux la démarche de Scorsese de proposer un film hybride entre la comédie hollywoodienne flamboyante et le cinéma d'auteur en totale liberté. Liza Minnelli offre une sublime performance, Bob De Niro incarne un rôle pas facile puisque son comportement apparaît souvent détestable ou incompréhensible. Je ne dirai pas qu'il s'agit d'une franche réussite mais d'une expérience osée et souvent très belle (rien que les numéros musicaux en font un objet délectable).
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Gounou
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Message par Gounou »

Max Schreck a écrit :New York, New York, Marty Scorsese, 1977

Le film gagne a être revu tellement il m'avait destabilisé la première fois.
D'accord. Un film tellement singulier, tellement contrasté qu'on ne peut qu'être surpris de prime abord par ce mariage de genres impensable.
Très fort. J'aime. :)
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tronche de cuir
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Message par tronche de cuir »

Boxcar Bertha de Martin Scorsese

J'ai toujours eu beaucoup d'affection pour les "oeuvres de chambre" de grands réalisateurs, que ce soit Coppola ou pour Scorsese. Non pas que les fresques soient dépourvues d'intérêt mais ce qu'elles gagnent souvent en virtuosité, elles le perdent en humanité. C'est le cas chez Scorsese surtout après avoir découvert "Alice, n'est plus ici" ou bien encore ce film.

C'est étonnant de voir que les premiers films du réalisateur italo-américain sont de magnifiques portraits de femmes, pas parfait évidemment mais vraiment touchants, et qu'il a, par la suite, oeuvré à dépeindre des univers exclusivement masculins. A l'exeption du non moins magnifique "Le temps de l'innocence". Fallait-il mettre cela sur le compte d'une énormissime influence de Cassavetes sur ses premières réalisations ?

Avec "Boxcar Bertha", nous suivons une jeune femme ( Barbara Hershey) à peine sorti de l'adolescence qui se retrouve, après le mort accidentel de son père, projetté, malgré elle, dans l'histoire du grand banditisme. Que ceux qui craignent un ersatz de "Bonnie and clyde soit rassuré; le film est autant un film de "groupe" qu'un film sur l'amour. Mais, c'est une histoire elle même sortie de l'adolescence; belle et innocente.
Juste un mot sur la conclusion: d'une violence électrisante mais un peu trop symbolique à mon goùt.
La B.O est superbe.

Note: 5/6
Nestor Almendros
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Message par Nestor Almendros »

NEW-YORK NEW-YORK de Martin Scorsese

Je reste toujours moyennement emballé par ce film, pourtant j'aime énormément Scorsese. Les quarante premières minutes sont très prenantes, bien rythmées. Dès que le couple se forme je trouve que ça devient moins captivant. De Niro nous refait son personnage un peu sur le fil du rasoir (on a l'impression qu'il va dangeureusement péter un câble). Heureusement la dernière demi-heure, très musicale, m'a remis un peu dans le film jusqu'au final très réussi.

MGM nous refait le coup de RAGING BULL: un collector avec master 4/3. Avant de ressortir le titre en ULTIMATE et master restauré 16/9? Je le souhaite pour les fans...
gehenne
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Message par gehenne »

A tombeau ouvert de Martin Scorsese

A tombeau ouvert est un road movie cyclique dans un quartier, autant que dans un esprit rongé par une folie latente qui donne ainsi l’impression d’être un rat dans une roue, à tourner inlassablement sans jamais avancer. Scorsese filme les déambulations nocturnes, rythmées au gré des interventions d’un ambulancier dont l’amarre qui le raccrochait encore à la réalité a lâché pour le laisser sombrer dans une version altérée du monde qui l’entoure. Homme soumis à un stress éprouvant, trouvant refuge dans l’alcool, Frank représente l’être brisé, qui tient encore debout, par la seule volonté de sauver le fantôme qui le hante. Il tente alors de trouver un exutoire dans la relation avec la fille d’un patient, comme métaphore ou catharsis de son précédent échec.

Scorsese sait filmer une ville, on ne l’apprendra à personne. Mais il change plus ou moins radicalement pour A tombeau ouvert, basant son filmage sur la psyché de son personnage principal. Frénésie aveuglante où les couleurs semblent jaillir de la nuit, où la lumière est pourvue d’un étrange halo qui la rendrait presque divine ou post mortem. Le film se transforme alors en trip, où les hallucinations vous sautent à la gueule en vous rappelant vos démons, où les vivants semblent plus morts que les morts, où les ambulanciers ne sont que des zombis psychotiques qui tente de garder à vue leur métier et leur raison à mesure que la nuit avance. Sans complaisance et sans amorce volontairement vériste, le réalisateur filme ces hommes comme des êtres désincarnés, tout juste caractérisés par leur propre psychose (la bouffe, dieu, la violence). Ces portraits hallucinés deviennent la représentation d’un autre monde, qui ne vit que la nuit, qui ne fait que passer. Parce que l’éphémère a une fâcheuse tendance à se répéter, le film joue avec cette notion cyclique d’éternel retour, d’un univers vampirique. Montage non linéaire, fragmenté, dose excessive de folie visuelle autour de la représentation du gyrophare, cette lumière rouge agressive qui teinte les mains et les visage de sang, accélération lors des déplacement en ambulance, Scorsese joue avec une palette d’effets pour retranscrire la démence de ce monde de la nuit.

Le film ainsi construit aurait étouffé tout spectateur s’il n’y avait cette bouffée d’air, mais un air un peu vicié quand même, pour aérer le métrage. Mary est un peu l’ange déchu mais salvateur qui pousse Frank à se sortir de ce marasme dans lequel il se complait. Les scènes où ils apparaissent sont ainsi calmes, presque sereines et constituent généralement la lumière naturelle dans un métrage où les éclairages agressifs des phares et autre lumières urbaines ont plutôt tendance à envenimer une folie déjà bien destructrice. Scorsese construit son film en jouant sur ces deux notions, en les confrontant tout en appuyant une certaine répétition de personnages et d’intrigues secondaires dans le but de rendre l’aspect pervers de cette routine malade.

A tombeau ouvert devient un film où la démence d’un personnage nourrit les déplacements de caméra, les plans, le découpage ou les situations dans l’unique but de confronter sa propre révolution. Jouant sur la notion de répétition ad nauseam tout en la parasitant des effets d’une rencontre, le réalisateur parvient à dresser une cartographie de personnages, de lieux, de déplacement ou de point de chute qu’il devient aisément reconnaissable malgré la furie du métrage. Portrait d’un homme détruit qui tente de trouver un refuge ou une bouée, le film subit ses aléas, ses errances et devient soumis à sa propre conscience ou inconscience. Le métrage d’un homme, ambulancier blasé entouré de personnes plus démentes que lui, rongé par la culpabilité et le fantôme de sa victime. A la fois fragile et hystérique, ne subissant pas le contrecoup de sa débordante énergie, le métrage est d’une mélancolie abrasive qui hante et ronge le spectateur. Parcours ou fuite en avant nocturne, l’implacable réalité nous fait toujours revivre le même moment, alors que l’on souhaiterai simplement reposer sa tête sur une épaule, en oubliant le monde pendant quelques heures, juste le temps de dormir…
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Truffaut Chocolat
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Message par Truffaut Chocolat »

gehenne a écrit :A tombeau ouvert de Martin Scorsese

Scorsese sait filmer une ville, on ne l’apprendra à personne. Mais il change plus ou moins radicalement pour A tombeau ouvert, basant son filmage sur la psyché de son personnage principal. Frénésie aveuglante où les couleurs semblent jaillir de la nuit, où la lumière est pourvue d’un étrange halo qui la rendrait presque divine ou post mortem. Le film se transforme alors en trip, où les hallucinations vous sautent à la gueule en vous rappelant vos démons, où les vivants semblent plus morts que les morts, où les ambulanciers ne sont que des zombis psychotiques qui tente de garder à vue leur métier et leur raison à mesure que la nuit avance. Sans complaisance et sans amorce volontairement vériste, le réalisateur filme ces hommes comme des êtres désincarnés, tout juste caractérisés par leur propre psychose (la bouffe, dieu, la violence). Ces portraits hallucinés deviennent la représentation d’un autre monde, qui ne vit que la nuit, qui ne fait que passer. Parce que l’éphémère a une fâcheuse tendance à se répéter, le film joue avec cette notion cyclique d’éternel retour, d’un univers vampirique. Montage non linéaire, fragmenté, dose excessive de folie visuelle autour de la représentation du gyrophare, cette lumière rouge agressive qui teinte les mains et les visage de sang, accélération lors des déplacement en ambulance, Scorsese joue avec une palette d’effets pour retranscrire la démence de ce monde de la nuit.
100% d'accord. "A Tombeau Ouvert", à proprement parler, est un film de morts-vivants !
gehenne a écrit :Le film ainsi construit aurait étouffé tout spectateur s’il n’y avait cette bouffée d’air, mais un air un peu vicié quand même, pour aérer le métrage. Mary est un peu l’ange déchu mais salvateur qui pousse Frank à se sortir de ce marasme dans lequel il se complait. Les scènes où ils apparaissent sont ainsi calmes, presque sereines et constituent généralement la lumière naturelle dans un métrage où les éclairages agressifs des phares et autre lumières urbaines ont plutôt tendance à envenimer une folie déjà bien destructrice.
... et c'est aussi la rencontre de deux figures religieuses, entre celui qui sauve le monde et porte ses pêchés (cf les scènes de transmission, notamment le dealer empalé), et celle qui les a expiés, Mary. Quand au dernier plan...
Géhenne a écrit :A tombeau ouvert devient un film où la démence d’un personnage nourrit les déplacements de caméra, les plans, le découpage ou les situations dans l’unique but de confronter sa propre révolution. Jouant sur la notion de répétition ad nauseam tout en la parasitant des effets d’une rencontre, le réalisateur parvient à dresser une cartographie de personnages, de lieux, de déplacement ou de point de chute qu’il devient aisément reconnaissable malgré la furie du métrage. Portrait d’un homme détruit qui tente de trouver un refuge ou une bouée, le film subit ses aléas, ses errances et devient soumis à sa propre conscience ou inconscience. Le métrage d’un homme, ambulancier blasé entouré de personnes plus démentes que lui, rongé par la culpabilité et le fantôme de sa victime. A la fois fragile et hystérique, ne subissant pas le contrecoup de sa débordante énergie, le métrage est d’une mélancolie abrasive qui hante et ronge le spectateur. Parcours ou fuite en avant nocturne, l’implacable réalité nous fait toujours revivre le même moment, alors que l’on souhaiterai simplement reposer sa tête sur une épaule, en oubliant le monde pendant quelques heures, juste le temps de dormir…
Encore une fois 100 % d'accord.

Et fabuleux Nicolas Cage qui parcourt le film avec son corps fatigué et ses yeux plissés. A Tombeau Ouvert a cette espèce d'impact quasi nerveux, avec sa lumière aveuglante comme lorsqu'on te réveille avec un halogène... Un vrai film d'insomniaque, anxieux, mais aussi parfois reposé, presque "vide". Je l'aime beaucoup.
Little Bastard
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Message par Little Bastard »

Juste une petite question, gehenne: qu'est-ce que tu entends exactement par "sans amorce volontairement vériste" (au milieu de ton deuxième paragraphe sur A tombeau ouvert) ?
gehenne
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Message par gehenne »

masquedemort a écrit :... et c'est aussi la rencontre de deux figures religieuses, entre celui qui sauve le monde et porte ses pêchés (cf les scènes de transmission, notamment le dealer empalé), et celle qui les a expiés, Mary. Quand au dernier plan...
Je n'ai pas remarqué cette notion - pourtant, j'aurai du, c'est un film de Scorsese - mais effectivement, c'est vrai.
Encore une fois 100 % d'accord.
Et fabuleux Nicolas Cage qui parcourt le film avec son corps fatigué et ses yeux plissés. A Tombeau Ouvert a cette espèce d'impact quasi nerveux, avec sa lumière aveuglante comme lorsqu'on te réveille avec un halogène... Un vrai film d'insomniaque, anxieux, mais aussi parfois reposé, presque "vide". Je l'aime beaucoup.
C'est la deuxième fois que je vois le film. La première, je n'avais pas aimé du tout, trouvant le métrage vain parce que j'y cherchai quelque chose. Hors, c'était une erreur, dans la mesure où l'on doit ressentir le métrage plutôt que de le "comprendre".

Effectivement, Cage est excellent et retranscrit parfaitement les errements, le vide, la démence et la fatigue de son personnage. Par certains aspects (lumière blanche blafarde et halo envahissant, personnage se décomposant esthétiquement), le film évoque le traitement de Munich de Spielberg.
Ainsi, toujours et pourtant...
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Message par gehenne »

Little Bastard a écrit :Juste une petite question, gehenne: qu'est-ce que tu entends exactement par "sans amorce volontairement vériste" (au milieu de ton deuxième paragraphe sur A tombeau ouvert) ?
Scorsese ne tient pas forcément à dresser un portrait réaliste du métier d'ambulancier. On n'est pas dans la "documentarisation" d'une profession, elle sert simplement à construire et illustrer le personnage de Cage.
Ainsi, toujours et pourtant...
Little Bastard
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Message par Little Bastard »

Ok, thanks...

edit:
Texte intéressant, by the way.
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Profondo Rosso
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Message par Profondo Rosso »

New York New York de Martin Scorsese (1977)

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Splendide hommage de Scorsese au comédie musicales des 40's et des 50's teinté d'une noirceur qui elle doit tout au 70's. La première heure au niveau du ton et du rythme est ce qui se rapproche le plus du cinéma auquel Scorsese se réfère. Merveille de screwball comedy et de comédie romantique avec la rencontre et la séduction entre Robert De Niro et Lisa Minelli. Drôle, entrainant, naïf avec des merveilles de scène comme la drague insistante et balourde de De Niro, celui qui lit un poème de Lisa Minelli sur lui et qui l'emmène séance tenante chez le juge de paix pour l'épouser. Belle alchimie De Niro/Minelli et le trait est largement appuyé sur le decorum rococo et factice (la scène sous la neige entre autres...).
Brutale découverte de l'envers du décor dans la deuxième partie avec le couple vedette qui se désagrège lentement sous nos yeux. Tournées chaotique, ambition contrariées et rancoeurs tenaces, Scorsese au fond du trou sur le plan personnel expose crument ses névroses à l'écran. Là encore de grands moment comme cette scène sans dialogue ou on ressent la cassure définitive du couple avec Lisa minelli essayant de rejoindre De Niro sur scène et ce dernier partant dans un improvisation enflammée au saxo pour la dissuader, tout est fit par la seule force des images.
Une dernière partie en pur ode visuel à la comédies musicales et au music hall avec une magnifique et longue séquence digne des splendeur de l'époque même si le coeur n'y est plus et la legereté semble forcée ("Happy Endings"). Le final est des plus amer, la réussite artistique et professionelle passant par le renoncement à l'amour, nos deux héros etant incapable de s'accomplir dans leurs domaine et de vivre ensemble malgré leur amour qu'on devine intact. 5,5/6
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AtCloseRange
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Re: Notez les films de septembre 2008

Message par AtCloseRange »

La Couleur de l'Argent - Martin Scorsese
Un film plutôt négligé dans la filmo de Scorsese. Pourtant, à la révision, je garde beaucoup d'affection pour ce film (bien plus en tout cas que pour tout ce qu'il a pu faire depuis 10 ans). Je le préfère même à l'Arnaqueur avec lequel j'ai quelques difficultés.
La caméra virevolte (un peu trop parfois), le scénario est très solide et les comédiens très bien, que ce soit Paul Newman qui méritait bien un Oscar (même tardif) pour le rôle, Tom Cruise ou Mary Elizabeth Mastrantonio.
Sans doute un film un peu plus mineur et léger que les grands Scorsese mais une belle réussite néanmoins.
Nestor Almendros
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Re: Martin Scorsese

Message par Nestor Almendros »

Posté par Ratatouille les 23 et 25 janvier 2005

Alice Doesn't Live Here Anymore de Scorsese : superbe portrait de femme, porté à bouts de bras par une formidable Ellen Burstyn.
La scène d'intro en forme d'hommage aux musicals, et en particulier au Wizard of Oz, est superbe.
Un Scorsese atypique, à la mise en scène plus posée et moins baroque (tout comme The King of Comedy), mais qui déjà démontrait toute la classe de Marty.

Boxcar Bertha de Scorsese : coup de poing dans la gueule ! :shock:
Un film d'un lyrisme à tomber, dans lequel le talent du jeune Marty éclate déjà lors de ce second film (scènes romantiques filmées au plus près des corps ; caméra à l'épaule captant les moments les plus intenses).
Dans son ensemble, cela m'a fait penser au Bloody Mama de Corman. D'ailleurs cela n'est pas très étonnant, ce dernier étant le producteur du film.
L'histoire, mettant en scène des marginaux en cavale dont l'issue aura lieu dans un véritable bain de sang (les mouvements de caméra de la scène finale ! :shock:), est finalement assez similaire.
Mais le traitement est bien plus bien percutant et poétique dans le Scorsese.
Bref une splendeur.


Posté par Coxwell le 8 mars 2006

Boxcar Bertha de Martin Scorsese

L'autre face de l'Amérique, loin des clichés de l'entre-deux-guerres qu'elle véhicule partout dans le monde, une Amérique des laissés-pour-compte, en proie à une machine politique implacable prêt à broyer n'importe quelle revendication sociale et économique. Que l'on ne s'y trompe pas, l'harmonica et la country sont l'arbre qui cache la forêt. Celle notamment d'une Amérique raciste, ségrégationniste, cruelle et froide.
Frank Bannister a écrit :Moi j'y ai surtout vu une production Corman un peu soporiphique sur un vague fond de revendication sociale. C'est un peu mou du genou comme film. Reste un bon duo d'acteurs.

posté par Nobody Smith le 30 mars 2008

NEW YORK NEW YORK de Martin Scorsese
À la fin, j’ai bien eu envi de dire “heureusement que Martin et Bob étaient là”. Parce que sans eux, j’aurais sûrement pas trouvé grand intérêt au film. Scorsese offre une mise en scène de haute volée gavant chaque scène d’instant de virtuosité hallucinant et cultivant un univers visuel coloré enchantant. Quant à Robert de Niro, il livre une composition incroyable rendant tour à tour son personnage charmant et détestable. Pour le reste, j’ai trouvé le film bien moins convaincant. Cette histoire d’amour sur fond de carrière musicale s’avère trop classique à mon goût et peu emballante dans l’ensemble (Liza Minnelli sans charme, BO trop peu jubilatoire). En dehors du travail des deux compères, je n’ai pas vraiment été transporté.
"Un film n'est pas une envie de faire pipi" (Cinéphage, août 2021)
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