Les vedettes féminines des films musicaux

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Sailor G.Kelly
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Message par Sailor G.Kelly »

Miss Nobody a écrit :
Sailor G.Kelly a écrit : K-chan, voyons, mais toutes les belles dames ne peuvent pas t'appartenir....soyons sérieux, il faut en laisser pour les autres :o :uhuh:
Merci Sailor en tout cas pour toutes ces photos! (et merci pour ton soutien.... K-chan est un pirate! Il les veux toutes!)
De rien ;)
Mais qui a-t-il de mal à être un pirate, au fait?
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Désolé, je n'ai pas pu m'empêcher, je :arrow:
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k-chan
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Message par k-chan »

Miss Nobody a écrit :
Sailor G.Kelly a écrit : K-chan, voyons, mais toutes les belles dames ne peuvent pas t'appartenir....soyons sérieux, il faut en laisser pour les autres :o :uhuh:
Merci Sailor en tout cas pour toutes ces photos! (et merci pour ton soutien.... K-chan est un pirate! Il les veux toutes!)
Heyyyy, mais ça va oui, de me traiter de pirate ?! :o ( 8) )

Ce n'est pas de ma faute si je les aime toutes :cry: .
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Miss Nobody
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Message par Miss Nobody »

k-chan a écrit :
Miss Nobody a écrit : soutien.... K-chan est un pirate! Il les veux toutes!)
Heyyyy, mais ça va oui, de me traiter de pirate ?! :o ( 8) )
Hihi! :mrgreen:
Mais tu m'as volé ma recette!!!
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Message par Music Man »

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La plus célèbre vedette féminine des films musicaux espagnols (sur un plan international) reste Sara Montiel. Née en 1928, elle débute à la fin de la guerre en tenant de petits rôles dans des films historiques et dramatiques. Elle saisit l’opportunité d’un contrat au Mexique et devient rapidement une vedette en Amérique latine, sous le prénom de Sarita aux cotés notamment de Pedro Infante, chanteur fort populaire. La beauté pulpeuse de Sara est son principal atout. Son deuxième : sa voix chaude et sensuelle. En effet, la majorité des productions mexicaines reposant sur des chansons, Sara pousse la romance et s’en tire bien. On la remarque à Hollywood.Image

Elle joue dans Vera Cruz (1954) aux cotés de Burt Lancaster, signe un contrat avec la Warner Bros, sympathise avec James Dean et épouse le grand réalisateur Anthony Mann. Ce dernier aura du mal à imposer sa ravissante épouse. Dans le Jugement des flèches de Samuel Fuller(1956), elle a tant de mal à dire ses répliques en anglais qu’on la double par Angie Dickinson. Finalement, elle est trop ravie d’accepter un rôle dans un film espagnol, en couleurs (ce qui était rare dans ce pays). Il s’agit d’une biographie d’une chanteuse de « cuple » , au début du 20e siècle. Il est curieux de constater qu’à une époque où de nombreux pays subissaient de plein fouet l’influence du rock, en Espagne, on effectuait un retour nostalgique aux romances du style « fascination » ou « frou frou », remises au goût du jour par Lilian de Celis. Le film « Valencia » 1957 est médiocre, mais Sara chante beaucoup, elle est très belle, et c’est le triomphe ! Dans une société corsetée par Franco, l’apparition d’une bombe sexuelle latina comme Sara combla tous les désirs du public ibérique. Elle va donc enchaîner, avec un succès continu, des films bâtis sur la même formule comme « La Violettera »(1958), pour user jusqu’à la corde les « cuple » (12 par films de quoi remplir un 33 T). On raconte que Raquel Meller, l’interprète originale de « la violettera » fut furieuse de voir Sara reprendre ses vieux succès. Qu’à cela tienne, peu après son décés, Sara tourna dans un mélo inspiré de sa vie.
Les films joués par Sara seront projetés en France et massacrés par la critique. On peut tout de même sauver « Carmen de Grenade », version réussie du roman de Mérimée, où Sara est plus que convaincante et plus belle que jamais aux cotés de Maurice Ronet (dont Sara fut éperdument amoureuse). Sinon, les autres films valent surtout pour les chansons.
Plus les années avancent, plus la censure se fait moins pesante, plus les robes de Sara raccourcissent et ses décolletés s’échancrent. Les numéros musicaux sont de plus en plus kitschs, voire franchement vulgaires (ah ! sa perruque bleue dans Samba à Rio(1966)).
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Au début des années 70, le public espagnol est moins friand de ses spectacles factices. Les jeunes stars musicales des années 60, Rocio Durcal et Marisol, s’essaient au drame. Sarita joue dans un remake de « Variétés »(1971), par Bardem. Un film bien inférieur à l’original, destiné à émoustiller les spectateurs (Sara y est encore plus deshabillée que d’habitude). Son dernier film (1975) ne vient pas relever le niveau. Depuis, Sara s’est consacrée à la chanson (notamment, un disque en anglais « Ten », une sorte de je t’aime moi non plus où elle soupire pendant 3 minutes), a posé nue dans Interviu, a vainement tenter de faire un come-
back en France (concerts annulés à Paris) et continue à régaler les imitateurs espagnols et les travestis. Elle fait parler d’elle dans les émissions people , par son excentricité, ses confidences érotiques (son livre Sara et le sexe paru il y a deux ans), ses tenues tapageuses .
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Sara, à 78 ans, est en effet devenue une sorte de Régine ou Mae West espagnole. Un personnage qui provoque désormais la risée dans son pays. J’imagine qu’elle joue très bien de son image actuelle et doit y prendre un malin plaisir ! Mais replongeons nous dans le passé :
Si vous aimez les rythmes latinos, les chansons du genre « Besame Mucho », Gloria Lasso, le dernier album d’Arielle Dombasle, les voix chaudes et sensuelles, vous aimerez à coup sûr Sara Montiel, qui fut l’une des plus belles brunes de l’histoire du cinéma.

Sara Montiel chante Jalousie dans le film Variétés de Bardem (1971) :
Dernière modification par Music Man le 20 avr. 08, 14:01, modifié 1 fois.
Sailor G.Kelly
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Message par Sailor G.Kelly »

Contente de te revoir Music Man, et sympa la liste des vedettes féminines du monde entier, très interessant :D

Oula, et pour Sara Montiel, je n'ai jamais vu un de ses films mais bon sang qu'elle était belle...
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Message par Music Man »

Salut Sailor! et merci . J'ajoute quelques photos de Sara Montiel du temps de sa splendeurImage
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Samia Gamal

Message par Music Man »

Continuons l’hommage aux vedettes des films musicaux du monde entier.
Aujourd’hui, Samia Gamal, la grande danseuse orientale (1924-1994).
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Fille de la haute-Egypte, élevée dans une famille musulmane très pratiquante, la petite Samia accompagne ses parents au Caire. là elle fait la rencontre de Badia Massabni, tenancière d'un cabaret qui lui donne ses premiers cours de danse.
Son agilité, sa grâce et sa beauté sont vite remarqués. Samia fait d'abord partie du ballet qui encadre la grande vedette de la danse Tahia Carioca. Badia Massabni, toujours soucieuse d'améliorer la qualité des spectacles qu'elle propose dans sa boite, forme la jeune artiste en lui offrant des cours de danse classique. C'est ainsi qu'en mâtinant les bases de la danse du ventre d'éléments venus du ballet classique européenne (maniement du voile comme la Loie Fuller) et de la danse lation-américaine, Samia Gamal (ce qui signifie la belle en arabe) va se forger son propre style et très vite sortir du rang de simple chorus girl. Fascinée par le cinéma hollywoodien, la danseuse n'hésite pas à importer un peu de glamour occidental en dansant juchée sur de hauts talons. A l'écran, elle fait d'abord de la figuration aux cotés du grand chanteur et joueur de luth Farid El Atrache (un vrai prince syrien) dans son premier film Victoire de la jeunesse dont il partage la vedette avec sa soeur la troublante Asmahan. Il semblerait que la liaison entre Samia et le célèbre chanteur débute à cette époque.

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En tous les cas, Samia va devenir la partenaire attitrée de Farid après le décès de sa soeur. Dans des films comme Madame la diablesse, c’est toi que j’aime, elle danse et ondule avec élégance pendant que Farid chante les plus langoureuses mélopées.( On peut noter à cet égard que certains de leurs films sont ressortis en DVD grâce à un travail de restauration qui force le respect : pendant des années les amateurs du genre ont du se contenter de VHS souvent piratées, aux images floues et rayées, et là, on nous offre des films restaurés avec soin : BRAVO !). même si le manque de moyens saute aux yeux dans les productions d'Hollywood sur Nil, certains films possèdent un charme indéfinissable, notamment Mme la diablesse (1949).
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C'est toi que j'aime offre à la jolie Samia un beau passage où elle danse sur des tambours géants, illuminés de l'intérieur, à la Busby Berkeley. Les intrigues sont naîves et souvent desservies par le piètre talent d'acteur de Farid, grotesque quand il tente de jouer la comédie. dans ne le dis à personne (1950) son coeur balance entre Samia et la chanteuse Nour el hoda. fianlement à la fin du film, il s'apprète à épouser les deux à la fois (selon la loi égyptienne, basée sur la charia, la bigamie est tout à fait légale), avant qu'arrive in extremis un jumeau pour le sortir de ce dilemne.
Si Farid et Samia poursuivent toujours leur idylle hors de l’écran, il n’épousera jamais la belle danseuse, ni aucune autre. On raconte que bouleversé par le décés tragique de sa soeur Asmahan, il s'était juré de ne jamais convoler.
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Samia, princesse orientale dans point de vue-images du monde

En 1949, le roi Farouk, enthousisate fait de Samia "la danseuse nationale d'Egypte". Simple admiration ou coup de foudre? En tous les cas, les rumeurs iront bon train, comme celles prétendant que Farid el Atrache est l'amant de la reine! Quel curieux échange! :?
En tous les cas, Farid va quitter Samia pour une autre danseuse : Leila l’Algérienne qui jouera à ses cotés dans ses films suivants sans jamais atteindre la popularité de Samia. Ambitieuse, Samia Gamal tentera alors sa chance à Hollywood, où elle fera sensation dans un cabaret (le Ciro's) avec son numéro de danse du ventre, ce qui lui vaudra une courte apparition dans les Mines du Roi Salomon. Cela dit, elle ne deviendra pas une superstar à Hollywood, comme elle l’avait annoncé un peu présomptueusement dans les journaux. En revanche, sans jamais trahir la danse orientale, elle profitera de cette expérience américaine pour amener quelques touches occidentales à ses numéros, et atteindre la plénitude de son art
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Parmi ses films des années 50, on se souvient de sa lumineuse apparition aux cotés de Fernandel dans Ali Baba (1953) et du film « Un verre une cigarette »(1955) de Niazi Mostafa avec Dalida qui comporte peut-être ses plus jolis ballets, en tous cas ses plus oniriques. Non seulement les chorégraphies sont impeccables, mais Samia Gamal y est particulièrement mise en valeur. Par son charme, sa grâce, son sourire conquérant et son assurance, on peut trouver chez Samia un petit quelque chose d’Ann Miller.
Samia est la partenaire d'Omar Sharif, dans Rendez-vous avec l'inconnu (1958) un film noir vraiment minable, où elle incarne une espionne. Ele fut bien meilleure dans l'excellent passage des miracles (1961) d'après Naguib Mahfouz, en fille perdue, alcoolique et désabusée dans une boite de nuit.
La société égyptienne connaissant de profonds changements au cours des années 60, les danseuses ne sont plus très demandées à l'écran, aussi Samia se ravat sur des rôles dramatiques.
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Le mariage de Samia avec un milliardaire texan sera de courte durée mais fera beaucoup parler d'elle dans les journaux, de même que son union avec Roshdy Abaza, acteur très populaire et grand séducteur à la fine moustache (dont la carrière et les amours tumultueuses viennent d'inspirer une série TV en Egypte).
Samia Gamal va poursuivre sa carrière à l'écran jusqu’au début des années 70 et danser dans des cabarets jusque dans les années 80. A la fin de sa vie, réfugiée dans ses souvenirs et dans sa solitude, l'actrice recueuillit avec surprise l'hommage rendu par la cinémathèque française. Elle est décédée d'un cancer en 1994 dans un relatif anonymat.
A noter, pour les amateurs de danse orientale, qu’il existe un DVD avec des extraits choisis des meilleures scènes de danse de Samia. Là aussi, la qualité est irréprochable.

Samia dans le Passage des Miracles (1961) :
Dernière modification par Music Man le 5 déc. 08, 18:36, modifié 12 fois.
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Message par Music Man »

Passons maintenant au cas de la suédoise Zarah Leander, la star des films allemands de l’époque nazie.
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Après avoir débuté dans des revues dans son pays natal, et repris en suédois la chanson de l’Ange bleu « Ich bin von kopf bis fuss… »de Marlène Dietrich, Zarah Leander obtient un vif succès à Stockholm dans l’opérette La veuve Joyeuse, pour laquelle le compositeur Franz Lehar a donné l’autorisation à l’interprète de chanter les couplets une octave en dessous ! Il est vrai que la voix de Zarah est particulièrement basse voire masculine.
En 1936, elle triomphe sur les scènes viennoises, dans une opérette inspirée du phénomène Garbo. Le succès est tel que les propositions cinématographiques pleuvent (Zarah avait déjà tourné 3 petits films dans son pays). Elle joue d’abord dans Première de Geza Von Bolvary, un film policier agrémenté d’excellents numéros musicaux (la chanson phare sera reprise en français par Damia). Marmoréenne, décolleté vertigineux, Zarah y parait très « Dietrich ».
Le studio allemand la UFA (nationalisé par le régime nazi) lui propose alors un contrat fort juteux, qu’elle accepte pour le meilleur (quelques bons films, beaucoup d’argent) et pour le pire. Apparemment Hollywood s’intéressait aussi à son cas (elle a passé un test pour les studios américains), mais très pragmatiquement elle décline l’offre (il est vrai que ses consoeurs Garbo et Dietrich était devenue à l’époque des poisons du Box office et qu’il n’est pas sûr que le public américain aurait adopté en 1937 une Zarah Leander).
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Modelée par la UFA en ersatz de Garbo et Dietrich, Zarah triomphe dans deux bons films de Douglas Sirk :
-Paramatta (1937) dans lequel elle incarne une chanteuse envoyée au bagne à la suite d’une machination (ah, la robe en dentelle noire super osée, qu’elle porte ne chantant yes sir ! Curd Jürgens dans un tout petit rôle, déclarera qu’il s’agissait en fait d’une sorte de corset de fer dans lequel était engoncée la star)
-La Habanera ressorti en DVD aux USA, où elle chante son tube « le vent m’a dit une chanson » alors que la malaria décime la contrée ), puis enchaîne les films les plus mélodramatiques, agrémentés de chansons (environ 5 par film) qu’elle interprète de sa voix profonde et surprenante et qui constituent souvent le clou du spectacle (notamment dans Pages Immortelles 1939). Ces productions sont particulièrement conseillées par la propagande (dont Goebbels détient les raines). En fait, mis à part certains détails déplaisants, il s’agit de films apolitiques, de drames intemporels, souvent situés dans le passé ou à l’étranger ( si l’on excepte un très antibritannique Marie Stuart 1940 et un Grand Amour 1942, qui sera d’ailleurs interdit après guerre ). Ces films, tous rediffusés par Ciné Classic, sont de valeurs inégales, mais Zarah s’y révèle souvent fascinante et bonne comédienne
( notamment dans les très mélos « Chemin de la liberté « 1941 et « Foyer perdu »1943). Ses qualités de chanteuse sont incontestables (techniquement, elle est bien meilleure que Dietrich). La plupart seront de gros succès commerciaux, en Allemagne, dans les pays occupés (chez nous, où ses films et ceux de Marika Rökk seront à peu près les seuls films allemands à très bien fonctionner avant et pendant l’occupation), en Italie, en Espagne. Ich weiss es wird einmal ein wunder (je sais ce sera encore un miracle), à la fois chanson d’amour et chanson à message, tiré d’un grand amour (1942) remportera un succès considérable et durable (elle sera reprise après guerre par Caterina Valente, Nina Hagen, un groupe techno…)
Même si elle révèle un talent et un charisme très personnel, Zarah n’en demeure pas moins façonnée par la UFA, qui lui choisit ses vêtements (pour tenter de cacher l’embonpoint de cette bonne vivante), ses sorties, ses déclarations, ses prestations dans des galas de charité, son passage dans Paris occupé en 1941)
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En 1943, rien ne va plus entre elle et Goebbels, qui veut revoir son salaire à la baisse. Il souhaite aussi que son fils entre dans les jeunesses hitlériennes. Au même moment, sa villa berlinoise (où dit on elle donnait des réceptions tapageuses fort arrosées) flambe sous les bombardements. Zarah retourne alors en Suède, sur l’île qu’elle a acquise avec ses fabuleux cachets (où elle se rendait entre chaque tournage). La rumeur prétend alors qu’elle espionnait pour les russes. Ses films disparaissent des écrans allemands mais resteront à l’affiche en France jusqu’à la libération.
Après la guerre, elle est interdite de scène pendant des années dans son pays, où on lui reproche ses liens étroits avec le régime nazi. Zarah qui se réfugie dans l’alcool, ne comprend pas cette réaction qu’elle estime « idiote »(je cite ses propos). On pourrait parler des heures de l’attitude de Zarah (et de celles des comédiens ayant tourné en Allemagne pendant la guerre). Si elle ne s’est pas livrée personnellement à des actes indignes (délation, etc..), si elle a probablement aidé quelques homos de son entourage, force est de constater qu’en apparaissant en vedette dans une dizaine de films en Allemagne, elle a cautionné par sa présence ce régime épouvantable. L’appât du gain et de la célébrité, son égocentrisme l’ont emporté sur l’aspect moral et c’est fort dommageable. Elle fait peur également quand elle déclare dans une interview que Goebbels avait beaucoup d’humour. Comme on dit, on peut rire de tout mais pas avec n’importe qui.
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Après une tournée en Italie et en Suisse ( par contre, elle ne se risquera plus en France), elle reprend le chemin des studios allemands en 1950, après avoir enfin obtenu une autorisation.
Ses films d’après guerre ne valent pas les anciens et la pauvre Zarah a beaucoup vieilli (de muse garboesque, elle se transforme au fil des années en matrone style Alice Sapritch.)
Grâce à son opiniâtreté, elle parvient à regagner les faveurs du public viennois avec une opérette en 1958, puis réenregistre en stéréo ses vieux tubes avec une voix toujours plus grave, plus masculine, mais toujours aussi (voire encore plus) prenante et puissante.
Dans les années 70, elle multipliera les adieux. Usée par l’âge et par l’alcool, elle donne une piètre image d’elle-même lors de ces derniers concerts (devant un public majoritairement gay qu’elle a toujours fasciné et qui continue à l’aduler et à la soutenir) et de shows télé où elle a le plus grand mal à synchroniser le mouvement de ses lèvres sur son play back. Elle est morte en Suède en 1981.
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Que pensez vous de Zarah Leander (dont certains films ont été réédités en Allemagne en DVD mais sans sous-titres) ?

Zarah Leander chante dans le foyer perdu (1943) avec Rossano Brazzi :
Dernière modification par Music Man le 15 juin 08, 08:57, modifié 3 fois.
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Déces de Rocio Durcal, une étoile du cinéma musical espagnol

Message par Music Man »

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L’une des plus célèbres étoiles des comédies musicales espagnoles, Rocio Durcal est décédée hier à l’âge de 61 ans. Voici un petit hommage à une grande dame de la chanson.
Au début des années 60, l’Espagne est sous l’emprise du phénomène des enfants vedettes : le très célèbre Joselito, « l’enfant à la voix d’or », dont les mélos nunuches seront largement diffusés en France, avec un succès certain, et Marisol la blonde gamine de Malaga.(à noter que de nos jours des émissions télé du type « l’école des fans » continuent à plaire aux téléspectateurs espagnols) .Un grand producteur, à la base du phénomène Marisol, décide de miser sur une autre jeune fille, découverte dans un concours de chant à la télé.
Ses débuts dans « Cancion de juventud », comédie sentimentale conventionnelle inspirée des films de Deanna Durbin, sont très remarqués. Elle y chante des mélodies sentimentales, des airs yéyé (très en vogue à l’époque), des saetas, des flamencos avec sa voix aigüe. En somme, il y en a pour toute la famille. Les films qui suivent (dont aucun ne sera diffusé chez nous) se valent. La qualité s’améliore nettement quand Luis Cesar Amadori, qui a beaucoup tourné en Argentine, est convié derrière la caméra. En 4 films, il réussit avec succès à transformer l’adolescente Rocio en jeune adulte. Les numéros musicaux filmés avec soin sont souvent de qualité (notamment pour Acompaname (1966) et Buenos dias condesita (1966) et figurent en tous les cas parmi les meilleurs de la production espagnole des années 60.
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« Accompaname »1966 avec le chanteur mexicain Enrique Guzman rencontre un franc succès dans les pays d’Amérique latine . Dans un double rôle (une fille sérieuse, l’autre aguicheuse et amorale), Rocio fait preuve de réelles qualité de comédienne dans Cristina Guzman (1968). Elle s’y révèle également beaucoup plus féminine et sexy. A ce stade, on peut dire que sa carrière prenait un meilleur envol que celle de sa concurrente Marisol, qui commençait déjà à battre de l’aile. Au début des années 70, les goûts changeant du public conduisent Rocio à tenter de nouvelles expériences (surtout après le très raté « la novicia rebelde »1971 dont les passages musicaux fauchés et indigeants ne viennent même pas sauver une histoire particulièrement culcul.
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Rocio s’essaye alors au drame avec Marianela, une adaptation du roman de Benito Perez Galdos(le Balzac espagnol)en incarnant une pauvre fille défigurée qui se laisse mourir. Une bonne prestation. On la retrouve ensuite dans un film d’épouvante français de Pierre Grimblat « Dites le avec des fleurs »1974, avec Delphine Seyrig, qui parait-il se laisser regarder. A la mort de Franco, le cinéma espagnol se libère de son carcan et de son conservatisme. C’est la movida, et ses nouveaux talents. Tentant un virage à 180°, Rocio Durcal joue le rôle d’une lesbienne dans un film aux scènes érotiques particulièrement hot. Malgré le succès de scandale du film, la nouvelle Rocio déplait fortement à ses anciens admirateurs et n’arrive pas à en gagner de nouveaux. C’est la fin de sa carrière cinématographique. Au même moment, le compositeur mexicain Juan Gabriel lui propose des chansons, qui vont en faire une superstar de la chanson mexicaine pendant plus de 25 ans. La voix de Rocio prend toute sa dimension dans les standards mexicains, les tangos qu’elle emprunte au répertoire de Libertad Lamarque, ou les chansons de Juan Gabriel. Hélas, la maladie (un cancer de l’utérus) viendra interrompre sa brillante carrière de chanteuse. Elle laisse un mari (l’ex chanteur yéyé Junior) et trois enfants.
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Rocio Durcal chante dans le film Christina Guzman (1968) :
Dernière modification par Music Man le 5 déc. 08, 13:13, modifié 2 fois.
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Message par Music Man »

Image[URL=http://imageshack.us]
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La plus populaire des vedettes du cinéma musical anglo-saxon fut, sans conteste, Jessie Matthews (1907-1981). Cette londonienne, d’origine particulièrement modeste, gravit progressivement les échelons de la célébrité dans des revues et les pièces de théâtre et les opérettes. Notamment, elle remplace Gertrude Lawrence (dont la vie fera l’objet du film « Star » de Robert Wise) malade sur les planches. Sa célébrité lui vaut vite différents rôles sans importance au cinéma muet puis parlant. En 1933, elle apparaît en vedette dans « The good companions » de Victor Saville, qui conte la vie de différents aspirants au vedettariat remportera un succès considérable. Ce film, a fort mal vieilli et on a du mal à comprendre la ferveur du public de l’époque. Il eut le privilège d’être le premier film parlant anglais montré à la cour d’Angleterre. Hélas, Jessie n’eut pas l’occasion de serrer la main du roi. Il faut dire que sa liaison avec Sonnie Hale, le mari de l’actrice Evelyn Laye faisait alors la une des journaux à scandales. On raconte aussi, qu’un jour elle oublia d’enfiler un justaucorps sous sa robe transparente qu’elle portait dans l’opérette « Evergreen », ce qui fit jaser. L’adaptation de cette œuvre pour le cinéma, fit de Jessie Matthews une star de première grandeur. Elle y incarne, avec talent, une actrice qui fait semblant d’être sa propre mère, une vielle vedette de la scène, qui aurait conservé une jeunesse miraculeuse. Les numéros musicaux sont particulièrement efficaces (surtout celui des femmes chair à canon de la guerre 14), les chansons superbes (dancing on the ceiling de Rodgers et Hart) et la personnalité de l’actrice, très vive mais un peu froide bien mise en valeur. Jessie est évidemment une bonne danseuse (même si on regrette l’absence d’un chorégraphe imaginatif) et une chanteuse à la voix perlée et haut perchée qui rappelle sensiblement celle de Joséphine Baker.
Parmi ses films les plus mémorables, une bio de Stauss par Alfred Hitchock ( !), un remake du film allemand Victor Victoria (à noter le beau numéro dans la cage aux oiseaux à la fin du film) très antérieur à la version de Blake Edwards, et à mon avis son meilleur musical « Jessie vedette »(It’s love again)1936 toujours de Victor Saville. C’est une comédie délicieuse, avec le charmant acteur américain Robert Young, qui raconte avec humour l’histoire d’une femme prête à tout pour se faire un nom. Les numéros musicaux sont de premier ordre et les chansons entraînantes et immédiatement mémorisables.

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A cette époque, Hollywood s’intéresse à la jolie vedette et la RKO envisage de lui confier un rôle aux cotés de Fred Astaire, ni plus ni moins ! Pourtant, le rêve ne se réalisera pas. Les problèmes de dépression nerveuse dont la jeune vedette souffre déjà sont ils l’explication ? Elle tourne jusqu’au début de la guerre. L’Angleterre, durement touchée par les bombardements abandonne alors le tournage des grandes revues musicales (Vera Lynn et Anne Shelton, grandes vedettes de la chanson, tourneront pourtant des films musicaux pendant la guerre mais avec un budget minimum, sans aucun grand numéro) et retourne sur les planches pour distraire un public qui en a bien besoin. En 1943, elle participe avec de nombreuses stars anglaises au film patriotique « Forever and a day », puis l’année suivante se vautre dans un film d’horreur musical tellement raté qu’on la reverra plus de sitôt au cinéma.
Jessie enchaîne les opérettes et revues (dans l’une d’elle, elle reprend la chanson française « La seine » d’Anny Gould), puis les échecs et les dépressions nerveuses.
On la retrouve, empatée, en maman dans les Aventures de Tom Pouce de George Pal (1958).
En prêtant sa voix à un feuilleton radiophonique fort populaire, elle a le bonheur de retrouver son public dans les années 60.
Grâce à Ciné Classic, beaucoup de cinéphiles ont pu découvrir cette ravissante vedette du passé, peu connue en France dans les années 30. Une danseuse douée mais surtout une vraie personnalité.

Jessie chante Over my shoulder (1934) dans Toujours 20 ans.
Dernière modification par Music Man le 20 avr. 08, 14:12, modifié 1 fois.
Max Schreck
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Message par Max Schreck »

Merci pour ces petites ballades, Music Man. :)
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Merci Max.
:D :D :D
Très heureux de faire partager ma passion.
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Mitzi Gaynor

Message par Music Man »

Mutine et sexy, fraiche et enjouée, danseuse talentueuse, Mitzi Gaynorrestera dans les souvenirs des cinéphiles pour ses prestations dans une poignée de films de la fin des années 50, pures pépites issues d'un âge d'or où le film musical hollywoodien brillait intensément de ses derniers feux.
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Née en 1931, d'un père chef d'orchestre et d'une mère danseuse, la jolie Mitzi danse à l'opéra depuis son plus jeune âge. Elle prend des cours auprès de sa maman, rêvant d’une carrière dans le monde du spectacle. Pendant la guerre, elle participe à des shows pour les soldats où elle se livre des imitations de Carmen Miranda.
Après de petits rôles dans diverses opérettes comme la fugue de Mariette avec Susanna Foster, la jolie danseuse est remarquée par George Jessel lors d’une représentation théâtrale de « the great waltz » : il la pistonne pour un screen test à la Fox. Mitzi rejoint ainsi l’écurie de Darryl Zanuck, dont la reine est la blonde Betty Grable.

En 1950, elle débute à l'écran dans « MY BLUE HEAVEN » dont Betty Grable et Dan Dailey sont les vedettes. Considéré comme le plus faible des films tournés par le duo de comédiens, il n'est pas désagréable pour autant. Mitzi y incarne une jeune fille vive et impertinente qui essaie de piquer le mari de Betty Grable. Le numéro de danse "love hard, work hard" qu'elle partage avec Dan Dailey est le meilleur moment du film . On raconte que Betty Grable aurait suggéré au réalisateur de laisser à Mitzi l’exclusivité du numéro de danse et celle-ci en a bien profité car elle récolta les seules bonnes critiques du film.
Encouragée par les réactions positives, la Fox lui confie le premier rôle d’une fille en Or, avec un personnage déluré à la Betty Hutton, dans un far west de fantaisie (ce film restera d‘ailleurs son meilleur souvenir). On la retrouve ensuite dans Gosse des bas fonds, un petit musical plutôt quelconque sauvé par quelques numéros très sexy de la pimpante actrice (sortie en DVD l’an dernier). La folle aventure(1953), biographie inconsistante de la chanteuse Eva Tangay, mal reçue par le public, fatigué de ce genre de sucreries conventionnelles. Si l’on se fie aux critiques désastreuses, le désir sous les palmes(1953) était pire encore, à tel point que Zanuck aurait alors perdu confiance sur le potentiel de la vedette. Après avoir été rétrogradée dans un western de série B, l’actrice figure en 6ème position sur l’affiche de la joyeuse parade (1954) éblouissante saga familiale , boostée par les immortelles mélodies d’Irving Berlin. Elle y est délicieuse et pétillante (son visage semble avoir un peu changé depuis MY BLUE HEAVEN ) et à mon avis supporte largement la comparaison avec sa partenaire Marilyn Monroe. Cette dernière est devenue en quelques mois le numéro un de la Fox, et un des plus grands mythes de l’écran. Evidemment, la trajectoire de Mitzi fait un peu pâle figure à coté, et Zanuck décide de ne pas renouveler son contrat.

Au creux de la vague, l’actrice ne demande qu’à rebondir. Après une liaison avec l'érotomane Howard Hugues (qui plus ou moins simultanément sortait avec Jean Simmons et Debra Paget) elle épouse Jack Bean, attaché de presse qui entreprend de relancer sa carrière déclinante, en lui trouvant un look plus sexy, multipliant les photos en maillot de bain. Après quelques déconvenues (on lui refuse un rôle dans Oklahoma), Mitzi est engagée dans quadrille d’amour (1956) avec Bing Crosby : un musical réussi où sexy en diable, elle brille en interprétant « anything goes » et dans ses duos avec Donald o'Connor.


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Les girls de George Cukor, merveilleux musical est peut être son meilleur film. Le scénario est particulièrement original, l'interprétation particulièrement enlevée (surtout Kay Kendall) et le duo de danse que Mitzi forme avec Gene Kelly sur une parodie de l'Equipée sauvage, génial.
En 1958, Mitzi décroche le rôle féminin principal si convoité dans l'adaptation au cinéma de l'opérette South Pacific, qui a fait un malheur à Broadway. Elle est préférée à la créatrice à la scène Mary Martin, à Doris Day et Judy Garland. Ce gros succès commercial (aux USA) est souvent décrié par la critique, et l'utilisation de filtres colorés par le réalisateur Joshua Logan jugée abusive. Et bien moi, j'ai adoré cette opérette et certains passages (la romance de John Kerr avec une jeune polynésienne sur l'île de Bali Hai) sont magnifiques. Dans le rôle peu sympathique d'une femme raciste outrée de constater que l'homme qu'elle aime a eu des enfants avec une polynésienne, Mitzi se sort bien et forme un couple romantique avec Rossano Brazzi. Sans avoir la jolie voix de Mary Martin, elle chantonne de façon très convenable (j'ai lu d'ailleurs que les ventes -énormes- de la BO du film ont rapporté à Mitzi plus d'argent que tous ses films réunis!) les magnifiques mélodies de Rodgers et Hammerstein.
Après ce coup d'éclat, hélas, la carrière de Mitzi subit de plein fouet le déclin du film musical. On la retrouve dans quelques comédies aux cotés d'acteurs prestigieux (Yul Brynner, David Niven). par la suite, Mitzi n’a pas d’autres choix que de se tourner vers les cabarets de Las Vegas (elle sera m^me propriétaire d’une partie du Flamingo hôtel)et les spectacles à la TV: En 1964, elle partage avec les Beatles la vedette d’un Ed Sullivan show où ses tenues trop sexy et ses danses suggestives font jaser et fait sensation lors d'une remise des oscars en 1967, dans un numéro très applaudi. Le travail et l’obstination ont fini par payer : ses one woman shows où elle reprend des passages de ses films les plus connus et notamment South Pacific sont désormais acclamés autant pour ses chorégraphies que ses qualités de chanteuse et de comédienne.
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Pour admirer les talents de cette danseuse particulièrement craquante, outre quelques films en DVD, on peut désormais se tourner vers une compil de ses shows télé tout à fait enthousiasmante.

Mitzi au top chante et danse anything goes dans Quadrille d'amour (1956) :
Dernière modification par Music Man le 4 juin 09, 22:54, modifié 2 fois.
Sailor G.Kelly
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Message par Sailor G.Kelly »

Alors Mitzi Gaynor, je ne l'ai vu que dans un film...Tu ne t'étonneras pas si je te dis que c'est "Les Girls"...Je l'ai trouvé magnifique est parfaite! Une bien grande danseuse :D


PS: Music Man, ça ne te gêne pas que l'on mette ton dernier message sur Mitzi Gaynor sur le forum (http://www.genekelly.jeun.fr) dans la rubriques "Les partenaires" ?
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