Arthur et les Minimoys (Luc Besson - 2006)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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hansolo
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Re: Arthur et les Minimoys (Luc Besson - 2006)

Message par hansolo »

Ah oui ...
Extrait:
Besson vous avait confié la réalisation de deux épisodes de sa série pour TF1, «No Limits»… Comment s’était passée cette première rencontre?
J’avais été présélectionné aux Césars pour «13 m2», il me fallait un parrain et j’avais été le trouver à Los Angeles en lui disant: «Le seul parrain que je veux, c’est vous». On avait beaucoup discuté, et on était resté en contact. C’est quelqu’un que j’ai toujours admiré, surtout pour son parcours. Les gens qui, comme lui, croient en une vision et partent de rien pour aller au bout de leurs rêves m’ont toujours fasciné! Comme Chaplin, Bill Gates, Mike Tyson ou Orson Welles… Quand j’avais 15 ans, Besson était un modèle pour moi.
...
Quelle liberté avez-vous eue pour le casting?
Totale!
Y compris, justement, pour ce rôle principal féminin, tenu par Thalia Besson, fille de votre producteur et scénariste?
Exactement. J’ai passé 3 mois à chercher tous les acteurs. J’ai fait toutes les agences possibles, y compris des mannequins. Alors ils sont jeunes, et à cet âge-là c’est toujours plus difficile de leur faire sortir des choses, mais je suis très fier d’eux. Et pour Thalia, je n’osais justement pas en parler à Luc. J’avais effectivement peur de ce type de reproches. Et puis il m’a donné carte blanche, comme pour le reste.
Mais Thalia Besson était-elle actrice? On a plutôt l’impression qu’elle a été choisie pour sa ressemblance avec Zendaya, que pour ses talents de comédienne…
Pour la référence, j’y vois plutôt du Pocahontas. C’est la princesse du film. Sinon, oui, elle a pris des cours de théâtre mais elle est plutôt dans la création, passionnée de mode. Et à un moment, je lui ai dit: «Je ne vois pas le film sans toi, il faut que tu me fasses confiance». On lui a fait passer son casting, elle est entrée, a souri et toute la pièce s’est illuminée. Sur le tournage, elle avait une vraie énergie et ce choix-là est une des choses dont je suis le plus fier sur le film.
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-magik-
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Re: Arthur et les Minimoys (Luc Besson - 2006)

Message par -magik- »

Oui bon, le mec est en mode promo, il répond à un mec qui lui dit que son film est naze, vous voulez qu’il dise quoi ? Que Besson (qui l’a fait bosser plusieurs fois) est une m**de et que sa fille a été imposée et joue comme une patate ?
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tenia
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Re: Arthur et les Minimoys (Luc Besson - 2006)

Message par tenia »

Disons que c'est justement assez amusant de le voir parler de Pocahontas ou de son rapport aux filles quand il était ado pour justifier ce qui semble avoir été motivé par des raisons plus bateau que ça.
Évidemment qu'il est en pleine promo, mais évidemment qu'avec des questions pareilles, ça se voit d'autant plus. N'empêche qu'il fallait accepter de faire une telle interview, chapeau pour ça.
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-Kaonashi-
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Re: Arthur et les Minimoys (Luc Besson - 2006)

Message par -Kaonashi- »

Vu sur twitter :

Non, je n'ai pas regardé la vidéo d'origine, mais j'ai cherché le commentaire en question, pas retrouvé. Il a peut-être été effacé ?

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Si c'est vrai, c'est édifiant !
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tchi-tcha
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Re: Arthur et les Minimoys (Luc Besson - 2006)

Message par tchi-tcha »

-Kaonashi Yupa- a écrit : 1 juil. 22, 16:32
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Si c'est vrai, c'est édifiant !
Si c'est sur le internet, c'est forcément vrai.


Donc ce n'est pas un film, Arthur Malédiction est un stage.

Hâte de le voir, il faut toujours soutenir les jeunes passionnés de cinéma :D
(et le ciné de genre français, bien sûr)
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Re: Arthur et les Minimoys (Luc Besson - 2006)

Message par Torrente »

Pas mal.
Mais j'aurais été étudiant dans cette école, avec cette opportunité, j'aurais été à fond dedans, en dehors de toute considération de résultats et évidemment en sachant que je travaillais quasiment gratuitement.

Un ami vient de m'envoyer un sms :
"J'ai vu la plus grande merde de l'année hier" (...) "à 2 doigts de sortir alors que ça dure 1h20"
Et il finit par : "C'est le film d'horreur le plus horrible fait depuis 20 ans"

J'ai bien ri. Il a l'air bien ce film. Il faut que je le voie !
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tchi-tcha
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Re: Arthur et les Minimoys (Luc Besson - 2006)

Message par tchi-tcha »

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Avant tout, je tiens à préciser que je n'ai vu aucun volet de la saga culte Arthur et les Minimoys. Promis juré, je les regarde tous les trois dès que possible, mais là j'ai pas trop le temps. Cette lacune m'aura certainement fait passer à côté de tout plein de références méta, mais ne m'aura en rien empêché d'apprécier le prolongement qui nous est proposé aujourd'hui. La preuve avec une note à chaud enthousiaste dans le topic des sorties :
tchi-tcha a écrit : 2 juil. 22, 22:08 ...j'étais à deux doigts de coller mon premier 10/10 de l'année :D

Arthur Malédiction (Luc Besson ?) 0,5/10
(La réponse normande à Devil Story... qui était déjà normand me souffle-t-on dans l'oreillette. De la série Z de compétition, époustouflant.)


À froid quelques heures plus tard, j'hésite à baisser ma note d'un point ou deux. Mais finalement cette réponse normande à Devil Story m'a bien fait rire, et c'est important de rire parfois, alors 0,5/10 c'est très bien. Mais attention, hein, je vous connais, il y a rire et rire, rire ne signifie pas se moquer de, attention, hein...

À un premier niveau, c'est vrai, ce truc est risible. Non, ce n'est pas le film le plus laid, le plus affreux, le plus ce-que-vous-voudrez de tous les temps. D'autres ont fait bien pire, plus moche ou plus abject que ce tout petit slasher normand, qui lui est simplement médiocre. Le pitch est complètement con, les personnages sont complètement cons, il leur arrive des trucs complètement cons, et ni la caméra qui bouge ni le montage mouliné ne parviennent à masquer la pauvreté et la connerie du produit fini. Donc oui, faites-vous plaisir, marrez-vous car Arthur Malédiction est complètement con.

Motif de moquerie supplémentaire, papa Besson fait tourner sa fifille chez lui en Normandie. Et alors ? Dario Argento a bien fait tourner sa propre fille, John Cassavetes a bien fait tourner sa propre épouse (dans leur propre maison pour Love Streams si je ne m'abuse), on n'en a pas fait toute une histoire. C'est d'autant plus méchant que Thalia Besson est une cible facile. Elle prend cher pour tous les autres parce que c'est la fille à Gros Luc, alors qu'elle n'est même pas la plus mauvaise du casting, loin de là, malgré pourtant la nullité abyssale de son non-jeu. Elle a l'air d'une fille intelligente, équilibrée, consciente de ne pas être actrice (contrairement à ses petits camarades qui devront assumer ce machin sur leur C.V. ou lorsqu'ils iront pointer au Pôle Emploi). Elle est là parce qu'elle n'allait pas refuser l'opportunité de tourner avec son père. C'est une expérience à faire au moins une fois, ça lui fera des souvenirs pour plus tard. Les autres acteurs, à part chroniqueurs chez Hanouna, je ne vois pas trop ce qu'on va bien pouvoir faire d'eux quand ils seront grands.

Ce qui me permet de passer à un deuxième niveau. Car même en étant conscients qu'ils ne participaient pas à un chef d'oeuvre, je ne doute pas de la bonne volonté de chacun. L'interview du réalisateur postée plus haut par tenia le confirme, quand on est fan c'est un peu vivre un rêve. Le pauvre Barthélemy Grossmann a le profil type des victimes de l'écurie Besson, des passionnés de cinéma sur lesquels l'aura de Luc Besson fonctionne à plein régime (ils admirent son parcours, ils aiment ses films, aussi bien les Taken ou Transporteur que son Grand Bleu d'ailleurs), ils ont autant d'idées et d'envies qu'un Oliver Dahan mais ne seront au mieux que de futurs Louis Leterrier, de futurs Oliver Megaton ou de futurs Pierre Morel.
Grossmann a beau assurer qu'il a bénéficié d'une liberté à 100%, le producteur reste le patron, alors quand il dit quelque chose on l'écoute. Leterrier a bien retenu la leçon, il travaille aujourd'hui à Hollywood, et la leçon est d'autant plus valable quand le producteur s'appelle Luc Besson et qu'on l'admire :
" Luc, c’est quelqu’un qui fait confiance. À partir du moment où il te choisit, il est ouvert à une collaboration. Après, il faut avoir de l‘humilité quand on a affaire à un monsieur qui a produit près de 100 films, en a réalisé 15… J’ai énormément appris à ses côtés. Et quand il te donne un conseil, ce n’est pas une histoire d’ego, c’est quelque chose qui rend réellement le plan meilleur. Il me disait parfois: «Là, tu aurais peut-être pu faire ça de cette manière. Ça aurait été plus efficace». «Ah, je n’y avais pas pensé…», je lui rétorquais… «Bart, c’est ton deuxième film, c’est normal». Voilà le genre d’échanges qu‘on avait ensemble… "

Grossmann ne s'est pas réveillé un matin en se disant "tiens, je vais faire de la merde." Le film a un message, qui renvoie directement à son vécu personnel :
" J’étais déjà fan du premier film mais là, je me suis totalement identifié au personnage principal, quelqu’un qui s’est réfugié dans une espèce de bulle protectrice – sa passion pour ce film, «Arthur et les Minimoys» –, et qui doit maintenant en sortir pour affronter le vrai monde. "

Malheureusement, avec le scénario qu'on lui a refilé, vu les conditions dans lesquelles il a travaillé (lire les polémiques relayées plus haut, se rappeler que quelqu'un avait déjà tourné un court-métrage d'horreur cinq ans auparavant dans les mêmes décors d'Arthur), entouré de stagiaires et de non-professionnels, disposant d'une liberté de 100% brute probablement réduite à 15% nette à l'arrivée, il a fait ce qu'il pouvait, mais il ne pouvait pas faire grand chose de ce slasher au rabais.

Qu'importe, avant de vous moquer, rappelez-vous que les gens impliqués dans Arthur Malédiction ont fait de leur mieux, sincèrement. Oui, tous, y compris Luc Besson lui-même, à un troisième niveau. Car la clé de lecture du film, c'est le personnage du gendarme qui nous la donne lors de l'épilogue : un film peut faire des dégâts.

Parenthèse spoiler et vulgarité, l'explication du pourquoi du comment va vous trouer le cul :
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ATTENTION, C'EST UN VRAI SPOILER :!:
Spoiler (cliquez pour afficher)
Les créatures maléfiques qui agressent nos héros sont deux bandes rivales de jeunes qui s'ennuient dans la grande ville à côté. Il y a trois ans c'était un cospaly Batman vs Superman, cette fois-ci c'est sur les lieux de tournage des Minimoys, où ils se sont donné rendez-vous complètement drogués pour un affrontement à mort. D'où la conclusion du gendarme : un film ça peut faire des dégâts.
De quels dégâts parle-t-on ? De ce Arthur Malédiction qui sabote la franchise Minimoys ? Non, ce serait trop facile.
Quand Luc Besson (qui ne vit que pour et par le cinéma) nous dit qu'un film "peut faire des dégâts", ça devrait nous interpeler. Ce n'est plus du sabotage, c'est une tentative de suicide inconsciente, un appel au secours.
Avec l'échec de Valérian (relatif mais suffisant pour torpiller l'avenir de EuropaCorp), l'auteur des cultissimes Grand Bleu et Nikita semble avoir perdu son mojo, le succès de Lucy n'aura été qu'une heureuse parenthèse. Le réalisateur/producteur est en difficulté, on parle même de déclin (et on s'en réjouit), l'homme est blessé dans sa réputation et dans sa vie privée par des accusations d'agressions sexuelles. On a beau avoir connu les sommets, on a beau avoir crée une école de cinéma, quand on encaisse des coups ça laisse des traces. Et aujourd'hui, l'homme qui avait rêvé Le Cinquième Élément et Jeanne d'Arc produit en cachette entre deux confinements une série Z dans sa ferme normande, tourne en toute discrétion une petite comédie romantique (June and John) et espère toujours faire son come-back avec le projet DogMan. Le système Besson est en phase terminale, il a renoncé à tout, il saborde une franchise à succès, il s'assure que sa fille ne fera jamais carrière au cinéma, voilà ce que nous dit cette Malédiction.


Alors s'il vous plaît, allez voir Arthur Malédiction en salle à l'occasion de la fête du cinéma ce week-end. Faites comme des milliards d'autres spectateurs dans toute la France qui se diront "Les Minimoys c'était sympa et après tout 4€ la place c'est pas cher" (tant pis s'ils en sortent déçus), aidez Luc ! Si vous ne le faites pas pour Luc, faites-le pour l'amour du cinéma :P


PS J'ai assez peu parlé du film en détail pour ne pas vous en gâcher le plaisir de la découverte, mais si vous aimez Devil Story ou La Revanche des Mortes Vivantes *, vous allez bien vous marrer, c'est du Z en barre (de rire).

* sans les plans nichon


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Re: Arthur et les Minimoys (Luc Besson - 2006)

Message par hansolo »

En fait je n'arrive pas à comprendre l'idée marketing derrière cette sortie ?
Quand on apprend la sortie de cet objet filmique il y a quelques mois, personne n'a cru a quelque chose d'intéressant... ni qui puisse marcher commercialement

Apparemment, le résultat est encore plus triste qu'attendu.

On pourrait parler de suicide artistique si Besson n'était pas déjà mort cinématographiquement.
En l'occurrence, c'est ressemble davantage à un suicide commercial.
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Re: Arthur et les Minimoys (Luc Besson - 2006)

Message par Dunn »

Ca ne va pas redorer le blason du cinéma français.
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Re: Arthur et les Minimoys (Luc Besson - 2006)

Message par Jeremy Fox »

Dunn a écrit : 3 juil. 22, 21:57 Ca ne va pas redorer le blason du cinéma français.
T'inquiète pour le ciné français. Il se porte qualitativement toujours à merveille et n'a pas besoin ni de ton diagnostic ni de Besson.
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Re: Arthur et les Minimoys (Luc Besson - 2006)

Message par Dunn »

Pour nous, mais pour le spectateur lambda qui s'est infligé ça, pas sûr qu'on le reverra.
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Re: Arthur et les Minimoys (Luc Besson - 2006)

Message par tchi-tcha »

Enfin ! :D

Pour les personnes passées à côté de cette info majeure dans la section blu-ray ici, Arthur Malédiction sort le 24 juillet prochain en exclusivité à la FNAC :P
(donc avec un peu de chance trouvable à 1,99€ chez Noz six mois plus tard)
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