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Test dvd
Image de la jaquette

The Shooting - L'ouragan de la vengeance - Cockfighter

DVD - Région 2
Carlotta
Parution : 4 avril 2006

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Très belle restauration, il ne subsiste aucun défaut sur les masters. Les contrastes sont superbes, les scènes de nuit sont d’une grande lisibilité, ainsi que les couleurs, éclatantes. La compression est très bonne, même si des artefacts sont perceptibles sur des fonds clairs. Cockfighter est cependant en deçà des deux autres titres du coffret.

Son

Les pistes mono manquent de dynamique et sont le plus souvent étouffées. L’ensemble demeure cependant satisfaisant, ne présentant pas de défauts rédhibitoires (parasites ou autres) et se révèle très clair dans les dialogues et les effets sonores.

Suppléments

Les suppléments sont disponibles sur le DVD de Cockfighter.

Hellman Rider (1989, 43 mn). Interviewé lors de trajets en voiture, ou encore à une table de café, Hellman parle de ses nombreux projets avortés : problèmes de financement, désaccords sur les scénarios... une longue liste de travaux inachevés qui lassent Hellman. Il décide de produire lui-même ses films et ce sont encore trois longues années de combats sans résultat. En 1988, il peut enfin revenir derrière la caméra avec Iguana, soit après dix années d’absence (si on excepte Avalanche Express où il remplace Mark Robson très malade). C’est à l’occasion de la sortie de ce film que cette interview est donnée. Hellman est usé par le système des studios qui consiste à développer cent projets pour qu’un seul voie le jour. Un système aberrant dont il ne comprend pas bien comment il a pu perdurer jusqu’ici. On sent l’homme fatigué, mais raisonné à l’idée de travailler dans le vide, toujours habité par cette envie de tourner. Hellman parle ensuite de son amour pour le road movie dont il a une vision très large (La Strada, Lawrence d’Arabie) et qui se prolonge dans sa manière de vivre, toujours en mouvement, en voyage. « Je ne me sens chez moi nulle part. » La discussion se poursuit très logiquement sur Macadam à deux voies, sur le choix d’Hellman de faire jouer les musiciens James Taylor et Dennis Wilson (où l’interviewer se décrédibilise complètement en affirmant que Les Beach Boys sont lamentables) et Laurie Bird. Hellman nous parle ensuite de sa collaboration avec Warren Oates, de leurs discussions lors des repas et des blagues échangées qui modifient le film en cours de tournage. Le réalisateur se réclame d’Hawks dans sa manière de travailler, ouvert aux propositions et aux changements. La discussion se poursuit brièvement sur Cockfighter puis Pat Garrett et Billy. Avec Rudolph Wurlitzer (Macadam à deux voies) il écrit le scénario du Peckinpah qu’il devait à l’origine réaliser. L’occasion de parler de sa rencontre avec le cinéaste dont il monte une partie de Tueur d’élite et qu’il fait jouer dans China 9 Liberty 37. Suit The Shooting et l’évocation de la fin du Western. Hellman nous parle ensuite de ses amis cinéastes, Wenders et Herzog. Un entretien qui demeure intéressant malgré l’incapacité de l’intervieweur de creuser un tant soit peu le dialogue. Des digressions à la limite du ridicule (la qualité des Alpha Romeo, les lunettes de soleil qui vont bien à Hellman, les femmes…) émaillent le documentaire, tentatives avortées de connivence. Le documentaire est monté à la hache, troué de cuts, de phrases à peines achevées.

Plunging On Alone : Monte Hellman's Life in a Day (1986, 90 mn). « Certains films sont de l’évasion pure. Devant eux, on a pas à faire face à la réalité. D’autres films nous plongent au cœur même de notre existence. On les trouve souvent désagréables ou dérangeants, mais ceux-là sont ceux qui nous sont le plus utiles, qui nous permettent d’accéder à ce qu’Aristote recherchait dans le théâtre : la pérennité de la peur et de la pitié. » On retrouve Hellman dans sa maison de Los Angeles, de retour d’un de ses innombrables voyages. Sept ans d’inactivité en tant que réalisateur, « une prison professionnelle » mais jamais une journée sans penser au film suivant. Six scénarios écrits, autant de films qu’il ne parvient pas à monter, des montages financiers qui se dérobent à la dernière minute. De la frustration parfois, mais toujours ce désir dévorant de filmer. Hellman prend du recul par rapport au fait de ne pouvoir filmer. Il décrit ces six années comme des moments de création intense. Elles ont abouti aux trois scénarios dont il est le plus fier. Hellman parle d’une œuvre placée sous le sceau du mythe de Sisyphe de Camus. Influence longtemps inconsciente, mais qui transparaît dans chacun des films qu’il monte. L’interview de Paul Johnson plonge ainsi dans l’univers d’Hellman. Nous découvrons ses influences, sa conception du cinéma, sa manière de travailler, sa passion pour cet art. 90 minutes passionnantes de bout en bout.


Bande-annonce The Shooting / L’Ouragan de la vengeance (1mn30). Bande-annonce montée par Carlotta qui combine les deux westerns de Hellman.

Bande annonce de Cockfighter (2mn33)

Par Olivier Bitoun - le 1 avril 2006