Menu
Test dvd
Image de la jaquette

L'Homme sans frontière

DVD - Région 2
Carlotta
Parution : 20 mars 2007

Image

Un très beau master pour cette édition de Carlotta, qui a bénéficiée d’une magnifique restauration de la Film Foundation à l’initiative de Martin Scorsese. Les couleurs sont très belles, la définition excellente, la copie exempte de tout défaut. On peut peut-être noter un lissage un peu trop poussé, mais le résultat est on ne peut plus satisfaisant.

Son

La piste son est également excellente. A noter que seule la version originale est ici proposée.

Suppléments

- Présentation de Martin Scorsese (2mn). Une brève introduction de l’initiateur de la restauration du film, qui met l’accent sur l’interprétation de Verna Bloom et sur la photographie de Zsigmond. Trop courte, cette intervention est plus une caution apportée au film qu’un bonus digne d’intérêt.

- Le Retour de The Hired Hand (58’, 2003,Vostf). Un très bon documentaire avec des interviews de Peter Fonda, Vilmos Zsigmond, Frank Mazzola, Bruce Langhorne, Laurence G. Paull (Production Designer) et Verna Bloom accompagnés de photos de tournage et d’extraits du film. Peter Fonda parle de son film comme d’un hommage à My Darling Clementine, demandant à son chef opérateur de s’inspirer de la photo du film de Ford. Vilmos Zsigmond évoque avec une certaine émotion son travail de photographe sur L’Homme sans frontière, qui est son premier grand pas dans le cinéma après une expérience essentiellement publicitaire. Le premier choix de Peter Fonda était Lazslo Kovacs, mais indisponible c’est ce dernier qui lui glisse le nom de Bill Zsigmond. Conscient de devoir faire ses preuves, le jeune chef opérateur se démène pour offrir au cinéaste la plus belle image possible. Bruce Langhorne est également un inconnu dans le monde du cinéma. C’est un musicien de studio, qui joue d’une quarantaine d’instruments de musique. Sa carrière au cinéma ne décollera jamais vraiment, et pourtant son travail sur L’Homme sans frontière est absolument admirable. Il enregistre seul chacun des instruments, improvisant au fur et à mesure du film. Frank Mazzola vient de travailler sur le montage de Performance de Nicolas Roeg. C’est de lui que vient l’idée des superpositions de plans, allant jusqu’à conduire quatre ou cinq actions en simultanée. Peter Fonda, qui refuse au départ tout effet de montage, est éblouit par le résultat. Le travail de Mazzola devient dès lors un élément primordial du projet. Laurence G. Paull est en charge des décors. Il investit une ferme du Nouveau Mexique et s’arrange pendant des mois pour lui donner vie. Il y fait pousser des plantations, y fait venir des animaux. Les intérieurs sont intégrés à cet endroit, ainsi durant le tournage l’équipe et les acteurs sont immergés dans cet espace à l’écart du monde. Tous parlent d’un tournage en famille, artisanal, où chacun apprend un peu son métier. Peter Fonda, qui au début se repose sur les autres, prend peu à peu confiance et prend en main le film, même s’il demeure un exemple parfait de travail d’équipe.
et les différents témoins nous parlent de Warren Oates.

- Huit scènes coupées (23’, VOstf). Très intéressantes car elles montrent les choix de cinéma de Peter Fonda par le biais des éléments non retenus dans le montage final. Les scènes coupées sont explicatives et très dialoguées, et le montage final fait passer bien plus de choses par la seule utilisation des images et du son. On voit bien là que Fonda compte avant tout sur les outils purement cinématographiques pour faire naître l’émotion et la compréhension des enjeux du film. Peter Fonda fait également preuve d’une grande cohérence narrative. L’une des scènes coupées est une fusillade, avec Larry Hagman dans le rôle du shérif. La scène, très efficace, ne pouvait cependant trouver sa place à ce moment du récit. Elle devait certainement être prévue à l’origine pour raccrocher les spectateurs qui ne s’attendaient pas au rythme de la partie centrale, mais l’intégrer aurait complètement hypothéqué le fond du film. Ces coupes prouvent à quel point Peter Fonda s’est immergé dans le scénario d’Alan Sharp, parvenant ainsi à en supprimer les redites ou les incohérences.

- Les bandes-annonces. Une dizaine, de 30sec à 4 mn. Elles sont particulièrement intéressantes dans ce qu’elles disent du système des majors. Incapables de comprendre la spécificité du film de Fonda, et de le vendre correctement, le distributeur surfe sur la vague Easy Rider : « Peter Fonda is riding again… moving fast, living hard » nous dit la voix off tandis que se succèdent coups de feu et coups de poing. Une aberration totale, un mensonge éhonté, mais bon, ce n’est ni le premier, ni le dernier exemple de l’incapacité des exécutifs à appréhender et défendre des œuvres hors normes.

- Les spots TV et Radio

Par Olivier Bitoun - le 27 avril 2007