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Test blu-ray

M15 demande protection

BLU-RAY - Région B
Sidonis / Calysta
Parution : 26 septembre 2017

Image

Très attentif à son catalogue, le studio Columbia est de ceux qui investissent depuis longtemps dans des restaurations solides qui tiennent durablement. Le master de The Deadly Affair réunit les caractéristiques d'un scan HD pas forcément très récent mais toujours vaillant, avec ses qualités et quelques défauts. Le trait reste globalement correct, avec un soupçon d'accentuation de contours. La copie est stable, avec une propreté exemplaire ; la colorimétrie, aux tonalités ternes, est très fidèle à la photographie de Freddie Young. Les contrastes sont honnêtes mais souvent inégaux d'un plan à l'autre : les noirs, un peu clairs mais détaillés, où l'on pourra éventuellement sentir quelques légères pulsations, alternent avec des moments plus denses et mieux équilibrés. On regrettera essentiellement un niveau de détail un peu limité qui se réveille ponctuellement (et efficacement) pour les gros plans, très convaincants. Cette douceur relative est, en fait, accentuée par un filtrage du grain assez net, comme le montre ce comparatif avec l'édition anglaise Indicator, sortie il y a tout juste un mois :

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Outre le format de l'image qui n'est pas le même sur les deux disques, ainsi qu'un contraste plus dense et une dominante magenta plus accentuée sur le disque anglais, on regrettera donc surtout le lissage inutile du disque français malgré le débit vidéo solide. Une mauvaise habitude de l'éditeur, alors que les contraintes d'encodage ne s'y prêtent pas, et qui dénature non seulement la patine argentique de l'image mais aussi son niveau de précision. Dommage, encore une fois...

Son

La version originale est d'une excellente qualité : subtile, avec une belle dynamique pour les parties musicales, un son très clair et un mixage très bien restitué. Il n'y a pas de souffle, de saturations, de sifflantes ou de traces d'usure. La version française, plus resserrée, un peu moins précise dans ses détails, est aussi de bonne qualité, sans souffle ou défauts habituels.

Suppléments

Présentation de Betrand Tavernier (26 min - 1080i)
Bertrand Tavernier prend le temps de parler du film et de L'Espion qui venait du froid de Martin Ritt, qui met lui aussi en scène le fameux Smiley (incarné plus par Alec Guiness pour la BBC). Un blocage des droits par la Paramount forcera Sidney Lumet à ne pas utiliser le même nom pour les personnages, gâchant le lien entre les deux films. Après s'être "payé" le titre français qui confond maladroitement MI5 et M15, Tavernier avoue son admiration pour la photographie de Freddie Young et évoque le scénario (écrit par Paul Dehn pour les deux films) au ton de désenchantement et de la désillusion, qui montre un quotidien où "la réalité n'est jamais ce qu'elle paraît être." Tavernier loue la "distribution souvent formidable", la force du jeu de Simone Signoret, mais pointe quelques défauts de mise en scène. Visiblement pas toujours très fan de Sidney Lumet, et sentant que celui-ci fait un film inhabituel dans sa carrière, loin de l'Amérique et dans un autre registre, Tavernier le trouve "un peu trop confiant." Il relève quelques raccords "forcés et maladroits" dans la première séquence, des lourdeurs dans les scènes du couple, mais admire la scène de trahison devant la représentation d'Edward II, l'un des meilleurs moments du cinéma de Lumet, selon lui.

Présentation de Patrick Brion (10 min - 1080i)
L'historien et créateur du Cinéma de Minuit revient sur ce "film en couleurs, sans couleurs", à l'aspect "un peu sale, très... britannique par moments", qui montre une Angleterre opaque et un monde de l'espionnage sinistre, loin des James Bond (James Mason est un personnage sans aura). Pour Brion, il s'agit d'un film "encore plus glauque, encore plus tragique" que L'Espion qui venait du froid notamment grâce à l'intelligence de Lumet qui a joué avec des acteurs de différentes nationalités, des univers différents qui vont se heurter. C'est un film sur la trahison qui fait référence à Shakespeare, dans une scène de jeux de regards où tout le monde s'espionne.

Présentation de François Guérif (7 min - 1080i)
Critique et éditeur spécialisé dans le roman policier, François Guérif parle de The Deadly Affair et de son traitement presque intimiste autour du personnage campé par James Mason. S'il apprécie certains "paris osés", les scènes avec Harry Andrews, le "final noir assez fort" ou une vraie dramaturgie de la trahison conjugale, amicale et étatique, il souligne quelques défauts comme "des moments où ça ne colle pas très bien" et surtout le choix d'Harriet Andersson ("pas bonne du tout"), rejoignant l'opinion de Bertrand Tavernier. Il n'est, en revanche, pas du tout d'accord avec Patrick Brion concernant le mélange d'acteurs internationaux qui, selon lui, ne se fait pas toujours très bien.


On trouve également la bande-annonce originale (2 min 27 - SD - non sous-titrée) ainsi qu'une galerie de photos d'exploitation et de tournage (en HD).

En savoir plus

Taille du Disque : 34 496 151 256 bytes
Taille du Film : 26 166 355 968 bytes
Durée : 1:47:01.623
Total Bitrate: 32,60 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 26,72 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 26721 kbps / 1080p / 23,976 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: French / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 1833 kbps / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 1509 kbps / 24-bit)
Audio: English / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 2085 kbps / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 1509 kbps / 24-bit)
Subtitle: French / 0,186 kbps
Subtitle: French / 38,102 kbps

Par Stéphane Beauchet - le 9 octobre 2017